HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 41-42

  Paragraphes 41-42

[3,41] 41. Ὧδε δὲ αὐτῶν θορυβουμένων, Καννούτιος δήμαρχος, ἐχθρὸς ὢν Ἀντωνίῳ καὶ παρ' αὐτὸ Καίσαρι φίλος, ὑπήντα τῷ Καίσαρι καὶ τὴν γνώμην ἐκμαθὼν ἀπήγγελλε τῷ δήμῳ, μετ' ἔχθρας Ἀντωνίου σαφοῦς ἐπιέναι τον Καίσαρα καὶ χρῆναι δεδιότας Ἀντώνιον ἐπὶ τυραννίδι τόνδε προσεταιρίσασθαι, στρατὸν ἄλλον οὐκ ἔχοντας ἐν τῷ παρόντι. Ταῦτα δ' εἰπὼν ἐσῆγε τὸν Καίσαρα, αὐλισάμενον πρὸ τοῦ ἄστεος ἀπὸ σταδίων πεντεκαίδεκα ἐν τῷ τοῦ Ἄρεως ἱερῷ. Ὡς δὲ εἰσῆλθον, μὲν εἰς τὸν νεὼν τῶν Διοσκούρων παρῆλθε, καὶ τὸν νεὼν περιέστησαν οἱ στρατευόμενοι ξιφίδια ἀφανῶς περιεζωσμένοι, Καννούτιος δὲ πρότερον ἐδημηγόρει κατὰ τοῦ Ἀντωνίου. δὲ Καῖσαρ καὶ τοῦ πατρὸς αὐτοὺς ὑπεμίμνησκε καὶ ὧν αὐτὸς ὑπὸ Ἀντωνίου πάθοι, δι' καὶ τόνδε τὸν στρατὸν ἐς φυλακὴν εἴη συνειλεγμένος· ἔφη τε ἐς πάντα τῆς πατρίδος ὑπηρέτης καὶ κατήκοος ἔσεσθαι καὶ ἐς τὰ νὺν πρὸς Ἀντώνιον ἕτοιμος. [3,41] 41. Dans cette période de consternation, le tribun Cannutius, un ennemi d'Antoine, et par conséquent ami d'Octave, alla rendre visite à ce dernier. Après avoir appris ses intentions, Cannutius s'adressa au peuple, disant qu'Octave venait en véritable ennemi d'Antoine et que ceux qui avaient peur qu'Antoine ne vise à la tyrannie devaient se mettre du côté d'Octave car ils n'avaient pas d'autre armée actuellement. Après son discours il se rendit chez Octave, qui campait devant la ville au temple de Mars, à quinze stades de celle-ci. Quand ce dernier arriva il s'avança vers le temple de Castor et Pollux que ses soldats portant des poignards cachés entourèrent. Cannutius s'adressa d'abord au peuple, parlant contre Antoine. Ensuite Octave leur rappela son père et ce qu'il avait souffert lui-même d'Antoine : c'était à cause de cela qu'il avait enrôlé cette armée pour se protéger. Il déclara qu'il n'était qu'un domestique obéissant en tout à son pays, et dit qu'il était prêt à affronter Antoine à l'instant.
