HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Météorologie, livre IV

Chapitre 8

  Chapitre 8

[4,8] § 1. Ἐκ δὲ τούτων φανερὸν ὅτι ὑπὸ θερμοῦ καὶ ψυχροῦ συνίσταται τὰ σώματα, ταῦτα δὲ παχύνοντα καὶ πηγνύντα ποιεῖται τὴν ἐργασίαν αὐτῶν. Διὰ δὲ τὸ ὑπὸ τούτων δημιουργεῖσθαι ἐν ἅπασιν ἔνεστι θερμότης, τισὶ δὲ καὶ ψυχρότης ἐκλείπει. Ὥστ' ἐπεὶ ταῦτα μὲν ὑπάρχει διὰ τὸ ποιεῖν, ὑγρὸν δὲ καὶ ξηρὸν διὰ τὸ πάσχειν, μετέχει αὐτῶν τὰ κοινὰ πάντων. § 2. Ἐκ μὲν οὖν ὕδατος καὶ γῆς τὰ ὁμοιομερῆ σώματα συνίσταται, καὶ ἐν φυτοῖς καὶ ἐν ζῴοις, καὶ τὰ μεταλλευόμενα, οἷον χρυσὸς καὶ ἄργυρος καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα, ἐξ αὐτῶν τε καὶ ἐκ τῆς ἀναθυμιάσεως τῆς ἑκατέρου ἐγκατακλειομένης, ὥσπερ εἴρηται ἐν ἄλλοις. § 3. Ταῦτα (385a) δὲ διαφέρει ἀλλήλων τοῖς τε πρὸς τὰς αἰσθήσεις ἰδίοις ἅπαντα, τῷ ποιεῖν τι δύνασθαι (λευκὸν γὰρ καὶ εὐῶδες καὶ ψοφητικὸν καὶ γλυκὺ καὶ θερμὸν καὶ ψυχρὸν τῷ ποιεῖν τι δύνασθαι τὴν αἴσθησίν ἐστι), καὶ ἄλλοις οἰκειοτέροις πάθεσιν, ὅσα τῷ πάσχειν λέγονται, λέγω δ' οἷον τὸ τηκτὸν καὶ πηκτὸν καὶ καμπτὸν καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα· πάντα γὰρ τὰ τοιαῦτα παθητικά, ὥσπερ τὸ ὑγρὸν καὶ τὸ ξηρόν. § 4. Τούτοις δ' ἤδη διαφέρει ὀστοῦν καὶ σὰρξ καὶ νεῦρον καὶ ξύλον καὶ φλοιὸς καὶ λίθος καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστον τῶν ὁμοιομερῶν μὲν φυσικῶν δὲ σωμάτων. § 5. Εἴπωμεν δὲ πρῶτον τὸν ἀριθμὸν αὐτῶν, ὅσα κατὰ δύναμιν καὶ ἀδυναμίαν λέγεται. § 6. Ἔστιν δὲ τάδε, πηκτὸν ἄπηκτον, τηκτὸν ἄτηκτον, μαλακτὸν ἀμάλακτον, τεγκτὸν ἄτεγκτον, καμπτὸν ἄκαμπτον, κατακτὸν ἀκάτακτον, θραυστὸν ἄθραυστον, θλαστὸν ἄθλαστον, πλαστὸν ἄπλαστον, πιεστὸν ἀπίεστον, ἑλκτὸν ἄνελκτον, ἐλατὸν ἀνήλατον, σχιστὸν ἄσχιστον, τμητὸν ἄτμητον, γλίσχρον ψαθυρόν, πιλητὸν ἀπίλητον, καυστὸν ἄκαυστον, θυμιατὸν ἀθυμίατον. § 7. Τὰ μὲν οὖν πλεῖστα σχεδὸν τῶν σωμάτων τούτοις διαφέρει τοῖς πάθεσιν· τίνα δ' ἕκαστον τούτων ἔχει δύναμιν, εἴπωμεν. Περὶ μὲν οὖν πηκτοῦ καὶ ἀπήκτου καὶ τηκτοῦ καὶ ἀτήκτου εἴρηται μὲν καθόλου πρότερον, ὅμως δ' ἐπανέλθωμεν καὶ νῦν. § 8. Τῶν γὰρ σωμάτων ὅσα πήγνυται καὶ σκληρύνεται, τὰ μὲν ὑπὸ θερμοῦ πάσχει τοῦτο τὰ δ' ὑπὸ ψυχροῦ, ὑπὸ μὲν τοῦ θερμοῦ ξηραίνοντος τὸ ὑγρόν, ὑπὸ δὲ τοῦ ψυχροῦ ἐκθλίβοντος τὸ θερμόν. § 9. Ὥστε τὰ μὲν ὑγροῦ ἀπουσίᾳ τὰ δὲ θερμοῦ τοῦτο πάσχει, ὅσα μὲν ὕδατος, θερμοῦ, ὅσα δὲ γῆς, ὑγροῦ. Τὰ μὲν (385a.28) οὖν ὑγροῦ ἀπουσίᾳ ὑπὸ ὑγροῦ διατήκεται, ἂν μὴ οὕτως συνέλθῃ ὥστε ἐλάττους τοὺς πόρους λειφθῆναι τῶν τοῦ ὕδατος ὄγκων, οἷον κέραμος· ὅσα δὲ μὴ οὕτω, πάντα ὑγρῷ τήκεται, οἷον νίτρον, ἅλες, γῆ ἐκ πηλοῦ· § 10. τὰ δὲ θερμοῦ στερήσει ὑπὸ θερμοῦ τήκεται, οἷον κρύσταλλος, μόλυβδος, χαλκός. § 11. Ποῖα μὲν οὖν πηκτὰ καὶ τηκτά, εἴρηται, καὶ ποῖα (385b) ἄτηκτα. ἄπηκτα δὲ ὅσα μὴ ἔχει ὑγρότητα ὑδατώδη, μηδὲ ὕδατός ἐστιν, ἀλλὰ πλέον θερμοῦ καὶ γῆς, οἷον μέλι καὶ γλεῦκος (ὥσπερ ζέοντα γάρ ἐστιν), καὶ ὅσα ὕδατος μὲν ἔχει, ἔστιν δὲ πλέον ἀέρος, ὥσπερ τὸ ἔλαιον καὶ ἄργυρος χυτός, καὶ εἴ τι γλίσχρον, οἷον <πίττα καὶ> ἰξός. [4,8] CHAPITRE VIII. § 1. Il est évident, d'après les détails qui précèdent, que les corps se forment par le chaud et par le froid, et que c'est en épaississant, et en coagulant les corps que les éléments accomplissent leur fonction propre. Mais comme ce sont eux qui produisent tous les corps et les façonnent, il y a de la chaleur dans tous les corps ; et il n'y a aussi du froid que dans les corps, en petit nombre, où la chaleur fait défaut. D'autre part, comme ces éléments sont actifs, tandis que l'humide et le sec sont simplement passifs, les corps qui sont en partie formés des uns et des autres participent d'eux tous. § 2. C'est donc d'eau et de terre que sont