HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 35

  Chapitre 35

[7,35] Τοιγάρτοι λέγοντός τ´ αὐτοῦ μεταξὺ πολὺς θόρυβος ἐγίνετο τῇδε καὶ τῇδε θαμινὰ μεθελκομένοις, ὡς ἐν διαφόροις, πλήθεσι καὶ οὐ ταὐτὰ βουλομένοις, τῶν μὲν ἡδομένων ἐπὶ τοῖς λόγοις αὐτοῦ, τῶν δὲ πάλιν ἀχθομένων. καὶ ἐπειδὴ ἐπαύσατο λέγων, ἔτι πλείων ἀνέστη βοὴ καὶ θόρυβος. οἱ μὲν γὰρ πατρίκιοι κράτιστον ἀνδρῶν λέγοντες ἐπῄνουν αὐτὸν ἐπὶ τῇ παρρησίᾳ καὶ μόνον ἀπέφαινον ἐξ ἁπάντων σφῶν ἐλεύθερον, ὃς οὔτε πολεμίων ἔδεισεν ἐπιόντων ὄχλον οὔτε πολιτῶν αὐθάδεις καὶ παρανόμους ἐκολάκευσεν ὁρμάς· οἱ δὲ δημοτικοὶ δυσανασχετοῦντες ἐπὶ τοῖς ὀνειδισμοῖς βαρὺν καὶ πικρὸν καὶ πολεμίων ἁπάντων ἔχθιστον αὐτὸν ἀπεκάλουν. προθυμίαν δὲ πολλὴν εἶχόν τινες ἤδη, οἷς πολὺ προσῆν τὸ εὐχερές, ἐν χειρῶν αὐτὸν διαφθεῖραι νόμῳ. συνήργουν δ´ αὐτοῖς εἰς τοῦτο καὶ συνελάμβανον οἱ δήμαρχοι, καὶ μάλιστα Σικίννιος ἐνεδίδου τοῖς βουλήμασι τὰς ἡνίας. τελευτῶν γοῦν, ἐπειδὴ πολλὴν αὐτοῦ καταδρομὴν ἐποιήσατο καὶ τοὺς θυμοὺς ἐξέκαυσε τῶν δημοτῶν, πολὺς ἐμπνεύσας τῇ κατηγορίᾳ τέλος ἐξήνεγκεν, ὅτι θάνατον αὐτοῦ καταψηφίζεται τὸ ἀρχεῖον τῆς εἰς τοὺς ἀγορανόμους ὕβρεως ἕνεκεν, οὓς τῇ προτέρᾳ τῶν ἡμερῶν ἄγειν αὐτὸν κελευσθέντας ὑφ´ αὑτῶν τύπτων ἀπήλασεν· οὐ γὰρ ἑτέρων τινῶν εἶναι τὸν προπηλακισμὸν τὸν εἰς τοὺς ὑπηρέτας σφῶν γενόμενον τῶν κελευσάντων. καὶ ταῦτ´ εἰπὼν ἐπέταξεν ἄγειν αὐτὸν ἐπὶ τὸν ὑπερκείμενον τῆς ἀγορᾶς λόφον· ἔστι δὲ τὸ χωρίον κρημνὸς ἐξαίσιος, ὅθεν αὐτοῖς ἔθος ἦν βάλλειν τοὺς ἐπιθανατίους. οἱ μὲν οὖν ἀγορανόμοι προσῄεσαν ὡς ἐπιληψόμενοι τοῦ σώματος, οἱ δὲ πατρίκιοι μέγα ἐμβοήσαντες ὥρμησαν ἐπ´ αὐτοὺς ἀθρόοι· ἔπειθ´ δῆμος ἐπὶ τοὺς πατρικίους· καὶ ἦν πολλὴ μὲν ἔργων ἀκοσμία, πολλὴ δὲ λόγων ὕβρις παρ´ ἀμφοῖν, ὠθισμοί τε καὶ χειρῶν ἐπιβολαί. κατελήφθη δὲ καὶ σωφρονεῖν ἠναγκάσθη τὰ παρακινοῦντα ὑπὸ τῶν ὑπάτων βιασαμένων εἰς μέσους καὶ τοῖς ῥαβδούχοις ἀναστέλλειν κελευσάντων τοὺς ὄχλους· τοσαύτη ἄρα τῆς ἀρχῆς αἰδὼς ἦν τοῖς τότε ἀνθρώποις, καὶ οὕτω τίμιον τὸ τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας μίμημα. ἐφ´ οἷς Σικίννιος ἀδημονῶν καὶ διαταραττόμενος εὐλαβείας τε μεστὸς ὤν, μὴ προσαναγκάσῃ τοὺς διαφόρους τοῖς βιαίοις τὰ βίαια λῦσαι, ἀποστῆναι τ´ οὐκ ἀξιῶν τοῦ ἐγχειρήματος, ἐπειδὴ ἅπαξ ἐπεβάλετο, καὶ μένειν ἐφ´ οἷς ἔκρινεν οὐ δυνατὸς ὤν, πολὺς ἐν τῷ σκοπεῖν, τι πρακτέον ἦν. [7,35] XVIII. PENDANT qu'il parlait, il s'éleva un grand tumulte causé par la diversité des sentiments, comme il arrive d'ordinaire dans les nombreuses assemblées, où le peuple se laisse entraîner, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, les uns applaudissant à ses discours et les autres en étant fort indignés. Mais après qu'il eut fini de parler, les cris et le tumulte