[3,42] 42. Ὧδε δ' εἰπόντος αὐτοῦ καὶ τὴν ἐκκλησίαν διαλύσαντος ἐπὶ τῷδε, στρατὸς ἡγούμενος ἐς τὸ ἐναντίον ἐπὶ διαλλαγαῖς Ἀντωνίου τε καὶ Καίσαρος ἀφῖχθαι ἐς μόνην γε φυλακὴν τοῦ Καίσαρος καὶ τῶν φονέων ἄμυναν, ἤχθοντο τῇ κατ' Ἀντωνίου προαγορεύσει, στρατηγοῦ τε σφῶν γεγονότος καὶ ὄντος ὑπάτου· καὶ οἱ μὲν αὐτῶν ἐπανελθεῖν ᾖτουν εἰς τὰ οἰκεῖα ὡς ὁπλιούμενοι· οὐ γὰρ ἄλλων τῶν ἰδίων ὅπλων ἀνέξεσθαι· οἱ δὲ καὶ τὸ ἀληθὲς ὑπέφαινον. δὲ Καῖσαρ ἠπόρητο μὲν ἐς τὸ ἐναντίον ὧν προσεδόκησε μετενεχθείς, ἐλπίσας δ' αὐτῶν πειθοῖ μᾶλλον βίᾳ περιέσεσθαι, συνεχώρει ταῖς προφάσεσι καὶ τοὺς μὲν ἐπὶ τὰ ὅπλα ἔπεμπε, τοὺς δὲ ἁπλῶς ἐς τὰ οἰκεῖα. Πάντας δ', ἐπικρύπτων τὴν ἀχθηδόνα, ἐπῄνει τῆς συνόδου καὶ ἐδωρεῖτο ἑτέραις δωρεαῖς καὶ δαψιλέστερον ἔτι ἀμείψεσθαι ἔλεγεν, αἰεὶ χρώμενος ἐς τὰ ἐπείγοντα ὡς πατρικοῖς φίλοις μᾶλλον στρατιώταις. Χιλίους μὲν δὴ μόνους τρισχιλίους τάδε λέγων ἐπέκλασεν ἐκ μυρίων οἱ παραμεῖναι ιδιαφέρονται γὰρ περὶ τοῦ ἀριθμοῦ. Οἱ δὲ λοιποὶ τότε μὲν ἐξῄεσαν, ἀνεμιμνήσκοντο δ' αὐτίκα γεωργίας τε πόνων καὶ κερδῶν στρατείας καὶ λόγων τῶν Καίσαρος καὶ εὐπειθείας αὐτοῦ, πρὸς ἐβούλοντο, καὶ χαρίτων, ὧν τε εἰλήφεσαν καὶ ὧν ἤλπιζον ἔτι λήψεσθαι. Οἷόν τε ὄχλος ἀνώμαλος μετενόουν καὶ τῆς προφάσεως ἐς εὐπρέπειαν ἐπιβαίνοντες ὡπλίζοντο καὶ πρὸς αὐτὸν ἐπανῄεσαν. δὲ ἤδη μετὰ χρημάτων ἄλλων τήν τε Ῥάβενναν καὶ τὰ ἀγχοῦ πάντα περιῄει, στρατεύων ἑτέρους ἐφ' ἑτέροις· καὶ πάντας ἐς Ἀρρήτιον ἔπεμπεν. [3,42] 42. Après avoir parlé et renvoyé l'assemblée, les soldats, changeant d'avis (car ils étaient venus pour soutenir l'alliance d'Antoine et d'Octave ou comme gardes de ce dernier et pour punir les meurtriers), furent irrités de la déclaration de guerre contre Antoine, qui avait été leur général et était maintenant consul. Certains d'entre eux demandèrent congé pour rentrer chez eux afin de s'armer, disant qu'ils ne pouvaient pas faire leur devoir avec d'autres armes que les leurs. D'autres laissèrent entendre la vérité. Comme les choses ne se déroulaient pas comme il l'avait espéré, Octave était dans l'embarras. Espérant, cependant, les garder par persuasion plutôt que par la force, il accepta leurs demandes, et renvoya certains d'entre eux chercher leurs armes et d'autres simplement chez eux. Cachant sa déception, il félicita toute la foule assemblée, leur donna d'autres présents, et leur dit qu'il les récompensait toujours plus généreusement, parce que il se servait d'eux pour des affaires urgentes plus comme amis de son père que comme soldats. Après ces paroles, il persuada seulement 1000 des 10.000 de rester avec lui, ou peut-être 3000, parce que les avis diffèrent quant au nombre. Le reste alors s'en alla, mais à ce moment ils se rappelèrent les travaux durs de l'agriculture et les gains du service militaire, les paroles d'Octave, sa conformité à leurs souhaits, et les faveurs qu'ils avaient toujours reçues et qu'il avaient espéré recevoir de lui. Et ainsi, comme une multitude inconsistante, ils regrettèrent, et saisissant ce dernier prétexte, ils s'armèrent et revinrent à lui. Octave était déjà arrivé avec de nouveaux approvisionnements en argent à Ravenne et dans les environs, enrôlant continuellement de nouvelles troupes et il les envoyait toutes à Arretium.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006