HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

Vers 900-999

  Vers 900-999

[900] (Φιλοκλέων) μιαρὸς οὗτος· ὡς δὲ καὶ κλέπτον βλέπει,
οἷον σεσηρὼς ἐξαπατήσειν μοἴεται.
ποῦ δ᾽ <ἔσθ᾽> διώκων, Κυδαθηναιεὺς κύων;
(Κύων) αὗ αὗ.
(Βδελυκλέων) πάρεστιν οὗτος.
(Φιλοκλέων) ἕτερος οὗτος αὖ Λάβης.
(Βδελυκλέων)
ἀγαθός γὑλακτεῖν καὶ διαλείχειν τὰς χύτρας.
905 σίγα, κάθιζε· σὺ δἀναβὰς κατηγόρει.
(Φιλοκλέων)
φέρε νυν ἅμα τήνδἐγχεάμενος κἀγὼ ῥοφῶ.
(Σωσίας)
τῆς μὲν γραφῆς ἠκούσαθἣν ἐγραψάμην
ἄνδρες δικασταὶ τουτονί. δεινότατα γὰρ
ἔργων δέδρακε κἀμὲ καὶ τὸ ῥυππαπαῖ.
910 ἀποδρὰς γὰρ ἐς τὴν γωνίαν τυρὸν πολὺν
κατεσικέλιζε κἀνέπλητἐν τῷ σκότῳ --
(Φιλοκλέων)
νὴ τὸν Δίἀλλὰ δῆλός ἐστ᾽· ἔμοιγέ τοι
τυροῦ κάκιστον ἀρτίως ἐνήρυγεν
βδελυρὸς οὗτος.
(Σωσίας)
κοὐ μετέδωκαἰτοῦντί μοι.
915 καίτοι τίς ὑμᾶς εὖ ποιεῖν δυνήσεται,
ἢν μή τι κἀμοί τις προβάλλῃ τῷ κυνί;
(Φιλοκλέων)
οὐδὲν μετέδωκεν οὐδὲ τῷ κοινῷ γἐμοί.
θερμὸς γὰρ ἁνὴρ οὐδὲν ἧττον τῆς φακῆς.
(Βδελυκλέων)
πρὸς τῶν θεῶν μὴ προκαταγίγνωσκ πάτερ,
920 πρὶν ἄν γἀκούσῃς ἀμφοτέρων.
(Φιλοκλέων)
ἀλλὦγαθὲ
τὸ πρᾶγμα φανερόν ἐστιν· αὐτὸ γὰρ βοᾷ.
(Σωσίας)
μή νυν ἀφῆτέ γαὐτόν, ὡς ὄνταὖ πολὺ
κυνῶν ἁπάντων ἄνδρα μονοφαγίστατον,
ὅστις περιπλεύσας τὴν θυείαν ἐν κύκλῳ
925 ἐκ τῶν πόλεων τὸ σκῖρον ἐξεδήδοκεν.
(Φιλοκλέων)
ἐμοὶ δέ γοὐκ ἔστοὐδὲ τὴν ὑδρίαν πλάσαι.
(Σωσίας)
πρὸς ταῦτα τοῦτον κολάσατ᾽· οὐ γὰρ ἄν ποτε
τρέφειν δύναιτἂν μία λόχμη κλέπτα δύο·
ἵνα μὴ κεκλάγγω διὰ κενῆς ἄλλως ἐγώ·
930 ἐὰν δὲ μή, τὸ λοιπὸν οὐ κεκλάγξομαι.
(Φιλοκλέων)
ἰοὺ ἰού.
ὅσας κατηγόρησε τὰς πανουργίας.
κλέπτον τὸ χρῆμα τἀνδρός· οὐ καὶ σοὶ δοκεῖ
ὦλεκτρυόν; νὴ τὸν Δίἐπιμύει γέ τοι.
935 θεσμοθέτης· ποῦσθοὗτος; ἀμίδα μοι δότω.
(Βδελυκλέων)
αὐτὸς καθελοῦ· τοὺς μάρτυρας γὰρ ἐσκαλῶ.
Λάβητι μάρτυρας παρεῖναι τρύβλιον
δοίδυκα τυρόκνηστιν ἐσχάραν χύτραν,
καὶ τἄλλα, τὰ σκεύη τὰ προσκεκαυμένα.
940 ἀλλἔτι σύ γοὐρεῖς καὶ καθίζεις οὐδέπω;
(Φιλοκλέων)
τοῦτον δέ γοἶμἐγὼ χεσεῖσθαι τήμερον.
