[10,427] Οὐκ ἀστου καὶ πηλουγω φέρω παίζων ἅμα,
καυθεὶς γεγένηται τοῦτο πέντε καὶ δύο.»
Παρὰ δὲ Ἀνακρέοντι εἷς οἴνου πρὸς δύο ὕδατος·
«Ἄγε δὴ φέρ´ ἡμίν, ὦ παῖ,
κελέβην, ὅκως ἄμυστιν
προπίω, τὰ μὲν δέκ´ ἐγχέας
ὕδατος, τὰ πέντε δ´ οἴνου
κυάθους, ὡς ἀνυβρίστως
ἀνὰ δηὖτε βασσαρήσω.»
Καὶ προελθὼν τὴν ἀκρατοποσίαν Σκυθικὴν καλεῖ πόσιν·
«Ἄγε δηὖτε, μηκέθ´ οὕτω
πατάγῳ τε κἀλαλητῷ
(427b) Σκυθικὴν πόσιν παρ´ οἴνῳ
μελετῶμεν, ἀλλὰ καλοῖς´
ὑποπίνοντες ἐν ὕμνοις.»
Καὶ Λακεδαιμόνιοι δ´, ὥς φησιν Ἡρόδοτος ἐν τῇ ἕκτῃ, Κλεομένη τὸν βασιλέα Σκύθαις
ὁμιλήσαντα καὶ ἀκρατοπότην γενόμενον ἐκ τῆς μέθης φασὶ μανῆναι. Καὶ αὐτοὶ δ´ οἱ
Λάκωνες ὅταν βούλωνται ἀκρατέστερον πίνειν, ἐπισκυθίσαι λέγουσι. Χαμαιλέων γοῦν
ὁ Ἡρακλεώτης ἐν τῷ περὶ μέθης περὶ τούτων οὕτως γράφει· ἐπεὶ καὶ Κλεομένη τὸν
Σπαρτιάτην φασὶν οἱ Λάκωνες μανῆναι διὰ τὸ Σκύθαις ὁμιλήσαντα μαθεῖν
ἀκρατοποτεῖν. (427c) Ὅθεν ὅταν βούλωνται πιεῖν ἀκρατέστερον, ἐπισκύθισον
λέγουσιν.
Ἀχαιὸς δ´ ἐν Αἴθωνι σατυρικῷ τοὺς σατύρους ποιεῖ δυσχεραίνοντας ἐπὶ τῷ ὑδαρῆ
πίνειν καὶ λέγοντας·
«Μῶν Ἁχελῷος ἦν κεκραμένος πολύς;
{Β.} Ἀλλ´ οὐδὲ λεῖξαι τοῦδε τῷ γένει θέμις.
{Α.} Καλῶς μὲν οὖν ἄγειν - - - Σκύθῃ πιεῖν.»
(30) Ἦσαν δ´ αἱ τῶν ἀκρατοποτῶν ἐπιχύσεις, ὥς φησι Θεόφραστος (427d) ἐν τῷ περὶ
μέθης, οὐ παλαιαί· ἀλλ´ ἦν ἀπ´ ἀρχῆς τὸ μὲν σπένδειν ἀποδεδομένον τοῖς θεοῖς, ὁ
δὲ κότταβος τοῖς ἐρωμένοις. Ἐχρῶντο γὰρ ἐπιμελῶς τῷ κοτταβίζειν ὄντος τοῦ
παιγνίου Σικελικοῦ, καθάπερ καὶ Ἀνακρέων ὁ Τήιος πεποίηκε·
«Σικελὸν κότταβον ἀγκύλῃ λατάζων.»
Διὸ καὶ τὰ σκολιὰ καλούμενα μέλη τῶν ἀρχαίων ποιητῶν πλήρη ἐστί· λέγω δ´ οἷον
καὶ Πίνδαρος πεποίηκε·
«Χάριτάς τ´ Ἀφροδισίων ἐρώτων,
(427e) ὄφρα σὺνχειμαμάρωι μεθύων Ἀγάθωνι δὲ βάλω
κότταβον.»
Τοῖς δὲ τετελευτηκόσι τῶν φίλων ἀπένεμον τὰ πίπτοντα τῆς τροφῆς ἀπὸ τῶν
τραπεζῶν· διὸ καὶ Εὐριπίδης περὶ τῆς Σθενεβοίας φησίν, ἐπειδὴ νομίζει τὸν
Βελλεροφόντην τεθνάναι·
«Πεσὸν δέ νιν λέληθεν οὐδὲν ἐκ χερός,
ἀλλ´ εὐθὺς αὐδᾷ ’τῷ Κορινθίῳ ξένῳ‘.»