composés les corps à parties similaires, soit dans les plantes soit dans les animaux ; et aussi les corps métalliques, comme l'or, l'argent et tous les corps analogues. ils sont formés de ces deux éléments et aussi de l'exhalaison qui est renfermée dans tous les deux, ainsi qu'on l'a dit ailleurs. § 3. Ces corps (385a) diffèrent entre eux, d'abord. par les modifications spéciales qu'ils causent sur nos sens, et parce qu'ils peuvent tous produire un certain effet sur nous. Ainsi, le blanc, l'odorant, le sonore, le doux, le chaud, le froid, ne sont ce qu'ils sont que parce qu'ils peuvent agir d'une certaine façon sur notre sensibilité. Mais les corps diffèrent entre eux par d'autres modifications plus spéciales qui viennent de ce qu'ils peuvent éprouver aussi quelque effet, et, par là, j'entends la fusion, la coagulation, la flexibilité et tant d'autres propriétés du même genre ; car ce sont là des propriétés toutes passives, tout aussi bien que l'humide et le sec. § 4. C'est là ce qui fait la différence entre l'os et la chair, le nerf et le bois, la feuille et la pierre, et chacun des autres corps naturels formés de parties similaires. § 5. D'abord, indiquons le nombre des propriétés des corps qui sont dénommés selon qu'ils peuvent ou ne peuvent pas telle ou telle chose. § 6. Voici ces modifications coagulable, incoagulable ; fusible, infusible ; ductile, non ductile ; malléable, non malléable ; flexible, non flexible ; amollissable, non amollissable ; friable, non friable ; cassant, non cassant ; modelable, non modelable ; compressible, incompressible ; étirable, inétirable ; extensible, inextensible ; fendable, infendable ; sécable, insécable ; visqueux, sec ; aplatissable, non aplatissable ; combustible, incombustible ; vaporisable, invaporisable. § 7. C'est par ces modifications que diffèrent entre eux la plupart des corps. Maintenant, expliquons quelle propriété ont chacune de ces modifications. Nous avons déjà, parlé antérieurement, d'une manière générale, de la coagulation et de la non-coagulation, de la fusion et de la non-fusion ; revenons-y cependant encore. § 8. Tous les corps qui se coagulent et qui se durcissent éprouvent ce changement, ceux-ci par le chaud, ceux-là par le froid : par la chaleur, qui dessèche l'humide, et par le froid, qui chasse la chaleur. § 9. Ainsi, les uns éprouvent cet effet par l'absence de l'humide; les autres, par l'absence du chaud. Pour ceux qui sont d'eau, c'est l'absence du chaud ; pour ceux qui sont de terre, c'est l'absence de l'humide. Les corps qui se coagulent par l'absence de l'humide sont dissous par l'humide, pourvu que leur cohésion ne soit pas telle que les pores qui leur restent ne soient pas plus petits que les globules de l'eau, comme par exemple l'argile. Les corps qui ne sont pas dans cette disposition sont dissous par l'humide, comme le nitre, les sels, et la terre qui vient de la boue. § 10. Ceux qui se coagulent par privation de chaleur sont dissous par la chaleur, comme la glace, le plomb, l'airain. § 11. Voilà donc quels sont les corps coagulables et fusibles, et (385b) ceux qui ne sont pas fusibles. Sont incoagulables tous ceux qui n'ont pas d'humidité aqueuse, et qui ne sont pas d'eau, mais qui ont plus de chaleur et de terre, comme le miel et le vin doux ; car ils sont en quelque sorte bouillants. Sont aussi non coagulables tous les corps qui ont bien de l'eau, mais qui toutefois ont plus d'air, comme l'huile, le vif-argent et les substances visqueuses, telles que la glu et la poix.


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Dernière mise à jour : 27/11/2009