HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Ion (tragédie complète)

Vers 1400-1449

  Vers 1400-1449

[1400] Κέκροπος ἐς ἄντρα καὶ Μακρὰς πετρηρεφεῖς.
1401 λείψω δὲ βωμὸν τόνδε, κεἰ θανεῖν με χρή.
1402 (ΙΩΝ) λάζυσθε τήνδε· θεομανὴς γὰρ ἥλατο
1403 βωμοῦ λιποῦσα ξόανα· δεῖτε δ´ ὠλένας.
1404 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σφάζοντες οὐ λήγοιτ´ ἄν· ὡς ἀνθέξομαι
1405 καὶ τῆσδε καὶ σοῦ τῶν τ´ ἔσω κεκρυμμένων.
1406 (ΙΩΝ) τάδ´ οὐχὶ δεινά; ῥυσιάζομαι δόλωι.
1407 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὔκ, ἀλλὰ σοῖς φίλοισιν εὑρίσκηι φίλος.
1408 (ΙΩΝ) ἐγὼ φίλος σός; κἆιτά μ´ ἔκτεινες λάθραι;
1409 (ΚΡΕΟΥΣΑ) παῖς γ´, εἰ τόδ´ ἐστὶ τοῖς τεκοῦσι φίλτατον.
1410 (ΙΩΝ) παῦσαι πλέκουσαλήψομαί ς´ ἐγώπλοκάς.
1411 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἐς τοῦθ´ ἱκοίμην, τοῦδε τοξεύω, τέκνον.
1412 (ΙΩΝ) κενὸν τόδ´ ἄγγος στέγει πλήρωμά τι;
1413 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σά γ´ ἔνδυθ´, οἷσί ς´ ἐξέθηκ´ ἐγώ ποτε.
1414 (ΙΩΝ) καὶ τοὔνομ´ αὐτῶν ἐξερεῖς πρὶν εἰσιδεῖν;
1415 (ΚΡΕΟΥΣΑ) κἂν μὴ φράσω γε, κατθανεῖν ὑφίσταμαι.
1416 (ΙΩΝ) λέγ´· ὡς ἔχει τι δεινὸν γε τόλμα σου.
1417 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σκέψασθ´ παῖς ποτ´ οὖς´ ὕφασμ´ ὕφην´ ἐγώ.
1418 (ΙΩΝ) ποῖόν τι; πολλὰ παρθένων ὑφάσματα.
1419 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὐ τέλεον, οἷον δ´ ἐκδίδαγμα κερκίδος.
1420 (ΙΩΝ) μορφὴν ἔχον τίν´; ὥς με μὴ ταύτηι λάβηις.
1421 (ΚΡΕΟΥΣΑ) Γοργὼν μὲν ἐν μέσοισιν ἠτρίοις πέπλων.
1422 (ΙΩΝ) Ζεῦ, τίς ἡμᾶς ἐκκυνηγετεῖ πότμος;
1423 (ΚΡΕΟΥΣΑ) κεκρασπέδωται δ´ ὄφεσιν αἰγίδος τρόπον.
1424 (ΙΩΝ) ἰδού·
1424 τόδ´ ἔσθ´ ὕφασμα θέσφαθ´ ὡς εὑρίσκομεν.
1425 (ΚΡΕΟΥΣΑ) χρόνιον ἱστῶν παρθένευμα τῶν ἐμῶν.
1426 (ΙΩΝ) ἔστιν τι πρὸς τῶιδ´ μόνον τόδ´ εὐτυχεῖς;
1427 (ΚΡΕΟΥΣΑ) δράκοντε μαρμαίροντε πάγχρυσον γένυν,
1428 δώρημ´ Ἀθάνας, οἷς τέκν´ ἐντρέφειν λέγει,
1429 Ἐριχθονίου γε τοῦ πάλαι μιμήματα.
1430 (ΙΩΝ) τί δρᾶν, τί χρῆσθαι, φράζε μοι, χρυσώματι;
1431 (ΚΡΕΟΥΣΑ) δέραια παιδὶ νεογόνωι φέρειν, τέκνον.
1432 (ΙΩΝ) ἔνεισιν οἵδε· τὸ δὲ τρίτον ποθῶ μαθεῖν.
1433 (ΚΡΕΟΥΣΑ) στέφανον ἐλαίας ἀμφέθηκά σοι τότε,
1434 ἣν πρῶτ´ Ἀθάνας σκόπελος ἐξηνέγκατο,
1435 ὅς, εἴπερ ἐστίν, οὔποτ´ ἐκλείπει χλόην,
1436 θάλλει δ´, ἐλαίας ἐξ ἀκηράτου γεγώς.
1437 (ΙΩΝ) φιλτάτη μοι μῆτερ, ἄσμενός ς´ ἰδὼν
1438 πρὸς ἀσμένας πέπτωκα σὰς παρηίδας.
1439 (ΚΡΕΟΥΣΑ) τέκνον, φῶς μητρὶ κρεῖσσον ἡλίου
1440 (συγγνώσεται γὰρ θεός), ἐν χεροῖν ς´ ἔχω,
1441 ἄελπτον εὕρημ´, ὃν κατὰ γᾶς ἐνέρων
1442 χθονίων μέτα Περσεφόνας τ´ ἐδόκουν ναίειν.
1443 (ΙΩΝ) ἀλλ´, φίλη μοι μῆτερ, ἐν χεροῖν σέθεν
1444 κατθανών τε κοὐ θανὼν φαντάζομαι.
1445 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἰὼ ἰὼ λαμπρᾶς αἰθέρος ἀμπτυχαί,
1446 τίν´ αὐδὰν ἀύσω βοάσω; πόθεν μοι
1448 συνέκυρς´ ἀδόκητος ἡδονά;
1449 πόθεν ἐλάβομεν χαράν;