(Βδελυκλέων)
οὐκ αὖ σὺ παίςει χαλεπὸς ὢν καὶ δύσκολος,
καὶ ταῦτα τοῖς φεύγουσιν, ἀλλὀδὰξ ἔχει;
ἀνάβαιν᾽, ἀπολογοῦ. τί σεσιώπηκας; λέγε.
(Φιλοκλέων)
945 ἀλλοὐκ ἔχειν οὗτός γἔοικεν τι λέγῃ.
(Βδελυκλέων)
οὔκ, ἀλλἐκεῖνό μοι δοκεῖ πεπονθέναι,
ὅπερ ποτὲ φεύγων ἔπαθε καὶ Θουκυδίδης·
ἀπόπληκτος ἐξαίφνης ἐγένετο τὰς γνάθους.
πάρεχἐκποδών. ἐγὼ γὰρ ἀπολογήσομαι.
[900] PHILOCLÉON. — O le scélérat ! il a bien la mine d'un voleur. Il se flatte de
me tromper, en serrant les dents.
BDÉLYCLÉON. — Où est le plaignant, le chien cydathénéen ?
LE CHIEN. — Hau ! hau !
BDÉLYCLÉON. — Le voici.
PHILOCLÉON. — Celui-là est un autre Labès, bon aboyeur et lécheur de marmites.
SOSIE, en héraut. — Silence! assis! Toi, monte à la tribune, et motive l'accusation.
PHILOCLÉON. — Pendant ce temps-là, je vais manger mon plat de lentilles.
XANTHIAS, accusateur. — O juges! vous avez entendu ma plainte écrite contre
cet accusé. Il a commis envers moi et toute la gent nautonière un attentat
indigne : il s'est retiré dans son coin, et il a dérobé un énorme fromage de
Sicile, dont il s'est repu dans les ténèbres ...
PHILOCLÉON. — Par Jupiter! il est suffisamment convaincu ; le coquin vient de
me lâcher un rot au fromage, d'une odeur révoltante.
XANTHIAS. — Et il a refusé de m'en faire part.
Or, qui voudra vous rendre service, si l'on ne me jette rien à moi, votre chien fidèle ?
PHILOCLÉON. — Il ne lui en a rien donné ?
XANTHIAS. — Rien ; à moi, son camarade!
PHILOCLÉON. — Voilà un gaillard qui n'est pas moins bouillant que ces lentilles.
BDÉLYCLÉON. — Au nom des dieux, mon père, ne prononce pas avant de les
avoir entendus tous les deux!
PHILOCLÉON. — Mais, mon cher, la chose est claire ; elle parle d'elle-même.
XANTHIAS. — Gardez-vous bien de l'absoudre! c'est de tous les chiens le plus
glouton et le plus égoïste ; il parcourt en un clin d'oeil tous les coins d'une
casserole, et dévore toute la croûte.
PHILOCLÉON. — Je n'ai pas même de quoi boucher les fentes de ma cruche.
XANTHIAS. — Châtiez-le donc ; car une seule cuisine ne pourrait nourrir deux
voleurs. Je ne veux pas aboyer le ventre vide ; autrement, je n'aboierai plus.
PHILOCLÉON. — Oh ! oh ! de quelles scélératesses on l'accuse! voilà un fier
fripon. Qu'en penses-tu, mon coq? Par ma foi, il dit que oui. Thesmothète! où
est-il donc ? Qu'il me donne le pot de chambre.
BDÉLYCLÉON. — Prends-le toi-même, je suis occupé à citer les témoins. Que les
témoins à charge contre Labès paraissent : un plat, un pilon, une racloire à
fromage, un gril, une marmite et autres ustensiles de cuisine. Est-ce que tu
pisses encore ? tu n'as pas fini ?
PHILOCLÉON. — Pas encore ; mais celui-là, je pense qu'il fera quelque chose de
pis aujourd'hui...
BDÉLYCLÉON, au chien accusateur. — Seras-tu donc toujours si sévère et si
intraitable envers les accusés ? Pourquoi mordre toujours ? (A l'accusé.) Monte
à la tribune. Défends-toi. D'où vient ce silence ? Parle.
PHILOCLÉON. — Il paraît qu'il n'a rien à dire.
BDÉLYCLÉON. — Tu te trompes ; mais il lui arrive ce qui arriva autrefois à
Thucydide accusé : la surprise lui ferma tout à coup la bouche. Retire-toi,
je prendrai sa défense.
[950] χαλεπὸν μὲν ὦνδρες ἐστὶ διαβεβλημένου
ὑπεραποκρίνεσθαι κυνός, λέξω δὅμως.
