[14] Ὁ δὲ ἄκαμπτος ἦν, καὶ ἀδάμαστος, καὶ πάσῃ
προσβολῇ πειρατηρίων ἄτρωτος. Εἰκάσαις ἂν αὐτοῦ
τῆς διανοίας τὸ ἄσειστον τῇ οἰκίᾳ τοῦ φρονίμου, ἣν
οὔτε ἀνέμων ἀφόρητοι βίαι, οὔτε λάβρον ὕδωρ ἐκ
νεφῶν καταῤῥηγνύμενον, οὔτε χαράδραι περιῤῥηγνύμεναι,
διὰ τὴν ἐκ τῆς πέτρας ἀσφάλειαν, διασαλεῦσαι δύνανται.
Τοιοῦτος ἦν ὁ ἀνὴρ, ἀσάλευτον
τὸ στερέωμα τῆς εἰς Χριστὸν πίστεως διασώζων.
Βλέπων τοῖς πνευματικοῖς ὀφθαλμοῖς περιτρέχοντα
τὸν διάβολον, καὶ τὸν μὲν κινοῦντα πρὸς δάκρυον,
τῷ δὲ συνεργοῦντα πρὸς πιθανότητα· τοῖς μὲν
κλαίουσιν εἶπε τὸ τοῦ Κυρίου ῥῆμα· Μὴ κλαίετε
ἐπ´ ἐμοί· ἀλλὰ κλαύσατε ἐπὶ τοὺς θεομάχους,
τοὺς τὰ τοιαῦτα τολμῶντας κατὰ τῶν εὐσεβούντων,
τοὺς διὰ τῆς φλογὸς ταύτης, ἣν καθ´ ἡμῶν καίουσιν,
ἑαυτοῖς τῆς γεέννης τὸ πῦρ θησαυρίζοντας. Παύσασθε κλαίοντες, καὶ
συνθρύπτοντές μου τὴν καρδίαν. Ἐγὼ γὰρ οὐ μόνον ἅπαξ ἀποθανεῖν
ἑτοίμως ἔχω ὑπὲρ τοῦ ὀνόματος τοῦ Κυρίου Ἰησοῦ, ἀλλὰ καὶ
μυριάκις, ἐὰν οἷόν τε ᾖ. Τοῖς δὲ τὴν διὰ τῆς
γλώσσης ἄρνησιν συμβουλεύουσι τοσοῦτον ἀπεκρίνατο,
ὅτι οὐκ ἀνέχεται ἡ γλῶσσα κτισθεῖσα παρὰ
Χριστοῦ φθέγξασθαί τι κατὰ τοῦ κτίσαντος. Καρδία
γὰρ πιστεύομεν εἰς δικαιοσύνην, στόματι δὲ ὁμολογοῦμεν εἰς σωτηρίαν.
Μὴ γὰρ ἀπεγνωσμένον ἐστὶ
πρὸς σωτηρίαν τὸ στρατιωτικὸν τάγμα; μὴ γὰρ οὐδεὶς ἑκατόνταρχος εὐσεβής;
Μέμνημαι τοῦ πρώτου ἑκατοντάρχου, ὃς, παρεστὼς τῷ σταυρῷ
τοῦ Χριστοῦ, ἐκ τῶν θαυμάτων τὴν δύναμιν ἐπιγνοὺς, ἔτι θερμοῦ τοῦ
τολμήματος ὄντος τῶν Ἰουδαίων, οὐκ ἐφοβήθη τὸν θυμὸν αὐτῶν,
οὐδὲ μὴν ὑπεστάλη ἀναγγεῖλαι τὴν ἀλήθειαν, ἀλλ´ ὡμολόγησε,
καὶ οὐκ ἠρνήσατο, ὅτι ἀληθῶς Θεοῦ Υἱὸς ἦν. Οἶδα
καὶ ἄλλον ἑκατόνταρχον, ἐν σαρκὶ ἔτι τὸν Κύριον
ἐπιγνόντα, ὅτι Θεός ἐστι καὶ βασιλεὺς τῶν δυνάμεων,
καὶ προστάγματι μόνῳ διὰ τῶν λειτουργικῶν πνευμάτων
ἱκανὸς ἐξαποστέλλειν τὰς βοηθείας τοῖς
δεομένοις· οὗ καὶ τὴν πίστιν ὁ Κύριος μείζονα εἶναι
παντὸς τοῦ Ἰσραὴλ ἀπεφήνατο. Κορνήλιος δὲ οὐχ,
ἑκατόνταρχος ὢν, τῆς ὀπτασίας ἠξιώθη τῆς τοῦ ἀγγέλου,
καὶ τὸ τελευταῖον διὰ τοῦ Πέτρου τῆς σωτηρίας ἔτυχεν;
