[7,15] Οἱ δ´ ὕπατοι τῇ κατόπιν ἡμέρᾳ συνεκάλουν
τὴν βουλὴν περίφοβοι ὄντες ἐπὶ τοῖς καινοτομουμένοις
καὶ τὴν τοῦ Βρούτου δημοκοπίαν εἰς μέγα τι κακὸν
ἀποσκήψειν οἰόμενοι. πολλοὶ μὲν δὴ καὶ παντοδαποὶ
ὑπό τ´ αὐτῶν ἐκείνων ἐρρήθησαν ἐν τῷ συνεδρίῳ λόγοι
καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων πρεσβυτέρων, τῶν μὲν οἰομένων
δεῖν θεραπεύειν τὸν δῆμον ἁπάσῃ εὐπροσηγορίᾳ λόγων
καὶ ὑποσχέσει ἔργων καὶ τοὺς ἡγεμόνας αὐτοῦ μετριωτέρους
παρασκευάζειν, τιθέντας εἰς μέσον τὰ πράγματα
καὶ μετὰ σφῶν ὑπὲρ τοῦ κοινῇ συμφέροντος παρακαλοῦντας
σκοπεῖν. τῶν δὲ μηθὲν ἐνδιδόναι μαλακὸν
συμβουλευόντων πρὸς ὄχλον αὐθάδη καὶ ἀμαθῆ ἢ
θρασεῖάν τε καὶ ἀνύποιστον δημοκόπων ἀνθρώπων
μανίαν, ἀλλ´ ἀπολογεῖσθαι μέν, ὡς οὐδὲν εἴη τῶν
γεγονότων παρὰ τῶν πατρικίων αἴτιον, καὶ ὑπισχνεῖσθαι
πρόνοιαν ἕξειν τοῦ κακοῦ τὴν δυνατήν, τοῖς δὲ
ταράττουσι τὸν δῆμον ἐπιτιμᾶν καὶ προαγορεύειν, ὡς
εἰ μὴ παύσονται τὴν στάσιν ἀναρριπίζοντες ἀξίας
τίσουσι δίκας. ταύτης ἡγεῖτο τῆς γνώμης Ἄππιος, καὶ
ἦν ἡ νικῶσα αὕτη πολλῆς ἐμπεσούσης πάνυ τοῖς συνέδροις
φιλονεικίας· ὥστε καὶ τὸν δῆμον ὑπὸ τῆς βοῆς
αὐτῶν ἐξακουομένης ἐπὶ πολὺ ταραχθέντα συνδραμεῖν
ἐπὶ τὸ βουλευτήριον, καὶ πᾶσαν ὀρθὴν ἐπὶ τῇ προσδοκίᾳ
γενέσθαι τὴν πόλιν. μετὰ δὲ τοῦθ´ οἱ μὲν
ὕπατοι προελθόντες συνεκάλουν τὸν δῆμον εἰς ἐκκλησίαν· ἦν δ´
οὐ πολὺ τῆς ἡμέρας ἔτι τὸ λειπόμενον·
καὶ παρελθόντες ἐπειρῶντο τὰ δόξαντα σφίσιν ἐν τῇ
βουλῇ λέγειν. ἐνίσταντο δ´ αὐτοῖς οἱ δήμαρχοι, καὶ
οὐκ ἦν ἐν μέρει οὐδ´ ἐν κόσμῳ γινόμενος παρ´ ἀμφοῖν
ὁ λόγος. ἐβόων γὰρ ἅμα καὶ ἐξέκλειον ἀλλήλους, ὥστε
μὴ ῥᾴδιον εἶναι τοῖς παροῦσι τὰς διανοίας αὐτῶν {ὅ
τι βούλονται} συνιδεῖν.
| [7,15] II. LE lendemain les consuls qui appréhendaient que ce
commencement de révolte n'allât plus loin, et que les entreprises de
Brutus qui sollicitait le peuple par des discours séditieux, ne causassent
quelque mal sans remède, jugèrent à propos de convoquer une
assemblée du sénat. Leurs avis et ceux des plus anciens sénateurs furent
partagés. Les uns disaient qu'il fallait apaiser les mutins par les voies de
la douceur et par de belles promesses : qu'il était essentiel de gagner les
chefs des mécontents en leur représentant aimablement le triste état des
affaires, afin de les engager à se réunir tous avec les sénateurs pour
délibérer de concert sur les intérêts communs. Les autres au contraire
étaient d'avis de ne point mollir, et de ne rien accorder à une populace
insolente et effrontée, qu'il était important de ne point fomenter la manie
insupportable de ses flatteurs audacieux, qu'on n'avait point d'autre chose
à répondre au peuple, sinon que les patriciens n'avaient pas attiré sur lui
les maux qu'il souffrait, et que le sénat se chargeait d'y remédier autant
qu'il lui serait possible: qu'au reste il fallait réprimer les perturbateurs du
repos public, en les menaçant des plus rigoureuses punitions s'ils ne
cessaient d'entretenir le feu de la division. Appius ouvrit ce dernier avis :
ce fut celui qui prévalut, après bien des contestations entre les sénateurs,
qui poussèrent leurs disputes si loin, que le peuple épouvanté par leurs
cris courut promptement au sénat, toute la ville étant dans l'attente de ce
qui en arriverait.
III. Les délibérations terminées, sur la fin du jour les consuls
assemblèrent le peuple pour lui faire savoir les résolutions du sénat. Mais
le tribun les interrompit avec tant d'opiniâtreté, que parlant plusieurs
ensemble, ils ne gardaient de part et d'autre ni ordre ni décence dans
leurs discours. Tous criaient en même temps, et excitaient un si grand
tumulte, que les auditeurs ne pouvaient pas facilement comprendre leurs
pensées ni ce qu'ils voulaient dire.
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