HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (III)

Chapitre 9

  Chapitre 9

[3,9] Ἡμῖν δὲ καὶ πρὸς τοὺς ἀπὸ τῆς Ἐκκλησίας ἐστί τις λόγος περὶ τῶν διακριθέντων ὑδάτων, οἳ προφάσει ἀναγωγῆς, καὶ νοημάτων ὑψηλοτέρων, εἰς ἀλληγορίας κατέφυγον, δυνάμεις λέγοντες πνευματικὰς καὶ ἀσωμάτους τροπικῶς ἐκ τῶν ὑδάτων σημαίνεσθαι· καὶ ἄνω μὲν ἐπὶ τοῦ στερεώματος μεμενηκέναι τὰς κρείττονας, κάτω δὲ τοῖς περιγείοις καὶ ὑλικοῖς τόποις προσαπομεῖναι τὰς πονηράς. Διὰ τοῦτο δὴ, φασὶ, καὶ τὰ ἐπάνω τῶν οὐρανῶν ὕδατα αἰνεῖν τὸν Θεόν· τουτέστι, τὰς ἀγαθὰς δυνάμεις ἀξίας οὔσας, διὰ καθαρότητα τοῦ ἡγεμονικοῦ, τὸν πρέποντα αἶνον ἀποδιδόναι τῷ κτίσαντι· τὰ δὲ ὑποκάτω τῶν οὐρανῶν ὕδατα τὰ πνευματικὰ εἶναι τῆς πονηρίας, ἀπὸ τοῦ κατὰ φύσιν ὕψους εἰς τὸ τῆς κακίας βάθος καταπεσόντα· ἅπερ ὡς ταραχώδη ὄντα καὶ στασιαστικὰ καὶ τοῖς θορύβοις τῶν παθῶν κυμαινόμενα, θάλασσαν ὠνομάσθαι διὰ τὸ εὐμετάβλητον καὶ ἄστατον τῶν κατὰ προαίρεσιν κινημάτων. Τοὺς δὴ τοιούτους λόγους ὡς ὀνειράτων συγκρίσεις καὶ γραώδεις μύθους ἀποπεμψάμενοι, τὸ ὕδωρ, ὕδωρ νοήσωμεν, καὶ τὴν διάκρισιν τὴν ὑπὸ τοῦ στερεώματος γενομένην, κατὰ τὴν ἀποδοθεῖσαν αἰτίαν δεξώμεθα. Καὶ μέντοι κἂν εἰς δοξολογίαν ποτὲ τοῦ κοινοῦ τῶν ὅλων Δεσπότου τὰ ὑπεράνω τῶν οὐρανῶν παραλαμβάνηται ὕδατα, οὐ λογικὴν αὐτὰ φύσιν παρὰ τοῦτο τιθέμεθα. Οὔτε γὰρ οἱ οὐρανοὶ ἔμψυχοι, ἐπειδὴ Διηγοῦνται δόξαν Θεοῦ· οὔτε τὸ στερέωμα ζῷόν ἐστιν αἰσθητικὸν, ἐπειδὴ Ἀναγγέλλει ποίησιν τῶν χειρῶν αὐτοῦ. Κἂν λέγῃ τις οὐρανοὺς μὲν εἶναι τὰς θεωρητικὰς δυνάμεις, στερέωμα δὲ τὰς πρακτικὰς καὶ ποιητικὰς τῶν καθηκόντων, ὡς κεκομψευμένον μὲν τὸν λόγον ἀποδεχόμεθα, ἀληθῆ δὲ εἶναι οὐ πάνυ τι δώσομεν. Οὕτω γὰρ ἂν καὶ δρόσος, καὶ πάχνη, καὶ ψῦχος, καὶ καῦμα, ἐπειδὴ ὑμνεῖν παρὰ τῷ Δανιὴλ τὸν τῶν ὅλων δημιουργὸν ἐπετάχθη, νοερά τις ἔσται καὶ ἀόρατος φύσις. Ἀλλ´ ἐν τούτοις λόγος παρὰ τῶν νοῦν ἐχόντων τεθεωρημένως ἐκλαμβανόμενος, συμπληρωτικός ἐστι τῆς δοξολογίας τοῦ κτίσαντος. Οὐ μόνον γὰρ τὸ ἐπάνω τῶν οὐρανῶν ὕδωρ, ὡς προηγούμενον ταῖς τιμαῖς διὰ τὴν ἐξ ἀρετῆς προσοῦσαν αὐτῷ ὑπεροχὴν τῷ Θεῷ τὸν αἶνον ἀποπληροῖ, ἀλλ´, Αἰνεῖτε γὰρ αὐτὸν, φησὶ, καὶ τὰ ἐκ τῆς γῆς, δράκοντες καὶ πᾶσαι ἄβυσσοι. Ὥστε καὶ ἄβυσσος, ἣν εἰς τὴν χείρονα μοῖραν οἱ ἀλληγοροῦντες ἀπέρριψαν, οὐδὲ αὐτὴ ἀπόβλητος ἐκρίθη τῷ ψαλμῳδῷ, εἰς τὴν κοινὴν τῆς κτίσεως χοροστασίαν παραληφθεῖσα, ἀλλὰ καὶ αὐτὴ κατὰ τοὺς ἐνυπάρχοντας αὐτῇ λόγους ἁρμονίως συμπληροῖ τὴν ὑμνῳδίαν τῷ ποιητῇ. [3,9] Il nous faut ici répondre à quelques écrivains ecclésiastiques sur la séparation des eaux. Sous prétexte de trouver dans l’Ecriture des sens plus relevés, recourant aux allégories, ils disent que les eaux