HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre IV

Chapitre 11

  Chapitre 11

[4,11] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'. § 1. Τὸ δ´ ἄρρεν καὶ θῆλυ τοῖς μὲν ὑπάρχει τῶν ζῴων, τοῖς δ´ οὐχ ὑπάρχει, ἀλλὰ καθ´ ὁμοιότητά τινα καὶ τίκτειν λέγονται καὶ κύειν. Ἔστι δ´ οὐδὲν ἄρρεν καὶ θῆλυ ἐν τοῖς μονίμοις, οὐδ´ ὅλως ἐν τοῖς ὀστρακοδέρμοις. (25) Ἐν δὲ τοῖς μαλακίοις καὶ τοῖς μαλακοστράκοις ἔστι τὸ μὲν θῆλυ τὸ δ´ ἄρρεν, καὶ ἐν τοῖς πεζοῖς καὶ ἐν τοῖς δίποσι καὶ τετράποσι καὶ πᾶσιν ὅσα ἐκ συνδυασμοῦ τίκτει ζῷον ᾠὸν σκώληκα. § 2. Ἐν μὲν οὖν τοῖς ἄλλοις γένεσιν ἁπλῶς ἔστιν οὐκ ἔστιν, οἷον (30) ἐν μὲν τοῖς τετράποσι πᾶσιν ἔστι τὸ μὲν θῆλυ τὸ δ´ ἄρρεν, ἐν (538b) δὲ τοῖς ὀστρακοδέρμοις οὐκ ἔστιν, ἀλλ´ ὥσπερ ἐν φυτοῖς τὰ μὲν εὔφορά ἐστι τὰ δ´ ἄλλ´ ἄφορα, οὕτω καὶ ἐν τούτοις. § 3. Ἐν δὲ τοῖς ἐντόμοις καὶ τοῖς ἰχθύσιν ἐστὶ τὰ μὲν ὅλως οὐκ ἔχοντα ταύτην τὴν διαφορὰν ἐπ´ οὐδέτερον, οἷον ἔγχελυς οὔτ´ ἄρρεν ἐστὶν οὔτε θῆλυ, οὐδὲ γεννᾷ ἐξ αὑτῆς οὐδέν, ἀλλ´ οἱ μὲν φάσκοντες (5) ὅτι τριχώδη καὶ ἑλμινθώδη προσπεφυκότ´ ἔχουσαί ποτέ τινες φαίνονται, οὐ προσθεωρήσαντες τὸ ποῦ ἔχουσιν ἀσκέπτως λέγουσιν. § 4. Οὔτε γὰρ ζῳοτοκεῖ ἄνευ ᾠοτοκίας οὐδὲν τῶν τοιούτων, ᾠὸν δ´ οὐδεμία πώποτε ὦπται ἔχουσα· ὅσα τε ζῳοτοκεῖ, ἐν τῇ ὑστέρᾳ ἔχει καὶ προσπεφυκότα, ἀλλ´ οὐκ ἐν τῇ γαστρί· ἐπέττετο γὰρ ἂν ὥσπερ τροφή. (10) Ἣν δὲ λέγουσι διαφορὰν ἄρρενος ἐγχέλυος καὶ θηλείας τῷ τὸν μὲν μείζω κεφαλὴν ἔχειν καὶ μακροτέραν, τὴν δὲ θήλειαν μικρὰν καὶ σιμοτέραν, οὐ τοῦ θήλεος ἄρρενος λέγουσιν, ἀλλὰ τοῦ γένους. § 5. Εἰσὶ δέ τινες ἰχθύες οἳ καλοῦνται ἐπιτραγίαι, γίνονται δὲ τοιοῦτοι τῶν ποταμίων κυπρῖνος καὶ βάλαγρος· (15) οὐκ ἔχουσι δ´ οἱ τοιοῦτοι οὔτε ᾠὸν οὔτε θορὸν οὐδέποτε, ἀλλ´ ὅσοι στερεοί εἰσι καὶ πίονες, ἔντερον μικρὸν ἔχουσι, καὶ δοκοῦσιν ἄριστοι οὗτοι εἶναι. Ἔτι δ´ ἔνια, καθάπερ ἐν τοῖς ὀστρακοδέρμοις καὶ φυτοῖς τὸ μὲν τίκτον ἐστὶ καὶ γεννῶν, τὸ δ´ ὀχεῦον οὐκ ἔστιν, οὕτως (20) ἐν τοῖς ἰχθύσι τὸ τῶν ψηττῶν γένος καὶ τὸ τῶν ἐρυθρίνων καὶ αἱ χάνναι· πάντα γὰρ τὰ τοιαῦτα ᾠὰ φαίνεται ἔχοντα. § 6. Ἐν μὲν οὖν τοῖς πεζοῖς καὶ ἐναίμοις τῶν ζῴων ὅσα μὴ ᾠοτοκεῖ, τὰ πλεῖστα μείζω καὶ μακροβιώτερα τὰ ἄρρενα τῶν θηλειῶν ἐστι, πλὴν ἡμίονος, τούτων δ´ αἱ θήλειαι μακροβιώτεραι καὶ μείζους· § 7. (25) ἐν δὲ τοῖς ᾠοτόκοις καὶ τοῖς σκωληκοτόκοις, οἷον ἔν τε τοῖς ἰχθύσι καὶ ἐπὶ τῶν ἐντόμων, μείζω τὰ θήλεα τῶν ἀρρένων ἐστίν, οἷον ὄφεις καὶ φαλάγγια καὶ ἀσκαλαβῶται καὶ βάτραχοι. Καὶ ἐπὶ τῶν ἰχθύων δ´ ὡσαύτως, οἷον τά τε σελάχη τὰ μικρὰ καὶ τῶν ἀγελαίων τὰ (30) πλεῖστα, τὰ δὲ πετραῖα πάντα. Ὅτι δὲ μακροβιώτεροι τῶν (539a) ἰχθύων αἱ θήλεις τῶν ἀρρένων, δῆλον ἐκ τοῦ παλαιότερα ἁλίσκεσθαι τὰ θήλεα τῶν ἀρρένων. § 8. Ἔστι δὲ τὰ μὲν ἄνω καὶ πρόσθια πάντων τῶν ζῴων τὰ ἄρρενα κρείττω καὶ ἰσχυρότερα καὶ εὐοπλότερα, τὰ δ´ ὡς ἂν ὀπίσθια καὶ κάτω λεχθέντα τῶν θηλέων. (5) Τοῦτο δὲ καὶ ἐπ´ ἀνθρώπων καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ζῴων τῶν πεζῶν καὶ ζῳοτόκων πάντων ἔχει τὸν αὐτὸν τρόπον. Καὶ ἀνευρότερον δὲ καὶ ἀναρθρότερον τὸ θῆλυ μᾶλλον, καὶ λεπτοτριχώτερον, ὅσα τρίχας ἔχει· τὰ δὲ μὴ τρίχας ἔχοντα κατὰ τὸ ἀνάλογον. Καὶ ὑγροσαρκότερα (10) δὲ τὰ θήλεα τῶν ἀρρένων καὶ γονυκροτώτερα, καὶ αἱ κνῆμαι λεπτότεραι· τοὺς δὲ πόδας γλαφυρωτέρους, ὅσα τὰ μόρια ταῦτ´ ἔχει τῶν ζῴων. § 9. Καὶ περὶ φωνῆς δέ, πάντα τὰ θήλεα λεπτοφωνότερα καὶ ὀξυφωνότερα, πλὴν βοός, ὅσα ἔχει φωνήν· οἱ δὲ βόες βαρύτερον φθέγγονται αἱ θήλειαι τῶν ἀρρένων. § 10. (15) Τὰ δὲ πρὸς ἀλκὴν ἐν τῇ φύσει ὑπάρχοντα μόρια, οἷον ὀδόντες καὶ χαυλιόδοντες καὶ κέρατα καὶ πλῆκτρα καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα μόρια, ἐν ἐνίοις μὲν γένεσιν ὅλως τὰ μὲν ἄρρενα ἔχει τὰ δὲ θήλεα οὐκ ἔχει, οἷον κέρατα ἔλαφος θήλεια οὐκ ἔχει καὶ τῶν ὀρνίθων τῶν πλῆκτρα ἐχόντων ἐνίων αἱ θήλειαι ὅλως πλῆκτρα οὐκ ἔχουσιν· (20) ὁμοίως δὲ καὶ χαυλιόδοντας αἱ θήλειαι οὐκ ἔχουσι τῶν ὑῶν. Ἐν ἐνίοις δ´ ὑπάρχει μὲν ἀμφοῖν, ἀλλὰ κρείττω καὶ μᾶλλον τοῖς ἄρρεσιν, οἷον τὰ κέρατα τῶν ταύρων ἰσχυρότερα τῶν θηλειῶν βοῶν. [4,11] CHAPITRE XI. § 1. Dans certaines espèces d'animaux, il y a mâle et femelle ; dans certaines espèces, il n'y en a pas ; et si l'on dit encore de ces espèces qu'elles font des petits et qu'elles portent, c'est seulement à cause d'une ressemblance éloignée. Il n'y a pas de mâle et de femelle chez les animaux immobiles, et notamment chez les testacés. (25) Il y a mâle et femelle dans les mollusques et dans les crustacés, dans les animaux qui marchent, bipèdes et quadrupèdes, et dans tous ceux qui produisent, après accouplement, un petit vivant, un œuf, ou une larve. § 2. Ainsi, dans tous les autres genres d'animaux, c'est d'une manière absolue qu'il y a ou qu'il n'y a pas mâle et femelle ; (30) et par exemple, dans tous les genres de quadrupèdes, il y a mâle et femelle sans exception. (538b) Mais, au contraire, dans les testacés, il n'y a ni mâle ni femelle, et tout se réduit dans les êtres de cet ordre, comme dans les plantes, à ce que les uns soient féconds et que les autres ne le soient pas. § 3. Dans les insectes et dans les poissons, il y a des espèces où l'on n'aperçoit pas trace de cette différence, ni dans un sens, ni dans l'autre. Par exemple, l'anguille n'est ni mâle ni femelle, et elle ne produit ni n'engendre absolument rien d'elle-même. On dit bien que l'on a vu à certaines anguilles des appendices (5) sous forme de poils et de vers ; mais comme on ne précise pas le point du corps où se trouvent ces appendices, il est clair que cette assertion ne repose pas sur une observation personnelle. § 4. Aucun des animaux de ce genre ne produit de petits sans avoir produit d'œufs; et jamais personne n'a pu voir les œufs de l'anguille. Quant aux vivipares, ils ont leurs petits dans la matrice, où ils sont séparément attachés, et non dans le ventre, où ils seraient digérés comme l'est la nourriture. (10) Pour la prétendue distinction du mâle et de la femelle dans les anguilles, qu'on veut établir, parce que le mâle aurait, dit-on, la tête plus forte et plus longue, et que la femelle l'aurait plus petite et plus aplatie, ce n'est pas une différence de mâle et de femelle, mais seulement une différence d'espèce. § 5. Certains poissons qu'on appelle stériles (ou bréhants), tels que la carpe et le balagros de rivière, (15) n'ont jamais ni œufs, ni lait ; mais ayant