[7,14] Ἐγένετο δ´ οὐδὲν τῶν ἐκ λογισμοῦ τοῖς
πατρικίοις κατὰ γοῦν τὴν ἐλπίδα λωφήσειν τὴν στάσιν,
ἀλλ´ οἱ περιλειφθέντες ἔτι χείρους ταῖς ὀργαῖς ἦσαν
καὶ πολλῇ τῇ καταβοῇ τῶν βουλευτῶν ἐχρῶντο κατά
τε συστροφὰς καὶ ἑταιρίας, ὀλίγοι μὲν συνιόντες τὸ
πρῶτον, ἔπειτ´ ἀθρόοι συντονωτέρας ἤδη γινομένης
τῆς ἀπορίας καὶ συνδραμόντες εἰς τὴν ἀγορὰν τοὺς
δημάρχους ἐβόων. συναχθείσης δ´ ὑπ´ αὐτῶν ἐκκλησίας
παρελθὼν Σπόριος Σικίνιος, ὃς ἦν τοῦ ἀρχείου
τότε ἡγεμών, αὐτός τε πολὺς ἔρρει κατὰ τῆς βουλῆς
αὔξων ὡς μάλιστ´ ἐνῆν τὸν κατ´ αὐτῆς φθόνον, καὶ
τοὺς ἄλλους ἠξίου λέγειν ἃ φρονοῦσιν εἰς τὸ κοινόν,
μάλιστα δὲ τὸν Σικίνιον καὶ τὸν Βροῦτον ἀγορανόμους τότ´ ὄντας
ἀνακαλῶν ἑκάτερον ἐξ ὀνόματος, οἳ
καὶ τῆς πρώτης ἀποστάσεως τῷ δήμῳ ἦρξαν, καὶ τὴν
δημαρχικὴν ἐξουσίαν εἰσηγησάμενοι πρῶτοι αὐτῆς ἔτυχον.
παρελθόντες δ´ οὗτοι τοὺς κακοηθεστάτους τῶν
λόγων ἐκ πολλοῦ παρεσκευασμένοι διεξῄεσαν, ἃ τοῖς
πολλοῖς ἀκούειν ἦν βουλομένοις, ὡς ἐκ προνοίας τε
καὶ ἐπιβουλῆς ὑπὸ τῶν πλουσίων γένοιθ´ ἡ περὶ τὸν
σῖτον ἀπορία, ἐπειδὴ τὴν ἐλευθερίαν ἀκόντων ἐκείνων
ὁ δῆμος ἐκ τῆς ἀποστάσεως εὕρετο. ἰσομοιρεῖν τ´ οὐδὲ
κατὰ μικρὸν ἀπέφαινον τῆς συμφορᾶς τοῖς πένησι τοὺς
εὐπόρους· ἐκείνοις μὲν γὰρ εἶναι καὶ τροφὰς ἐν ἀφανεῖ
ἀποκειμένας καὶ χρήματα, οἷς ὠνούμενοι τὰς ἐπεισάκτους
ἀγορὰς ἐν πολλῇ ὑπεροψίᾳ ἦσαν τοῦ κακοῦ, τοῖς
δὲ δημόταις ἀμφότερα ταῦτ´ ἀπόρως ἔχειν· τήν τ´ ἀποστολὴν τῶν
κληρούχων, ἣν ἐποιήσαντο εἰς νοσερὰ χωρία,
ἐκβολὴν ἀποφαίνοντες εἰς προφανῆ καὶ μακρῷ χείρονα
ὄλεθρον, αὔξοντες ὡς μάλιστα δυνατοὶ ἦσαν τῷ λόγῳ
τὰ δεινά, καὶ τί πέρας ἔσται τῶν κακῶν ἀξιοῦντες
μαθεῖν, ὑπομιμνήσκοντές τε τῶν παλαιῶν αὐτοὺς αἰκισμῶν, οἷς
ὑπὸ τῶν πλουσίων ἔτυχον αἰκισθέντες, καὶ
τἆλλα τὰ ὅμοια τούτοις κατὰ πολλὴν ἄδειαν διεξιόντες.
τελευτῶν δ´ ὁ Βροῦτος εἰς ἀπειλήν τινα τοιάνδε κατέκλεισε τὸν
λόγον, ὡς εἰ βουληθεῖεν αὐτῷ πείθεσθαι
διὰ ταχέων προσαναγκάσων τοὺς ἐκκαύσαντας τὸ δεινὸν καὶ
κατασβέσαι. ἡ μὲν δὴ ἐκκλησία διελύετο.
| [7,14] CHAPITRE QUATRIEME.
I. LES plébéiens qui étaient restés à Rome, devenus plus indociles
qu'auparavant ne cessaient de murmurer hautement contre les sénateurs.
D'abord ils s'assemblèrent par pelotons et en petit nombre. Bientôt après,
à mesure que la famine augmentait, il se forma un gros parti de
mécontents, qui couraient en foule à la place publique et appelaient les
tribuns à leur secours. Un jour qu'ils étaient tous assemblés, Spurius
Sicinius alors le chef du collège des tribuns, se trouva parmi eux. Il déclama
fortement contre le sénat et n'oublia rien pour le rendre odieux. Il exhorta
les autres à dire en pleine assemblée ce qu'ils pensaient: il s'adressa
nommément à Brutus et à Sicinnius pour lors édiles, qui avaient été les
principaux auteurs de la première révolte du peuple, et qui avaient
introduit dans la république la dignité de tribun, dont ils firent les
premières fonctions. Ces deux édiles avaient préparé de longue-main des
discours malins et artificieux. Ils avancèrent au milieu de l'assemblée, où
ils apportèrent des raisons que le peuple écouta avec joie. Ils lui firent
entendre que la cherté des vivres n'était causée que par le ressentiment
et par la vengeance des riches, qui étaient piqués de ce que le peuple
avait recouvré malgré eux la liberté par sa retraite : qu'il s'en fallait bien
qu'ils s'en ressentissent autant que les pauvres, qu'ils n'en souffraient
même en aucune manière ; et qu'ayant des provisions cachées dans leurs
greniers et de l'argent pour acheter les vivres qu'on apportait des pays
étrangers, ils étaient en état de se soucier fort peu de la famine, tandis
que les plébéiens n'avaient ni l'un ni l'autre : qu'enfin la peuplade qu'ils
avaient envoyée dans une ville où l'air était malsain et infecté, allait être
exposée à un mal encore plus grand et plus inévitable que le fléau de la
famine. Ces harangueurs grossissant le mal autant qu'il leur était
possible, s'étendirent fort au long sur les malheurs dont l'état était accablé
par la faute des riches. Ils représentèrent au peuple qu'on ne voyait point
de fin aux misères publiques. Ils lui remirent devant les yeux les insultes
et les outrages qu'il avait autrefois reçus des patriciens, et rappelant le
souvenir du passé ils alléguèrent avec la dernière insolence plusieurs
autres faits semblables. Brutus enfin conclut son discours en menaçant
hautement que si les plébéiens voulaient le croire, il obligerait bientôt ceux
qui avaient causé l'incendie à l'éteindre eux-mêmes. Après cela
l'assemblée fut renvoyée.
|