[17,118] Φασὶ γὰρ ᾿Αντίπατρον ἐπὶ τῆς Εὐρώπης στρατηγὸν
ὑπ' αὐτοῦ καταλειφθέντα διενεχθῆναι πρὸς ᾿Ολυμπιάδα
τὴν μητέρα τοῦ βασιλέως καὶ τὸ μὲν πρῶτον
καταφρονεῖν αὐτῆς διὰ τὸ μὴ προσδέχεσθαι τὸν
᾿Αλέξανδρον τὰς κατ' αὐτοῦ διαβολάς, ὕστερον δ' αἰεὶ
τῆς ἔχθρας αὐξομένης, τοῦ βασιλέως διὰ τὸ πρὸς τὸ
θεῖον εὐσεβὲς πάντα βουλομένου τῇ μητρὶ χαρίζεσθαι,
πολλὰς ἐμφάσεις διδόναι τῆς πρὸς αὐτὸν
ἀλλοτριότητος· πρὸς δὲ τούτοις τῆς Παρμενίωνος καὶ
Φιλώτου σφαγῆς φρίκην ἐμποιούσης τοῖς φίλοις διὰ
τοῦ ἰδίου υἱοῦ τεταγμένου περὶ τὸν κύαθον δοῦναι πιεῖν
θανάσιμον φάρμακον τῷ βασιλεῖ. (2) Μετὰ δὲ τὴν
τελευτὴν πλεῖστον ἰσχύσαντος τῶν κατὰ τὴν Εὐρώπην
καὶ μετὰ ταῦτα Κασάνδρου τοῦ υἱοῦ διαδεξαμένου τὴν
βασιλείαν πολλοὺς συγγραφεῖς μὴ τολμᾶν γράψαι περὶ
τῆς φαρμακείας. Φανερὸν δὲ γεγονέναι Κάσανδρον δι'
αὐτῶν τῶν πράξεων ἀλλοτριώτατα διακείμενον τοῖς
᾿Αλεξάνδρου πράγμασι· τήν τε γὰρ ᾿Ολυμπιάδα
φονεύσαντα ἄταφον ῥῖψαι καὶ τὰς ὑπ' ἐκείνου
κατασκαφείσας Θήβας ἀνοικίσαι μετὰ πολλῆς σπουδῆς.
(3) Μετὰ δὲ τὴν τοῦ βασιλέως τελευτὴν Σισύγγαμβρις ἡ
Δαρείου μήτηρ, πολλὰ καταθρηνήσασα τήν τε
᾿Αλεξάνδρου τελευτὴν καὶ τὴν ἑαυτῆς ἐρημίαν, ἐπὶ τῆς
ἐσχάτης τοῦ βίου γραμμῆς ἐγκαρτερήσασα πεμπταία
κατέστρεψε τὸν βίον, ἐπιλύπως μέν, οὐκ ἀκλεῶς δὲ
προεμένη τὸ ζῆν. (4) Ἡμεῖς δὲ ἐπὶ τὴν ᾿Αλεξάνδρου
τελευτὴν παρόντες κατὰ τὴν ἐν ἀρχῇ τῆς βίβλου
πρόθεσιν τὰς τῶν διαδεξαμένων πράξεις ἐν ταῖς
ἑπομέναις βίβλοις πειρασόμεθα διεξιέναι.
| [17,118] Ils racontent qu'Antipater que le roi avait laissé en Europe
comme lieutenant général de ses états en cette partie du monde, eut de
violents démêlés avec Olympias mère du roi. On dit que d'abord il méprisa
ses calomnies, auxquelles le roi lui-même n'ajoutait point de foi. Mais
qu'ensuite la haine entre la reine mère et Antipater s'étant augmentée, le
roi qui crut qu'une loi supérieure l'obligeait d'avoir de grands égards pour
sa mère, donna lieu à Antipater de concevoir de la haine pour Alexandre.
À cette cause se joignit l'exécution de Parménion et de Philotas son fils,
qui jetèrent dans les esprits bien de l'aigreur contre le roi. Qu'ainsi
Antipater l'avait fait empoisonner par le ministère de Cassandre son fils qui
se trouvait son échanson. (2) Mais comme après la mort d'Alexandre, la
puissance d'Antipater fut très grande en Europe, et que son fils Cassandre
monta après lui sur le trône de Macédoine , on dit que les Historiens de
leur temps n'osèrent pas insérer dans leurs annales le fait de
l’empoisonnement d'Alexandre. Cependant on sait d'ailleurs que
Cassandre fit refuser la sépulture à la reine Olympias après sa mort et qu'il
fit relever avec un grand soin les maisons et les murailles de Thèbes
qu'Alexandre avait abattues. (3) Enfin à la mort prématurée d'Alexandre,
Sisygambis mère de Darius ayant longtemps pleuré sa perte et l'abandon
universel où cette mort la laissait, prit le parti de terminer elle-même sa vie
et son infortune : et en effet cinq jours après lui, elle mourut dans la plus
violente affliction, mais avec un grand courage. (4) Pour nous ayant
conduit Alexandre jusqu'à la fin de son règne et de sa vie, nous avons
rempli le sujet de ce 17e Livre et nous donnerons dans les suivants
l’histoire de ses successeurs.
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