[4,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
§ 1. (20) Περὶ δὲ τῶν ἐντόμων λεκτέον τὸν αὐτὸν τρόπον. Ἔστι δὲ τοῦτο τὸ γένος πολλὰ εἴδη ἔχον ἐν ἑαυτῷ, καὶ ἐνίοις πρὸς ἄλληλα συγγενικοῖς οὖσιν οὐκ ἐπέζευκται κοινὸν ὄνομα οὐδέν, οἷον ἐπὶ μελίττῃ καὶ ἀνθρήνῃ καὶ σφηκὶ καὶ πᾶσι τοῖς τοιούτοις, καὶ πάλιν ὅσα τὸ πτερὸν ἔχει ἐν κολεῷ, οἷον (25) μηλολόνθη καὶ κάραβος καὶ κανθαρὶς καὶ ὅσα τοιαῦτα ἄλλα.
§ 2. Πάντων μὲν οὖν κοινὰ μέρη ἐστὶ τρία, κεφαλή τε καὶ τὸ περὶ τὴν κοιλίαν κύτος καὶ τρίτον τὸ μεταξὺ τούτων, οἷον τοῖς ἄλλοις τὸ στῆθος καὶ τὸ νῶτόν ἐστιν. Τοῦτο δὲ τοῖς μὲν πολλοῖς ἕν ἐστιν· ὅσα δὲ μακρὰ καὶ πολύποδα, σχεδὸν ἴσα ταῖς ἐντομαῖς ἔχει τὰ μεταξύ. (30) Πάντα δ´ ἔχει διαιρούμενα ζωὴν τὰ ἔντομα, πλὴν ὅσα ἢ λίαν κατέψυκται ἢ διὰ μικρότητα ταχὺ καταψύχεται, ἐπεὶ καὶ οἱ σφῆκες διαιρεθέντες ζῶσιν. Μετὰ μὲν οὖν τοῦ μέσου καὶ ἡ κεφαλὴ καὶ ἡ κοιλία ζῇ, ἄνευ δὲ τούτου ἡ κεφαλὴ οὐ ζῇ. (532b) Ὅσα δὲ μακρὰ καὶ πολύποδά ἐστι, πολὺν χρόνον ζῇ διαιρούμενα, καὶ κινεῖται τὸ ἀποτμηθὲν ἐπ´ ἀμφότερα τὰ ἔσχατα· καὶ γὰρ ἐπὶ τὴν τομὴν πορεύεται καὶ ἐπὶ τὴν οὐράν, οἷον ἡ καλουμένη σκολόπενδρα.
§ 4. (5) Ἔχει δ´ ὀφθαλμοὺς μὲν ἅπαντα, ἄλλο δ´ αἰσθητήριον οὐδὲν φανερόν, πλὴν ἔνια οἷον γλῶτταν (ἣν καὶ τὰ ὀστρακόδερμα ἔχει πάντα), ᾗ καὶ γεύεται καὶ εἰς αὐτὸ τὴν τροφὴν ἀνασπᾷ. Τοῦτο δὲ τοῖς μὲν μαλακόν ἐστι, τοῖς δ´ ἔχει ἰσχὺν πολλήν, ὥσπερ ταῖς πορφύραις. Καὶ οἱ μύωπες δὲ (10) καὶ οἱ οἶστροι ἰσχυρὸν τοῦτ´ ἔχουσι, καὶ τἆλλα σχεδὸν τὰ πλεῖστα· ἐν πᾶσι γὰρ τοῖς μὴ ὀπισθοκέντροις τοῦτο ὥσπερ ὅπλον ἔχει ἕκαστον. Ὅσα δ´ ἔχει τοῦτο, ὀδόντας οὐκ ἔχει, ἔξω ὀλίγων τινῶν, ἐπεὶ καὶ αἱ μυῖαι τούτῳ θιγγάνουσαι αἱματίζουσι καὶ οἱ κώνωπες τούτῳ κεντοῦσιν.
