[1600] ἔθρεψέ τ´ οὐδ´ εἴασεν ἐκπνεῦσαι βίον.
1601 νῦν οὖν σιώπα παῖς ὅδ´ ὡς πέφυκε σός,
1602 ἵν´ ἡ δόκησις Ξοῦθον ἡδέως ἔχηι
1603 σύ τ´ αὖ τὰ σαυτῆς ἀγάθ´ ἔχους´ ἴηις, γύναι.
1604 καὶ χαίρετ´· ἐκ γὰρ τῆσδ´ ἀναψυχῆς πόνων
1605 εὐδαίμον´ ὑμῖν πότμον ἐξαγγέλλομαι.
1606 (ΙΩΝ) ὦ Διὸς Παλλὰς μεγίστου θύγατερ, οὐκ ἀπιστίαι
1607 σοὺς λόγους ἐδεξάμεσθα, πείθομαι δ´ εἶναι πατρὸς
1608 Λοξίου καὶ τῆσδε· καὶ πρὶν τοῦτο δ´ οὐκ ἄπιστον ἦν.
1609 (ΚΡΕΟΥΣΑ) τἀμὰ νῦν ἄκουσον· αἰνῶ Φοῖβον οὐκ αἰνοῦσα πρίν,
1610 οὕνεχ´ οὗ ποτ´ ἠμέλησε παιδὸς ἀποδίδωσί μοι.
1611 αἵδε δ´ εὐωποὶ πύλαι μοι καὶ θεοῦ χρηστήρια,
1612 δυσμενῆ πάροιθεν ὄντα. νῦν δὲ καὶ ῥόπτρων χέρας
1613 ἡδέως ἐκκριμνάμεσθα καὶ προσεννέπω πύλας.
1614 (ΑΘΗΝΑ) ἤινες´ οὕνεκ´ εὐλογεῖς θεὸν μεταβαλοῦς´ ἀεί που
1615 χρόνια μὲν τὰ τῶν θεῶν πως, ἐς τέλος δ´ οὐκ ἀσθενῆ.
1616 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ὦ τέκνον, στείχωμεν οἴκους. (ΑΘΗΝΑ) στείχεθ´, ἕψομαι
1617 δ´ ἐγώ.
1618 (ΙΩΝ) ἀξία γ´ ἡμῶν ὁδουρός. (ΚΡΕΟΥΣΑ) καὶ φιλοῦσά γε πτόλιν.
1619 (ΑΘΗΝΑ) ἐς θρόνους δ´ ἵζου παλαιούς. (ΙΩΝ) ἄξιον τὸ κτῆμά μοι.
1620 (ΧΟΡΟΣ) ὦ Διὸς Λητοῦς τ´ Ἄπολλον, χαῖρ´· ὅτωι δ´ ἐλαύνεται
1620 συμφοραῖς οἶκος, σέβοντα δαίμονας θαρσεῖν χρεών·
1621 ἐς τέλος γὰρ οἱ μὲν ἐσθλοὶ τυγχάνουσιν ἀξίων,
1622 οἱ κακοὶ δ´, ὥσπερ πεφύκας´, οὔποτ´ εὖ πράξειαν ἄν.
| [1600] et le porter dans son temple, et il a préservé sa vie. Maintenant donc ne fais pas connaître qu'Ion est ton fils, laisse à Xuthus la joie que lui cause son illusion. Et toi, femme, jouis du bien qui t'est rendu. Adieu ; vos maux sont finis, je vous annonce une heureuse destinée.
ION.
1606 Fille du grand Jupiter, divine Pallas, ma foi en tes paroles est entière : oui, je me crois le fils d'Apollon et de Créuse; et même avant de t'avoir entendue, j'étais déjà porté à le croire.
CRÉUSE.
Daigne aussi m'écouter : j'ai exhalé mes plaintes contre Apollon, je les rétracte, car ce fils qu'il avait négligé, il le rend à ma tendresse. Les portes de ce temple, ce sanctuaire qui m'étaient odieux, maintenant je les aborde avec respect, je les embrasse avec zèle.
MINERVE.
1614 J'approuve ta reconnaissance pour Apollon, et le changement de ton cœur. Les dieux agissent avec lenteur, mais à la fin ils font éclater leur puissance.
CRÉUSE.
Partons, mon fils, retournons dans notre patrie.
MINERVE.
Partez, je vous suis.
CRÉUSE.
Sois notre guide propice et la protectrice d'Athènes.
MINERVE.
Va t'asseoir sur le trône de tes pères.
CRÉUSE.
C'est un héritage digne de mes vœux.
LE CHOEUR.
Apollon, fils de Jupiter et de Latone, reçois nos adieux : celui dont la maison est en proie aux calamités, s'il honore les dieux, qu'il soit plein de confiance, car les gens de bien reçoivent enfin le prix de leur vertu ;
1622 et les méchants, comme leur nature les y condamne, ne sauraient jamais être heureux.
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