HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Les Topiques, livre I

Chapitre XI

  Chapitre XI

[1,11] CHAPITRE XI. (104b1) Πρόβλημα δ´ ἐστὶ διαλεκτικὸν θεώρημα τὸ συντεῖνον πρὸς αἵρεσιν καὶ φυγὴν πρὸς ἀλήθειαν καὶ γνῶσιν, αὐτὸ ὡς συνεργὸν πρός τι ἕτερον τῶν τοιούτων, περὶ οὗ οὐδετέρως δοξάζουσιν ἐναντίως (οἱ πολλοὶ τοῖς σοφοῖς οἱ (104b5) σοφοὶ τοῖς πολλοῖς ἑκάτεροι αὐτοὶ ἑαυτοῖς. Ἔνια μὲν γὰρ τῶν προβλημάτων χρήσιμον εἰδέναι πρὸς τὸ ἑλέσθαι φυγεῖν, οἷον πότερον ἡδονὴ αἱρετὸν οὔ· ἔνια δὲ πρὸς τὸ εἰδέναι μόνον, οἷον πότερον κόσμος ἀίδιος οὔ. Ἔνια δὲ αὐτὰ μὲν καθ´ αὑτὰ πρὸς οὐδέτερον τούτων, συνεργὰ δέ ἐστι πρός (104b10) τινα τῶν τοιούτων· πολλὰ γὰρ αὐτὰ μὲν καθ´ αὑτὰ οὐ βουλόμεθα γνωρίζειν, ἑτέρων δ´ ἕνεκα, ὅπως διὰ τούτων ἄλλο τι γνωρίσωμεν. Ἔστι δὲ προβλήματα καὶ ὧν ἐναντίοι εἰσὶ συλλογισμοί (ἀπορίαν γὰρ ἔχει πότερον οὕτως ἔχει οὐχ οὕτως, διὰ τὸ περὶ ἀμφοτέρων εἶναι λόγους πιθανούς), καὶ περὶ (104b15) ὧν λόγον μὴ ἔχομεν, ὄντων μεγάλων, χαλεπὸν οἰόμενοι εἶναι τὸ διὰ τί ἀποδοῦναι, οἷον πότερον κόσμος ἀίδιος οὔ· καὶ γὰρ τὰ τοιαῦτα ζητήσειεν ἄν τις. Τὰ μὲν οὖν προβλήματα καὶ αἱ προτάσεις καθάπερ εἴρηται διωρίσθω. Θέσις δέ ἐστιν ὑπόληψις παράδοξος τῶν (104b20) γνωρίμων τινὸς κατὰ φιλοσοφίαν, οἷον ὅτι οὐκ ἔστιν ἀντιλέγειν, καθάπερ ἔφη Ἀντισθένης, ὅτι πάντα κινεῖται, καθ´ Ἡράκλειτον, ὅτι ἓν τὸ ὄν, καθάπερ Μέλισσός φησιν (τὸ γὰρ τοῦ τυχόντος ἐναντία ταῖς δόξαις ἀποφηναμένου φροντίζειν εὔηθες περὶ ὧν λόγον ἔχομεν ἐναντίον ταῖς δόξαις, (104b25) οἷον ὅτι οὐ πᾶν τὸ ὂν ἤτοι γενόμενόν ἐστιν ἀίδιον, καθάπερ οἱ σοφισταί φασιν· μουσικὸν γὰρ ὄντα γραμματικὸν εἶναι οὔτε γενόμενον οὔτε ἀίδιον ὄντα· τοῦτο γάρ, εἰ καί τινι μὴ δοκεῖ, δόξειεν ἂν διὰ τὸ λόγον ἔχειν. Ἔστι μὲν οὖν καὶ θέσις πρόβλημα· οὐ πᾶν δὲ πρόβλημα (104b30) θέσις, ἐπειδὴ ἔνια τῶν προβλημάτων τοιαῦτ´ ἐστὶ περὶ ὧν οὐδετέρως δοξάζομεν. Ὅτι δέ ἐστι καὶ θέσις πρόβλημα, δῆλον· ἀνάγκη γὰρ ἐκ τῶν εἰρημένων τοὺς πολλοὺς τοῖς σοφοῖς περὶ τὴν θέσιν ἀμφισβητεῖν ὁποτερουσοῦν ἑαυτοῖς, ἐπειδὴ ὑπόληψίς τις παράδοξος θέσις ἐστίν. (104b35) Σχεδὸν δὲ νῦν πάντα τὰ διαλεκτικὰ προβλήματα θέσεις καλοῦνται. Διαφερέτω δὲ μηδὲν ὁπωσοῦν λεγόμενον· οὐ γὰρ ὀνοματοποιῆσαι βουλόμενοι διείλομεν οὕτως αὐτά, ἀλλ´ ἵνα (105a1) μὴ λανθάνωσιν ἡμᾶς τίνες αὐτῶν τυγχάνουσιν οὖσαι διαφοραί. Οὐ δεῖ δὲ πᾶν πρόβλημα οὐδὲ πᾶσαν θέσιν ἐπισκοπεῖν, ἀλλ´ ἣν ἀπορήσειεν ἄν τις τῶν λόγου δεομένων καὶ μὴ (105a5) κολάσεως αἰσθήσεως· οἱ μὲν γὰρ ἀποροῦντες « Πότερον δεῖ τοὺς θεοὺς τιμᾶν καὶ τοὺς γονεῖς ἀγαπᾶν οὔ» κολάσεως δέονται, οἱ δὲ « Πότερον χιὼν λευκὴ οὔ » αἰσθήσεως. Οὐδὲ δὴ ὧν σύνεγγυς ἀπόδειξις, οὐδ´ ὧν λίαν πόρρω· τὰ μὲν γὰρ οὐκ ἔχει ἀπορίαν, τὰ δὲ πλείω κατὰ γυμναστικήν. [1,11] Chapitre XI. (104b1) Un problème dialectique, c'est une considération visant à un choix et à un rejet, ou à une vérité et à une connaissance; (elle y vise) déjà en elle-même ou alors c'est à titre instrumental, pour autre chose de cette nature; (elle porte de plus) sur ce quant à quoi aucune des contradictoires ne tient lieu d'endoxe ou (sur ce quant à quoi) c'est le contraire (qui tient lieu d'endoxe) (104b5) chez les sages et chez la plupart ou de chacun à chacun à l'intérieur de chaque groupe. Certains problèmes, effectivement, sont utiles à résoudre pour ce qui est de choisir ou de rejeter; par exemple, si le plaisir est préférable ou pas. D'autres (le sont) simplement pour connaître; par exemple, si le monde est éternel ou pas. D'autres, enfin, (ne