HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIII

Chapitre 111

  Chapitre 111

[13,111] Μετὰ δὲ ταῦτα τῶν φίλων συναγαγὼν συνέδριον ἐβουλεύετο περὶ τοῦ πολέμου. Πάντων δὲ λεγόντων ἀνεπιτήδειον εἶναι τὸν τόπον περὶ τῶν ὅλων διακρίνεσθαι τοῖς πολεμίοις, πρὸς τὴν ἑσπέραν ἀπέστειλε κήρυκα περὶ τῆς εἰς αὔριον ἀναιρέσεως τῶν νεκρῶν, καὶ τὸν μὲν ἐκ τῆς πόλεως ὄχλον περὶ πρώτην φυλακὴν τῆς νυκτὸς ἐξαπέστειλεν, αὐτὸς δὲ περὶ μέσας νύκτας ἀφώρμησε, καταλιπὼν τῶν ψιλῶν περὶ δισχιλίους. (2) Τούτοις δ' ἦν παρηγγελμένον πυρὰ καίειν δι' ὅλης τῆς νυκτὸς καὶ θορυβοποιεῖν πρὸς τὸ δόξαν ἐμποιῆσαι τοῖς Καρχηδονίοις ὡς μένοντος ἐν τῇ πόλει. Οὗτοι μὲν οὖν ἤδη τῆς ἡμέρας ὑποφωσκούσης ἀφώρμησαν πρὸς τοὺς περὶ τὸν Διονύσιον, οἱ δὲ Καρχηδόνιοι διαισθόμενοι τὸ γεγονὸς μετεστρατοπέδευσαν εἰς τὴν πόλιν καὶ τὰ περιλειφθέντα κατὰ τὰς οἰκίας διήρπασαν. (3) Διονύσιος δὲ παραγενόμενος εἰς τὴν Καμάριναν, ἠνάγκασε καὶ τοὺς ἐκεῖ μετὰ τέκνων καὶ γυναικῶν εἰς Συρακούσας ἀπιέναι. τοῦ φόβου δ' οὐδεμίαν ἀναβολὴν διδόντος τινὲς μὲν ἀργύριον καὶ χρυσίον καὶ τὰ ῥᾳδίως φέρεσθαι δυνάμενα συνεσκευάζοντο, τινὲς δὲ γονεῖς καὶ τέκνα τὰ νήπια λαβόντες ἔφευγον, οὐδεμίαν ἐπιστροφὴν χρημάτων ποιούμενοι· ἔνιοι δὲ γεγηρακότες νόσῳ βαρυνόμενοι δι' ἐρημίαν συγγενῶν φίλων ὑπελείποντο, προσδοκωμένων ὅσον οὔπω παρέσεσθαι τῶν Καρχηδονίων· (4) γὰρ περὶ Σελινοῦντα καὶΙμέραν, ἔτι δὲ ᾿Ακράγαντα, γενομένη συμφορὰ τοὺς ἀνθρώπους ἐξέπληττε, πάντων καθάπερ ὑπὸ τὴν ὅρασιν λαμβανόντων τὴν τῶν Καρχηδονίων δεινότητα. Οὐδεμία γὰρ ἦν παρ' αὐτοῖς φειδὼ τῶν ἁλισκομένων, ἀλλ' ἀσυμπαθῶς τῶν ἠτυχηκότων οὓς μὲν ἀνεσταύρουν, οἷς δ' ἀφορήτους ἐπῆγον ὕβρεις. (5) Οὐ μὴν ἀλλὰ δυεῖν πόλεων ἐξοριζομένων ἔγεμεν χώρα γυναικῶν καὶ παίδων καὶ τῶν ἄλλων ὄχλων· θεωροῦντες οἱ στρατιῶται δι' ὀργῆς μὲν εἶχον τὸν Διονύσιον, ἠλέουν δὲ τὰς τῶν ἀκληρούντων τύχας· (6) ἑώρων γὰρ παῖδας ἐλευθέρους καὶ παρθένους ἐπιγάμους ἀναξίως τῆς ἡλικίας ὡς ἔτυχε κατὰ τὴν ὁδὸν ὡρμημένας, ἐπειδὴ τὴν σεμνότητα καὶ τὴν πρὸς τοὺς ἀλλοτρίους ἐντροπὴν καιρὸς ἀφῃρεῖτο. Παραπλησίως δὲ καὶ τοῖς πρεσβυτέροις συνήλγουν, βλέποντες παρὰ φύσιν ἀναγκαζομένους ἅμα τοῖς ἀκμάζουσιν ἐπισπεύδειν. [13,111] et faisant assembler le conseil de guerre, on y délibéra sur la situation présente des choses. L'avis unanime fut que le lieu n'était pas favorable pour consulter sur ce qu'on avait à faire dans toute la suite de cette guerre. Ainsi l'on se contenta d'envoyer dès le soir même un héraut aux ennemis, pour leur demander la permission d'enlever leurs morts le lendemain. Aussitôt Denys, fit sortir de la ville toutes ses troupes, et lui-même partit à minuit en laissant là deux mille hommes légèrement armés. (2) Il avait chargé ces derniers de tenir des feux allumés toute la nuit et de faire assez de bruit pour donner lieu aux ennemis de croire que lui-même était encore dans Géla. Mais dès la pointe du jour, ils en sortirent eux-mêmes et allèrent joindre Denys. Les Carthaginois bientôt instruits de cette manoeuvre, se jetèrent bientôt dans la ville, où ils pillèrent toutes les maisons. (3) En même temps Denys arrivant à Camarine, obligea tous les habitants, jusqu'aux enfants et jusqu'aux femmes à le suivre à Syracuse : et comme la crainte les avait saisis tous également, les uns emportaient avec eux leur or et leur argent et quelques autres hardes dont ils pouvaient se charger ; et les autres ne songeant qu'à sauver leurs femmes et leurs enfants, avaient abandonné tout le reste. Un grand nombre de vieillards et de malades fut laissé à la discrétion des Carthaginois, que chacun croyait déjà voir devant soi. (4) L'exemple récent de Selinunte, d'Himère et d'Agrigente frappait tous les esprits et il leur semblait déjà qu'ils allaient essuyer toutes les cruautés des Carthaginois. En effet ces barbares n'avaient aucune compassion de leurs captifs, ils mettaient en croix les uns et accablaient les autres des outrages les plus sanglants. (5) Les soldats mêmes de Denys voyant les femmes, les enfants et tout le peuple de Géla et de Camarine, errant ainsi misérablement dans la campagne, avaient compassion de leur sort. (6) Ils étaient touchés de voir des enfants de famille et surtout des jeunes filles, en âge d'être mariées, conduites ou marchant au hasard dans les grands chemins ou à travers les champs, privées par la rigueur ou par la crainte d'un sort affreux, de la déférence qui leur était due ou de la bienséance, qu'elles devaient elles-mêmes à leur âge, à leur sexe et à leur condition. Ils n'avaient pas moins de compassion pour les vieillards, obligés malgré leur faiblesse et leurs infirmités de marcher du même pas que les jeunes gens.


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Dernière mise à jour : 28/06/2005