[10,431] Καὶ Ἄλεξις ἐν Δορκίδι ἢ Ποππυζούσῃ·
«Τρεῖς φιλοτησίας ἐγὼ
μεστὰς προπίνω ἴσον ἴσῳ κεκραμένας.»
Καὶ Ξέναρχος ἢ Τιμοκλῆς ἐν Πορφύρᾳ·
«Μὰ τὸν Διόνυσον, ὃν σὺ λάπτεις ἴσον ἴσῳ.»
Σώφιλος δ´ ἐν Ἐγχειριδίῳ·
«Συνεχὴς ἄκρατος ἐδίδοτ´ ἴσον ἴσῳ. Πάλιν
τὴν μείζον´ ᾔτουν.»
Ἄλεξις Τοκιστῇ ἢ Καταψευδομένῳ·
«Μὴ παντελῶς αὐτῷ δίδου
(431b) ὑδαρῆ, κατανοεῖς; ἴσον ἴσῳ μικροῦ. {ΤΡ.} Καλῶς.
{Β.} Ἡδύ γε τὸ πῶμα. Ποταπὸς ὁ Βρόμιος, Τρύφη;
{ΤΡ.} Θάσιος. {Β.} Ὅμοιον καὶ δίκαιον τοὺς ξένους
πίνειν ξενικόν, τοὺς δ´ ἐγγενεῖς ἐπιχώριον.»
Ἐν δὲ Ὑποβολιμαίῳ·
«Ἀπνευστί τ´ ἐκπιὼν
ὡς ἄν τις ἥδιστ´ ἴσον ἴσῳ κεκραμένον.»
Μένανδρος Ἀδελφοῖς·
«Ὀκτώ τις ὑποχεῖν ἀνεβόα καὶ δώδεκα
κυάθους, ἕως κατέσεισε φιλοτιμούμενος.»
(431c) Κατασείειν δὲ ἔλεγον ἐπὶ τῶν ἐν τοῖς πότοις προπινόντων, τὴν μεταφορὰν
λαμβάνοντες ἀπὸ τῶν τοὺς καρποὺς κατασειόντων. Ἄλεξις δ´ ἐν Ἀποκοπτομένῃ·
«Οὐ συμποσίαρχος ἦν γάρ, ἀλλὰ δήμιος
ὁ Χαιρέας, κυάθους προπίνων εἴκοσιν.»
Διόδωρος δ´ ὁ Σινωπεὺς ἐν Αὐλητρίδι·
«Ἐπὰν κυάθους πίνῃ τις, ὦ Κρίτων, δέκα
(431d) ἀεὶ παρ´ ἕκαστον ἐνδελεχῶς (τὸ) ποτήριον,
πίνει τὸ λοιπόν, τοὺς λογισμοὺς δ´ ἐξεμεῖ·
ταῦτα σκόπει πρὸς σαυτόν. »
Οὐκ ἀγλαφύρως δὲ Λύσανδρος ὁ Σπαρτιάτης, ὥς φησιν Ἡγήσανδρος ἐν ὑπομνήμασι, τὸν
οἶνον ὑδαρῆ πωλούντων τῶν καπήλων ἐν τῷ στρατοπέδῳ, κεκραμένον ἐκέλευσεν αὐτὸν
πωλεῖν, ἵν´ αὐτὸν ἀκρατέστερον ὠνοῖντο. Τὸ παραπλήσιον καὶ Ἄλεξις εἴρηκεν ἐν
Αἰσώπῳ οὕτως·
«Κομψόν γε τοῦτ´ ἐστὶν παρ´ ὑμῖν, ὦ Σόλων,
ἐν ταῖς Ἀθήναις δεξιῶς θ´ εὑρημένον.
{ΣΟ.} Τὸ ποῖον; {Α.} Ἐν τοῖς συμποσίοις οὐ πίνετε
ἄκρατον. {ΣΟ.} Οὐ γὰρ ῥᾴδιον· πωλοῦσι γὰρ
(431e) ἐν ταῖς ἁμάξαις εὐθέως κεκραμένον,
οὐχ ἵνα τι κερδαίνωσι, τῶν δ´ ὠνουμένων
προνοούμενοι τοῦ τὰς κεφαλὰς ὑγιεῖς ἔχειν
ἐκ κραιπάλης. Τοῦτ´ ἐσθ´, ὁρᾷς, Ἑλληνικὸς
πότος, μετρίοισι χρωμένους ποτηρίοις
λαλεῖν τι καὶ ληρεῖν πρὸς αὑτοὺς ἡδέως.
