[3] Πρῶτον μὲν οὖν ἀνάγκη τὴν γένεσιν γίνεσθαι μὴ ἀφ´ ἑνός·
πῶς γὰρ ἂν ἕν γ´ ἐόν τι γεννήσειεν, εἰ μή τινι μιχθείη; ἔπειτα οὐδ´,
ἐὰν μὴ ὁμόφυλα ἐόντα μίσγηται καὶ τὴν αὐτὴν ἔχοντα δύναμιν, γεννᾷ,
οὐδ´ ἂν ταῦτα ἡμῖν ξυντελέοιτο. Καὶ πάλιν, εἰ μὴ τὸ θερμὸν τῷ ψυχρῷ
καὶ τὸ ξηρὸν τῷ ὑγρῷ μετρίως πρὸς ἄλληλα ἕξει καὶ ἴσως, ἀλλὰ
θάτερον θατέρου πουλὺ προέξει καὶ τὸ ἰσχυρότερον τοῦ ἀσθενεστέρου,
ἡ γένεσις οὐκ ἂν γένοιτο. Ὥστε πῶς εἰκὸς ἀπὸ ἑνός τι γεννηθῆναι,
ὅτε γε οὐδ´ ἀπὸ τῶν πλειόνων γεννᾶται, ἢν μὴ τύχῃ καλῶς ἔχοντα
τῆς κρήσιος τῆς πρὸς ἄλληλα; Ἀνάγκη τοίνυν, τῆς φύσιος τοιαύτης
ὑπαρχούσης καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων καὶ τῆς τοῦ ἀνθρώπου, μὴ
ἓν εἶναι τὸν ἄνθρωπον, ἀλλ´ ἕκαστον τῶν ξυμβαλλομένων ἐς τὴν
γένεσιν ἔχειν τὴν δύναμιν ἐν τῷ σώματι, οἵην περ ξυνεβάλετο. Καὶ
πάλιν γε ἀνάγκη ἀποχωρέειν ἐς τὴν ἑωυτοῦ φύσιν ἕκαστον,
τελευτῶντος τοῦ σώματος τοῦ ἀνθρώπου, τό τε ὑγρὸν πρὸς τὸ ὑγρὸν καὶ
τὸ ξηρὸν πρὸς τὸ ξηρὸν καὶ τὸ θερμὸν πρὸς τὸ θερμὸν καὶ τὸ ψυχρὸν
πρὸς τὸ ψυχρόν. Τοιαύτη δὲ καὶ τῶν ζώων ἐστὶν ἡ φύσις, καὶ
τῶν ἄλλων πάντων· γίνεταί τε ὁμοίως πάντα καὶ τελευτᾷ ὁμοίως
πάντα· ξυνίσταταί τε γὰρ αὐτέων ἡ φύσις ἀπὸ τουτέων τῶν
προειρημένων πάντων, καὶ τελευτᾷ κατὰ τὰ εἰρημένα ἐς τωὐτὸ ὅθεν
περ ξυνέστη ἕκαστον, ἐνταῦθα οὖν καὶ ἀπεχώρησεν.
| [3] D'abord la génération ne peut se faire par un seul individu. Comment, en effet, un
être unique engendrerait-il, sans s'unir à quelque autre? De
plus, à moins que l'union ne soit d'êtres de même race et de
même vertu, la génération ne se fait pas, et notre industrie
même ne réussit pas à la procurer. D'autre part, si le chaud
avec le froid, et le sec avec l'humide ne se correspondent pas
avec modération et égalité, mais si l'un l'emporte de beaucoup
sur l'autre, et le plus fort sur le plus faible, la génération ne
s'effectue pas. De la sorte, comment pourrait-il y avoir génération
par un seul être, puisqu'il n'y en a pas même par l'entremise de plusieurs, à moins qu'il ne se trouve entre eux la
correspondance d'un juste tempérament? Puisque telle est la
nature de tous les animaux et de l'homme en particulier,
nécessairement l'homme n'est pas un, et chacun des principes
qui concourent à la génération garde dans le corps la puissance
suivant laquelle il y a concouru; nécessairement aussi chaque
principe retourne à sa nature propre lorsque finit le corps humain, l'humide allant à l'humide, le sec au sec, le chaud au
chaud et le froid au froid. Telle est aussi la nature des animaux et de toute chose ; tout naît semblablement, et tout finit
semblablement. Car la nature de tout est constituée par la
combinaison de ces principes nommés plus haut, et d'après ce
qui a été dit, elle y aboutit, retournant là d'où est venu chaque être composé.
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