[10,425] Σαπφώ τε ἡ καλὴ πολλαχοῦ Λάριχον τὸν ἀδελφὸν ἐπαινεῖ ὡς οἰνοχοοῦντα ἐν τῷ
πρυτανείῳ τοῖς Μυτιληναίοις. Καὶ παρὰ Ῥωμαίοις δὲ οἱ εὐγενέστατοι τῶν παίδων τὴν
λειτουργίαν ταύτην ἐκτελοῦσιν ἐν ταῖς δημοτελέσι τῶν θυσιῶν, πάντα τοὺς Αἰολεῖς
μιμούμενοι, ὡς καὶ κατὰ τοὺς τόνους τῆς φωνῆς.
(25) Τοσαύτη δ´ ἦν ἡ τῶν παλαιοτέρων τρυφὴ περὶ τὰς πολυτελείας ὥστε μὴ μόνον
οἰνοχόους ἔχειν, ἀλλὰ καὶ οἰνόπτας. Ἀρχὴ γοῦν ἐστιν οἱ οἰνόπται παρὰ Ἀθηναίοις,
ἧς μνημονεύει ἐν ταῖς Πόλεσιν Εὔπολις ἐν τούτοις·
(425b) «Οὓς δ´ οὐκ ἂν εἵλεσθ´ οὐδ´ ἂν οἰνόπτας πρὸ τοῦ,
νυνὶ στρατηγοὺς - - - ὦ πόλις, πόλις,
ὡς εὐτυχὴς εἶ μᾶλλον ἢ καλῶς φρονεῖς.»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
Οἱ δὲ οἰνόπται οὗτοι ἐφεώρων τὰ ἐν τοῖς δείπνοις, εἰ κατ´ ἴσον πίνουσιν οἱ
συνόντες. Καὶ ἦν ἡ ἀρχὴ εὐτελής, ὡς ὁ ῥήτωρ φησὶ Φιλῖνος ἐν τῇ Κροκωνιδῶν
διαδικασίᾳ· καὶ ὅτι τρεῖς ἦσαν οἱ οἰνόπται, οἵτινες καὶ παρεῖχον τοῖς δειπνοῦσι
λύχνους καὶ θρυαλλίδας. Ἐκάλουν δέ τινες τούτους καὶ ὀφθαλμούς.
(425c) Παρὰ δὲ Ἐφεσίοις οἱ οἰνοχοοῦντες ᾔθεοι τῇ τοῦ Ποσειδῶνος ἑορτῇ ταῦροι
ἐκαλοῦντο, ὡς Ἀμερίας φησί. Ἑλλησπόντιοι δ´ ἐπεγχύτην ὀνομάζουσι τὸν οἰνοχόον
καὶ τὴν κρεανομίαν κρεωδαισίαν, ὥς φησι Δημήτριος ὁ Σκήψιος ἐν ἕκτῳ καὶ εἰκοστῷ
τοῦ Τρωικοῦ διακόσμου.
Τοῖς δὲ θεοῖς οἰνοχοοῦσάν τινες ἱστοροῦσι τὴν Ἁρμονίαν, ὡς Καπίτων ἱστορεῖ ὁ
ἐποποιός, Ἀλεξανδρεὺς δὲ γένος, ἐν δευτέρῳ Ἐρωτικῶν.
Ἀλκαῖος δὲ καὶ τὸν Ἑρμῆν εἰσάγει αὐτῶν οἰνοχόον, ὡς καὶ Σαπφὼ λέγουσα·
(425d) «Κῆ δ´ ἀμβροσίας μὲν
κρατὴρ ἐκέκρατο,
Ἑρμᾶς δ´ ἕλεν ὄλπιν
θεοῖς οἰνοχοῆσαι.»
Οἱ δὲ παλαιοὶ τοὺς πρὸς ταῖς ὑπηρεσίαις ταύταις κήρυκας ἐκάλουν. Ὅμηρος·
«Κήρυκες δ´ ἀνὰ ἄστυ φέρον θεῶν ὅρκια πιστά,
ἄρνε δύω καὶ οἶνον ἐύφρονα, καρπὸν ἀρούρης,
ἀσκῷ ἐν αἰγείῳ· φέρε δὲ κρητῆρα φαεινὸν
κῆρυξ Ἰδαῖος ἠδὲ χρύσεια κύπελλα.»
Καὶ πάλιν·
(425e) «Ἀτὰρ κήρυκες ἀγαυοὶ
ὅρκια πιστὰ θεῶν σύναγον, κρητῆρι δὲ οἶνον
μίσγον, ἀτὰρ βασιλεῦσιν ὕδωρ ἐπὶ χεῖρας· ἔχευαν.»
