HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 16

  Chapitre 16

[7,16] Ἐδικαίουν δ´ οἱ μὲν ὕπατοι τὴν κρείττονα ἔχοντες ἐξουσίαν ἁπάντων ἄρχειν τῶν ἐν τῇ πόλει, οἱ δὲ δήμαρχοι τὴν ἐκκλησίαν ἑαυτῶν εἶναι χωρίον ὥσπερ ἐκείνων τὴν βουλήν, καὶ ὁπόσα ἐπὶ τοῖς δημόταις ἦν κρίνειν τε καὶ ψηφίζεσθαι, τούτων αὐτοὶ πᾶν ἔχειν τὸ κράτος. συνηγωνίζετο δὲ τοῖς μὲν πληθὺς ἐπιβοῶσα καὶ ὁμόσε χωρεῖν, εἰ δέοι, τοῖς κωλύουσι παρεσκευασμένη, τοῖς δ´ ὑπάτοις οἱ πατρίκιοι συστρέψαντες αὑτούς. ἐγίνετο δὲ πολὺς ἀγὼν περὶ τοῦ μὴ εἶξαι ἑκατέροις, ὡς ἐν μιᾷ τῇ τότε ἥττῃ παραχωρουμένης τῆς εἰς τὸν λοιπὸν χρόνον ἑκατέρων δικαιώσεως. ἥλιός τε περὶ καταφορὰν ἦν ἤδη, καὶ συνέτρεχεν ἐκ τῶν οἰκιῶν τὸ ἄλλο πλῆθος εἰς τὴν ἀγοράν, καὶ ἔμελλον, εἰ νὺξ ἐπιλαμβάνοι τὴν ἔριν, εἰς πληγάς τε καὶ λίθων χωρήσειν βολάς. ἵνα δὴ μὴ τοῦτο γένοιτο, προελθὼν Βροῦτος τοὺς ὑπάτους ἠξίου δοῦναι λόγον αὐτῷ, παύσειν ὑπισχνούμενος τὴν στάσιν. κἀκεῖνοι δόξαντες σφίσι παρακεχωρῆσθαι, ὅτι τῶν δημάρχων παρόντων οὐ παρ´ ἐκείνων δημαγωγὸς ᾐτήσατο τὴν χάριν, ἐπιτρέπουσιν αὐτῷ λέγειν. σιωπῆς δὲ γενομένης ἄλλο μὲν οὐδὲν Βροῦτος εἶπεν, ἠρώτησε δὲ τοὺς ὑπάτους τοιάνδε τινὰ ἐρώτησιν· Ἆρά γ´, ἔφη, μέμνησθ´, ὅτι διαλυομένοις ἡμῖν τὴν στάσιν τοῦτο συνεχωρήθη τὸ δίκαιον ὑφ´ ὑμῶν, ὅταν οἱ δήμαρχοι συναγάγωσι τὸν δῆμον ὑπὲρ ὁτουδήτινος, μὴ παρεῖναι τῇ συνόδῳ τοὺς πατρικίους μηδ´ ἐνοχλεῖν; Μεμνήμεθ´, ἔφησεν Γεγάνιος. καὶ Βροῦτος ὑποφέρει· Τί οὖν παθόντες ἐμποδὼν ἵστασθ´ ἡμῖν καὶ οὐκ ἐᾶτε τοὺς δημάρχους βούλονται λέγειν; ἀποκρίνεται πρὸς ταῦθ´ Γεγάνιος· Ὅτι οὐκ αὐτοὶ συνεκάλεσαν τὸν δῆμον εἰς τὴν ἐκκλησίαν, ἀλλ´ ἡμεῖς οἱ ὕπατοι. εἰ μὲν οὖν ὑπὸ τούτων σύνοδος ἐγένετο, οὐθὲν ἂν ἠξιοῦμεν οὔτε κωλύειν οὔτε πολυπραγμονεῖν· ἐπειδὴ δ´ ἡμεῖς συνηγάγομεν τὴν ἐκκλησίαν, οὐχὶ τούτους ἀγορεύειν κωλύομεν, ἀλλ´ ὑπὸ τούτων αὐτοὶ κωλύεσθαι οὐ δικαιοῦμεν. καὶ Βροῦτος ὑποτυχών· Νικῶμεν, ἔφησεν, δημόται, καὶ παρακεχώρηται ἡμῖν ὑπὸ τῶν διαφόρων ὅσα ἠξιοῦμεν. νῦν μὲν οὖν ἄπιτε καὶ παύσασθε φιλονεικοῦντες· αὔριον δ´ ὑμῖν ὑπισχνοῦμαι φανερὰν ποιήσειν ὅσην ἔχετε ἰσχύν. καὶ ὑμεῖς γ´, δήμαρχοι, παραχωρήσατε αὐτοῖς τῆς ἀγορᾶς ἐν τῷ παρόντι· οὐ γὰρ εἰς τέλος παραχωρήσετε· μαθόντες δ´ ὅσον ἔχει κράτος ὑμῶν ἀρχή· γνώσεσθε γὰρ οὐκ εἰς μακράν· ἐγὼ τοῦθ´ ὑμῖν ὑποδέχομαι ποιήσειν φανερόν· μετριωτέραν αὐτῶν ἀποδώσετε τὴν ὑπερηφανίαν. ἐὰν δὲ φενακίζων ὑμᾶς εὑρεθῶ, χρήσασθ´ τι βούλεσθέ μοι. [7,16] Les consuls prétendaient qu'étant les plus élevés en dignité, leur pouvoir s'étendait sur toute la ville. Les tribuns au contraire soutenaient que les assemblées du peuple étaient leur propre district, comme le sénat était celui des consuls, et que toute l'autorité leur appartenait dans les affaires que les plébéiens avaient droit de juger. La multitude qui était pour ces derniers, poussait de grands cris afin de les