HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Lettres - Lettre à Ammaeus

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] περὶ δὲ παραδειγμάτων καὶ ἐνθυμημάτων προελόμενος λέγειν, ὅτι τὴν αὐτὴν ταῦτ´ ἔχει δύναμιν ταῖς ἐπαγωγαῖς καὶ τοῖς συλλογισμοῖς, ταῦτα περὶ τῆς ἀναλυτικῆς καὶ μεθοδικῆς πραγματείας τίθησι· ‘τῶν δὲ διὰ τοῦ δείκνυσθαι φαίνεσθαι δείκνυσθαι, καθάπερ καὶ ἐν τοῖς ἀναλυτικοῖς τὸ μὲν ἐπαγωγή ἐστι, τὸ δὲ συλλογισμός, τὸ δὲ φαινόμενος συλλογισμός, καὶ ἐνταῦθ´ ὁμοίως· ἔστι γὰρ τὸ μὲν παράδειγμα ἐπαγωγή, τὸ δ´ ἐνθύμημα συλλογισμός, τὸ δὲ φαινόμενον φαινόμενος συλλογισμός· καλῶ γὰρ ἐνθύμημα μὲν ῥητορικὸν συλλογισμόν, παράδειγμα δὲ ἐπαγωγὴν ῥητορικήν· πάντες δὲ τὰς πίστεις ποιοῦνται διὰ τοῦ - - - δεικνύναι ὁτιοῦν, δῆλον δ´ ἡμῖν τοῦτο ἐκ τῶν ἀναλυτικῶν, ἀναγκαῖον ἑκάτερον αὐτῶν ἑκατέρῳ τούτων τὸ αὐτὸ εἶναι. τίς δ´ ἐστὶ διαφορὰ παραδείγματος καὶ ἐνθυμήματος, φανερὸν ἐκ τῶν τοπικῶν· ἐκεῖ γὰρ περὶ συλλογισμοῦ καὶ ἐπαγωγῆς εἴρηται πρότερον, ὅτι τὸ μὲν ἐπὶ πολλῶν καὶ ὁμοίων δείκνυσθαι ὅτι οὕτως ἔχει ἐκεῖ μὲν ἐπαγωγή ἐστιν, ἐνταῦθα δὲ παράδειγμα· τὸ δὲ τινῶν ὄντων ἕτερόν τι διὰ ταῦτα συμβαίνειν παρὰ τὸ ταῦτ´ εἶναι καθόλου ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, ἐκεῖ μὲν συλλογισμός, ἐνταῦθα δὲ ἐνθύμημα καλεῖται. φανερὸν δὲ καὶ ὅτι ἑκάτερον ἔχει ἀγαθὸν τὸ εἶδος τῆς ῥητορείας· καθάπερ γὰρ καὶ ἐν τοῖς μεθοδικοῖς εἴρηται, καὶ ἐν τούτοις ὁμοίως ἔχει.’ Ὅσα μὲν οὖν Ἀριστοτέλης ὑπὲρ ἑαυτοῦ γέγραφε μαρτυρόμενος διαρρήδην, ὅτι τὰς ῥητορικὰς τέχνας συνετάξατο πρεσβύτερος ὢν ἤδη καὶ τὰς κρατίστας συντάξεις προεκδεδωκώς, ταῦτ´ ἐστίν· ἐξ ὧν προειλόμην ποιῆσαι φανερόν, ὅτι προτεροῦσιν οἱ τοῦ ῥήτορος ἀγῶνες τῶν τοῦ φιλοσόφου τεχνῶν, ἱκανῶς ἀποδεδεῖχθαι νομίζω· εἴ γε μὲν εἰκοστὸν καὶ πέμπτον ἔτος ἔχων ἤρξατο πολιτεύεσθαι καὶ δημηγορεῖν καὶ λόγους εἰς δικαστήρια γράφειν, δὲ κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους ἔτι συνῆν Πλάτωνι καὶ διέτριψεν ἕως ἐτῶν ἑπτὰ καὶ τριάκοντα οὔτε σχολῆς ἡγούμενος οὔτε ἰδίαν πεποιηκὼς αἵρεσιν. [7] VII. A l'endroit où il s'occupe des exemples, il dit qu'ils ont la même force que les inductions et les syllogismes, et il ajoute qu'il en a été déjà question dans ses Analytiques et dans sa Méthode : « De même que dans la dialectique, pour démontrer une chose véritablement ou en apparence, on emploie l'induction, le syllogisme vrai et le syllogisme apparent ; de même dans la rhétorique, on se sert de l'exemple, qui n'est autre chose que l'induction, et de l'enthymème, qui est un véritable syllogisme. Or, j'appelle l'enthymème le syllogisme oratoire, et l'exemple l'induction de là rhétorique. Tout homme qui entreprend de prouver une chose, doit avoir recours aux exemples et aux enthymèmes : ce sont les deux seuls moyens pour démontrer. S'il faut donc, toutes les fois qu'on procède par voie de démonstration pour soutenir ce qu'on dit concernant un fait ou une personne, employer le syllogisme ou l'induction, comme nous l'avons démontré dans nos Analytiques, ces deux arguments dans la rhétorique doivent être de même nature que leur correspondant dans la dialectique. Quant à la différence qu'il y a entre l'exemple et l'enthymême, nous l'avons rendue évidente dans les Topiques, où nous avons déjà parlé du syllogisme et de l'induction. Lorsque, en réunissant pour preuve un grand nombre de choses semblables, on démontre qu'une chose est telle qu'on Ie soutient ; c'est dans la dialectique une induction, et dans la rhétorique un exemple. Lorsque, de certaines propositions, on en déduit une autre, soit que les premières se trouvent vraies nécessairement, ou qu'elles ne soient que vraisemblables, c'est un syllogisme dans la dialectique et un enthymème dans la rhétorique. Ces deux moyens sont d'une grande utilité à l'orateur; et tout ce que nous avons dit, dans nos livres de la Méthode, s'applique aux arguments de la rhétorique. » Voilà ce qu'Aristote écrit lui-même ; et son témoignage prouve qu'il a composé les écrits sur la rhétorique, lorsqu'il était déjà avancé en âge, et après avoir publié ses meilleurs traités. Ces preuves me paraissent démontrer que les discours de l'orateur ont paru avant la Rhétorique du philosophe ; car Démosthène avait atteint sa vingt-cinquième année, quand il commença à prendre part aux affaires publiques, et à parler à la tribune et au barreau. A cette époque, Aristote fréquentait encore l'école de Platon : il vécut auprès de ce philosophe jusqu'à l'âge de trente-sept ans, sans avoir jamais enseigné, ni fondé d'école particulière.


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Dernière mise à jour : 7/02/2008