[1,5a] CHAPITRE V.
Λεκτέον δὲ τί ὅρος, τί ἴδιον, τί γένος, τί συμβεβηκός. Ἔστι δ´ ὅρος μὲν
λόγος ὁ τὸ τί ἦν εἶναι σημαίνων, ἀποδίδοται (102a1) δὲ ἢ λόγος ἀντ´
ὀνόματος ἢ λόγος ἀντὶ λόγου· δυνατὸν γὰρ καὶ τῶν ὑπὸ λόγου τινὰ
σημαινομένων ὁρίσασθαι. Ὅσοι δ´ ὁπωσοῦν ὀνόματι τὴν ἀπόδοσιν ποιοῦνται,
δῆλον ὡς οὐκ ἀποδιδόασιν οὗτοι τὸν τοῦ πράγματος ὁρισμόν, ἐπειδὴ πᾶς
(102a5) ὁρισμὸς λόγος τίς ἐστιν. Ὁρικὸν μέντοι καὶ τὸ τοιοῦτον θετέον,
οἷον ὅτι 〈τὸ〉 καλόν ἐστι τὸ πρέπον. Ὁμοίως δὲ καὶ τὸ πότερον ταὐτὸν
αἴσθησις καὶ ἐπιστήμη ἢ ἕτερον· καὶ γὰρ περὶ τοὺς ὁρισμοὺς πότερον ταὐτὸν
ἢ ἕτερον ἡ πλείστη γίνεται διατριβή. Ἁπλῶς δὲ ὁρικὰ πάντα λεγέσθω τὰ ὑπὸ
τὴν αὐτὴν (102a10) ὄντα μέθοδον τοῖς ὁρισμοῖς. Ὅτι δὲ πάντα τὰ νῦν ῥηθέντα
τοιαῦτ´ ἐστί, δῆλον ἐξ αὐτῶν. Δυνάμενοι γὰρ ὅτι ταὐτὸν καὶ ὅτι ἕτερον
διαλέγεσθαι, τῷ αὐτῷ τρόπῳ καὶ πρὸς τοὺς ὁρισμοὺς ἐπιχειρεῖν εὐπορήσομεν·
δείξαντες γὰρ ὅτι οὐ ταὐτόν ἐστιν ἀνῃρηκότες ἐσόμεθα τὸν ὁρισμόν. Οὐ μὴν
ἀντιστρέφει γε (102a15) τὸ νῦν ῥηθέν· οὐ γὰρ ἱκανὸν πρὸς τὸ κατασκευάσαι
τὸν ὁρισμὸν τὸ δεῖξαι ταὐτὸν ὄν. Πρὸς μέντοι τὸ ἀνασκευάσαι αὔταρκες τὸ
δεῖξαι ὅτι οὐ ταὐτόν.
| [1,5a] Chapitre V.
On doit maintenant dire ce que sont une définition, un propre, un genre,
un accident. Une définition, c'est une raison, celle qui signifie ce
que (la chose) est au juste. Or on donne (102a1) ou une raison pour
un nom, ou une raison pour une raison, car il est parfois possible aussi
de définir ce qu'on signifie sous une raison. Toutefois, il est évident
que tous ceux qui, de quelque manière, rendent (la chose) par un nom
(unique) ne donnent pas, eux, la définition de la chose, puisque toute
(102a5) définition est une raison. Néanmoins, on doit aussi poser comme
définitionnel ce qui se présente de la manière suivante : Le beau, c'est
le convenable. Il en va semblablement aussi pour la demande à savoir si
sensation et science c'est la même (chose) ou autre (chose). Et de fait,
concernant les définitions, la demande à savoir si c'est la même (chose)
ou autre (chose) occupe la plus grande partie de la discussion. Simplement
alors, appelons définitionnel tout ce qui se range sous la même (102a10)
méthode que les définitions. Or que tout ce dont nous venons de
parler est de cette nature, c'est de soi évident. Une fois capables, en
effet, de discuter que (ce soit) la même (chose) et que (ce soit) autre
(chose), nous saurons de la même façon attaquer en abondance contre
les définitions, car après avoir montré que ce n'est pas la même (chose),
nous nous trouverons avoir détruit la définition. Toutefois, ce qu'on
vient de dire ne se convertit pas : (102a15) en effet, il ne suffit pas,
pour ce qui est d'établir la définition, de montrer que c'est la même
(chose), tandis que pour ce qui est de (la) renverser, il suffit très
bien de montrer que ce n'est pas la même (chose).
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