Αἱ γὰρ ἐλεημοσύναι αὐτοῦ καὶ αἱ δεήσεις
εἰσηκούσθησαν παρὰ τῷ Θεῷ. Ἐκείνων εἶναι
βούλομαι μαθητής. Πῶς οὖν ἀρνήσομαι τὸν Θεόν
(p. 505) μου, ὃν ἐκ παιδὸς προσεκύνησα; Οὐχὶ δὲ φρίξει ὁ
οὐρανὸς ἄνωθεν; οὐ συσκοτάσει δὲ ἐπ´ ἐμοὶ τὰ
ἄστρα, ἡ γῆ δέ με ὑποστήσεται ὅλως; Μὴ πλανᾶσθε·
Θεὸς οὐ μυκτηρίζεται. Ἐκ τοῦ στόματος ἡμᾶς
τοῦ ἡμετέρου κρίνει, ἐκ τῶν λόγων δικαιοῖ, καὶ ἐκ τῶν λόγων
καταδικάζει. Οὐκ ἀνέγνωτε τὴν φοβερὰν
ἀπειλὴν τοῦ Κυρίου; ὅτι Ὃς ἂν ἀρνήσηταί με ἔμπροσθεν
τῶν ἀνθρώπων, ἀρνήσομαι κἀγὼ
αὐτὸν ἔμπροσθεν τοῦ Πατρός μου, τοῦ ἐν οὐρανοῖς;
Ἀντὶ τίνος δέ με καὶ ταῦτα σοφίζεσθαι συμβουλεύετε; Ἵνα τι ἐμαυτῷ ἐκ τῆς
τοιαύτης καταπράξωμαι τέχνης; ἵνα μικρὰς ἡμέρας κερδήσω;
Ἀλλ´αἰῶνα ὅλον ζημιωθήσομαι. Ἵνα φύγω τῆς σαρκὸς
τὰ ἐπίπονα; Ἀλλ´ οὐκ ὄψομαι τὰ ἀγαθὰ τῶν δικαίων.
Μανία σαφὴς μετὰ τέχνης ἀπόλλυσθαι, μετὰ
πανουργίας καὶ δόλου τὴν αἰωνίαν κόλασιν ἑαυτῷ
πραγματεύεσθαι. Ἀλλὰ καὶ ὑμῖν συμβουλεύω. Εἰ
μὲν κακῶς φρονεῖτε, μεταμάθετε τὴν εὐσέβειαν· εἰ
δὲ καθυποκρίνεσθε τὸν καιρὸν, Ἀποθέμενοι τὸ
ψεῦδος, λαλεῖτε ἀλήθειαν. Εἴπατε· Ὅτι Κύριος
Ἰησοῦς Χριστὸς εἰς δόξαν Θεοῦ Πατρός. Ταύτην
γὰρ τὴν φωνὴν πᾶσα ἀφήσει γλῶσσα, ὅταν Ἐν τῷ
ὀνόματι Ἰησοῦ πᾶν γόνυ κάμψῃ, ἐπουρανίων,
καὶ ἐπιγείων, καὶ καταχθονίων. Θνητοὶ πάντες
ἄνθρωποι, μάρτυρες δὲ ὀλίγοι. Μὴ ἀναμείνωμεν
γενέσθαι νεκροὶ, ἀλλ´ ἀπὸ ζωῆς εἰς ζωὴν μεταβῶμεν.
Τί τὸν αὐτόματον ἐκδέχεσθε θάνατον; Ἄκαρπός
ἐστιν, ἀκερδὴς, κοινὸς κτηνῶν καὶ ἀνθρώπων. Τὸν
γὰρ διὰ γενέσεως εἰς τὸν βίον ἐλθόντα ἢ χρόνος
ἀνάλωσεν, ἢ νόσος διέλυσεν, ἢ βιαιότεραι συμπτωμάτων
ἀνάγκαι διέφθειραν. Ἐπεὶ οὖν δεῖ πάντως
ἀποθανεῖν, τὴν ζωὴν ἑαυτοῖς διὰ τοῦ θανάτου πραγματευσώμεθα.
Ἑκούσιον ποιήσατε τὸ κατηναγκασμένον. Μὴ φείδεσθε ζωῆς,
ἧς ἀναγκαία ἡ στέρησις.
Καίτοι εἰ καὶ τὸ διαρκὲς ὅμοιον εἶχε τὰ γήϊνα,
σπουδάζειν ἐχρῆν διαμείβειν αὐτὰ πρὸς τὰ οὐράνια·
εἰ δὲ καὶ ὀλιγοχρόνια, καὶ τῇ ἀξίᾳ τοσοῦτον ἀπολειπόμενα,
παραπληξία δεινὴ τῇ περὶ ταῦτα σπουδῇ
τῶν ἐν ταῖς ἐλπίσιν ἀποκειμένων μακαρισμῶν ἐκπίπτειν.