ne firent que s'augmenter de plus en plus. Les patriciens louaient la liberté qu'il faisait paraître dans ses discours : ils disaient qu'il était le plus courageux de tous les hommes, le seul qui fût véritablement libre, puisqu'il n'avait pas craint dernièrement une troupe d'ennemis qui étaient allés pour se jeter sur lui, et qu'il ne pouvait encore se résoudre à employer une basse flatterie pour arrêter les fières et injustes entreprises des citoyens. Mais d'un autre côté les plébéiens irrités de ses reproches, le traitaient comme l'homme du monde le plus insupportable, comme un esprit plein d'aigreur et de fiel, et comme le plus déclaré ennemi qu'ils pussent jamais avoir. Il y en avait même qui voulaient à toute force le tuer sur le champ, pendant que l'occasion s'en présentait si belle. Les chefs de l'assemblée les y encourageaient. Sicinnius surtout animait leurs transports, leur lâchait la bride, et leur donnait toute permission. Il assembla autour de lui une multitude dont il alluma la fureur: tout écumant de colère contre Marcius, il vomit contre ce grand homme tout ce que la rage et le dépit lui inspiraient. Enfin il prononça sa sentence de mort, déclarant qu'elle avait été arrêtée par le collège des tribuns, en punition de l'insulte commise en la personne des édiles, qu'on avait envoyés le jour précédent avec ordre de l'emmener, et qu'il avait repoussés avec violence en les maltraitant de coups, insulte qui tombait directement sur les tribuns qui avaient donné l'ordre aux édiles leurs ministres. Cette sentence prononcée il ordonne qu'on le mène sur une éminence qui commandait à la place publique : c'est une roche effroyable du haut de laquelle on avait coutume de précipiter ceux qui étaient condamnés à mort. XIX. Les édiles s'approchent pour se saisir de Marcius : les patriciens se jettent en foule sur eux avec de grands cris, en même temps le peuple s'attroupe et repousse les patriciens. Les esprits s'échauffent : il s'excite un tumulte affreux : on se dit des injures de part et d'autre : on s'entre-pousse, on n'épargne pas même les coups. Enfin les consuls s'étant jetés au milieu de la mêlée, ordonnent à leurs licteurs d'écarter la foule, et le tumulte s'apaise, tant les hommes de ces premiers siècles avaient de vénération pour la dignité de consul, et de respect pour l'autorité royale. Alors Sicinnius fort embarrassé de sa contenance, ne savait à quoi se déterminer. D'un côté il appréhendait d'obliger ses adversaires à repousser la violence par la force, de l'autre il ne pouvait se résoudre à lâcher prise du moment qu'il avait une fois commencé.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009