encourager, toute prête à en venir aux mains contre les opposants s'il en était besoin. Mais les consuls d'un autre côté étaient soutenus par les patriciens qui s'étaient tous réunis pour défendre leur droit. La dispute s'échauffa beaucoup, et l''obstination à ne point céder de part ni d'autre, fut poussée si loin, que vous eussiez dit que ceux qui auraient eu pour lors le dessous y devaient être censés avoir cédé leur droit pour l'avenir. IV. DEJA le soleil était sur le point de se coucher, lorsque le peuple sortant des maisons accourut à la place publique : de sorte que si la nuit n'eût terminé le différend, on en fût venu aux coups et jusqu'à se jeter des pierres. Pour empêcher ce désordre, Brutus s'avance au milieu de l'assemblée et prie les consuls de le laisser parler, leur promettant qu'il apaisera la sédition. Alors ceux-ci se persuadant qu'on leur cède la préséance parce que l'orateur ne s'était point adressé aux tribuns quoi qu'ils fussent présents, lui accordent volontiers la permission de s'expliquer. V. TOUTE l'assemblée ayant fait silence, Brutus sans s'arrêter à de longs discours interroge les consuls. « Ne vous souvient-il pas, leur dit-il, que dans notre traité d'accommodement, pour apaiser la sédition, vous accordâtes au peuple que quand les tribuns convoqueraient une assemblée sur quelque affaire que ce put être, les patriciens n'auraient pas droit d'y assister et ne la troubleraient en aucune manière ? Oui, il nous en souvient, répond Geganius. Pourquoi donc, ajoute Brutus, venez-vous ici nous troubler et empêcher les tribuns de dire ce qu'il leur plaît ? C'est, dit Geganius, parce que le peuple n'est pas ici assemblé par leurs ordres, mais par ceux des consuls. Si les tribuns avaient convoqué cette assemblée, ils ne trouveraient point d'empêchement de notre part, et nous ne voudrions pas même nous en mêler en aucune façon. Mais l'ayant convoquée par nous-mêmes, ce n'est pas nous qui empêchons les tribuns de haranguer : mais nous ne voulons pas aussi qu'ils nous en empêchent. Plébéiens, dit alors Brutus, nous avons la victoire : on nous accorde tout ce que nous demandions. Allez vous-en donc présentement, et cessez de disputer : je vous promets de vous faire voir demain toute l'étendue de vos pouvoirs. Et vous, tribuns, cédez maintenant la place aux consuls. Vous ne la leur céderez pas toujours, quand vous saurez une fois les pouvoirs qui font attachés à votre charge, croyez-moi, dans peu de temps vous les connaîtrez. Pour moi je m'engage à vous les faire voir clair comme le jour, et à rendre la fierté de ceux-ci moins insupportable : que si vous trouvez que je vous trompe, vous m'en punirez comme bon vous semblera. »


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Dernière mise à jour : 19/08/2009