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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre I

Chapitre 89-90

  Chapitre 89-90

[1,89] 89. Σύλλας δ' ὡς ἔμαθεν, αὐτίκα ἐπελθὼν τὴν μὲν στρατιὰν ἵδρυσε πρὸ τῶν πυλῶν ἐν τῷ Ἀρείῳ πεδίῳ, αὐτὸς δ' εἴσω παρῆλθεν, ἐκφυγόντων τῶν ἀντιστασιωτῶν ἁπάντων. Καