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[1200] (Φιλοκλέων) ἐκεῖν᾽ ἐκεῖν᾽ ἀνδρειότατόν γε τῶν ἐμῶν,
ὅτ᾽ Ἐργασίωνος τὰς χάρακας ὑφειλόμην.
(Βδελυκλέων)
ἀπολεῖς με. ποίας χάρακας; ἀλλ᾽ ὡς ἢ κάπρον
ἐδιώκαθές ποτ᾽ ἢ λαγών, ἢ λαμπάδα
ἔδραμες, ἀνευρὼν ὅ τι νεανικώτατον.
1205 (Φιλοκλέων) ἐγᾦδα τοίνυν τό γε νεανικώτατον·
ὅτε τὸν δρομέα Φάυλλον ὢν βούπαις ἔτι
εἶλον διώκων λοιδορίας ψήφοιν δυοῖν.
(Βδελυκλέων)
παὖ· ἀλλὰ δευρὶ κατακλινεὶς προσμάνθανε
ξυμποτικὸς εἶναι καὶ ξυνουσιαστικός.
1210 (Φιλοκλέων) πῶς οὖν κατακλινῶ; φράζ᾽ ἀνύσας.
(Βδελυκλέων) εὐσχημόνως.
(Φιλοκλέων) ὡδὶ κελεύεις κατακλινῆναι;
(Βδελυκλέων) μηδαμῶς.
(Φιλοκλέων) πῶς δαί;
(Βδελυκλέων)
τὰ γόνατ᾽ ἔκτεινε καὶ γυμναστικῶς
ὑγρὸν χύτλασον σεαυτὸν ἐν τοῖς στρώμασιν.
ἔπειτ᾽ ἐπαίνεσόν τι τῶν χαλκωμάτων,
1215 ὀροφὴν θέασαι, κρεκάδι᾽ αὐλῆς θαύμασον·
ὕδωρ κατὰ χειρός· τὰς τραπέζας ἐσφέρειν·
δειπνοῦμεν· ἀπονενίμμεθ᾽· ἤδη σπένδομεν.
(Φιλοκλέων)
πρὸς τῶν θεῶν ἐνύπνιον ἑστιώμεθα;
(Βδελυκλέων)
αὑλητρὶς ἐνεφύσησεν· οἱ δὲ συμπόται
1220 εἰσὶν Θέωρος Αἰσχίνης Φᾶνος Κλέων,
ξένος τις ἕτερος πρὸς κεφαλῆς Ἀκέστορος.
τούτοις ξυνὼν τὰ σκόλι᾽ ὅπως δέξει καλῶς.
(Φιλοκλέων)
ἄληθες; ὡς οὐδεὶς Διακρίων δέξεται.
(Βδελυκλέων)
ἐγὼ εἴσομαι· καὶ δὴ γάρ εἰμ᾽ ἐγὼ Κλέων,
1225 ᾄδω δὲ πρῶτος Ἁρμοδίου· δέξαι δὲ σύ.
“οὐδεὶς πώποτ᾽ ἀνὴρ ἔγεντ᾽ Ἀθήναις”--
(Φιλοκλέων)
οὐχ οὕτω γε πανοῦργος <οὐδὲ> κλέπτης.
(Βδελυκλέων)
τουτὶ σὺ δράσεις; παραπολεῖ βοώμενος·
φήσει γὰρ ἐξολεῖν σε καὶ διαφθερεῖν
1230 καὶ τῆσδε τῆς γῆς ἐξελᾶν.
(Φιλοκλέων) ἐγὼ δέ γε,
ἐὰν ἀπειλῇ, νὴ Δἴ ἕτερ᾽ ἀντᾴσομαι·
“ὦνθρωφ᾽, οὖτος ὁ μαιόμενος τὸ μέγα κράτος,
1235 ἀντρέψεις ἔτι τὰν πόλιν· ἁ δ᾽ ἔχεται ῥοπᾶς”.
(Βδελυκλέων)
τί δ᾽ ὅταν Θέωρος πρὸς ποδῶν κατακείμενος
ᾄδῃ Κλέωνος λαβόμενος τῆς δεξιᾶς·
“Ἀδμήτου λόγον ὦταῖρε μαθὼν τοὺς ἀγαθοὺς φίλει”.