§ 5. Ἔχουσι δ´ ἔνια τῶν ἐντόμων καὶ κέντρα. (15) Τὸ δὲ κέντρον τὰ μὲν ἔχει ἐν αὑτοῖς, οἷον αἱ μέλιτται καὶ οἱ σφῆκες, τὰ δ´ ἐκτός, οἷον σκορπίος· καὶ μόνον δὴ τοῦτο τῶν ἐντόμων μακρόκεντρόν ἐστιν. Ἔτι δὲ χηλὰς ἔχει τοῦτό τε καὶ τὸ ἐν τοῖς βιβλίοις γινόμενον σκορπιῶδες.
§ 6. Τὰ δὲ πτηνὰ αὐτῶν πρὸς τοῖς ἄλλοις μορίοις καὶ πτερὰ ἔχει. (20) Ἔστι δὲ τὰ μὲν δίπτερα αὐτῶν, ὥσπερ αἱ μυῖαι, τὰ δὲ τετράπτερα, ὥσπερ αἱ μέλιτται· οὐθὲν δ´ ἐστὶν ὀπισθόκεντρον δίπτερον μόνον. Ἔτι δὲ τὰ μὲν ἔχει τῶν πτηνῶν ἔλυτρον τοῖς πτεροῖς, ὥσπερ ἡ μηλολόνθη, τὰ δ´ ἀνέλυτρά ἐστιν, ὥσπερ ἡ μέλιττα· ἀνορροπύγιος δ´ ἡ πτῆσις αὐτῶν (25) ἁπάντων ἐστί, καὶ τὸ πτερὸν οὐκ ἔχει καυλὸν οὐδὲ σχίσιν.
§ 7. Ἔτι κεραίας πρὸ τῶν ὀμμάτων ἔχει ἔνια, οἷον αἵ τε ψυχαὶ καὶ οἱ κάραβοι. Ὅσα δὲ πηδητικὰ αὐτῶν ἐστι, τούτων τὰ μὲν ἔχει τὰ ὄπισθεν σκέλη μείζω, τὰ δὲ πηδάλια καμπτόμενα εἰς τοὔπισθεν ὥσπερ τὰ τῶν τετραπόδων σκέλη. (30) Πάντα δ´ ἔχει τὰ πρανῆ πρὸς τὰ ὕπτια διάφορα, ὥσπερ καὶ τἆλλα ζῷα.
§ 8. Ἡ δὲ τοῦ σώματος σὰρξ οὔτ´ ὀστρακώδης ἐστὶν οὔθ´ οἷον τὸ ἐντὸς τῶν ὀστρακωδῶν, οὔτε σαρκώδης, ἀλλὰ μεταξύ. Διὸ καὶ οὔτ´ ἄκανθαν ἔχουσιν οὔτ´ ὀστοῦν οὔθ´ οἷον σήπιον οὔτε κύκλῳ ὄστρακον· (533a) αὐτὸ γὰρ αὑτὸ τὸ σῶμα διὰ τὴν σκληρότητα σώζει, καὶ οὐ προσδεῖται ἑτέρου ἐρείσματος. Δέρμα δ´ ἔχουσι μέν, πάμπαν δὲ τοῦτο λεπτόν.
§ 9. Τὰ μὲν οὖν ἔξωθεν αὐτῶν μόρια ταῦτα καὶ τοιαῦτ´ (5) ἐστίν,
§ 10. ἐντὸς δ´ εὐθὺς μετὰ τὸ στόμα ἔντερον τοῖς μὲν πλείστοις εὐθὺ καὶ ἁπλοῦν μέχρι τῆς ἐξόδου ἐστίν, ὀλίγοις δ´ ἑλιγμὸν ἔχει. Σπλάγχνον δ´ οὐδὲν ἔχει τῶν τοιούτων οὐδὲ πιμελήν, ὥσπερ οὐδ´ ἄλλο τῶν ἀναίμων οὐδέν. Ἔνια δ´ ἔχει καὶ κοιλίαν, καὶ ἀπὸ ταύτης τὸ λοιπὸν ἔντερον ἢ ἁπλοῦν ἢ εἱλιγμένον, ὥσπερ αἱ ἀκρίδες.
