[14,2] (p.7) πολλῶν οὖν πολλάκις ὄντων τῶν ἀκροαμάτων
καὶ τῶν αὐτῶν οὐκ αἰεί, ἐπειδὴ πολλοὶ περὶ αὐτῶν
ἐγίνοντο λόγοι, τὰ ὀνόματα τῶν εἰπόντων παραλιπὼν
τῶν πραγμάτων μνησθήσομαι. περὶ μὲν γὰρ αὐλῶν ὃ
μέν τις ἔφη τὸν Μελανιππίδην καλῶς ἐν τῷ Μαρσύᾳ
διασύροντα τὴν αὐλητικὴν εἰρηκέναι περὶ τῆς Ἀθηνᾶς·
ἁ μὲν Ἀθάνα
τὤργαν´ ἔρριψέν θ´ ἱερᾶς ἀπὸ χειρὸς
εἶπέ τ´ ’ἔρρετ´ αἴσχεα, σώματι λύμα,
ἐμὲ δ´ ἐγὼ κακότατι δίδωμι.
πρὸς ὃν ἀντιλέγων ἄλλος ἔφη· ‘ἀλλ´ ὅ γε Σελινούντιος
Τελέστης τῷ Μελανιππίδῃ ἀντικορυσσόμενος ἐν
Ἀργοῖ ἔφη—ὁ δὲ λόγος ἐστὶ περὶ τῆς Ἀθηνᾶς—·
ὃν σοφὸν σοφὰν λαβοῦσαν οὐκ ἐπέλπομαι νόῳ δρυμοῖς
ὀρείοις ὄργανον
δίαν Ἀθάναν δυσόφθαλμον αἶσχος ἐκφοβηθεῖσαν
αὖθις ἐκ χερῶν βαλεῖν,
νυμφαγενεῖ χειροκτύπῳ φηρὶ Μαρσύᾳ κλέος.
τί γάρ νιν εὐηράτοιο κάλλεος ὀξὺς ἔρως ἔτειρεν,
ᾇ παρθενίαν ἄγαμον καὶ ἄπαιδ´ ἀπένειμε Κλωθώ;
ὡς οὐκ ἂν εὐλαβηθείσης τὴν αἰσχρότητα τοῦ εἴδους
διὰ τὴν παρθενίαν. ἑξῆς τέ φησι·
ἀλλὰ μάταν ἀχόρευτος
ἅδε ματαιολόγων φάμα προσέπταθ´ Ἑλλάδα μουσοπόλων σοφᾶς ἐπίφθονον
βροτοῖς τέχνας ὄνειδος.
μετὰ ταῦτα δὲ ἐγκωμιάζων τὴν αὐλητικὴν λέγει·
ἃν συνεριθοτάτον Βρομίῳ παρέδωκε, σεμνᾶς
δαίμονος ἀερόεν πνεῦμ´ αἰολοπτερύγων σὺν ἀγλαᾶν
ὠκύτατι χειρῶν.
κομψῶς δὲ κἀν τῷ Ἀσκληπιῷ ὁ Τελέστης ἐδήλωσε
τὴν τῶν αὐλῶν χρείαν ἐν τούτοις·
ἢ Φρύγα καλλιπνόων αὐλῶν ἱερῶν βασιλῆα,
Λυδὸν ὃς ἥρμοσε πρῶτος
Δωρίδος ἀντίπαλον μούσης νόμον, αἰολον ὀρφναι
πνεύματος εὔπτερον αὔραν ἀμφιπλέκων καλάμοις.
(p.8) Πρατίνας δὲ ὁ Φλιάσιος αὐλητῶν καὶ χορευτῶν
μισθοφόρων κατεχόντων τὰς ὀρχήστρας ἀγανακτεῖν τινας ἐπὶ τῷ τοὺς αὐλητὰς
μὴ συναυλεῖν τοῖς χοροῖς,
καθάπερ ἦν πάτριον, ἀλλὰ τοὺς χοροὺς συνᾴδειν τοῖς
αὐληταῖς· ὃν οὖν εἶχεν κατὰ τῶν ταῦτα ποιούντων
θυμὸν ὁ Πρατίνας ἐμφανίζει διὰ τοῦδε τοῦ Ὑπορχήματος·
τίς ὁ θόρυβος ὅδε; τί τάδε τὰ χορεύματα; τίς ὕβρις
ἔμολεν ἐπὶ
Διονυσιάδα πολυπάταγα θυμέλαν; ἐμὸς ἐμὸς ὁ Βρόμιος·
ἐμὲ δεῖ κελαδεῖν, ἐμὲ δεῖ παταγεῖν ἀν´ ὄρεα σύμενον
μετὰ Ναιάδων
οἷά τε κύκνον ἄγοντα ποικιλόπτερον μέλος.
τὰν ἀοιδὰν κατέστασε Πιερὶς βασίλειαν· ὁ δ´ αὐλὸς
ὕστερον χορευέτω, καὶ γάρ ἐσθ´ ὑπηρέτας.