Κλείδημος δὲ τοὺς μαγείρους κήρυκάς φησι καλεῖσθαι.
Καὶ τὴν Ἥβην δέ τινες ἀνέπλασαν οἰνοχοοῦσαν αὐτοῖς, ἴσως διὰ τὸ ἡβητήρια
καλεῖσθαι τὰ συμπόσια.
Κλεινοῦς δὲ τῆς οἰνοχόου Πτολεμαίου τοῦ βασιλέως, ἐπίκλην δὲ Φιλαδέλφου,
μνημονεύει Πτολεμαῖος ὁ τοῦ Ἀγησάρχου ἐν τῇ τρίτῃ τῶν περὶ (425f) Φιλοπάτορα
ἱστοριῶν. Πολύβιος δὲ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ τῶν ἱστοριῶν καὶ ἀνδριάντας αὐτῆς
ἐν Ἀλεξανδρείᾳ ἑστάναι φησὶ κατὰ πολλὰ μέρη τῆς πόλεως μονοχίτωνας, ῥυτὸν
κρατοῦντας ἐν ταῖς χερσίν.
Ἐπὶ τούτοις τοῖς λόγοις ἐκπίνων τὸ ποτήριον ὁ Οὐλπιανὸς ἔφη·
| [10,425] La belle Sapho rappelle dans plusieurs passages son frère Larique, comme servant
le vin aux Mityléniens dans le Prytanée. Chez les Romains, ce sont les enfants
des meilleures maisons qui s'acquittent de cette fonction dans les cérémonies
publiques religieuses; car les Romains ont imité les Grecs de l'Étolie en tout,
jusque dans le ton même de la voix.
Les anciens affectaient tant le luxe et la grandeur, que non seulement
ils avaient des échansons à table, mais même des inspecteurs des vins. Athènes
avait fait une charge publique de cette inspection. Eupolis en parle dans ce
passage de ses Villes :
(425b) «Nous voyons actuellement nos armées commandées par ceux que vous
n'auriez pas daigné nommer Inspecteurs des vins. O ville ! ô Athènes ! oui, tu
es plus heureuse que sage !»
CHAP. VII.
Ces oenoptes, ou inspecteurs, étaient chargés d'examiner aux festins si les
convives buvaient également. Or, cette fonction était assez médiocre, comme le
dit l'orateur Philinus dans la cause des Crocanides. Ils étaient au nombre de
trois, et c'étaient eux qui fournissaient aux convives les lumières nécessaires
pendant le souper. Quelques-uns les appelaient aussi yeux.
(425c) Les jeunes gens qui servaient le vin à Éphèse lors delà fête de Neptune,
y étaient nommés Tauroi, selon Amérias. Les habitants de l'Hellespont se
servaient du terme epenkhyte pour dire êchanson, et appelaient kreoodaisie la
distribution des viandes, ce qu'on dit vulgairement kreoonomie ; comme on le
voit dans Démétrius de Scepse, liv. 26 de l'Armement de Troie.
Quelques-uns disent qu'Harmonie servait le vin aux dieux; c'est le poète épique
Capiton, originaire d'Alexandre, qui le rapporte dans le second livre de ses Érotiques.
Alcée produit aussi Mercure comme échanson ; et Sapho dit:
(425d) «Après cela, le crater d'ambroisie fut mêlé, et Mercure prenant la
coupe, servit à boire aux dieux.»
Les anciens donnaient encore le nom de hérauts à ceux qui remplissaient
cette fonction. C'est ainsi qu'Homère dit:
«Les hérauts portaient par la ville les offrandes destinées à ratifier les
serments, savoir; deux agneaux et, dans une outre de peau de chèvre, du vin qui
réjouit le cœur, fruit de la terre. Le héraut Idée portait le cratère éclatant,
et des coupes d'or.»
Il dit ailleurs :
(425e) «Mais les vénérables hérauts amenèrent les offrandes destinées à
ratifier les serments; ils mêlèrent le vin dans le cratère, et versèrent ensuite
aux rois de l'eau sur les mains.»
Le nom de héraut se donnait aussi aux cuisiniers, selon Clidème.
Quelques-uns ont attribué à Hébé la fonction de verser le vin aux dieux,
peut-être parce qu'on donnait aux salles des festins le nom d'hébétéries.
Ptolémée, fils d'Agésarque, qui a écrit l'histoire de Ptolémée Philopator, dit,
dans son liv. 3, (425f) qu'une femme nommée Clinée versait à boire à Ptolémée
Philadelphe, et qu'il y avait dans plusieurs places d'Alexandrie des statues qui
représentaient cette femme, tenant à la main un vase nommé rhyton.
Après ces détails, Ulpien vida totalement son gobelet, en disant :
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