HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 34

  Chapitre 34

[7,34] Εἰπὼν δὲ ταῦτα καὶ δόξας μέτριος ὀργὴν εἶναι καὶ διαλλακτικὸς ἐπιστρέφει πρὸς τὸν Μάρκιον παρεστηκότα τοῖς ὑπάτοις καὶ λέγει· Σὺ δέ, τί οὐκ ἀπολογῇ πρὸς τοὺς σαυτοῦ πολίτας, γενναῖε, περὶ ὧν εἶπας ἐν τῇ βουλῇ; μᾶλλον δὲ τί οὐκ ἀντιβολεῖς καὶ παραιτῇ τὰς ὀργὰς αὐτῶν, ἵνα μετριωτέραν ἐπιθῶσί σοι ζημίαν; ἀρνεῖσθαι μὲν γὰρ οὐκ ἂν ἀξιώσαιμί σε τοσούτων ἀνδρῶν εἰδότων οὐδ´ εἰς ἀναισχύντους καταφεύγειν ἀπολογίας, Μάρκιον ὄντα καὶ φρόνημα μεῖζον κατ´ ἰδιώτην ἔχοντα· εἰ μὴ ἄρα τοῖς μὲν ὑπάτοις καὶ τοῖς πατρικίοις καλῶς ἔχει πείθειν ὑπὲρ σοῦ τὸν δῆμον, σοὶ δ´ οὐκ ἄρα καλῶς ἕξει ταὐτὸ τοῦτο περὶ σεαυτοῦ ποιήσαντι; Ταῦτα δ´ ἔλεγεν οὐκ ἀγνοῶν, ὅτι μεγαλόφρων ἀνὴρ οὐχ ὑπομενεῖ κατήγορος ἑαυτοῦ γενόμενος ὡς ἡμαρτηκὼς ἄφεσιν αἰτεῖσθαι τῆς τιμωρίας, οὐδ´ εἰς ὀλοφυρμοὺς καὶ δεήσεις καταφεύξεται παρὰ τὸν ἑαυτοῦ τρόπον, ἀλλ´ ἤτοι καὶ τὸ παράπαν ἀπαξιώσει τὴν ἀπολογίαν, τὴν ἔμφυτον αὐθάδειαν φυλάττων οὐθὲν ὑποθωπεύσει τὸν δῆμον μετριάσας περὶ τοὺς λόγους· ὅπερ καὶ συνέβη. γενομένης γὰρ ἡσυχίας καὶ πολλῆς ἐμπεσούσης ὀλίγου δεῖν πᾶσι τοῖς δημοτικοῖς προθυμίας ἀπολύειν αὐτόν, εἰ τὸν παρόντα θεραπεύσειε καιρόν, τοιαύτην αὐθάδειαν ἐπεδείξατο λόγων, καὶ τοσοῦτον αὐτῶν κατεφρόνησεν, ὥστε παρελθὼν ἔξαρνος μὲν ὑπὲρ οὐθενὸς ἦν τῶν πρὸς τὴν βουλὴν εἰρημένων κατὰ τοῦ πλήθους, οὐδ´ ὡς μεταγινώσκων ἐπ´ αὐτοῖς εἰς οἴκτους καὶ παραιτήσεις ἐτρέπετο· ἀρχὴν δ´ οὐδὲ δικασταῖς αὐτοῖς ἠξίου χρῆσθαι περὶ οὐδενὸς πράγματος, ὡς οὐδεμίαν ἔχουσιν ἐξουσίαν νόμιμον· εἰ δὲ βουλήσεταί τις ἐπὶ τῶν ὑπάτων αὐτοῦ κατηγορεῖν εἴτ´ ἔργων εὐθύνας ἀπαιτῶν εἴτε λόγων, ἔνθα νόμος ἐστὶν ἕτοιμος εἶναι δίκην ὑπέχειν. παρεληλυθέναι δὲ πρὸς τοὺς δημότας ἔλεγεν, ἐπειδὴ καλοῦσιν αὐτοί, τὰ μὲν ἐπιτιμήσων ταῖς παρανομίαις αὐτῶν καὶ πλεονεξίαις, αἷς ἐχρήσαντο περί τε τὴν ἀπόστασιν καὶ μετὰ τὴν κάθοδον· τὰ δὲ συμβουλεύσων ἐπισχεῖν ἤδη ποτὲ καὶ συστεῖλαι τὰς ἀδίκους ἐπιθυμίας. καὶ μετὰ τοῦτ´ ἐπιστρεφῶς πάνυ καὶ θρασέως ἁπάντων αὐτῶν καθήπτετο καὶ μάλιστα τῶν δημάρχων. προσῆν δ´ αὐτοῦ τοῖς λόγοις οὐχ ὡς πολίτου δῆμον ἀναδιδάσκοντος εὐλόγιστος αἰδώς, οὐδ´ ὡς ἰδιώτου πολλοῖς ἀπεχθομένου σώφρων εὐλάβεια πρὸς τὰς τοῦ κρατοῦντος ὀργάς, ἀλλ´ ὡς ἐχθροῦ προπηλακίζοντος ἀδεῶς τοὺς ὑπὸ χεῖρας ἄκρατός τις χολὴ καὶ βαρεῖα τοῦ κακῶς πάσχοντος ὑπεροψία. [7,34] XVI. APRES cet exorde, paraissant plus modéré dans sa colère et pencher plus qu'auparavant du côté de la paix, il se tourna vers Marcius qui était devant les consuls, et lui parla ainsi. « Et vous, Marcius, pourquoi ne vous défendez-vous pas devant vos citoyens sur ce que vous avez dit dans le sénat ? Ou plutôt, que ne tâchez-vous de les fléchir