HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La grande morale, livre I

Chapitre 7

  Chapitre 7

[1,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'. § 1. Μετὰ τοίνυν τοῦτο δεῖ βουλομένους εἰπεῖν τὸ τί ἐστιν ἀρετή, εἰδῆσαι τίνα ἐστὶν τὰ ἐν τῇ ψυχῇ γινόμενα. Ἔστιν δ´ γίνεται ταῦτα, πάθη δυνάμεις ἕξεις· ὥστε δῆλον ὅτι τούτων ἄν τι εἴη ἀρετή. Πάθη μὲν οὖν ἐστιν ὀργὴ φόβος μῖσος πόθος ζῆλος ἔλεος τὰ τοιαῦτα, οἷς εἴωθεν παρακολουθεῖν λύπη καὶ ἡδονή· § 2. δυνάμεις δὲ καθ´ ἃς παθητικοὶ τούτων λεγόμεθα, οἷον καθ´ ἃς δυνατοί ἐσμεν ὀργισθῆναι λυπηθῆναι ἐλεῆσαι, {καὶ} τὰ τοιαῦτα· § 3. ἕξεις δ´ εἰσὶν καθ´ ἃς πρὸς ταῦτα ἔχομεν εὖ κακῶς, οἷον πρὸς τὸ ὀργισθῆναι, εἰ μὲν λίαν ὀργίλως, κακῶς ἔχομεν πρὸς ὀργήν, εἰ δ´ ὅλως μὴ ὀργιζόμεθα ἐφ´ οἷς δεῖ, καὶ οὕτως κακῶς ἔχομεν πρὸς ὀργήν. Τὸ ἄρα μέσως ἔχειν τὸ μήτε λίαν ὑπεραλγεῖν μήτε παντελῶς ἀναλγήτως ἔχειν. Ὅταν οὖν οὕτως ἔχωμεν, εὖ διακείμεθα. § 4. Ὁμοίως δὲ {καὶ} πρὸς τὰ ἄλλα τὰ ὅμοια. Τὸ γὰρ εὐόργητον καὶ τὸ πρᾶον ἐν μεσότητί ἐστιν ὀργῆς καὶ ἀναλγησίας τῆς πρὸς ὀργήν. Ὁμοίως {καὶ} ἐπ´ ἀλαζονείας καὶ εἰρωνείας. Τὸ μὲν γὰρ πλείω προσποιεῖσθαι τῶν ὑπαρχόντων ἔχειν ἀλαζονείας, τὸ δὲ ἐλάττω εἰρωνείας· ἄρα μεσότης τούτων ἀλήθεια ἐστίν. [1,7] CHAPITRE VII. § 1. Après cela, il faut, puisque nous voulons étudier la nature de la vertu, savoir tout ce qu'il y a dans l'âme et tous les phénomènes qui s'y produisent. Or, il y a trois choses dans l'âme : des affections ou passions, des facultés, des dispositions, de telle sorte que la vertu doit être une de ces trois choses-là. Les passions ou affections sont, par exemple, la colère, la crainte, la haine, le désir, l'envie, la pitié et tous les autres sentiments de ce genre, qui d'ordinaire ont pour suites inévitables la peine ou le plaisir. § 2. Les facultés sont les puissances intimes d'après lesquelles on peut nous dire capables de ces passions diverses ; et, par exemple, ce sont les puissances qui nous rendent capables de nous mettre en colère, de nous affliger, de nous apitoyer, et de ressentir telles autres affections analogues. § 3. Enfin, les dispositions sont les conditions particulières qui font que nous sommes bien ou mal disposés par rapport à tous ces sentiments. Ainsi, pour ce qui regarde la faculté de se mettre en colère, si l'on s'y met avec une excessive facilité, c'est une mauvaise disposition en ce qui regarde la colère ; et si nous ne nous y mettons pas du tout, même pour les choses qui peuvent provoquer très légitimement notre courroux, c'est encore également une mauvaise disposition en fait de colère. La disposition moyenne entre ces deux extrêmes consiste à ne pas s'emporter par trop violemment, et à n'être pas non plus par trop insensible; et quand nous sommes disposés ainsi, nous sommes disposés comme il faut. On pourrait faire une observation pareille pour tous les cas analogues. § 4. C'est qu'en effet la modération, qui ne se met en colère qu'avec raison, et la douceur, tiennent le milieu entre l'irritabilité qui nous jette sans cesse dans la colère, et l'indifférence qui fait que nous ne nous irritons jamais. Même remarque pour la fanfaronnade, qui se vante de tout, et la dissimulation, qui ne dit pas les choses. Feindre d'avoir plus qu'on a, c'est de la fanfaronnade ; feindre d'avoir moins, c'est de la dissimulation. Le milieu entre ces extrêmes est précisément la vérité et la franchise.


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Dernière mise à jour : 22/05/2008