HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 33

  Chapitre 33

[17,33] Τῶν δὲ κατασκόπων ἀπαγγειλάντων αὐτῷ τριάκοντα σταδίους ἀπέχειν τὸν Δαρεῖον καὶ συντεταγμένῃ τῇ δυνάμει προσιέναι καταπληκτικῶς, ὑπολαβὼν παρὰ τῶν θεῶν αὐτῷ δεδόσθαι τὸν καιρὸν ὥστε μιᾷ παρατάξει νικήσαντα καταλῦσαι τὴν Περσῶν ἡγεμονίαν τοὺς μὲν στρατιώτας τοῖς οἰκείοις λόγοις παρεκάλεσεν ἐπὶ τὸν περὶ τῶν ὅλων ἀγῶνα, τὰ δὲ τάγματα τῶν στρατιωτῶν καὶ τὰς τῶν ἱππέων εἴλας οἰκείως τοῖς ὑποκειμένοις τόποις διατάξας τοὺς μὲν ἱππεῖς ἐπέστησε πρὸ πάσης τῆς στρατιᾶς, τὴν δὲ τῶν πεζῶν φάλαγγα κατόπιν ἐφεδρεύειν προσέταξεν. (2) Αὐτὸς δὲ προηγούμενος τοῦ δεξιοῦ μέρους ἀπήντα τοῖς πολεμίοις, ἔχων μεθ' ἑαυτοῦ τοὺς κρατίστους τῶν ἱππέων· τὸ δ' εὐώνυμον μέρος ἐπεῖχον οἱ τῶν Θετταλῶν ἱππεῖς, πολὺ τῶν ἄλλων διαφέροντες ταῖς τε ἀνδραγαθίαις καὶ ταῖς ἐμπειρίαις. (3) Ὡς δ' αἱ δυνάμεις ἐντὸς βέλους ἐγίνοντο, τοῖς μὲν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐπέρριψαν οἱ βάρβαροι τοσοῦτον πλῆθος βελῶν ὥστε διὰ τὴν πυκνότητα τῶν βαλλομένων ἀλλήλοις συγκρουόντων ἀσθενεστέρας γίνεσθαι τὰς πληγάς. (4) Τῶν δὲ σαλπικτῶν παρ' ἀμφοτέροις τὸ πολεμικὸν σημαινόντων οἱ Μακεδόνες πρῶτοι συναλαλάξαντες βοὴν ἐξαίσιον ἐποίησαν, μετὰ δὲ ταῦτα τῶν βαρβάρων ἀντιφθεγξαμένων συνήχησε μὲν σύνεγγυς ὀρεινὴ πᾶσα, τὸ δὲ μέγεθος τῆς βοῆς ὑπερῆρε τὴν προγεγενημένην κραυγήν, ὡς ἂν πεντήκοντα μυριάδων μιᾷ φωνῇ συνηχουσῶν. (5) δ' ᾿Αλέξανδρος πάντῃ τὴν ὄψιν βάλλων καὶ σπεύδων κατιδεῖν τὸν Δαρεῖον ἅμα τῷ κατανοῆσαι παραχρῆμα μετὰ τῶν περὶ αὐτὸν ἱππέων ἐπ' αὐτὸν ἐφέρετο τὸν βασιλέα, σπεύδων οὐχ οὕτω καταπροτερῆσαι τῶν Περσῶν ὡς τὸ δι' αὑτοῦ περιποιήσασθαι τὴν νίκην. (6) Ἅμα δὲ τούτῳ καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων ἱππέων συμπεσόντων ἀλλήλοις καὶ πολλοῦ φόνου γινομένου μὲν μάχη διὰ τὰς τῶν ἀγωνιζομένων ἀρετὰς ἀμφίδοξον εἶχε τὴν τῶν ὅλων κρίσιν· ἐταλαντεύετο γὰρ δεῦρο κἀκεῖσε, τῆς τροπῆς ἐναλλὰξ γινομένης. (7) Οὔτε γὰρ ἀκοντίσας οὔτε πατάξας οὐδεὶς ἄπρακτον ἔσχε τὴν πληγήν, ὡς ἂν διὰ τὸ πλῆθος ἑτοίμου τοῦ σκοποῦ κειμένου. Διὸ καὶ πολλοὶ τραύμασιν ἐναντίοις περιτυγχάνοντες ἔπιπτον καὶ μέχρι τῆς ἐσχάτης ἀναπνοῆς θυμομαχοῦντες τὸ ζῆν πρότερον τὴν ἀρετὴν ἐξέλειπον. [17,33] et les coureurs lui ayant appris que Darius n'était plus qu'à la distance de trente stades, et qu'il s'avançait à la tête d'une armée dont le seul aspect était formidable, Alexandre bien loin de s'en alarmer, se flatta que les dieux lui présentaient l'occasion de détruire dans un premier et unique combat l'empire des Perses. Dans ce même esprit, il fit à ses soldats un discours par lequel il les disposa à regarder cette rencontre comme la décision finale de la fortune de l'une ou de l'autre nation. La dessus arrangeant son infanterie et sa cavalerie selon la disposition du terrain où il se trouvait, sa cavalerie occupa les premiers rangs et fit le front de bataille; et l’infanterie se trouva dernière elle, disposée à la soutenir dans le besoin. (2) Il se plaça lui-même à l'aile droite, accompagné des plus braves de ses cavaliers, avec lesquels il voulait s'avancer le premier contre l'ennemi. La gauche était occupée par la cavalerie thessalienne , supérieure à toutes les autres par la valeur et par l'expérience. (3) Les deux armées étant arrivées à la portée des traits, les Barbares en lancèrent d'abord une quantité si prodigieuse, que ces traits se rencontrant en l'air et, heurtant les uns contre les autres, perdaient toute leur force. (4) Mais au premier coup de trompette qui sonna la charge où le combat corps à corps, les Macédoniens poussèrent les premiers des cris terribles et les Barbares leur répondant aussitôt toutes les montagnes voisines retentirent d'un bruit beaucoup plus grand que le premier, comme étant poussé en un seul instant par cinq cent mille hommes. (5) Alors Alexandre promenant ses regards de tous côtés pour découvrir où était Darius, dès qu'il l'eut aperçu, se porta directement contre lui à la tête de ses cavaliers, moins jaloux en quelque sorte de la victoire en elle-même que d'en être le premier mobile. (6) En même temps les deux cavaleries opposées se jetant l'une sur l'autre et faisant réciproquement un grand massacre, la valeur des deux partis suspendit longtemps la décision du combat et la balance penchait alternativement des deux côtés. (7) Aucun trait ne partait en vain, aucun coup d'épée ne portait à faux; et les combattants étaient si serrés et si mêlés qu'on ne pouvait ni choisir, ni manquer un but. Les uns tombaient de leurs blessures et les autres animés par les leurs, cessaient plutôt en quelque forte de vivre que de combattre.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005