HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 30

  Chapitre 30

[17,30] Προσεδόκησε μὲν γὰρ βασιλεὺς μεταθήσεσθαι αὐτὸν τὸν πάντα πόλεμον ἐκ τῆς ᾿Ασίας εἰς τὴν Εὐρώπην· ὡς δ' ἤκουσε τὴν Μέμνονος τελευτήν, συνήγαγε τῶν φίλων συνέδριον καὶ προέθηκε βουλὴν πότερον δεῖ στρατηγοὺς καὶ στρατιὰν καταπέμπειν ἐπὶ θάλατταν τὸν βασιλέα μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως καταβάντα διαγωνίζεσθαι τοῖς Μακεδόσιν. (2) Ἔνιοι μὲν οὖν ἔφασαν δεῖν αὐτὸν τὸν βασιλέα παρατάττεσθαι καὶ τὸ πλῆθος τῶν Περσῶν ἀπεφαίνοντο προθυμότερον ἀγωνιεῖσθαι· Χαρίδημος δ' ᾿Αθηναῖος, ἀνὴρ θαυμαζόμενος ἐπ' ἀνδρείᾳ καὶ δεινότητι στρατηγίας, συνεστράτευτο μὲν Φιλίππῳ τῷ βασιλεῖ καὶ πάντων τῶν ἐπιτευγμάτων ἀρχηγὸς καὶ σύμβουλος γεγονὼς ἦν, συνεβούλευεν δὲ τῷ Δαρείῳ μὴ προπετῶς ἀποκυβεῦσαι περὶ τῆς βασιλείας, ἀλλ' αὐτὸν μὲν τὸ βάρος καὶ τὴν τῆς ᾿Ασίας ἀρχὴν συνέχειν, ἐπὶ δὲ τὸν πόλεμον ἀποστέλλειν στρατηγὸν πεῖραν δεδωκότα τῆς ἰδίας ἀρετῆς. (3) Δύναμιν δ' ἱκανὴν εἶναι δέκα μυριάδων, ἧς τὸ τρίτονΕλληνας ποιῆσαι μισθοφόρους, καὶ δι' ἐμφάσεως αὐτὸς ἀνεδέχετο κατορθώσειν τὴν ἐπιβολὴν ταύτην. (4) Τὸ μὲν οὖν πρῶτον βασιλεὺς συγκατετίθετο τοῖς λεγομένοις, μετὰ δὲ ταῦτα τῶν φίλων γενναιότερον ἀντειπόντων καὶ τὸν Χαρίδημον εἰς ὑποψίαν ἀγόντων ὅτι τῆς στρατηγίας ὀρέγεται τυχεῖν, ὅπως τοῖς Μακεδόσι προδῷ τὴν Περσῶν ἡγεμονίαν, μὲν Χαρίδημος παροργισθεὶς καὶ προχειρότερον ὀνειδίσας τὴν Περσῶν ἀνανδρίαν ἐποίησεν ἐπὶ πλεῖον προσκόψαι τὸν βασιλέα τοῖς λόγοις, τοῦ θυμοῦ δὲ τὸ συμφέρον ἀφαιρουμένου μὲν Δαρεῖος ἐπιλαβόμενος τῆς τοῦ Χαριδήμου ζώνης κατὰ τὸν τῶν Περσῶν νόμον παρέδωκε τοῖς ὑπηρέταις καὶ προσέταξεν ἀποκτεῖναι. (5) δὲ Χαρίδημος ἀπαγόμενος ἐπὶ τὸν θάνατον ἀνεβόησεν μεταμελήσειν ταῦτα ταχὺ τῷ βασιλεῖ καὶ τῆς ἀδίκου τιμωρίας αὐτοῦ σύντομον ἕξειν τὴν κόλασιν, ἐπιδόντα τὴν κατάλυσιν τῆς βασιλείας. Χαρίδημος μὲν οὖν μεγάλων ἐλπίδων ἐκπεσὼν διὰ παρρησίαν ἄκαιρον τοιαύτην ἔσχε τὴν τοῦ βίου καταστροφήν· (6) δὲ βασιλεὺς ἀνέντος τοῦ θυμοῦ τὴν ψυχὴν εὐθὺς μετενόησε καὶ κατεμέμψατο ἑαυτὸν ὡς τὰ μέγιστα ἡμαρτηκότα. Ἀλλ' οὐ γὰρ ἦν δυνατὸν τὸ γεγονὸς διὰ τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας ἀγένητον κατασκευάσαι. (7) Διόπερ ὀνειροπολούμενος ταῖς Μακεδόνων ἀρεταῖς καὶ τὴν ἐνέργειαν τὴν ᾿Αλεξάνδρου πρὸ ὀφθαλμῶν λαμβάνων ἐζήτει στρατηγὸν ἀξιόχρεων τὸν διαδεξόμενον τὴν τοῦ Μέμνονος ἡγεμονίαν· οὐ δυνάμενος δ' εὑρεῖν αὐτὸς ἠναγκάζετο καταβαίνειν εἰς τὸν ὑπὲρ τῆς βασιλείας κίνδυνον. [17,30] qui vit dès lors s'évanouir, sans retour, le projet qu'il avait formé, de transporter la guerre d'Asie en Europe. Dès qu'il eut reçu la nouvelle de