§ 11. (10) Ὁ δὲ τέττιξ μόνον τῶν τοιούτων καὶ τῶν ἄλλων ζῴων στόμα οὐκ ἔχει, ἀλλ´ οἷον τοῖς ὀπισθοκέντροις τὸ γλωττοειδές, τοῦτο μακρὸν καὶ συμφυὲς καὶ ἀδιάσχιστον, δι´ οὗ τῇ δρόσῳ τρέφεται μόνον· ἐν δὲ τῇ κοιλίᾳ οὐκ ἴσχει περίττωμα. Ἔστι δ´ αὐτῶν πλείω εἴδη, καὶ (15) διαφέρουσι μεγέθει τε καὶ μικρότητι καὶ τῷ τοὺς μὲν καλουμένους ἀχέτας ὑπὸ τὸ διάζωμα διῃρῆσθαι καὶ ἔχειν ὑμένα φανερόν, τὰ δὲ τεττιγόνια μὴ ἔχειν.
§ 12. Ἔστι δ´ ἔνια ζῷα περιττὰ καὶ ἐν τῇ θαλάττῃ, ἃ διὰ τὸ σπάνια εἶναι οὐκ ἔστι θεῖναι εἰς γένος. Ἤδη γάρ φασί τινες (20) τῶν ἐμπειρικῶν ἁλιέων (οἱ μὲν) ἑωρακέναι ἐν τῇ θαλάττῃ ὅμοια δοκίοις, μέλανα, στρογγύλα τε καὶ ἰσοπαχῆ· ἕτερα δὲ καὶ ἀσπίσιν ὅμοια, τὸ μὲν χρῶμα ἐρυθρά, πτερύγια δ´ ἔχοντα πυκνά· καὶ ἄλλα ὅμοια αἰδοίῳ ἀνδρὸς τό τ´ εἶδος καὶ τὸ μέγεθος, πλὴν ἀντὶ τῶν ὄρχεων πτερύγια (25) ἔχειν δύο, καὶ λαβέσθαι ποτὲ τοῦ πολυαγκίστρου τῷ ἄκρῳ.
§ 13. Τὰ μὲν οὖν μέρη τῶν ζῴων ἁπάντων τά τ´ ἐκτὸς καὶ τὰ ἐντὸς περὶ ἕκαστον γένος καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.
| [4,7] CHAPITRE VII.
§ 1. (20) Il faut étudier les insectes comme on vient de le faire pour les animaux précédents. Ce genre comprend une foule d'espèces; et bien que quelques-unes de ces espèces soient très rapprochées les unes des autres, on ne les a pas réunies sous une appellation commune : par exemple, l'abeille, le frelon, la guêpe et autres insectes analogues. On n'a pas donné davantage de nom commun aux insectes qui ont des ailes dans un fourreau, comme (25) le hanneton, le carabe, la cantharide et les insectes de même ordre.
§ 2. Il y a trois parties qui sont les mêmes dans tous les insectes : la tête, la cavité de la région du ventre, et la partie intermédiaire de ces deux-là, qui est la troisième. Dans les autres animaux, cette dernière division correspond à la poitrine et au dos. Le plus souvent, cette troisième partie est d'une seule pièce; mais dans les insectes qui sont longs et qui ont plusieurs pieds, les portions intermédiaires sont presque aussi nombreuses que les sections.
§ 3. (30) Tous les insectes vivent encore après qu'on les a coupés en deux, si ce n'est ceux qui sont soumis à un trop grand froid, ou qui se refroidissent vite à cause de leur petitesse. C'est ainsi que les guêpes vivent quoique coupées par moitié. La tête et l'estomac vivent tant qu'ils tiennent à la partie du milieu; mais sans le milieu, la tête ne vit pas. (532b) Les insectes longs et à plusieurs pieds vivent longtemps après qu'on les a coupés; et l'animal, une fois coupé, se meut vers les deux extrémités, c'est-à-dire vers la coupure et vers la queue, comme l'insecte appelé la scolopendre.
§ 4. (5) Tous les insectes ont des yeux; mais ils n'ont aucun autre organe des sens apparent. Cependant, quelques-uns ont une sorte de langue, telle que celle de tous les testacés; et elle leur sert à goûter leurs aliments et à les pomper par elle. Chez les uns, cette langue est molle ; chez d'autres, elle a beaucoup de force, comme celles des pourpres. Les myopes (10) et les taons ont cet organe extrêmement fort, ainsi que la plupart des insectes; et tous ceux qui n'ont pas de dard en arrière ont cette langue comme une sorte d'arme. Ceux qui sont munis de cette langue ainsi faite, n'ont pas de dents, excepté un très petit nombre. C'est avec cette même langue que les mouches piquent au sang, et que les cousins percent la peau.
