[1] Εἰσί τινες οἳ τέχνην πεποίηνται τὸ τὰς τέχνας αἰσχροεπεῖν, ὡς μὲν
οἴονται οἱ τοῦτο διαπρησσόμενοι, οὐχ ὃ ἐγὼ λέγω, ἀλλ´ ἱστορίης οἰκείης
ἐπίδειξιν ποιεύμενοι. Ἐμοὶ δὲ τὸ μέν τι τῶν μὴ εὑρημένων ἐξευρίσκειν, ὅ τι
καὶ εὑρεθὲν κρέσσον ᾖ ἢ ἀνεξεύρετον, ξυνέσιος δοκέει ἐπιθύμημά τε καὶ
ἔργον εἶναι, καὶ τὸ τὰ ἡμίεργα ἐς τέλος ἐξεργάζεσθαι ὡσαύτως· τὸ δὲ λόγων
οὐ καλῶν τέχνῃ τὰ τοῖς ἄλλοις εὑρημένα αἰσχύνειν προθυμέεσθαι,
ἐπανορθοῦντα μὲν μηδὲν, διαβάλλοντα δὲ τὰ τῶν εἰδότων πρὸς τοὺς μὴ εἰδότας
ἐξευρήματα, οὐκέτι δοκέει ξυνέσιος ἐπιθύμημά τε καὶ ἔργον εἶναι, ἀλλὰ
κακαγγελίη μᾶλλον φύσιος ἢ ἀτεχνίη· μούνοισι γὰρ τοῖσιν ἀτέχνοισιν ἡ
ἐργασίη αὕτη ἁρμόζει, φιλοτιμεομένων μὲν, οὐδαμᾶ δὲ δυναμένων κακίῃ
ὑπουργέειν εἰς τὸ τὰ τῶν πέλας ἔργα ἢ ὀρθὰ ἐόντα διαβάλλειν, ἢ οὐκ ὀρθὰ
μωμέεσθαι. Τοὺς μὲν οὖν ἐς τὰς ἄλλας τέχνας τούτῳ τῷ τρόπῳ ἐμπίπτοντας,
οἷσι μέλει τε, καὶ ὧν μέλει, οἱ δυνάμενοι κωλυόντων· ὁ δὲ παρεὼν λόγος
τοῖσιν ἐς ἰητρικὴν οὕτως ἐμπορευομένοις ἐναντιώσεται, θρασυνόμενος μὲν διὰ
τούτους οὓς ψέγει, εὐπορέων δὲ διὰ τὴν τέχνην ᾗ βοηθεῖ, δυνάμενος δὲ διὰ
σοφίην ᾗ πεπαίδευται.
| [1] Il est des hommes qui se font un art de vilipender les arts. Qu'ils
arrivent au résultat qu'ils s'imaginent : ce n'est pas ce que je dis ;
mais ils font étalage de leur propre savoir. Pour moi, découvrir
quelqu'une des choses qui n'ont pas été découvertes, et qui, découverte,
vaut mieux que si elle ne l'était pas, comme aussi porter à son dernier
terme une découverte qui n'est qu'ébauchée, me semble un but et une oeuvre
d'intelligence. Au contraire, s'attacher par un honteux artifice de
paroles à flétrir les découvertes d'autrui, non pour y corriger quelque
chose, mais bien pour dénigrer les travaux des savants auprès des
ignorants, cela ne me paraît être ni un but, ni une oeuvre d'intelligence ;
mais bien plutôt une preuve de mauvaise nature, ou d'impéritie, car
c'est aux ignorants seuls que convient une semblable occupation ; ce sont
eux qui s'efforcent (mais leur puissance ne répond pas à leur méchanceté)
de calomnier les ouvrages des autres s'ils sont bons, et de s'en moquer
s'ils sont mauvais. Que ceux qui en ont le pouvoir, que ce soin peut
toucher et qui y ont quelque intérêt, repoussent les individus qui
attaquent de cette manière les autres arts ; mon discours est dirigé
seulement contre ceux qui attaquent la médecine ; il sera violent à cause
de ceux qui veulent ainsi censurer, étendu à cause de l'art qu'il défend,
puissant à cause de la sagesse qui a présidé à la formation de cet art.
|