1240 τούτῳ τί λέξεις σκόλιον;
(Φιλοκλέων) ᾠδικῶς ἐγώ.
“οὐκ ἔστιν ἀλωπεκίζειν,
οὐδ᾽ ἀμφοτέροισι γίγνεσθαι φίλον”.
(Βδελυκλέων)
μετὰ τοῦτον Αἰσχίνης ὁ Σέλλου δέξεται,
ἀυὴρ σοφὸς καὶ μουσικός, κᾆτ᾽ ᾄσεται·
1245 “χρήματα καὶ βίαν
Κλειταγόρᾳ τε κἀμοὶ
μετὰ Θετταλῶν”--
(Φιλοκλέων)
πολλὰ δὴ διεκόμπασας σὺ κἀγώ.
(Βδελυκλέων)
τουτὶ μὲν ἐπιεικῶς σύ γ᾽ ἐξεπίστασαι·
| [1200] BDÉLYCLÉON. — Tu m'assommes : où vas-tu parler d'échalas? Conte plutôt que
tu poursuivis un sanglier, un lièvre, que tu courus sans laisser éteindre ta torche ;
imagine quelque trait de courage juvénile.
PHILOCLÉON. — En voici un des plus hardis : encore enfant, je poursuivis le
coureur Phyllos pour injures, et je gagnai sur lui de deux voix.
BDÉLYCLÉON. — Cesse ; mets-toi plutôt sur ce lit, afin d'apprendre ce qu'il faut
faire pour être bon convive et bonne compagnie.
PHILOCLÉON. — Comment faut-il se tenir ? Dis-moi vite.
BDÉLYCLÉON. — Avec bonne grâce.
PHILOCLÉON. — Comme cela ?
BDÉLYCLÉON. — Nullement.
PHILOCLÉON. — Comment donc?
BDÉLYCLÉON. — Allonge les jambes, et, comme un athlète habile, étends-toi
mollement sur les couvertures ; ensuite, fais l'éloge des vases d'airain,
contemple les lambris, admire les toiles tendues sur la cour (191) ; voilà de
l'eau pour les mains ; on apporte les tables ; nous nous mettons à manger :
essuyons-nous ; faisons les libations.
PHILOCLÉON. — Par les dieux! est-ce en rêve que nous soupons?
BDÉLYCLÉON. — La joueuse de flûte s'est fait entendre. Les convives sont
Théoros, Eschine, Phanos, Cléon, Acestor, et un autre étranger à côté d'Acestor.
Tu es du nombre ; fais en sorte de répondre comme il faut à leurs chansons.
PHILOCLÉON. — En vérité, j'y répondrai mieux qu'aucun habitant de la
montagne (194).
BDÉLYCLÉON. — Je vais voir. Je suis Cléon ; le premier j'entonne Harmodios,
tu reprendras après moi. « On ne vit jamais dans Athènes... »
PHILOCLÉON. — « Un homme si fourbe et si voleur. »
BDÉLYCLÉON. — C'est là ce que tu répondras ? Tu ne tiendras pas contre ses
cris : il menacera de te perdre, de te ruiner, de te chasser du pays.
PHILOCLÉON. — Et moi, s'il menace, je lui chanterai cette autre : « Holà!
l'homme avide de domination, veux-tu bouleverser encore l'État ? il penche déjà
vers sa ruine. »
BDÉLYCLÉON. — Et lorsque Théoros, couché à tes pieds, chantera, en tenant la
main de Cléon : « Ami, tu connais l'histoire d'Amète ; aime donc les braves ; »
par quelle chanson lui répliqueras-tu
PHILOCLÉON, — Je lui répondrai sur ce ton : « Je ne « saurais avoir la duplicité
du renard (197), ni être à la fois ami des deux parties. »
BDÉLYCLÉON. — Après lui, Eschine, fils de Sellos, homme sage et habile
musicien, reprendra, et il chantera : « Biens et richesse pour Clitagora et
pour moi, avec les Thessaliens ... »
PHILOCLÉON. — « Tu en as dépensé bien d'autres, ainsi que moi. »
BDÉLYCLÉON. — Là-dessus tu en sais tout autant qu'il en faut ;
| [1250] ὅπως δ᾽ ἐπὶ δεῖπνον ἐς Φιλοκτήμονος ἴμεν.
