[1,4] CHAPITRE IV.
Πρῶτον οὖν θεωρητέον ἐκ τίνων ἡ μέθοδος. Εἰ δὴ λάβοιμεν πρὸς πόσα καὶ ποῖα
καὶ ἐκ τίνων οἱ λόγοι, καὶ πῶς τούτων εὐπορήσομεν, ἔχοιμεν ἂν ἱκανῶς τὸ
προκείμενον. Ἔστι δ´ ἀριθμῷ ἴσα καὶ τὰ αὐτὰ ἐξ ὧν τε οἱ λόγοι καὶ περὶ ὧν
(101b15) οἱ συλλογισμοί. Γίνονται μὲν γὰρ οἱ λόγοι ἐκ τῶν προτάσεων· περὶ
ὧν δὲ οἱ συλλογισμοί, τὰ προβλήματά ἐστι. Πᾶσα δὲ πρότασις καὶ πᾶν
πρόβλημα ἢ ἴδιον ἢ γένος ἢ συμβεβηκὸς δηλοῖ· καὶ γὰρ τὴν διαφορὰν ὡς οὖσαν
γενικὴν ὁμοῦ τῷ γένει τακτέον. Ἐπεὶ δὲ τοῦ ἰδίου τὸ μὲν τὸ τί ἦν εἶναι
(101b20) σημαίνει, τὸ δ´ οὐ σημαίνει, διῃρήσθω τὸ ἴδιον εἰς ἄμφω τὰ
προειρημένα μέρη, καὶ καλείσθω τὸ μὲν τὸ τί ἦν εἶναι σημαῖνον ὅρος, τὸ δὲ
λοιπὸν κατὰ τὴν κοινὴν περὶ αὐτῶν ἀποδοθεῖσαν ὀνομασίαν προσαγορευέσθω
ἴδιον. Δῆλον οὖν ἐκ τῶν εἰρημένων ὅτι κατὰ τὴν νῦν διαίρεσιν τέτταρα τὰ
πάντα (101b25) συμβαίνει γίνεσθαι, ἢ ὅρον ἢ ἴδιον ἢ γένος ἢ συμβεβηκός.
Μηδεὶς δ´ ἡμᾶς ὑπολάβῃ λέγειν ὡς ἕκαστον τούτων καθ´ αὑτὸ λεγόμενον
πρότασις ἢ πρόβλημά ἐστιν, ἀλλ´ ὅτι ἀπὸ τούτων καὶ τὰ προβλήματα καὶ αἱ
προτάσεις γίνονται. Διαφέρει δὲ τὸ πρόβλημα καὶ ἡ πρότασις τῷ τρόπῳ. Οὕτω
μὲν (101b30) γὰρ ῥηθέντος, « Ἆρά γε τὸ ζῷον πεζὸν δίπουν ὁρισμός ἐστιν
ἀνθρώπου; » Καὶ « Ἆρά γε τὸ ζῷον γένος τοῦ ἀνθρώπου; », πρότασις γίνεται·
ἐὰν δὲ « Πότερον τὸ ζῷον πεζὸν δίπουν ὁρισμός ἐστιν ἀνθρώπου ἢ οὔ; »,
πρόβλημα γίνεται· ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων. Ὥστ´ εἰκότως ἴσα τῷ ἀριθμῷ
τὰ προβλήματα (101b35) καὶ αἱ προτάσεις εἰσίν· ἀπὸ πάσης γὰρ προτάσεως
πρόβλημα ποιήσεις μεταβάλλων τῷ τρόπῳ.
| [1,4] Chapitre IV.
On doit regarder en premier, bien sûr, de quoi (est constituée) la
méthode. Si nous pouvions saisir le nombre et la nature de ce à quoi
(mènent) les raisons, (saisir) aussi de quoi elles (procèdent), puis
comment nous nous en munirons en abondance, nous tiendrions déjà notre
propos de manière suffisante. Or ce de quoi (sont issues) les raisons et
ce sur quoi (portent) les raisonnements sont égaux en nombre et
identiques. En effet, les raisons s'effectuent à partir des propositions,
(101b15) et ce sur quoi (portent) les raisonnements, ce sont les
problèmes. Or toute proposition et tout problème manifeste ou le propre,
ou le genre, ou l'accident (du sujet). Car la différence aussi, tant
qu'elle est générique, on doit la ranger auprès du genre. Puisque, par
ailleurs, le propre tantôt signifie ce que (la chose) est au juste,
(101b20) tantôt ne le signifie pas, divisons le propre en les deux parties
que nous venons de mentionner : appelons celle qui signifie ce que (la
chose) est au juste sa définition, et appelons l'autre son propre, selon
leur dénomination commune. De nos considérations s'ensuit donc avec
évidence, selon la présente division, la production de quatre (éléments)
en tout : (101b25) la définition, le propre, le genre, l'accident. Que
personne, toutefois, ne nous soupçonne de dire que chacun d'eux, dit en
lui-même, est une proposition ou un problème; (nous disons) plutôt que
c'est en partant d'eux que sont produits et les problèmes et les
propositions. Le problème et la proposition diffèrent, eux, par leur
tournure. Car si on parle ainsi : (101b30) «Est-ce que l'animal terrestre
bipède est (la) définition d(e l)'homme?» et : «Est-ce que l'animal
est (le) genre de l'homme?», c'est une proposition qu'on produit; tandis
que si (c'est ainsi): «Mais est-ce que l'animal terrestre bipède est la
définition de l'homme ou pas?», on produit un problème. Et il en va
semblablement pour les autres (cas), de sorte qu'il est bien raisonnable
que restent égaux en nombre les problèmes (101b35) et les propositions. En
effet, de toute proposition on fera un problème, simplement en en
modifiant la tournure.
|