cette mort, il fit assembler ses amis et tint conseil avec eux, pour examiner s'il suffirait d'envoyer des généraux à la tête de ses armées pour les opposer à l'ennemi ou s'il convenait qu'il conduisît lui-même toutes les forces de la Perse contre les Macédoniens. (2) Quelques-uns opinèrent que le Roi devait commander lui-même ses troupes, d'autant que sa présence leur inspirerait un plus grand courage. L'Athénien Charidème, homme supérieur par la valeur et par la science de la guerre , comme ayant combattu longtemps avec le roi Philippe dont il était le conseil et le soutien dans les expéditions militaires, conseilla pourtant au roi de Perse de ne pas exposer du premier coup sa personne et sa couronne ; ajoutant qu'il devait se tenir encore dans le centre de son Empire et se contenter de mettre à la tête de ses troupes un général qui eût donné des preuves suffisantes de son courage et de sa capacité. (3) Qu'il croyait au reste qu'il suffirait d'avoir une armée de cent mille hommes, dont un tiers serait composé de soudoyés grecs; et il eut enfin la hardiesse de s'offrir lui-même pour la conduire et même de promettre un succès heureux de la confiance qu'on aurait en lui. (4) Le Roi se prêtait à cette proposition : mais comme ses conseillers s'opposaient à ce choix et faisaient même entendre assez clairement que Charidème ne demandait la fonction de général que pour livrer l’armée persane aux Macédoniens, Charidème se mettant dans une grande colère, et reprochant aux Perses leur lâcheté naturelle, parvint à irriter le Roi lui-même de sorte que le Roi cédant plutôt à sa passion qu'à son intérêt, prit Charidème par la ceinture, selon la coutume des rois de Perse, et le livra à ses officiers pour le faire mourir. (5) Charidème, conduit au supplice, prédit hautement que le Roi payerait bientôt son injustice de la perte même de son Empire. C'est ainsi que Charidème, au milieu des plus hautes espérances, perdit l'a vie par l'imprudence de ses discours. (6) Le Roi rentré bientôt en lui-même conçut la grandeur de la faute qu'il venait de faire, mais comme la puissance des rois mêmes ne s'étend pas sur le passé, (7) il se contenta de chercher dans son esprit quel successeur il donnerait à Memnon pour l'opposer à des ennemis aussi braves que les Macédoniens, et surtout à un général et à un roi aussi courageux qu'Alexandre. Enfin comme il ne se présentait à son idée aucun homme qui la remplit parfaitement, il se crut obligé de prendre lui-même la défense de sa couronne.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005