[7,37] Μετὰ τοῦθ´ οἱ μὲν ὕπατοι συναγαγόντες
τὴν βουλὴν ἐσκόπουν ἐφ´ ἡσυχίας, τίς ἂν γένοιτο τῆς
παρούσης ταραχῆς λύσις. καὶ ἔδοξεν αὐτοῖς πρῶτον
μὲν ἀποθεραπεῦσαι τοὺς δημότας, εὐώνους πάνυ καὶ
λυσιτελεῖς ποιήσαντας αὐτοῖς τὰς ἀγοράς· ἔπειτα πείθειν
τοὺς προεστηκότας αὐτῶν χάριτι τῆς βουλῆς παύσασθαι καὶ
μὴ παράγειν τὸν Μάρκιον, εἰ δὲ μὴ πείθοιεν εἰς μακροτάτους
ἀναβάλλεσθαι χρόνους, ἕως ἂν
μαρανθῶσιν αἱ τῶν πολλῶν ὀργαί. ταῦτα ψηφισάμενοι
τὸ μὲν ὑπὲρ τῆς ἀγορᾶς δόγμα εἰς τὸν δῆμον ἐξήνεγκαν καὶ
πάντων ἐπαινεσάντων ἐκύρωσαν. ἦν δὲ
τοιόνδε· Τὰς τιμὰς εἶναι τῶν ὠνίων τῶν πρὸς τὸν
καθ´ ἡμέραν βίον, αἵτινες ἐγένοντ´ ἐλάχισται πρὸ τῆς
ἐμφυλίου στάσεως. παρὰ δὲ τῶν δημάρχων πολλὰ λιπαρήσαντες
τὴν μὴν ὁλοσχερῆ πάρεσιν οὐχ εὕροντο,
τὴν δ´ εἰς χρόνον ὅσον ἠξίουν ἀναβολὴν ἔλαβον· αὐτοί
τε προσεμηχανήσαντο διατριβὴν ἑτέραν ἀφορμῇ τοιᾷδε
χρησάμενοι. τοὺς ἐκ Σικελίας ἀποσταλέντας ὑπὸ τοῦ
τυράννου πρέσβεις καὶ παρακομίσαντας τῷ δήμῳ τὴν
τοῦ σίτου δωρεὰν ἀποπλέοντας οἴκαδε Ἀντιάται πειρατήριον
στείλαντες κατήγαγον ἀποσαλεύοντας οὐ πρόσω
τῶν λιμένων καὶ τά τε χρήματ´ αὐτῶν ὡς πολεμίων
δι´ ὠφελείας ἔθεντο, καὶ τὰ σώματα κατακλείσαντες
εἶχον ἐν φυλακῇ. ταῦτα μαθόντες οἱ ὕπατοι ἔξοδον
ἐψηφίσαντο ἐπὶ τοὺς Ἀντιάτας, ἐπειδὴ πρεσβευομένοις
αὐτοῖς οὐδὲν ἠξίουν τῶν δικαίων ποιεῖν· καὶ ποιησάμενοι τῶν ἐν
ἀκμῇ κατάλογον ἐξῄεσαν ἀμφότεροι, ψήφισμα κυρώσαντες ὑπὲρ
ἀναβολῆς τῶν τ´ ἰδίων καὶ
τῶν δημοσίων δικῶν, ὅσον ἂν χρόνον ὦσιν ἐν τοῖς
ὅπλοις. ἐγένετο δ´ οὗτος οὐχ ὅσον ὑπέλαβον, ἀλλὰ
πολλῷ ἐλάττων. οἱ γὰρ Ἀντιάται μαθόντες ἐξεστρατευμένους
πανδημεὶ Ῥωμαίους οὐδὲ τὸν ἐλάχιστον ἀντέσχον χρόνον,
δεόμενοι δὲ καὶ λιπαροῦντες τά τε
σώματα τῶν ἁλόντων Σικελιωτῶν ἀπέδοσαν καὶ τὰ
χρήματα, ὥστ´ ἠναγκάσθησαν οἱ Ῥωμαῖοι εἰς τὴν πόλιν
ἀναστρέψαι.
| [7,37] CHAPITRE SEPTIEME.
I. PEU de temps après, les consuls convoquèrent le sénat, et on
délibéra à loisir sur les moyens d'apaiser les troubles. Il fut résolu,
premièrement qu'on tâcherait d'adoucir les plébéiens en leur vendant les
vivres à bon marché, secondement qu'on engagerait leurs magistrats à se
désister de leurs poursuites pour l'amour du sénat, et à ne pas obliger
Marcius à comparaitre, ou au moins (s'ils ne voulaient pas accorder cette
grâce) à différer la chose le plus longtemps qu'ils pourraient, jusqu'à ce
que la colère du peuple se calmât. Ces résolutions prises, ils publièrent
leur décret touchant le taux des denrées, et tout le monde en étant fort
content ils le ratifièrent. Il portait que les denrées {nécessaires} pour vivre
chaque jour, se vendraient au prix le plus bas qu'elles avaient été avant la
sédition intestine.
II. Ces choses ainsi réglées, ils redoublèrent leurs instances auprès
des tribuns : mais ils n'en purent obtenir une grâce entière. On leur
accorda seulement que les poursuites contre Marcius seraient différées
jusqu'au temps qu'ils demandaient, mais dans la suite ils trouvèrent les
moyens de prolonger ce terme par location que je vais dire. Les
ambassadeurs que le tyran de Sicile avaient envoyés porter au peuple
Romain le blé dont il lui faisait présent, mouillèrent en revenant à Rome,
auprès du port d'Antium, où ils furent pris par des pirates de cette ville, qui
les traitèrent comme ennemis, pillèrent leurs effets, et les retinrent en
prison. Sur cette nouvelle les consuls envoyèrent une ambassade à
Antium. Les Antiates ayant refusé de leur rendre justice, ils publièrent une
expédition contre eux, et après avoir enrôlé la fleur de la jeunesse ils se
mirent tous deux en campagne, ordonnant qu'on sursît toutes les affaires
publiques et particulières pendant tout le temps que durerait la guerre.
Mais ce temps fut beaucoup plus court qu'on n'espérait. Car les Antiates
informés qu'on marchait contre eux avec toutes les forces de la
république, ne firent point de résistance : ils n'eurent recours qu'aux
prières, et rendirent aussitôt les ambassadeurs Siciliens avec tous leurs
effets, en sorte que les Romains furent obligés de s'en retourner.
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