παῖ παῖ, τὸ δεῖπνον Χρυσὲ συσκεύαζε νῷν,
ἵνα καὶ μεθυσθῶμεν διὰ χρόνου.
(Φιλοκλέων)
μηδαμῶς.
κακὸν τὸ πίνειν· ἀπὸ γὰρ οἴνου γίγνεται
καὶ θυροκοπῆσαι καὶ πατάξαι καὶ βαλεῖν,
1255 κἄπειτ᾽ ἀποτίνειν ἀργύριον ἐκ κραιπάλης.
(Βδελυκλέων)
οὔκ, ἢν ξυνῇς γ᾽ ἀνδράσι καλοῖς τε κἀγαθοῖς.
ἢ γὰρ παρῃτήσαντο τὸν πεπονθότα,
ἢ λόγον ἔλεξας αὐτὸς ἀστεῖόν τινα,
Αἰσωπικὸν γέλοιον ἢ Συβαριτικόν,
1260 ὧν ἔμαθες ἐν τῷ συμποσίῳ· κᾆτ᾽ ἐς γέλων
τὸ πρᾶγμ᾽ ἔτρεψας, ὥστ᾽ ἀφείς σ᾽ ἀποιχεται.
(Φιλοκλέων)
μαθητέον τἄρ᾽ ἐστὶ πολλοὺς τῶν λόγων,
εἴπερ ἀποτείσω μηδέν, ἤν τι δρῶ κακόν.
(Βδελυκλέων)
ἄγε νυν ἴωμεν· μηδὲν ἡμᾶς ἰσχέτω.
1265 (Χορός) πολλάκις δὴ ᾽δοξ᾽ ἐμαυτῷ δεξειὸς πεφυκέναι
καὶ σκαιὸς οὐδεπώποτε·
ἀλλ᾽ Ἀμυνίας ὁ Σέλλου μᾶλλον οὑκ τῶν Κρωβύλων,
οὗτος ὅν γ᾽ ἐγώ ποτ᾽ εἶδον ἀντὶ μήλου καὶ ῥοᾶς
δειπνοῦντα μετὰ Λεωγόρου·
1270 πεινῇ γὰρ ᾗπερ Ἀντιφῶν·
ἀλλὰ πρεσβεύων γὰρ ἐς Φάρσαλον ᾤχετ᾽, εἶτ᾽ ἐκεῖ
μόνος μόνοις
τοῖς Πενέσταισι ξυνῆν τοῖς
Θετταλῶν, αὐτὸς πενέστης ὢν ἔλαττων οὐδενός.
1275 ὦ μακάρι᾽ Αὐτόμενες ὥς σε μακαρίζομεν,
παῖδας ἐφύτευσας ὅτι χειροτεχνικωτάτους·
πρῶτα μὲν ἅπασι φίλον ἄνδρα τε σοφώτατον,
τὸν κιφαραοιδότατον, ᾧ χάρις ἐφέσπετο·
τὸν δ᾽ ὑποκριτὴν ἕτερον ἀργαλέον ὡς σοφόν·
1280 εἶτ᾽ Ἀριφράδην πολύ τι θυμοσοφικώτατον,
ὅντινά ποτ᾽ ὤμοσε μαθόντα παρὰ μηδενός,
ἀλλ᾽ ἀπὸ σοφῆς φύσεος αὐτόματον ἐκμαθεῖν
γλωττοποιεῖν ἐς τὰ πορνεῖ᾽ εἰσιόνθ᾽ ἑκάστοτε.
εἰσί τινες οἵ μ᾽ ἔλεγον ὡς καταδιηλλάγην,
1285 ἡνίκα Κλέων μ᾽ ὑπετάραττεν ἐπικείμενος
“καί με κακίσταις” ἔκνισε· κᾆθ᾽ ὅτ᾽ ἀπεδειρόμην,
οὑκτὸς ἐγέλων μέγα κεκραγότα θεώμενοι,
οὐδὲν ἄρ᾽ ἐμοῦ μέλον, ὅσον δὲ μόνον εἰδέναι
σκωμμάτιον εἴποτέ τι θλιβόμενος ἐκβαλῶ.
