[7,38] Διαλυθείσης δὲ τῆς στρατιᾶς ὁ μὲν Σικίννιος
ὁ δήμαρχος συναγαγὼν τὸ πλῆθος εἰς ἐκκλησίαν
προεῖπεν ἡμέραν, ἐν ᾗ συντελεῖν ἔμελλε τὴν περὶ τοῦ
Μαρκίου κρίσιν· καὶ παρεκάλει τούς τε κατὰ πόλιν
ὑπάρχοντας ἀθρόους ἥκειν ἐπὶ τὴν διάγνωσιν τῆς δίκης καὶ τοὺς
ἐπὶ τῶν ἀγρῶν διατρίβοντας ἀφεμένους
τῶν ἔργων εἰς τὴν αὐτὴν ἡμέραν ἀπαντᾶν, ὡς ὑπὲρ
ἐλευθερίας καὶ σωτηρίας ὅλης τῆς πόλεως τὴν ψῆφον
ἀναληψομένους· παρήγγελλε δὲ καὶ τῷ Μαρκίῳ παρεῖναι
πρὸς τὴν ἀπολογίαν ὡς οὐδενὸς ἀτυχήσοντι τῶν περὶ
τὰς κρίσεις νομίμων. τοῖς δ´ ὑπάτοις ἐδόκει βουλευσαμένοις μετὰ
τοῦ συνεδρίου μὴ περιορᾶν τὸν δῆμον
ἐξουσίας τηλικαύτης κύριον γενόμενον. εὕρητο δ´ αὐτοῖς τῆς
κωλύσεως ἀφορμὴ δικαία καὶ νόμιμος, ᾗ χρώμενοι πάντα
διαλύσειν ᾤοντο τὰ τῶν ἀντιδίκων βουλεύματα. καὶ μετὰ τοῦτο
παρεκάλεσαν εἰς λόγους ἐλθεῖν
τοὺς προεστηκότας τοῦ δήμου συνόντων αὐτοῖς τῶν
ἐπιτηδείων. καὶ ἔλεξε Μηνύκιος τοιάδε· Ἡμῖν, ὦ
δήμαρχοι, δοκεῖ χρῆναι τὴν στάσιν ἐξελαύνειν ἐκ τῆς
πόλεως ἁπάσῃ δυνάμει καὶ μὴ φιλονεικεῖν ἐναντία τῷ
δήμῳ περὶ μηδενὸς χρήματος· μάλιστα δ´ ὅταν ὁρῶμεν
ὑμᾶς ἀπὸ τῶν βιαίων ἐπὶ τὰ δίκαια καὶ τοὺς λόγους
ἥκοντας. ταύτης μέντοιγε τῆς γνώμης ἐπαινοῦντες ὑμᾶς
τὴν βουλὴν οἰόμεθα δεῖν ἄρξαι προβούλευμα ποιησαμένην,
ὥσπερ ἐστὶν ἡμῖν πάτριον. δύναισθε δ´ ἂν καὶ
αὐτοὶ τοῦτο μαρτυρεῖν, ὅτι, ἐξ οὗ τήνδε τὴν πόλιν
ἔκτισαν ἡμῶν οἱ πρόγονοι, τοῦτο τὸ γέρας ἔχουσα ἡ
βουλὴ διατετέλεκε, καὶ οὐθὲν πώποτε ὁ δῆμος, ὅ τι μὴ
προβουλεύσειεν ἡ βουλή, οὔτ´ ἐπέκρινεν οὔτ´ ἐπεψήφισεν, οὐχ
ὅτι νῦν, ἀλλ´ οὐδ´ ἐπὶ τῶν βασιλέων {τὰ
δ´}, ἀλλ´ ὅσα τῷ συνεδρίῳ δόξειε, ταῦθ´ οἱ βασιλεῖς
εἰς τὸν δῆμον ἐκφέροντες ἐπεκύρουν. μὴ δὴ τοῦτ´
ἀφαιρεῖσθε τὸ δίκαιον ἡμῶν, μηδὲ ἀρχαῖον καλὸν ἔθος
ἀφανίζετε· διδάξαντες δὲ τὸ συνέδριον, ὅτι δικαίου
δεῖσθε καὶ μετρίου πράγματος, ὅτι ἂν ἐκείνῳ δοκῇ,
τούτου τὸν δῆμον ἀποδείξατε κύριον.
| [7,38] III. APRES qu'on eut congédié les troupes, le tribun Sicinnius
convoqua une assemblée du peuple, et marqua le jour auquel la cause de
Marcius devait être jugée: Non seulement il invita tout le peuple de la ville
à s'y trouver en grand nombre pour prendre connaissance de cette
affaire, mais il ordonna à ceux qui demeuraient à la campagne, de quitter
leur travail, pour venir exactement à l'assemblée, afin de donner leurs
suffrages comme dans une affaire où il s'agissait de la liberté et au salut
de toute la ville. Il avertit aussi Marcius de s'y trouver pour défendre sa
cause, l'assurant qu'on lui rendrait justice dans toutes les formes.
IV. LES consuls délibérèrent sur ce sujet avec le sénat, et furent
d'avis de ne pas souffrir que le peuple s'attribuât tant d'autorité, car ils
croyaient avoir trouvé des moyens justes et légitimes pour traverser les
desseins de leurs adversaires. Après avoir pris toutes les mesures
nécessaires, ils invitèrent les magistrats du peuple de se trouver, eux et
leurs amis, à une conférence particulière, dans laquelle Minucius parla en
ces termes.
V. « NOUS sommes d'avis qu'il faut employer tous nos soins pour
apaiser la sédition, afin de n avoir plus de disputes avec le peuple sur
quelqu'affaire que ce puisse être. Nous prenons d'autant plus volontiers
ce parti, que nous voyons que vous renoncez à la violence et aux voies
des faits pour traiter amiablement avec nous par la voie des conférences.
Nous ne saurions trop louer la sage résolution que vous avez prise ; mais
nous sommes persuadés qu'il faut que le sénat commence le premier à
faire les ordonnances, puisque c'est l'ancien usage. Vous êtes témoins
vous-mêmes que depuis que vos ancêtres ont fondé cette ville, le sénat a
toujours eu cette prérogative, et que le peuple n'a jamais rien jugé ni
confirmé par ses suffrages qui n'eût été décidé en premier lieu par le
sénat, non seulement dans ces derniers temps, mais encore sous le
gouvernement monarchique. Car les rois proposaient au peuple toutes les
décisions de notre assemblée, et les faisaient confirmer par ses suffrages.
Ne nous ôtez donc pas nos prérogatives ; n'abolissez point une coutume
si belle et si ancienne: mais si vous avez quelque chose de juste et de
raisonnable à demander, proposez-le au sénat, et faites votre rapport au
peuple de ce qui aura été décidé, afin qu'il le ratifie.
|