ἀγαθὸς γάρ ἐστι καὶ διώκει τοὺς λύκους.
(Φιλοκλέων)
κλέπτης μὲν οὖν οὗτός γε καὶ ξυνωμότης.
(Βδελυκλέων)
μὰ Δἴ ἀλλἄριστός ἐστι τῶν νυνὶ κυνῶν
955 οἷός τε πολλοῖς προβατίοις ἐφεστάναι.
(Φιλοκλέων)
τί οὖν ὄφελος, τὸν τυρὸν εἰ κατεσθίει;
(Βδελυκλέων)
τι; σοῦ προμάχεται καὶ φυλάττει τὴν θύραν
καὶ τἄλλἄριστός ἐστιν· εἰ δὑφείλετο,
ξύγγνωθι. κιθαρίζειν γὰρ οὐκ ἐπίσταται.
960 (Φιλοκλέων) ἐγὼ δἐβουλόμην ἂν οὐδὲ γράμματα,
ἵνα μὴ κακουργῶν ἐνέγραφἡμῖν τὸν λόγον.
(Βδελυκλέων)
ἄκουσον δαιμόνιέ μου τῶν μαρτύρων.
ἀνάβηθι τυρόκνηστι καὶ λέξον μέγα·
σὺ γὰρ ταμιεύουσἔτυχες. ἀπόκριναι σαφῶς,
965 εἰ μὴ κατέκνησας τοῖς στρατιώταις ἅλαβες.
φησὶ κατακνῆσαι.
(Φιλοκλέων)
νὴ Δἴ ἀλλὰ ψεύδεται.
(Βδελυκλέων)
δαιμόνιἐλέει ταλαιπωρουμένους.
οὗτος γὰρ Λάβης καὶ τραχήλιἐσθίει
καὶ τὰς ἀκάνθας, κοὐδέποτἐν ταὐτῷ μένει.
970 δἕτερος οἷός ἐστιν οἰκουρὸς μόνον.
αὐτοῦ μένων γὰρ ἅττἂν εἴσω τις φέρῃ
τούτων μεταιτεῖ τὸ μέρος· εἰ δὲ μή, δάκνει.
(Φιλοκλέων)
αἰβοῖ. τί κακόν ποτἔσθὅτῳ μαλάττομαι;
κακόν τι περιβαίνει με κἀναπείθομαι.
(Βδελυκλέων)
975 ἴθἀντιβολῶ σ᾽· οἰκτίραταὐτὸν πάτερε,
καὶ μὴ διαφθείρητε. ποῦ τὰ παιδία;
ἀναβαίνετ πόνηρα καὶ κνυζούμενα
αἰτεῖτε κἀντιβολεῖτε καὶ δακρύετε.
(Φιλοκλέων)
κατάβα κατάβα κατάβα κατάβα.
(Βδελυκλέων) καταβήσομαι.
980 καίτοι τὸ κατάβα τοῦτο πολλοὺς δὴ πάνυ
ἐξηπάτηκεν. ἀτὰρ ὅμως καταβήσομαι.
(Φιλοκλέων)
ἐς κόρακας. ὡς οὐκ ἀγαθόν ἐστι τὸ ῥοφεῖν.
ἐγὼ γὰρ ἀπεδάκρυσα νῦν γνώμην ἐμὴν
οὐδέν ποτἀλλ τῆς φακῆς ἐμπλήμενος.
985 (Βδελυκλέων) οὔκουν ἀποφεύγει δῆτα;
(Φιλοκλέων) χαλεπὸν εἰδέναι.
(Βδελυκλέων)
ἴθ πατρίδιον ἐπὶ τὰ βελτίω τρέπου.
τηνδὶ λαβὼν τὴν ψῆφον ἐπὶ τὸν ὕστερον
μύσας παρᾷξον κἀπόλυσον πάτερ.
(Φιλοκλέων)
οὐ δῆτα· κιθαρίζειν γὰρ οὐκ ἐπίσταμαι.
990 (Βδελυκλέων) φέρε νύν σε τῃδὶ τὴν ταχίστην περιάγω.
(Φιλοκλέων) ὅδἔσθ πρότερος;
(Βδελυκλέων) οὗτος·
(Φιλοκλέων) αὕτηνταῦθἔνι.
(Βδελυκλέων) ἐξηπάτηται κἀπολέλυκεν οὐχ ἑκών.
φέρἐξεράσω.
(Φιλοκλέων) πῶς ἄρἠγωνίσμεθα;
(Βδελυκλέων)
δείξειν ἔοικεν. ἐκπέφευγας Λάβης.
