[10,426] «Τήνδ´ ἐγὼ μεστὴν ἅπαξ ἐπονομάσας προπίομαι
συγγενέσι πίστωμα φιλίας.»
Πρὸς ὃν ἔτι πίνοντα τῶν παρόντων τις προσέθηκε τὰ λειπόμενα ἰαμβεῖα·
«Πιὼν ἐρῶ
τὰ λοιπά· πνίγομαι γάρ. Ἀλλ´ ἐπιρρόφει.»
Καὶ ὁ Οὐλπιανὸς ἐκπιὼν ἔφη·
ταῦτα μὲν Κλέαρχος ἐν Κιθαρῳδῷ ἐγὼ δὲ κατὰ τοὺς Ἄμφιδος Ἐρίθους παρακελεύομαι·
«Ὁ παῖς σοβείτω τοῖς ποτηρίοις συχνούς.»
Καί·
(426b) «Πίμπλα σὺ μὲν ἐμοί, σοὶ δ´ ἐγὼ δώσω πιεῖν·
ἀμυγδαλῆ μὲν παιζέτω παρ´ ἀμυγδαλῆν.»
Ταῦτα δ´ ἔφη Ξέναρχος ἐν Διδύμοις.
Αἰτούντων οὖν τῶν μὲν πλέον οἴνου, τῶν δὲ ἴσον ἴσῳ φασκόντων κίρνασθαι, καὶ
εἰπόντος τινὸς Ἄρχιππον εἰρηκέναι ἐν δευτέρῳ Ἀμφιτρύωνι·
«Τίς ἐκέρασε σφῶν, ὦ κακόδαιμον, ἴσον ἴσῳ;»
καὶ Κρατῖνος ἐν Πυτίνῃ·
«Τὸν δ´ ἴσον ἴσῳ φέροντ´· ἐγὼ δ´ ἐκτήκομαι,»
ἔδοξε πᾶσι λέγειν περὶ τῶν κράσεων τῶν παρὰ τοῖς ἀρχαίοις.
(426c) Καί τινος εἰπόντος ὅτι Μένανδρος ἐν Ἥρωι ἔφη·
«Χοῦς κεκραμένου
οἴνου· λαβὼν ἔκπιθι τοῦτον,»
ὁ Δημόκριτος ἔφη· ’Ἡσίοδος μέν, ὦ ἑταῖροι, παραινεῖ
«Τρὶς ὕδατος προχέειν, τὸ δὲ τέτρατον ἱέμεν οἴνου.»
Δι´ ὃν καὶ Ἀναξίλας ἐν Νηρεῖ ἔφη·
«Καίτοι πολύ γ´ ἐσθ´ ἥδιον. Οὐ γὰρ ἄν ποτε
ἔπινον ἂν τρί´ ὕδατος, οἴνου δ´ ἓν μόνον.»
Ἄλεξις δ´ ἐν Τιτθῇ ἔτι σωφρονικώτερον κιρνάναι παρακελεύεται·
(426d) « Ἰδού (γάρ), πάρεστιν οἶνος· οὐκοῦν ἐγχέω
κρίτωνα; {Β.} Πολὺ βέλτιον ἕνα καὶ τέτταρας.
{Α.} Ὑδαρῆ λέγεις· ὅμως δὲ ταύτην ἐκπιὼν
λέγ´ εἴ τι καινόν, διατριβήν τε τῷ πότῳ ποιῶμεν.»
Καὶ Διοκλῆς ἐν Μελίσσαις·
«Πῶς δὲ καὶ κεκραμένον
πίνειν τὸν οἶνον δεῖ με; {Β.} Τέτταρα καὶ δύο.‘ »
Ἡ δ´ οὖν κρᾶσις αὕτη παρὰ τὸ ἔθος οὖσα ἐπέμνησε τάχα καὶ τὴν θρυλουμένην
παροιμίαν·
(426e) «Ἢ πέντε πίνειν ἢ τρί´ ἢ μὴ τέτταρα.»
Ἢ γὰρ δύο πρὸς πέντε πίνειν φασὶ δεῖν ἢ ἕνα πρὸς τρεῖς.
Περὶ δὲ ταύτης τῆς κράσεως Ἴων ὁ ποιητὴς ἐν τῷ περὶ Χίου φησὶν ὅτι εὑρὼν ὁ
μάντις Παλαμήδην ἐμαντεύσατο πλοῦν ἔσεσθαι τοῖς Ἕλλησι πίνουσιν τρεῖς πρὸς ἕνα
κυάθους.
Οἳ δ´ ἐπιτεταμένως χρώμενοι τῷ ποτῷ δύο οἴνου ἔπινον πρὸς πέντε ὕδατος.