1290 ταῦτα κατιδὼν ὑπό τι μικρὸν ἐπιθήκισα·
εἶτα νῦν ἐξηπάτησεν ἡ χάραξ τὴν ἄμπελον.
(Ξανθίας)
ἰὼ χελῶναι μακάριαι τοῦ δέρματος,
καὶ τρὶς μακάριαι τοῦ ᾽πὶ ταῖς πλευραῖς τέγους.
ὡς εὖ κατηρέψασθε καὶ νουβυστικῶς
1295 κεράμῳ τὸ νῶτον ὥστε τὰς πληγὰς στέγειν.
ἐγὼ δ᾽ ἀπόλωλα στιζόμενος βακτηρίᾳ.
(Χορός)
τί δ᾽ ἔστιν ὦ παῖ; παῖδα γάρ, κἂν ᾖ γέρων,
καλεῖν δίκαιον ὅστις ἂν πληγὰς λάβῃ.
(Ξανθίας)
οὐ γὰρ ὁ γέρων ἀτηρότατον ἄρ᾽ ἦν κακὸν
| [1250] mais il est temps que nous allions souper chez Philoctémon. Enfant !
enfant ! Chrysos ! mets le repas dans la corbeille; nous voulons nous enivrer un peu.
PHILOCLÉON. — Non, non, il est dangereux de boire quand on a bu, on brise les
portes ; puis viennent les pierres, les coups de bâton ; et quand on a cuvé son
vin, il faut payer ses sottises.
BDÉLYCLÉON. — Non pas, si tu fréquentes d'honnêtes gens. Ils vous excusent
auprès de l'offensé, ou vous-même vous dites quelque bon mot, quelque conte
ésopien ou sybaritique, que vous avez appris à table vous tournez la chose en
plaisanterie, et il vous laisse aller.
PHILOCLÉON. — Il faut donc que j'apprenne bon nombre de contes, puisque
c'est le moyen de ne pas être puni si je fais quelque mal. Allons, partons ; que
rien ne nous retienne.
LE CHOEUR. — Je crois avoir souvent montré du savoir-vivre, et jamais de
grossièreté ; mais il en est bien autrement d'Amynias, fils de Sellos, de la
race de Crobylos, que j'ai vu autrefois manger à la table de Léogoras, et
apporter pour écot une pomme et une grenade ; car il est aussi affamé
qu'Antiphon ; il est allé en députation à Pharsale mais là, seul, il ne
communiquait qu'avec les Pénestes thessaliens, lui-même plus misérable
que tous les autres.
O fortuné Automénès, nous envions ton bonheur ! Tu as pour enfants les plus
habiles artistes. Le premier, homme habile et chéri de tout le inonde, excelle sur
la cithare, et la grâce l'accompagne ; le second est comédien, et l'on ne saurait
dire à quel point il réussit dans son art ; puis vient Ariphradès, le plus étonnant
de tous : son père jurait qu'il n'eut jamais de maître, et que la nature seule lui
enseigna les turpitudes auxquelles il se livre dans les mauvais lieux qu'il
fréquente chaque jour... (Lacune.)
Quelques-uns ont dit que je m'étais réconcilié avec Cléon, lorsqu'il s'acharnait à
me persécuter et m'accablait d'outrages : pendant que j'étais si indignement
maltraité, les spectateurs riaient de mes cris, sans s'inquiéter de moi, mais
seulement pour voir si, dans ma détresse, je lâcherais quelque trait mordant. Je
m'en aperçus, et je fis alors quelques singeries doucereuses. Et voilà
qu'aujourd'hui l'échalas manque à la vigne.
XANTHIAS. — O tortues trois fois heureuses, que je vous envie la dure
enveloppe qui recouvre vos flancs! Avec quelle sage prévoyance vous avez garni
votre dos d'une écaille impénétrable ! mais le mien est sillonné de coups de bâton.
LE CHOEUR. — Qu'y a-t-il, enfant ? car un vieillard même mérite ce nom quand
il se laisse battre.
XANTHIAS. — Il y a que notre vieillard est devenu pire que la peste,
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