995 πάτερ πάτερ τί πέπονθας; οἴμοι· ποῦσθὕδωρ;
ἔπαιρε σαυτόν.
(Φιλοκλέων)
εἰπέ νυν ἐκεῖνό μοι,
ὄντως ἀπέφυγε;
(Βδελυκλέων) νὴ Δἴ·
(Φιλοκλέων) οὐδέν εἰμἄρα.
(Βδελυκλέων)
μὴ φροντίσῃς δαιμόνι᾽· ἀλλἀνίστασο.
(Φιλοκλέων)
πῶς οὖν ἐμαυτῷ τοῦτἐγὼ ξυνείσομαι,
[950] C'est une tâche difficile, magistrats, de faire l'apologie d'un chien si calomnié ;
je parlerai néanmoins. Ce chien est brave, il chasse les loups.
PHILOCLÉON. — C'est un voleur et un conspirateur.
BDÉLYCLÉON. — Non, par Jupiter ! Il n'y a pas au monde un meilleur chien ; il
serait capable de commander un grand troupeau de moutons.
PHILOCLÉON. — A quoi bon, s'il mange le fromage ?
BDÉLYCLÉON. - Mais il se bat pour sa défense ; il garde la porte, et il a d'ailleurs
toutes les qualités : s'il a fait quelque larcin, il faut lui pardonner. Il n'est pas, je
l'avoue, grand joueur de cithare (149).
PHILOCLÉON. — Je voudrais qu'il ne sût pas même lire : il n'eût pas fait
l'apologie de son crime.
BDÉLYCLIlON. — O juge équitable, écoute mes témoins! Approche, petit
couteau, et parle à haute voix. Tu étais alors préposé aux distributions (150) ;
réponds clairement : n'as-tu pas coupé les parts qui devaient être distribuées
aux soldats ?... Il affirme l'avoir fait.
PHILOCLÉON. — Par Jupiter ! il ment.
BDÉLYCLÉON. — Juge compatissant, aie pitié de l'in-fortune! Ce pauvre Labès
ne vit que de têtes de poisson et d'arêtes ; il ne reste jamais en place. Cet autre
(151) n'est ben qu'à garder le logis. Il a bien ses raisons : on n'apporte rien
céans, qu'il n'en demande sa part ; et, si on la lui refuse, il mord.
PHILOCLÉON. — Ouf! d'où vient que je me sens pris de compassion ? qu'est-ce
qui m'arrive là? Me voilà tout ému!
BDÉLYCLÉON. — Ah ! mon père, je t'en conjure. Ayez pitié de lui. Ne le
sacrifiez point... Où sont les enfants ? Venez... famille désolée ; faites
entendre vos cris, vos prières, vos larmes.
PHILOCLÉON. — Descends, descends, descends, descends.
BDÉLYCLÉON. — Je descendrai ; cette invitation a souvent été trompeuse ; je
descendrai pourtant.
PHILOCLÉON. — Va te faire pendre! Faut-il que j'aie avalé ces lentilles
brûlantes! Voilà que j'ai pleuré, chose qui, à mon sens, ne me serait jamais
arrivée, si je n'eusse mangé ces lentilles.
BDÉLYCLÉON. — Ne lui feras-tu pas grâce ?
PHILOCLÉON. — C'est difficile à savoir.
BDÉLYCLÉON. — O père chéri, prends des sentiments plus humains! Reçois ce
suffrage, passe du côté de la seconde urne, en fermant un peu les yeux ;
et qu'il soit absous, mon père !
PHILOCLÉON. — Impossible; je ne sais pas jouer de la cithare.
BDÉLYCLÉON. — Viens, je t'y aurai bientôt conduit.
PHILOCLÉON. — Est-ce là la première urne?
BDÉLYCLÉON. — Oui, c'est la première.
PHILOCLÉON. — J'y jette mon suffrage.
BDÉLYCLÉON. — Il est attrapé, il vient d'absoudre sans le vouloir.
PHILOCLÉON. — Attends, que je verse les suffrages. Voyons le résultat.
BDÉLYCLÉON. — Tu vas le voir, Labès, tu es absous ! Mon père, mon père,
qu'as-tu donc? Ah dieux ! vite de l'eau! Reviens à toi.
PHILOCLÉON. — Dis-moi, est-il vraiment absous?
BDÉLYCLÉON. — Sans doute.
PHILOCLÉON. — C'est fait de moi.
BDÉLYCLÉON. — Ne t'afflige pas, mon père, reprends courage.
PHILOCLÉON. — Comment supporterai-je l'idée


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Dernière mise à jour : 23/09/2005