signifient métaphoriquement des puissances spirituelles et incorporelles; que les meilleures de ces puissances sont restées en haut dans le firmament; que celles qui sont mauvaises ont été jetées en bas dans des lieux grossiers et terrestres. C'est pour cela, disent-il, que les eaux qui sont au-dessus des cieux louent le Seigneur ; c'est-à-dire, que les puissances bonnes, qui, par leur pureté, sont dignes de tenir le premier rang, payent au Créateur un tribut convenable de louanges ; que les eaux placées au-dessous des cieux sont des esprits mauvais, qui sont tombés de leur nature sublime dans l'abyme de la méchanceté ; que, comme ils sont turbulents, séditieux, agités par le tumulte des passions, ils sont nominés mer à cause de la variation et de l'inconstance des mouvements de leur volonté. Rejetant de pareils discours comme des songes frivoles et des fables absurdes, par les eaux entendons les eaux, et croyons que la séparation en a été faite par le firmament pour la raison que j'ai dite. Que si les eaux placées au-dessus des cieux sont chargées quelquefois de glorifier le souverain Maître de l'univers, ne leur donnons pas à cause de cela une nature raisonnable. Car les cieux ne sont pas des êtres animés, parce qu’ils racontent la gloire de Dieu (Ps. 18. 1), et le firmament n'est pas un animal qui ait du sentiment, parce qu'il annonce l'ouvrage de ses mains. Si l'on dit que les cieux sont des puissances contemplatives, et le firmament des puissances actives, occupées à faire ce qui convient, ce sont là de magnifiques discours, mais qui ne sont pas appuyés sur la vérité. Car alors la rosée, les frimas, le froid et la chaleur seraient des êtres spirituels et invisibles ; parce que, dans le Prophète Daniel, ils reçoivent l'ordre de célébrer le grand Ouvrier du monde (Dan. 3. 64). Mais c'est le rapport d'utilité de ces êtres considéré par des créatures raisonnables, qui constitue la louange adressée au Créateur. Non-seulement les eaux placées au-dessus des cieux chantent une hymne au Seigneur, comme méritant une distinction par l'excellence de leur vertu; mais, dit le psalmiste : Louez le Seigneur, vous qui êtes sur la terre, dragons et tous les abîmes (Ps. 148. 7) Ainsi cet abyme auquel ceux qui usent d'allégories accordent une si mauvaise part, n'a pas été jugé par David digne d'être rejeté, par David qui l'admet dans le choeur de toutes les créatures, et qui le charge de chanter avec elles l'hymne au Créateur suivant le langage qui lui est propre.


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Dernière mise à jour : 3/06/2009