Νικοχάρης γοῦν ἐν Ἀμυμώνῃ πρὸς τοὔνομα παίζων ἔφη·
(426f) «Οἰνόμαος οὗτος, χαῖρε πέντε καὶ δύο·
κἀγώ τε καὶ σὺ συμπόται γενοίμεθα.»
Τὰ παραπλήσια εἴρηκε καὶ ἐν Λημνίαις. Ἀμειψίας δ´ ἐν Ἀποκοτταβίζουσιν·
«Ἐγὼ δὲ Διόνυσος πᾶσιν ὑμῖν εἰμὶ πέντε καὶ δύο.»
Εὔπολις Αἰξί·
«Διόνυσε, χαῖρε· μή τι πέντε καὶ δύο;»
Ἕρμιππος Θεοῖς·
«Ἔπειθ´ ὅταν πινώμεθ´ ἢ διψώμεθα,
εὐχόμεθα πρὸς τοῦθ´ ὁ ’οἶνος, ὦ κέρας, γενοῦ.‘
| [10,426] «A. Je porte cette rasade à tous mes parents que j'ai nommés, et je leur donne,
en la buvant, le gage de mon amitié.»
Comme il buvait encore, quelqu'un ajouta le reste du passage :
«Peste soit du reste, car je suis suffoqué. B. Mais bois, bois encore celle-ci.»
Ulpien, après avoir bu, dit : Or, messieurs, ce passage est du Citharède de
Cléarque; mais je donne cet avis-ci avec Amphis dans ses Fileuses :
«Que ce valet nous fatigue par des rasades réitérées.»
Ou comme dit Xénocrate dans ses Jumeaux:
(426b) «Toi, remplis ma coupe ; moi, j'aurai soin de te verser à boire.
Il faut que l'amande joue avec l'amande.»
Alors les uns demandant encore plus de vin, les autres voulant qu'on leur servît
moitié eau, moitié vin ; en outre, quelqu'un rapportant que le poète Archippus
avait dit dans son Amphitryon corrigé:
«O ! malheureux, qui vous a servi moitié eau, moitié vin ? (g-ison g-isoh)»
Et Kratinus dans sa Pytine :
«Cet homme présente moitié eau, moitié vin ; mais moi je sèche de soif!»
Tous les convives jugèrent alors qu'il fallait parler des différentes
proportions d'eau et de vin que les anciens buvaient mêlés ensemble.
(426c) Or, quelqu'un prit la parole, et dit : Ménandre écrit dans son Héros:
«Prends un conge de vin détrempé, et bois-le entièrement.»
Démocrite dit aussitôt: Mes amis, Hésiode conseille
«De verser d'abord trois parties d'eau, et d'y jeter une quatrième de vin.»
Cet avis a fait dire au poète Anaxilas, dans son Nérée :
«Assurément, cela est bien plus agréable; car je ne me suis jamais contenté de
trois parties d'eau seulement sur une de vin.»
Alexis, dans sa Téthys, conseille des proportions encore plus sages pour le mélange :
(426d) « A. Tiens, voilà du vin. B. Eh bien ! le verserai-je pur ? A. Oh ! il
vaut beaucoup mieux mettre quatre parties d'eau sur une de vin. B. Mais ! ce ne
sera que de l'eau. A. N'importe, bois le tel ; parle ensuite, et disserte
pendant que nous serons à boire.»
Mais Dioclès dit, dans ses Abeilles :
«.... A. Comment faut-il mêler le vin pour que je le boive? B. Quatre parties
d'eau sur deux de vin.»
C'est peut-être ce mélange contre l'usage qui a donné lieu au célèbre proverbe.
«Ou boire cinq ou trois, ou non quatre. Or, ce proverbe signifie qu'il faut
boire, ou cinq mesures d'eau sur deux de vin, ou trois mesures d'eau sur une de vin.»
Le poète Ion dit concernant ce même mélange, dans son ouvrage sur le Vin de Chio :
«Le devin Palamède découvrit et prédit que la navigation des Grecs serait
heureuse s'ils buvaient trois cyathes d'eau sur un de vin.»
Ceux qui buvaient longtemps, mettaient cinq parties d'eau sur deux de vin. C'est
pourquoi Nicocarès, faisant un jeu de mots, dit, dans son Amymone :
(426f) «Salut à toi, Oenomaüs, avec cinq et deux : soyons d'accord, toi et moi,
pour boire.»
Il dit quelque chose de semblable dans ses Lemniennes. Ameipsias écrit dans ses
Joueurs au cottabe.
«Je suis Bacchus : entre nous tous buvons cinq et deux.»
On lit dans les Chèvres d'Eupolis :
«Salut à toi, Bacchus : ne boirons-nous pas cinq et deux?»
Ermippus écrit, dans ses Dieux :
«Ensuite, quand nous buvons, ou que nous avons soif, nous disons : Plaise au
ciel que le vin soit mêlé convenablement !
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