HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Chapitre 89

  Chapitre 89

[20,89] Κατὰ δὲ τὴν Σικελίαν Ἀγαθοκλῆς οὐ δυνάμενος διαλύσασθαι πρὸς τοὺς περὶ Δεινοκράτην φυγάδας ἀνέζευξεν ἐπ´ αὐτοὺς μεθ´ ἧς εἶχε δυνάμεως, νομίζων ἀναγκαῖον ὑπάρχειν αὐτῷ διακινδυνεύειν καὶ παραβάλλεσθαι περὶ τῶν ὅλων. συνηκολούθουν δ´ αὐτῷ πεζοὶ μὲν οὐ πλείους τῶν πεντακισχιλίων, ἱππεῖς δὲ εἰς ὀκτακοσίους. οἱ δὲ περὶ Δεινοκράτην φυγάδες ὁρῶντες τὴν τῶν πολεμίων ὁρμὴν ἄσμενοι κατήντησαν εἰς τὴν μάχην, ὄντες πολλαπλάσιοι· πεζοὶ μὲν γὰρ ὑπῆρχον πλείους τῶν δισμυρίων καὶ πεντακισχιλίων, ἱππεῖς δ´ οὐκ ἐλάττους τρισχιλίων. ἀντιστρατοπεδευσάντων δ´ αὐτῶν περὶ τὸ καλούμενον Τόργιον καὶ μετὰ ταῦτα παραταξαμένων ἐπ´ ὀλίγον μὲν χρόνον συνέστη καρτερὰ μάχη διὰ τὰς ἀμφοτέρων προθυμίας· μετὰ δὲ ταῦτα τῶν πρὸς τὸν Δεινοκράτην διαφερομένων τινές, ὄντες πλείους τῶν δισχιλίων, μετεβάλοντο πρὸς τὸν τύραννον καὶ τοῖς φυγάσιν αἴτιοι κατέστησαν τῆς ἥττης. οἱ μὲν γὰρ μετ´ Ἀγαθοκλέους ὄντες πολὺ μᾶλλον ἐθάρρησαν, οἱ δὲ Δεινοκράτει συναγωνιζόμενοι κατεπλάγησαν καὶ νομίσαντες πλείους εἶναι τοὺς ἀφισταμένους πρὸς φυγὴν ὥρμησαν. εἶθ´ μὲν Ἀγαθοκλῆς διώξας αὐτοὺς μέχρι τινὸς καὶ τοῦ φονεύειν ἀποσχόμενος διεπέμψατο πρὸς τοὺς ἡττημένους, ἀξιῶν παύσασθαι μὲν τῆς διαφορᾶς, καταπορευθῆναι δ´ εἰς τὰς πατρίδας· εἰληφέναι γὰρ αὐτοὺς πεῖραν τοῦ μηδέποτ´ ἂν δύνασθαι περιγενέσθαι τοὺς φυγάδας ἀγωνιζομένους πρὸς αὐτόν, ὅτε καὶ νῦν πολλαπλασίους ὄντας αὐτοὺς ἡττῆσθαι. τῶν δὲ φυγάδων οἱ μὲν ἱππεῖς ἅπαντες ἀπὸ τῆς φυγῆς διεσώθησαν εἰς Ἄμβικας χωρίον, τῶν δὲ πεζῶν ἔνιοι μὲν νυκτὸς ἐπιγενομένης διέδρασαν, οἱ δὲ πλείους καταλαβόμενοι λόφον καὶ τὴν μὲν ἐκ τοῦ διαγωνίζεσθαι νίκην ἀπελπίσαντες, ἐπιθυμοῦντες δὲ συγγενῶν καὶ φίλων καὶ πατρίδος καὶ τῶν ἐν ταύτῃ καλῶν διελύσαντο πρὸς Ἀγαθοκλέα. λαβόντων οὖν αὐτῶν πίστεις καὶ καταβάντων ἀπό τινος ἐρυμνοῦ λόφου τὰ μὲν ὅπλα παρείλετο, τὴν δὲ δύναμιν περιστήσας ἅπαντας κατηκόντισεν, ὄντας περὶ ἑπτακισχιλίους, ὡς Τίμαιός φησιν, ὡς δ´ ἔνιοι γράφουσιν, εἰς τετρακισχιλίους· ἀεὶ γὰρ τύραννος οὗτος πίστεως μὲν καὶ τῶν ὅρκων κατεφρόνει, τὴν δ´ ἰδίαν ἰσχὺν οὐκ ἐκ τῆς περὶ αὐτὸν δυνάμεως, ἀλλ´ ἐκ τῆς τῶν ὑποτεταγμένων ἀσθενείας περιεποιεῖτο, πλεῖον δεδοικὼς τοὺς συμμάχους τοὺς πολεμίους. [20,89] En Sicile, Agathocle ayant échoué dans ses négociations avec Dinocrate et les émigrés syracusains, se décida à marcher contre eux avec les troupes dont il disposait ; car il sentait la nécessité de tenter un dernier effort. Il n'avait sous ses ordres que cinq mille hommes d'infanterie et environ huit cents cavaliers. Les réfugies réunis autour de Dinocrate se portèrent avec empressement à la rencontre de l'ennemi auquel ils étaient de beaucoup supérieurs en nombre, car ils comptaient plus de vingt-cinq mille hommes d'infanterie et au moins trois mille cavaliers. Les deux armées établirent leur camp près de Gorgium, et se rangèrent bientôt après en ordre de bataille. Le combat fut acharné, car on déployait de part et d'autre une égale ardeur. Un instant après, un corps de troupes, mécontent de Dinocrate, passa, au nombre de plus de deux mille hommes, dans les rangs du tyran et causa ainsi la défaite des réfugiés. Si cette défection ranima le courage des soldats d'Agathocle, elle découragea complétement ceux de Dinocrate qui, s'imaginant que les déserteurs étaient beaucoup plus nombreux, prirent la fuite. Agathocle les poursuivit pendant quelque temps ; enfin il fit cesser le carnage et envoya une députation aux vaincus : il les engageait à mettre un terme aux hostilités en les faisant rentrer dans leurs foyers. Cette défaite devait apprendre aux réfugiés qu'ils ne pourraient jamais l'emporter sur Agathocle, puisque, dans ce moment même, avec des forcces supérieures, ils n'étaient pas parvenus à le vaincre. Toute la cavalerie des réfugiés s'était sauvée dans la forteresse d'Ambica. Quant à l'infanterie, quelques détachements étaient parvenus à s'échapper à la faveur de la nuit, mais la majeure partie vint occuper une hauteur : séduits par l'espérance de revoir leur patrie et d'y retrouver leurs parents, leurs amis et leurs biens, ils traitèrent avec Agathocle. La paix ayant été garantie, les réfugiés descendirent de la hauteur fortifiée qu'ils avaient occupée et déposèrent les armes. En ce moment, Agathocle les enveloppa de son armée et les fit tous passer au fil de l'épée; ils étaient au nombre de sept mille, suivant Timée, et de quatre mille, suivant d'autres historiens. Ce tyran s'était, en effet, toujours joué de la foi jurée; il tirait sa force, non de ses propres moyens, mais de la faiblesse de ses sujets, et redoutait les alliés bien plus que les ennemis.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006