par vos prières, afin qu'ils vous punissent moins rigoureusement ? Car je ne vous conseillerais pas de nier un fait dont il y a tant de témoins, ni de vous défendre avec impudence. Ces airs de hauteur ne vous conviendraient nullement, tout Marcius que vous êtes, et quoique vous affectiez plus de fierté que n'en doit avoir une personne privée. Si ce n'est peut-être que vous vous imaginiez qu'il convient aux consuls et aux patriciens de demander grâce au peuple pour vous, mais et qu'il serait indigne de vous la solliciter pour vous-même. XVII. Il parlait ainsi, parce qu'il savait bien que Marcius était un homme trop fier pour se résoudre à s'accuser soi-même, à avouer sa propre faute, à en demander grâce, à se lamenter ou avoir recours aux prières contre son naturel hautain, et qu'il prendrait le parti ou de ne point défendre sa cause, ou de le faire avec sa fierté naturelle, sans flatter le peuple ni garder de modération dans son discours, ce qui arriva en effet. Quand on eut fait silence, presque tous les plébéiens étant portés à l'absoudre s'il s'était accommodé au temps et qu'il eut su mollir dans l'occasion, il fit paraître tant de fierté dans ses paroles et tant de mépris pour eux, que loin de désavouer ce qu'il avait dit dans le sénat contre le peuple, ou d'en paraître repentant, d'exciter la compassion et d'avoir recours aux prières, il ne daigna pas même se soumettre à leur jugement en aucune chose, prétendant qu'ils n'avaient point de pouvoir légitime. Il protesta que si on voulait l'accuser devant les consuls qui étaient ses juges naturels, pour lui demander compte de ses actions ou de ses paroles en ce qui regardait les lois, il était prêt à y comparaître pour être jugé : mais qu'il n'était venu à l'assemblée des plébéiens ou ils l'avaient appelé, que pour leur reprocher leurs prévarications et les excès auxquels ils s'étaient emportés, soit dans le temps de leur retraite, soit après leur retour, et pour les exhorter de commencer enfin à réprimer leurs injustes désirs. Il se mit ensuite à déclamer avec beaucoup de force et de hardiesse contre tous les plébéiens, mais particulièrement contre leurs tribuns, ne gardant dans ses paroles ni le respect ni la précaution raisonnable que doit garder un citoyen qui veut instruire le peuple, ni les mesures convenables à un particulier haï de presque tout le monde et qui doit éviter de choquer les puissances. En un mot, il fit paraître une colère immodérée et un souverain mépris pour les assiégés, semblable à un ennemi, qui sans rien craindre, insulte des vaincus qui sont à sa merci.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009