κώμοις μόνον θυραμάχοις τε πυγμαχίαισι νέων θέλοι
παροίνων
ἔμμεναι στρατηλάτας.
παῖε τὸν φρυνίου ποικίλου πνοὰν ἔχοντα,
φλέγε τὸν ὀλεσισιαλοκάλαμον, λαλοβαρύοπα --- μελορυθμοβάταν
θῶπα τρυπάνῳ δέμας πεπλασμένον.
ἢν ἰδού· ἅδε σοι δεξιὰ καὶ ποδὸς διαρριφά, θριαμβοδιθύραμβε,
κισσόχαιτ´ ἄναξ, ἄκουε τὰν ἐμὰν Δώριον χορείαν.
(p.9) περὶ δὲ τῆς αὐλῶν πρὸς λύραν κοινωνίας, ἐπεὶ
πολλάκις καὶ αὐτὴ ἡμᾶς ’ἡ συναυλία ἔθελγεν‘, Ἔφιππος
ἐν Ἐμπολῇ φησιν·
κοινωνεῖ γὰρ, ὦ μειρακίδιον,
ἡ τοῖσιν αὐλοῖς μουσικὴ κἀν τῇ λύρᾳ
τοῖς ἡμετέροισι παιγνίοις. ὅταν γὰρ εὖ
συναρμόσωσι τοῖς συνοῦσι τὸν τρόπον,
τόθ´ ἡ μεγίστη τέρψις ἐξευρίσκεται.
τὴν δὲ συναυλίαν τί ποτ´ ἐστὶν ἐμφανίζει. Σῆμος ὁ
Δήλιος ἐν εʹ Δηλιάδος γράφων οὕτως·
’ἀγνοουμένης δὲ παρὰ πολλοῖς τῆς συναυλίας, λεκτέον.
ἦν τις ἀγὼν συμφωνίας ἀμοιβαῖος αὐλοῦ καὶ ῥυθμοῦ,
χωρὶς {λόγου} τοῦ προσμελῳδοῦντος.‘ ἀστείως δὲ αὐτὴν
Ἀντιφάνης φανερὰν ποιεῖ ἐν τῷ Αὐλητῇ λέγων·
ποίαν, φράσον γάρ, ηδε τὴν συναυλίαν
ταύτην ἐπίσταται γὰρ ἀλλ´ ηὔλουν ἔτι
μαθόντες ὥστε τοὺς αὐλοὺς σύ τε
αυτητελετηψεθειθαμεν συντυγχάνεις
αὐλῶν πέραινε. δέξεται δὲ τἄλλα σοι
ἡδύ τι κοινόν ἐστιν οὗ χωρὶς πάλιν
συννεύματ´, οὐ προβλήμαθοις σημαίνεται
ἕκαστα.
’Λίβυν δὲ τὸν αὐλὸν προσαγορεύουσιν οἱ ποιηταί,‘
φησὶ Δοῦρις ἐν βʹ τῶν περὶ Ἀγαθοκλέα,
’ἐπειδὴ Σειρίτης δοκεῖ πρῶτος εὑρεῖν τὴν αὐλητικήν,
Λίβυς ὢν τῶν Νομάδων, ὃς καὶ κατηύλησεν τὰ μητρῷα
πρῶτος.‘ ’αὐλήσεων δ´ εἰσὶν ὀνομασίαι, ὥς φησι Τρύφων ἐν δευτέρῳ Ὀνομασιῶν,
αἵδε· κῶμος,
βουκολισμός, γίγγρας, τετράκωμος, ἐπίφαλλος, χορεῖος,
καλλίνικος, πολεμικόν, ἡδύκωμος, σικιννοτύρβη, θυροκοπικόν (τὸ δ´ αὐτὸ καὶ
κρουσίθυρον), κνισμός, μόθων.
ταῦτα δὲ πάντα μετ´ ὀρχήσεως ηὐλεῖτο.‘
| [14,2] Chap. II. Comme il y a nombre de différences acroames, qu'on met
souvent en usage en les variant selon les circonstances, et que d'ailleurs
nous en parlâmes beaucoup, je vais faire mention des choses mêmes, sans
m'arrêter aux noms de ceux qui en firent mention.
