HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, SOCRATE (II,18 à 47)

Paragraphe 36-38

  Paragraphe 36-38

[2,36] στρέψαντος δὲ Ἀντισθένους τὸ διερρωγὸς τοῦ τρίβωνος εἰς τοὐμφανές, "ὁρῶ σου," ἔφη, "διὰ τοῦ τρίβωνος τὴν κενοδοξίαν." πρὸς τὸν εἰπόντα, "οὐ σοὶ λοιδορεῖται δεῖνα;", "οὐχί," ἔφη· "ἐμοὶ γὰρ οὐ πρόσεστι ταῦτα." ἔλεγε δὲ τοῖς κωμικοῖς δεῖν ἐπίτηδες ἑαυτὸν διδόναι· εἰ μὲν γάρ τι τῶν προσόντων λέξειαν, διορθώσονται· εἰ δ´ οὔ, οὐδὲν πρὸς ἡμᾶς. πρὸς Ξανθίππην πρότερον μὲν λοιδοροῦσαν, ὕστερον δὲ καὶ περιχέασαν αὐτῷ, "οὐκ ἔλεγον," εἶπεν, "ὅτι Ξανθίππη βροντῶσα καὶ ὕδωρ ποιήσει;" πρὸς Ἀλκιβιάδην εἰπόντα ὡς οὐκ ἀνεκτὴ Ξανθίππη λοιδοροῦσα, "ἀλλ´ ἔγωγ´," ἔφη, "συνείθισμαι, καθαπερεὶ καὶ τροχιλίας ἀκούων συνεχές. [2,36] Antisthène montra le pan de son manteau tout déchiré. « Je vois ta vanité par les trous », lui dit-il. « Un tel vous injurie », lui disait-on, il répondait : «Mais non, ce qu’il dit ne se rapporte pas à moi. » Il estimait nécessaire et convenable de s’exposer aux critiques des auteurs comiques : « S’ils citent des défauts qui sont réellement en moi, ils me corrigent ; sinon, qu’importe ! » Sa femme Xanthippe, non contente de l’injurier, lui jeta un jour de l’eau à la tête. « N’avais-je pas prédit que tant de tonnerre amènerait la pluie ? » Comme Alcibiade se plaignait qu’elle fût insupportable avec ses criailleries, Socrate lui dit : « J’y suis pourtant habitué comme si j’entendais continuellement crier des oies.
[2,37] καὶ σὺ μέν," εἶπε, "χηνῶν βοώντων ἀνέχῃ;" τοῦ δὲ εἰπόντος, "ἀλλά μοι ᾠὰ καὶ νεοττοὺς τίκτουσι," "κἀμοί," φησί, "Ξανθίππη παιδία γεννᾷ." ποτὲ αὐτῆς ἐν ἀγορᾷ καὶ θοἰμάτιον περιελομένης συνεβούλευον οἱ γνώριμοι χερσὶν ἀμύνασθαι· "νὴ Δί´," εἶπεν, "ἵν´ ἡμῶν πυκτευόντων ἕκαστος ὑμῶν λέγῃ, εὖ Σώκρατες, εὖ Ξανθίππη;" ἔλεγε συνεῖναι τραχείᾳ γυναικὶ καθάπερ οἱ ἱππικοὶ θυμοειδέσιν ἵπποις. "ἀλλ´ ὡς ἐκεῖνοι," φησί, "τούτων κρατήσαντες ῥᾳδίως τῶν ἄλλων περιγίνονται, οὕτω κἀγὼ Ξανθίππῃ χρώμενος τοῖς ἄλλοις ἀνθρώποις συμπεριενεχθήσομαι." Ταῦτα δὴ καὶ τοιαῦτα λέγων καὶ πράττων πρὸς τῆς Πυθίας ἐμαρτυρήθη, Χαιρεφῶντι ἀνελούσης ἐκεῖνο δὴ τὸ περιφερόμενον. ἀνδρῶν ἁπάντων Σωκράτης σοφώτατος. [2,37] Tu supportes bien, toi, le cri de tes oies ? » « C’est, répondait Alcibiade, qu’elles me donnent des oeufs et des oisons. » Et Socrate de répliquer : « C’est pareil pour moi, ma femme me fait des enfants. » Un autre jour, en pleine place, elle lui avait arraché son manteau, et ses amis lui conseillaient de la punir par quelques gifles : « Bien sûr, dit-il, pour que nous nous battions à coups de poings, et que chacun de vous nous encourage en disant : « Vas-y, Socrate ! vas-y, Xanthippe ! » Il disait qu’il en était des femmes irascibles comme des chevaux rétifs. Quand les cavaliers ont pu dompter ceux-ci, ils n’ont aucune peine à venir à bout des autres. Lui-même, s’il savait vivre avec sa femme, en saurait beaucoup plus aisément vivre avec les autres gens. Ces belles paroles et cette belle conduite furent cause que la Pythie le loua publiquement en donnant à Chéréphon cet oracle si connu : "De tous les hommes Socrate est le plus sage".
[2,38] ἀφ´ οὗ δὴ καὶ ἐφθονήθη μάλιστα· καὶ δὴ καὶ ὅτι διήλεγχε τοὺς μέγα φρονοῦντας ἐφ´ ἑαυτοῖς ὡς ἀνοήτους, καθάπερ ἀμέλει καὶ Ἄνυτον, ὡς καὶ ἐν τῷ Πλάτωνός ἐστι Μένωνι. οὗτος γὰρ οὐ φέρων τὸν ὑπὸ Σωκράτους χλευασμὸν πρῶτον μὲν ἐπήλειψεν αὐτῷ τοὺς περὶ Ἀριστοφάνην, ἔπειτα καὶ Μέλητον συνέπεισεν ἀπενέγκασθαι κατ´ αὐτοῦ γραφὴν ἀσεβείας καὶ τῶν νέων διαφθορᾶς. Ἀπηνέγκατο μὲν οὖν τὴν γραφὴν Μέλητος, εἶπε δὲ τὴν δίκην Πολύευκτος, ὥς φησι Φαβωρῖνος ἐν Παντοδαπῇ ἱστορίᾳ συνέγραψε δὲ τὸν λόγον Πολυκράτης σοφιστής, ὥς φησιν Ἕρμιππος, Ἄνυτος, ὥς τινες· προητοίμασε δὲ πάντα Λύκων δημαγωγός. [2,38] C’est à partir de ce moment qu’il fut en butte à l’envie ; d’autant qu’il déclarait que ceux qui avaient une grande opinion d’eux-mêmes étaient des sots, et de ce nombre fut sûrement Anytos, comme il est écrit dans le Ménon de Platon. Celui-là, ne pouvant en effet souffrir les railleries de Socrate, excita d’abord contre lui Aristophane et sa bande, et persuada ensuite à Mélitos de lui intenter un procès d’impiété et de corruption de la jeunesse. Ce fut en effet Mélitos qui intenta l’accusation, Polyeuctos qui la soutint de sa plaidoirie (cf. Phavorinos, Mélanges historiques), laquelle fut écrite par le sophiste Polycrate, selon Hermippe, par Anytos selon d’autres, et ce fut l’orateur Lycon qui prépara les pièces du procès.


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Dernière mise à jour : 28/04/2006