sont) en eux-mêmes et par eux-mêmes (utiles à résoudre) ni pour l'une ni pour l'autre (fin) mais (le) sont néanmoins à titre instrumental (104b10) pour quelque chose de cette nature. (Il en existe) beaucoup, en effet, (que) nous ne voulons pas résoudre en eux-mêmes et pour eux-mêmes, mais en vue d'autre (chose), i.e. de manière à résoudre autre chose par leur intermédiaire. Fait aussi problème ce sur quoi il existe des raisonnements contraires; on se trouve alors dans une impasse, à savoir si c'est ainsi ou (si ce n'est) pas ainsi, du fait de tenir des raisons persuasives en l'un et l'autre (sens). (Fait) aussi (problème) ce sur (104b15) quoi nous ne tenons pas de raisons tant c'est vaste et tant il nous semble difficile de dire pourquoi (nous affirmerions ou nierions); par exemple, si le monde est éternel ou pas. En effet, on peut mener une recherche sur quelque chose de cette nature. Les problèmes, donc, et les propositions, divisons-les comme on a dit. Dans ce contexte, une position, c'est une prétention paradoxale (venant) de (104b20) quelqu'un de connu en philosophie, par exemple : qu'on ne peut pas contredire, comme l'a dit Antisthène, ou que tout se meut, d'après Héraclite, ou que l'être est un, comme le dit Mélissos. Mais il serait simpliste de se préoccuper de ce que le premier venu dit de contraire aux endoxes. (C'est) encore un paradoxe pour lequel nous tenons une raison, (104b25) comme de nier que tout ce que l'on est ou bien on le soit devenu ou bien (on l'ait été) éternellement, comme disent les sophistes; car si l'on est musicien tout en étant grammairien, on ne l'est pas devenu, et (on ne l'a) pas (été) éternellement. Même si pour quelqu'un, en effet, (la chose) ne tient pas (en soi) lieu d'endoxe, elle (lui) en tiendra éventuellement lieu, du fait qu'on tienne une raison. La position, bien sûr, est elle aussi un problème. Cependant, tout problème (104b30) n'est pas une position, puisque certains problèmes sont de nature à ce que ni l'une ni l'autre de leurs contradictoires ne tiennent lieu d'endoxe pour nous. Mais que la position est elle aussi un problème, (c'est) évident. En effet, (il ressort) nécessairement de ce que nous avons dit que sur la position la plupart sont en contestation ou bien avec les sages ou bien entre eux de quelque manière, puisque la position est une prétention paradoxale. (104b35) Actuellement, toutefois, presque tous les problèmes dialectiques sont appelés des positions. Peu importe, d'ailleurs, comment on les nomme. Car ce n'est pas dans la volonté de créer des noms que nous leur avons fait ces distinctions, mais pour que (105a1) ne nous échappent pas les différences réelles qui peuvent exister entre eux. D'ailleurs, il ne faut pas examiner tout problème ni toute position, mais ce qui mettrait quelqu'un en impasse par manque de raison et non (par manque) (105a5) de correction ou de sens. Car ceux qui se trouvent dans une impasse devant le fait de savoir s'il faut ou non honorer les dieux et aimer ses parents ont besoin de correction; et ceux (qui le sont devant le fait de savoir) si la neige est blanche ou non (manquent) de sens. (Il ne faut pas) non plus (examiner) ce dont la démonstration est trop prochaine, ni ce dont elle est trop éloignée. Car le premier ne met pas dans une impasse et l'autre trop pour un exercice.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007