Quant aux flûtes, quelqu'un dit que Ménalippide avait très bien tourné en
ridicule l'art d'en jouer, par ce qu'il avait rapporté de Minerve :
« Minerve jette de sa main sacrée ces instruments qu'elle tenait, en
disant: Loin de moi, flûtes qui défigurez le corps! Quoi! je
m'appliquerais à contracter des défauts? »
Un autre convive d'un avis contraire, répondit : « Mais Téleste de
Selinonte s'oppose dans son Argo, à ce que dit Ménalippide, et il s'agit
aussi de Minerve. »
« Je présume qu'un homme sage fera assez de réflexions, pour ne pas
croire que la déesse Minerve ait jeté loin d'elle cet instrument dans les
bocages des montagnes, effrayée de la laideur qu'elle contractait en
jouant avec ; car il fut la gloire du satyre Marsyas, fils d'une nymphe,
tant il en jouait habilement. D'ailleurs, pourquoi Minerve aurait-elle été
si jalouse de ménager d'aimables attraits? La Parque n’avait-elle pas
arrêté que cette déesse garderait toujours sa virginité, et n'aurait pas
d'enfants? Elle n’avait donc pas à craindre de porter atteinte à ses
charmes pour ménager le prix de sa virginité. »
Le même dit ensuite :
« Mais cette tradition contraire au plaisir des chœurs, ne vient que de
quelques poètes futiles qui l'ont répandue dans la Grèce, pour décrier
parmi les hommes les avantages de cet art. »
Après cela, il fait l'éloge de la flûte, et dit:
« Bacchus inspiré par le souffle de cette déesse vénérable, acquit ce
talent divin, et joignit toutes les grâces à la prestesse d'un jeu aussi
rapide que le vent. »
Le même Téleste a dit dans son Esculape :
« C’est le roi à oreilles d'âne qui montra le premier l'usage de la
charmante flûte phrygienne, flûte qui le dispute aux accents de la muse
dorienne. Il enferma dans des roseaux le souffle rapide et invisible,
susceptible de résonner avec nombre de modications différentes. »
Pratinas de Phlionte parlant des joueurs de flûte et des chœurs
salariés pour remplir les orchestres, dit que plusieurs personnes
désapprouvaient que ce ne fussent plus les musiciens qui réglassent le jeu
de leurs flûtes sur le chant des chœurs, selon l'usage, mais les chœurs
qui assujettissent leurs chants aux jeux des flûtes. Or, il nous montre
par l’Hyporchème suivant, ce qu'il pensait à cet égard.
« Quel est donc ce bruit confus? Quelles sont ces danses? Quel trouble
retentit à l'orchestre bruyant et bachique? C'est à moi, c'est à moi
d'appeler Bacchus ; c'est a moi de faire ce fracas, ce vacarme, courant
avec les nymphes sur les montagnes, et chantant, comme le cygne, des
airs mélodieux! Que la flûte se taise pendant les éloges de la reine,
et qu'après cela, elle se fasse entendre ; car elle ne doit résonner que
dans les bruyants plaisirs et dans les combats funéraires qui se font
auprès des bûchers, laissant les généraux s'abandonner à leur fureur!
Frappe donc! ô Bacchus, cet homme qui préside à la flûte phrygienne;
brûle ce roseau qui ne fait que se remplir de salive, en faisant
entendre le bruit le plus dissonant ; frappe, dis-je, cet ignorant qui ne
sait pas jouer de ce corps formé avec une tarière. Mais moi, je te
chante des airs bien faits et infiniment meilleurs que les siens! O roi
couronné de lierre, dont les triomphes sont accompagnés de dithyrambes,
écoute donc favorablement ma muse dorique. »
Quant au jeu réuni des flûtes et de la lyre, comme ce concert nous a
souvent charmé, voyons ce qu'en dit Ephippe dans sa Synaulie ou Accord de
flûtes:
« Jeune homme, nous réunissons dans nos amusements le jeu des flûtes avec
celui de la lyre ; car, lorsqu'elles se trouvent entrer par leur accord,
dans la manière de sentir des auditeurs » on y goûte le plus agréable plaisir. »
Semus de Délos nous apprend ainsi dans sa Déliade, lv. 5, ce que c'est que
la synaulie. Comme nombre de personnes ignorent ce qu'on entend par
synaulie, je dirai que c'est un accord de flûtes qui changent
alternativement de rythme, sans accompagnement de chant.
Mais Antiphane nous expose avec grâce ce que c'est que la synaulie, dans
son Joueur de flûte :
« A. Mais, dis-moi ce que c'est que cette synaulie, car tu la connais?
B. Mon ami, ces gens jouaient comme des musiciens bien instruits de leur
art ; et tu serais à l'instant ravi du plaisir que font les flûtes, si tu
t'y trouvais. A. Eh bien! achève donc? B. Mais outre le plaisir de la
flûte, il y a encore bien autre chose de charmant! En effet, quoi de plus
agréable, que de voir indiquer à la mesure et au ton de cet instrument, et
sans parler, tout ce qu’on veut faire entendre a un autre. »
Douris, lv. 2 de son Histoire d'Agathocle, nous apprend que les poètes
désignaient la flûte par le nom de Lybys, parce que Sirite, inventeur de
cet instrument, était un Lybien Nomade, et que ce fut lui qui chanta
le premier sur la flûte les mystères de Cybèle.
Voici les noms des airs de flûte, rapportés dans le Nomenclateur de
Tryphon, lv. 2, le comus, le boucoliasme, le gingras, le tetracomus,
l’épiphallus, le chorius, le callinice, le polémique, l’hédycornus, le
sicynnotyrbée, le thyrocopique, qui est le même que le crousithyre, le
cnismus, le mothon.
Or, tous ces airs se jouaient avec la danse.
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