(431f) Τὸ μὲν γὰρ ἕτερον λουτρόν ἐστιν, οὐ πότος,
ψυκτῆρι πίνειν καὶ κάδοις· {Α.} Θάνατος μὲν οὖν. »
« Πίνειν δ´ εἰς μέθην, φησὶν ἐν ἕκτῳ Νόμων Πλάτων, οὔτε ἄλλοθί που πρέπει
πλὴν ἐν ταῖς τοῦ τὸν οἶνον δόντος θεοῦ ἑορταῖς οὐδ´ ἀσφαλές, οὔτ´ οὖν περὶ
γάμους ἐσπουδακότα, ἐν οἷς ἔμφρονα εἶναι πρέπει μάλιστα νύμφην καὶ νυμφίον
μεταβολὴν βίου οὐ μικρὰν μεταλλάτοντας, ἅμα δὲ καὶ τὸ γεννώμενον ὅπως ὅτι
μάλιστα ἐξ ἐμφρόνων αἰεὶ γίγνηται.
| [10,431] Alexis dit, dans sa Dorcis, ou Flatteuse :
«Je vous porte des santés à plein verre, avec autant de vin que d'eau.»
On lit dans la Pourpre de Timoclès, ou de Xénarque:
«Par Bacchus, tu avales ton vin avec autant d'eau.»
Sophile écrit, dans son Enchiridion:
«On servit continuellement du vin, étendu de moitié eau; ensuite on demanda un
plus grand verre.»
Alexis dit, dans son Usurier, ou le Menteur convaincu :
«A. Ne lui sers absolument pas de vin pur : (431b) entends-tu bien? B. Faut-il
donc qu'il y ait moitié eau, moitié vin? A. A peu près. B. Fort bien. C. Voilà
de bien bon vin ! de quel pays est ce Bromios ? A. Tu plaisantes, je crois : il
est de Thase. Il est juste que les étrangers boivent le vin étranger, et les
indigènes ceux du pays.»
Le même dans son Supposé, ou Bâtard:
«Mettant à sec, et sans reprendre haleine, un verre de vin étendu de moitié
eau, qu'il avale avec autant de délice que personne.»
On lit dans les frères de Ménandre :
«Quelqu'un éleva la voix, demandant qu'on versât huit et même douze cyathes,
voulant mettre les autres à bas.»
(431c) Le poète se sert du mot mettre à bas, employant, pour marquer l'effet de
l'ivresse, qui renverse les buveurs, le mot dont on se sert lorsqu'on abat les
fruits des arbres.
Alexis dit, dans son Apokoptomène, ou Retranché :
«Chéréas n'était pas le symposiarque, mais un bourreau qui, après avoir porté
vingt santés avec autant de cyathes, moitié eau, moitié vin, demanda de plus
grands verres.»
Diodore de Sinope présente ce passage dans sa Joueuse de flûte :
«Criton, lorsqu'on a bu dix cyathes, (431d) la raison permet-elle de continuer
à boire, chaque fois à plein verre, pendant le reste du repas ? Réfléchis donc
bien à ceci.»
Hégésandre rapporte, dans ses Commentaires, un trait fort spirituel de Lysandre
de Sparte. Les vivandiers qui étaient à la suite de son armée, vendaient aux
soldats du vin qui n'était presque que de l'eau : désormais, leur dit ce
Général, vous aurez soin de vendre du vin mêlé avec de l'eau. Il voulait ainsi
les forcer d'acheter du vin très pur, et capable de porter l'eau.
Alexis dit quelque chose de semblable dans son Ésope.
«A. Solon, c'est une chose bien imaginée chez vous à Athènes. S. Quoi donc ? A.
De ne boire que du vin étendu aux festins. S. Il est bien difficile de le faire
autrement, car il est déjà mêlé sur les chariots de ceux qui le vendent ; (431e)
non qu'ils envisagent trop leur intérêt, mais c'est par prévoyance, et pour
ménager la tête de ceux qui l'achètent ; enfin, de peur qu'ils ne s'enivrent. A.
Cela est-il ainsi? S. Eh ! tu le vois : d'ailleurs il est d'usage chez les Grecs
de ne boire qu'avec de petits verres, le plaisir étant de jaser et de folâtrer
agréablement entre eux. (431f) Boire autrement, c'est se baigner dans le vin;
et autant vaut-il se tuer que de se servir de psyktères et de seaux pour avaler
le vin.»
Mais boire jusqu'à l'ivresse, dit Platon, liv. 6 des Lois, si l'on
excepte les fêtes du dieu qui a produit le vin, c'est en général manquer à
l'honnêteté : ce n'est même pas sans danger, surtout lorsqu'on se dispose à
s'engager dans le mariage, circonstance où l'époux et l'épouse doivent montrer
la plus grande circonspection, vu le changement considérable de la vie qu'ils
vont mener ensemble, et afin que leurs enfants naissent, autant qu'il est
possible, de parents sobres et réservés :
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