Οὐκ ἐμέθυον δ´ οἱ πάλαι, ἀλλὰ καὶ Πιττακὸς Περιάνδρῳ τῷ Κορινθίῳ παρῄνει μὴ
μεθύσκεσθαι μηδὲ κωμάζειν, (427f) ἵν´, ἔφη, μὴ γνωσθῇς οἷος ὢν τυγχάνεις, ἀλλ´
οὐχ οἷος προσποιῇ.
«Κάτοπτρον (γὰρ) εἴδους χαλκός ἐστ´, οἶνος δὲ νοῦ.»
Διὸ καὶ καλῶς οἱ παροιμιαζόμενοι λέγουσι τὸν οἶνον οὐκ ἔχειν πηδάλια.
Ξενοφῶν γοῦν ὁ Γρύλου παρὰ Διονυσίῳ ποτὲ τῷ Σικελιώτῃ πίνειν ἀναγκάζοντος τοῦ
οἰνοχόου προσαγορεύσας ὀνομαστὶ τὸν τύραννον
| [10,427] B. Eh ! bien, je vous en apporte, non de chez un tavernier ; sans plaisanterie,
et c'est encore du mélange de cinq et deux.»
Mais dans Anacréon les proportions sont deux verres d'eau sur un de vin.
«Çà, valet, apporte-moi la célèbes, afin que je boive à grands coups. Mets dix
parties d'eau sur cinq de vin, de sorte que cela ne me rende pas insolent, et ne
m'empêche pas de me livrer à toute ma joie.»
Puis continuant, il appelle boire à la Scythe, boire le vin pur :
«Çà, donne à boire, ne faisons plus de ce repas un festin (427b) scythe par le
vacarme et les clameurs; mais en buvant, égayons-nous par d'agréables chansons.»
Les Lacédémoniens, selon Hérodote, liv. 6, n°. 84, disent que Cléomène, un de
leurs rois, ayant fréquenté pendant quelque temps les Scythes, apprit avec eux à
boire le vin pur, et devint maniaque par l'ivresse habituelle. C'est pourquoi
ils se servent du mot episkythisai, pour dire verse du vin pur. Caméléon
d'Héraclée rapporte aussi, dans son Traité de l'Ivresse, sur le témoignage des
Lacédémoniens, que ce Cléomène Spartiate ayant fréquenté les Scythes, apprit
avec eux à boire le vin pur, et devint maniaque. (427c) C'est pourquoi les
Lacédémoniens disent g-episkuthison, lorsqu'ils demandent du vin pur.
Achée introduit sur la scène, dans son Aithon satyrique, des Satyres fâchés de
boire du vin détrempé.
«Y a-t-on mêlé la plus grande partie de l'Acheloüs? mais la joie ne permet pas
de toucher de pareille boisson ; car bien vivre, c'est boire à la scythe.»
(1030) Les libations faites sur les tables par les disciples n'étaient pas d'un
usage bien ancien du temps de Théophraste, (427d) comme il le dit dans son
Traité de l'Ivresse. On ne répandait anciennement de vin que celui qu'on offrait
aux dieux; ensuite on en répandit au jeu du cottabe pour ceux ou celles qu'on
aimait. Or, ce jeu était fort en vogue, et venait originairement de Sicile,
comme le dit expressément Anacréon de Téos.
«Lançant le cottabe de Sicile avec une inflexion de la main.»
Aussi voyons-nous que les Scholies des poètes de l'antiquité, rappellent
fréquemment ce jeu. Tel est, par exemple, celui de Pindare, qui dit:
«.... les grâces des amours, enfants de Vénus, (427e) tandis que je m'enivre
avec (en mangeant) un chevreau d'hiver, et que je lance le cottabe pour le bel Agathon.»
«Ou. . . . les grâces des amours, enfants de Vénus, tandis que je m'enivre en
jouant avec la verge, lançant le cottabe pour le bel Agathon.»
On offrait aux morts ce qui tombait des tables ; c'est pourquoi Euripide dit, en
parlant de Sténobée, qui pensait que Bellérophon était mort :
«Il ne lui échappait rien des mains qu'il n'y fît attention, et aussitôt elle
disait : C'est pour l'hôte corinthien.»
Les anciens ne s'enivraient pas. Périandre exhortait au contraire
Pittacus à ne point s'enivrer, et à éviter toute débauche, de peur, lui
disait-il, que tu ne sois connu tel que tu es, et non tel que tu veux paraître :
«car si l'airain devient le miroir de la figure, le vin devient celui de l'âme.»
Les proverbes disent à ce sujet :
«Le vin n'a pas de gouvernail.»
Xénophon, fils de Gryllus, soupait un jour chez Denys de Sicile; l'échanson
voulant le forcer de boire, Xénophon dit au tyran :
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