| [14] Notre pieux héros restait ferme et inflexible, sans pouvoir être entamé par aucune
attaque. Rien ne pouvait ébranler sa constance. C'était la maison du sage bâtie sur le
roc (Mt. 7. 24), que ni les vents qui souillent avec impétuosité, ni les pluies qui
tombent du ciel, ni les torrents qui se précipitent des montagnes, ne sauraient
renverser. Tel était Gordius, dont la foi en Jésus-Christ était appuyée sur un
fondement inébranlable. Il voyait des yeux de l’esprit le démon qui cherchait à le
séduire, qui excitait l’un à verser des larmes, qui suggérait à l’autre des paroles
persuasives; il adressait à ses amis qui pleuraient, cette parole du Sauveur: Ne
pleurez pas sur moi (Lc. 23. 28) ; pleurez sur les ennemis de Dieu qui persécutent les
chrétiens avec tant de fureur; qui, par les bûchers qu'ils allument contre nous,
amassent contre eux-mêmes des trésors de flammes éternelles: Cessez de pleurer et
d affliger mon cœur (Ac. 21. 13). Je suis prêt, non seulement à mourir une fois pour le
nom de Jésus-Christ, mais à subir mille morts s’il était possible. Il répondit à ceux qui
lui conseillaient de renier Jésus-Christ seulement de bouche : Une langue créée par
Jésus-Christ ne peut se résoudre à blasphémer celui dont elle tient l'être. Nous
croyons de cœur pour être justifiés, mais nous confessons de bouche pour être sauvés
(Rm. 10. 10). Le salut des guerriers est-il donc désespéré ? Aucun centurion n'a-t-il
été trouvé fidèle ? Je me rappelle d'abord celui qui, au pied de la croix de Jésus-Christ, reconnaissant sa divinité par les prodiges qu' il opérait, lorsque l'attentat des
Juifs était encore tout récent, ne redouta point leur fureur, ne balança point à
annoncer la vérité, confessa sans crainte que Jésus-Christ était vraiment le fils de
Dieu (Mt. 27. 54). Je sais qu'un autre centurion, durant le cours de la vie mortelle du
Seigneur, reconnut qu'il était Dieu, souverain des puissances célestes; que, par un
simple ordre adressé aux ministres de ses volontés, il pouvait envoyer des secours à
ceux qui en avaient besoin (Mt. 6. 8). C'est au sujet de cet homme que le Seigneur
disait qu'il n'avait point trouvé une foi aussi grande dans tout Israël. Le centurion
Cornélius eût l'avantage de voir un ange (Ac. 10. 3), et d'obtenir enfin le salut par
l'entremise du prince des apôtres. Ses aumônes et ses prières trouvèrent grâce
auprès de Dieu. Je voudrais être le disciple de ces centurions. Comment renierai-je le
Dieu que j'ai adore dès mon enfance ? un tel blasphème ne ferait-il pas trembler le
ciel, ne couvrirait-il pas les astres de ténèbres ? la terre voudrait-elle après cela me
porter ? Ne vous y trompez pas, on ne peut se moquer de Dieu (Gal. 6. 7). Il nous
juge par notre propre bouche (Lc. 19. 22) ; c'est par nos paroles qu'il nous justifie,
c'est par nos paroles qu'il nous condamne. N'avez-vous pas lu cette terrible menace
du Seigneur? Celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai devant mon Père
qui est dans les cieux (Mt. 10. 33). Pourquoi ne conseillez-vous d'user de
dissimulation? pourquoi voulez-vous que j'aie recours à un tel artifice ? Est-ce pour
gagner quelques jours? mais je perdrais l'éternité toute entière. Est-ce pour fuir les
douleurs du corps ? mais je serais privé de voir les biens des justes. C'est une folie
manifeste de se perdre avec art, d'employer l’artifice et la ruse pour se procurer des
peines éternelles. Pour moi, voici le conseil que je vous donne: si vous pensez mal,
revenez à des sentiments de piété; si vous dissimulez pour vous accommoder à la
conjoncture, renoncez au mensonge, et parlez selon la vérité (Ep. 4.25). Dites que le
Seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu son Père (Phil. 2. 10 et 11). Cette parole
sera prononcée par toutes les langues, lorsque tout genou fléchira au nom de Jésus,
dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. Tous les hommes sont mortels, peu sont
martyrs. N'attendons pas l'heure de notre mort, mais passons de la vie à la vie.
Pourquoi attendre un trépas naturel, qui est sans fruit, sans avantage, commun aux
hommes et aux brutes ? Tout titre qui vient à la vie par la génération, est usé par le
temps, détruit par la maladie, emporté par une mort inévitable. Puis donc qu'il vous
faut absolument mourir, procurez-vous la vie par la mort. Faites-vous un mérite de la
nécessité. N'épargnez pas une vie qu'il faudra nécessairement perdre. Quand les biens
terrestres seraient éternels, on devrait toujours en faire le sacrifice pour obtenir les
biens célestes. Mais s'ils sont passagers et d'une nature bien inférieure, c'est une folie
de témoigner pour eux tant d'empressement, et de nous priser par-là du bonheur que
nous avions droit d'espérer.
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