[1400] dans la grotte de Cécrops, sous les roches de Macra. Oui, j'abandonne cet autel, dussé-je mourir! ION. Qu'on la saisisse! Une fureur divine l'a poussée à quitter cet asile. Chargez ses mains de chaînes. CRÉUSE. La mort soule pourra mettre fin à vos violences, car je ne quitterai ni toi, ni ce berceau, ni ce qu'il contient. ION. Quelle indignité ! Elle croit s'emparer de moi par ses artifices. CRÉUSE. Non ; mais je trouve en toi un être chéri. ION. Moi, chéri de toi ! Mais n'as-tu pas voulu m'empoisonner ? CRÉUSE. Oui, tu es mon fils ; et c'est ce qu'il y a de plus cher pour une mère. ION. 1410 Cesse tes artifices; il me sera aisé de te confondre, CRÉUSE. Mets-moi à l'épreuve, mon fils, c'est tout ce que je désire. ION. Cette corbeille est-elle vide ? ou bien que contient-elle ? CRÉUSE. Les langes dans lesquels je t'ai exposé. ION. Peux-tu les faire connaître avant de les avoir vus ? CRÉUSE. Si je ne le fais, je consens à mourir. ION. Parle ; ton assurance a quelque chose d'étrange. CRÉUSE. Regarde d'abord cette couverture que j'ai tissue dans ma jeunesse, ION. De quel genre est-elle? Il y a bien des tissus que font les jeunes filles. CRÉUSE. Le travail en est imparfait et décèle une main novice ! ION. 1420 Ne crois pas m'abuser ainsi. Quelle figure représente-t-elle ? CRÉUSE. On voit la Gorgone au milieu du tissu. ION. O Jupiter! quel destin me poursuit? CRÉUSE. Les franges figurent des serpents, à la manière de l'égide. ION. Voilà ! c'est le tissu tel que je le trouve. CRÉUSE. O antique ouvrage de mes mains virginales ! ION. Est-ce le seul objet sur lequel tu puisses si bien rencontrer? CRÉUSE. Il y a encore des serpents d'or d'un antique travail. ION. Présent de Minerve, qui veut que ces bijoux accompagnent l'enfance. CRÉUSE. A l'imitation de l'antique Érichthonius. ION. 1430 Dans quel but, à quel usage ces bijoux d'or, dis-moi ? CRÉUSE. Ils servent de collier, mon fils, à l'enfant nouveau-né. ION. Il y est. Et le troisième objet, quel est-il? CRÉUSE. Je posai près de toi un rameau d'olivier détaché de l'arbre qui le premier germa sur le rocher de Minerve. S'il y est encore, il n'a pas perdu son vert feuillage ; car il fleurit sur une tige immortelle. ION. O ma mère, qu'avec plaisir je te revois, et j'embrasse avec joie ton visage chéri ! CRÉUSE. O mon fils, ô toi qui m'es plus cher que la lumière du soleil (que le dieu me pardonne ! ), je te presse entre mes bras, bonheur inespéré ! toi que j'ai cru englouti avec les morts dans le sombre séjour de Proserpine ! ION. Oui, mère chérie, tu m'avais cru mort, et je revis dans tes bras. LE CHOEUR. 1445 O éther immense et brillant, retentis de mes cris d'allégresse. D'où me vient ce bonheur inespéré ? quel dieu m'a envoyé cette joie ?


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Dernière mise à jour : 9/10/2009