une chair compacte et grasse, et un petit intestin, ils sont d'un goût excellent. Quelquefois aussi, de même que, dans les testacés et les plantes, on voit bien un individu qui engendre et qui produit, mais qu'il n'y a pas de mâle qui couvre et féconde, de même, (20) parmi les poissons, cette organisation se retrouve dans les plies, dans les rougets et dans les serrans, qui tous ont des œufs fort apparents. § 6. Chez les animaux qui marchent et qui ont du sang, sauf les ovipares, les mâles sont presque toujours plus grands que les femelles, et ils ont la vie plus longue ; on peut toutefois excepter le mulet, espèce où les femelles ont, au contraire, la vie plus longue et sont plus grandes. § 7. (25) Pour les ovipares et les larvipares, comme les poissons et les insectes, les femelles sont plus grosses que les mâles, par exemple les serpents, les araignées, les stellions, les grenouilles. La même remarque s'applique aux poissons, tels que les petits sélaciens, la plupart (30) des poissons qui vivent en troupes, et tous les saxatiles. Ce qui prouve que, (539a) dans le genre poissons, les femelles vivent plus longtemps que les mâles, c'est qu'on pêche des femelles dont on sait qu'elles sont plus vieilles que les mâles. § 8. Dans toutes les espèces d'animaux, le mâle a toujours les parties supérieures et antérieures du corps plus grosses, plus vigoureuses et plus développées ; chez la femelle, ce sont les parties qu'on nomme postérieures et inférieures. (5) C'est là l'organisation qui se présente dans l'homme, et dans le reste des animaux qui marchent et qui sont vivipares. La femelle est toujours dans ces espèces moins musculeuse, et elle a les membres moins vigoureux ; dans les espèces qui ont du poil, ses poils sont plus fins ; et dans les espèces qui n'ont pas de poils, ce sont les organes correspondants qui ont cette finesse. La femelle (10) est aussi de chair plus humide ; ses genoux sont plus cagneux ; ses jambes sont plus grêles; et dans toutes les espèces qui ont des pieds, ces parties sont, chez elle, plus délicates que chez le mâle. § 9. Quant à la voix, dans toutes les espèces qui en ont, celle de la femelle est toujours plus faible et plus aiguë que celle du mâle. Il faut cependant excepter la vache ; car dans le genre bœuf, les femelles ont la voix plus grave que les mâles. § 10. (15) Les parties que la nature a données aux animaux pour leur défense dents, crocs, cornes, ergots, et toutes les parties qui leur ressemblent, sont assez souvent réservées aux mâles exclusivement ; et la femelle ne les a pas. C'est ainsi, par exemple, que la biche, femelle du cerf, n'a pas de cornes; et que, parmi les espèces d'oiseaux qui ont des ergots, les femelles en sont absolument dépourvues. (20) De même, les femelles des sangliers n'ont point de défenses. Dans d'autres espèces ces organes appartiennent aux deux; mais ils sont toujours plus forts dans le mâle et plus développés ; et c'est ainsi que les cornes des taureaux sont plus fortes que celles des vaches.


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Dernière mise à jour : 5/11/2009