[7,30] Περὶ μὲν δὴ τῶν κοινῶν ἀδικημάτων, ἐφ´
οἷς τὴν βουλὴν οἱ δήμαρχοι διέβαλον, ἀποχρῆν οἴομαι
τοσαῦτ´ εἰρῆσθαι. ἐπεὶ δὲ καὶ καθ´ ἕνα ἕκαστον ἡμῶν,
περὶ ὧν ἂν εἴπωμεν ἐν τῇ βουλῇ, συκοφαντοῦσι, καὶ
διιστάναι τὴν πόλιν αἰτιῶνται, καὶ νῦν Γάιον Μάρκιον,
ἄνδρα φιλόπολιν, ἐλευθέρᾳ φωνῇ χρησάμενον ὑπὲρ
τῶν κοινῶν ἀποκτεῖναι ζητοῦσιν ἢ φυγάδα ποιῆσαι τῆς
πατρίδος, βούλομαι καὶ περὶ τούτου τὰ δίκαια εἰπεῖν
πρὸς ὑμᾶς· καὶ σκοπεῖτε, εἰ μετρίους καὶ ἀληθεῖς ἐρῶ
τοὺς λόγους. ὑμεῖς, ὦ δημόται, διαλλαττόμενοι πρὸς
τὴν βουλὴν ἀποχρῆν ὑμῖν ᾤεσθε τῶν δανείων ἀφεῖσθαι, καὶ
βοηθείας ἕνεκα τῶν κατισχυομένων πενήτων
ἄρχοντας ἐξ αὑτῶν ᾐτήσασθε ἀποδεικνύναι, καὶ ταῦτ´
ἀμφότερα πολλὴν εἰδότες ἡμῖν χάριν ἐλάβετε· καταλῦσαι δὲ τὴν
ἀρχὴν τῶν ὑπάτων ἢ τὴν βουλὴν
ἄκυρον ποιῆσαι τῆς ὑπὲρ τῶν κοινῶν προστασίας καὶ
τὴν τάξιν ἀνατρέψαι τῆς πατρίου πολιτείας οὔτ´ ᾐτήσασθε οὔτε
μέλλετε. τί οὖν παθόντες ἐπιχειρεῖτε πάντα
συγχεῖν ταῦτα νυνί; καὶ τίνι δικαίῳ πιστεύοντες τὰς
τιμὰς ἡμῶν ζητεῖτε ἀφαιρεῖσθαι; εἰ γὰρ {ἐν} τοῖς μετέχουσι τῆς
βουλῆς φοβερὸν ποιήσετε τὸ {μὴ} μετὰ
παρρησίας ἃ φρονοῦσι λέγειν, τί ἂν εἴποιεν οἱ προεστηκότες
ὑμῶν ἐπιεικές; ἢ ποίῳ χρησάμενοι νόμῳ
θανάτῳ ζημιοῦν ἢ φυγῇ τῶν πατρικίων τινὰς ἀξιώσουσιν; οὔτε
γὰρ οἱ παλαιοὶ νόμοι ταύτην διδόασιν
ὑμῖν τὴν ἐξουσίαν, οὔθ´ αἱ νεωστὶ γενόμεναι πρὸς τὴν
βουλὴν ὁμολογίαι. τὸ δ´ ἐκβαίνειν τοὺς νομίμους ὅρους
καὶ τὴν βίαν κρείττονα ποιεῖν τῆς δίκης οὐκέτι δημοτικόν ἐστιν,
ἀλλ´ εἰ τἀληθῆ βούλεσθε ἀκούειν τυραννικόν. ἐγὼ δὴ
παραινέσαιμ´ ἂν ὑμῖν, ὧν μὲν εὕρεσθε
παρὰ τῆς βουλῆς φιλανθρώπων μηδενὸς ἀφίστασθαι,
ὧν δ´ οὐκ ἠξιώσατε διαλυόμενοι τὴν ἔχθραν τότε τυχεῖν μηδὲ νῦν
ἀντιποιεῖσθαι.
| [7,30] XIII. CE que j'ai dit, est plus que suffisant pour détruire les
accusations que vos tribuns ont osé débiter contre les sénateurs en
général. Mais puisqu'ils nous accusent tous en particulier sur les avis que
nous avons ouverts dans les assemblées du sénat, puisqu'ils prétendent
que nous voulons diviser la ville, et qu'aujourd'hui ils cherchent à punir de
mort ou à exiler Marcius, ce citoyen si zélé pour les intérêts de la patrie,
qui n'a point fait d'autre crime que d'avoir déclaré les sentiments avec une
généreuse liberté, je veux aussi réfuter toutes ces calomnies. C'est à vous
à voir, si dans tout ce que je vais dire, je ne passerai point les bornes de
la vérité et de la modération. Quand vous fîtes la paix avec le sénat, vous
crûtes, Romains, qu'il vous suffisait d'obtenir l'abolition de vos dettes, et la
permission de créer des magistrats de votre corps pour protéger les
pauvres si on leur faisait violence : vous obtîntes l'une et l'autre grâce, et
vous nous en remerciâtes. Mais vous ne demandâtes point alors, et vous
ne demanderez jamais, que la dignité de consul soit abolie, ni qu'on ôte
au sénat l'administration de la république, ni qu'on renverse l'ordre du
gouvernement de l'état. Qu'est-ce donc qui vous porte à brouiller
aujourd'hui, et pourquoi faites-vous vos efforts pour renverser tout ? Par
quel droit prétendez-vous nous dépouiller de notre dignité? Si vous
épouvantez les sénateurs afin de leur ôter la liberté de dire franchement
ce qu'ils pensent, que peut-on attendre de bon de vos magistrats, ou sur
quelle loi se fonderont-ils pour condamner des patriciens à la mort ou à
l'exil ? Car ce prétendu droit n'est fondé ni sur les lois anciennes, ni sur le
nouveau traité fait avec le sénat. Si vous voulez que je vous dise la vérité,
franchir les bornes prescrites par les lois et consulter plutôt la force que la
justice, ce n'est pas une conduite qui convienne à des plébéiens, mais à
des tyrans. Je vous conseillerais donc de vous en tenir aux avantages
que le sénat vous a accordés, sans prétendre usurper aujourd'hui des
privilèges et des droits que vous ne lui demandâtes point par le traité de
réconciliation.
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