§ 5. Certains insectes ont des aiguillons. (10) Pour les uns, l'aiguillon est à l'intérieur, comme chez les abeilles et les guêpes ; pour d'autres, il est extérieur, comme pour le scorpion, qui est, d'ailleurs, le seul des insectes à avoir une longue queue. Le scorpion a, de plus, des pinces, qu'a aussi cette sorte de scorpion qui se met dans les livres.
§ 6. Parmi les insectes, ceux qui volent ont des ailes, outre toutes les autres parties. (20) Les uns n'ont que deux ailes, comme les mouches; d'autres en ont quatre, comme les abeilles. Aucun de ceux qui n'ont que deux ailes n'a son aiguillon en arrière. Parmi les insectes volants, les uns ont un fourreau, un élytre à leurs ailes, comme le hanneton ; d'autres sont sans élytre, comme l'abeille. Pour tous, le vol est possible (25) sans qu'ils aient de queue ; leur aile n'a ni tuyau ni division.
§ 7. ll y en a qui ont des antennes au-devant des yeux, comme les psychés et les carabes. Ceux d'entre eux qui sautent ont, tantôt les jambes de derrière plus longues, et tantôt les organes du saut pliés en arrière, comme le sont les jambes des quadrupèdes. (30) Tous présentent des différences pour le dessus et le dessous de leur corps, comme en présentent le reste des animaux
§ 8. La chair du corps des insectes n'est pas de la nature de la coquille, et leur corps ne devient jamais charnu comme l'intérieur des crustacés; il est entre les deux. Aussi, les insectes n'ont-ils ni arête, ni os, ni rien qui ressemble à l'os de la seiche, ni de coquille circulaire. (533a) Leur corps se conserve par sa seule dureté, et il n'a pas besoin d'une autre défense que celle-là. Ils ont de la peau ; mais cette peau est très fine.
§ 9. Voilà donc pour les insectes ce que sont les parties extérieures (5) qui les composent.
§ 10. Au-dedans, l'intestin vient, chez la plupart, immédiatement après la bouche, et il reste simple et droit jusqu'à l'orifice excrétoire. Il y a très peu d'insectes chez lesquels l'intestin fasse une circonvolution. Aucun n'a de viscère, non plus que de graisse. C'est là du reste l'organisation des animaux qui n'ont pas de sang. Quelques-uns ont un estomac ; et à partir de l'estomac, le reste de l'intestin est simple, ou enroulé, comme dans les criquets.
§ 11. La cigale est le seul des insectes, et même le seul des autres animaux, qui n'ait pas de bouche, mais une sorte de langue, dans le genre des animaux à aiguillon antérieur. Cet appendice est long, attaché à la tête, sans division; et c'est par là que l'animal prend sa nourriture, qui ne se compose que de rosée. Dans son estomac, il n'y a jamais d'excréments. Il y a plusieurs espèces de cigales; et elles (15) diffèrent en grosseur et en petitesse. Elles diffèrent aussi en ce que celles qu'on appelle chanteuses sont divisées sous le corselet, et qu'elles y ont une membrane très visible, tandis que les petites cigales n'en ont pas.
§ 12. En outre des animaux étudiés jusqu'à présent, il y en a aussi dans la mer qu'il n'est pas possible de classer par genres, parce qu'ils sont trop rares. Parmi les pêcheurs (20) qui font le commerce, quelques-uns prétendent avoir vu dans la mer des animaux pareils à des poutres, noirs, ronds, et partout d'égale épaisseur. D'autres de ces animaux ressembleraient à des boucliers ; ils seraient de couleur rouge, et ils auraient de nombreuses nageoires. D'autres encore seraient assez semblables aux parties honteuses de l'homme, pour la forme et la grandeur, si ce n'est qu'au lieu de testicules, ce sont (25) deux nageoires. On aurait pris, dit-on, quelquefois des animaux de cette espèce, sur la pointe des ancres.
§ 13. Telle est l'organisation des parties internes et externes de tous les animaux, tant de celles qui sont particulières à chaque genre que de celles qui sont communes à tous.
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