[13,42] Τῶν δὲ στρατιωτῶν ἀσμένως τοὺς λόγους προσδεξαμένων, καὶ περὶ τούτων
διαπεμψαμένων εἰς ᾿Αθήνας, ἔδοξε τῷ δήμῳ τὸν ἄνδρα τῶν ἐγκλημάτων ἀπολῦσαι
καὶ μεταδοῦναι τῆς στρατηγίας· θεωροῦντες γὰρ αὐτοῦ τὸ πρακτικὸν τῆς τόλμης καὶ
τὴν παρὰ τοῖς ῞Ελλησι δόξαν, ὑπελάμβανον, ὅπερ ἦν εἰκός, οὐ μικρὰν ῥοπὴν ἔσεσθαι
τοῖς σφετέροις πράγμασι τούτου προσγενομένου. (2) Καὶ γὰρ ὁ τῆς πολιτείας
ἀφηγούμενος τότε Θηραμένης, ἀνὴρ εἰ καί τις ἄλλος εἶναι δόξας συνετός, τῷ δήμῳ
συνεβούλευσε κατάγειν τὸν ᾿Αλκιβιάδην. τούτων δ' ἀπαγγελθέντων εἰς Σάμον,
᾿Αλκιβιάδης πρὸς αἷς εἶχεν ἰδίαις ναυσὶ τρισκαίδεκα ἐννέα προσέλαβε, καὶ μετὰ
τούτων ἐκπλεύσας εἰς ῾VΑλικαρνασσὸν παρὰ τῆς πόλεως εἰσεπράξατο χρήματα. (3)
Μετὰ δὲ ταῦτα τὴν Μεροπίδα πορθήσας μετὰ πολλῆς λείας ἀνέπλευσεν εἰς Σάμον.
πολλῶν δὲ συναχθέντων λαφύρων, τοῖς τ' ἐν Σάμῳ στρατιώταις καὶ τοῖς μεθ' ἑαυτοῦ
διελόμενος τὰς ὠφελείας ταχὺ τοὺς εὖ παθόντας εὔνους ἑαυτῷ κατεσκεύασεν. (4)
Περὶ δὲ τὸν αὐτὸν χρόνον ᾿Αντάνδριοι, φρουρὰν ἔχοντες, μετεπέμψαντο παρὰ
Λακεδαιμονίων στρατιώτας, μεθ' ὧν ἐκβαλόντες τὴν φυλακὴν ἐλευθέραν ᾤκουν τὴν
πατρίδα· οἱ γὰρ Λακεδαιμόνιοι περὶ τῆς εἰς Φοινίκην ἀποστολῆς τῶν τριακοσίων νεῶν
ἐγκαλοῦντες τῷ Φαρναβάζῳ τοῖς ῎Αντανδρον οἰκοῦσι συνεμάχησαν.
(5) Τῶν δὲ συγγραφέων Θουκυδίδης μὲν τὴν ἱστορίαν κατέστροφε, περιλαβὼν χρόνον
ἐτῶν εἴκοσι καὶ δυοῖν ἐν βύβλοις ὀκτώ· τινὲς δὲ διαιροῦσιν εἰς ἐννέα· Ξενοφῶν δὲ καὶ
Θεόπομπος ἀφ' ὧν ἀπέλιπε Θουκυδίδης τὴν ἀρχὴν πεποίηνται, καὶ Ξενοφῶν μὲν
περιέλαβε χρόνον ἐτῶν τεσσαράκοντα καὶ ὀκτώ, Θεόπομπος δὲ τὰς ῾Ελληνικὰς
πράξεις διελθὼν ἐπ' ἔτη ἑπτακαίδεκα καταλήγει τὴν ἱστορίαν εἰς τὴν περὶ Κνίδον
ναυμαχίαν ἐν βύβλοις δώδεκα.
(6) Τὰ μὲν οὖν κατὰ τὴν ῾Ελλάδα καὶ τὴν ᾿Ασίαν ἐν τούτοις ἦν. ῾Ρωμαῖοι δὲ πρὸς
Αἴκους διαπολεμοῦντες ἐνέβαλον αὐτῶν εἰς τὴν χώραν μετὰ πολλῆς δυνάμεως·
περιστρατοπεδεύσαντες δὲ πόλιν Βώλας ὀνομαζομένην ἐξεπολιόρκησαν.
| [13,42] Tout ce qu'il y avait de gens de guerre à Samos l'écoutaient avidement et
firent bientôt passer ces discours jusque à Athènes ; de sorte que la
république jugea à propos de l'absoudre et de lui donner part au
gouvernement militaire. Persuadée qu'elle était de son expérience et de son
courage, instruite surtout de la haute estime qu'on avoir pour lui, dans toute la
Grèce, elle jugeait très sagement que sa réconciliation avec elle ferait prendre
un cours favorable à la fortune. (2) Théramène, l'homme le plus sensé de la
Ville et dont l'avis entraînait toujours celui des autres, leur avait conseillé le
premier de rappeler Alcibiade. Dès que celui-ci eut appris ces nouvelles à
Samos, il joignit neuf vaisseaux aux treize qu'il avait amenés, et cingla du côté
de la Ville d'Halicarnasse, dont il tira beaucoup d'argent; (3) il passa ensuite à
Méropide et après l'avoir pillée, il revint à Samos. Là il distribua aux soldats de
Samos, et à tous ceux qui l'avaient suivi, les dépouilles considérables qu'il
avait apportées et s'attira par cette libéralité la bienveillance de tout le monde.
(4) Alors les habitants d'Antandros, dont la ville était gardée par les Perses,
demandèrent aux Lacédémoniens des troupes, par le moyen desquelles ils
chassèrent cette garnison étrangère et se mirent en liberté. Car les
Lacédémoniens, qui savaient le contre ordre que Pharnabaze avait donné au
sujet des trois cents vaisseaux de Phénicie, furent bien aises de se venger de
cette infidélité, par le secours qu'ils donnèrent à Antandros.
(5) Thucydide termine ici son histoire, qui comprend l'espace de vingt-deux ans
en huit livres, que quelques-uns partagent en neuf. Xénophon et Théopompe,
commencent la leur au point où Thucydide en est demeuré, mais Xénophon
donne à la sienne l'étendue de 48 ans et celle de Théopompe n'en comprend
que 17 en douze livres, finissant à la bataille gagnée par Conon et par les
Perses sur les Lacédémoniens devant Cnide. (6) Pendant qu'on en était dans
la Grèce et dans la Perse au point que nous avons marqué, les Romains en
guerre contre les Èques, s'était jetés dans leur territoire avec une grosse
armée et ils prirent la ville de villes qu'ils avaient assiégés.
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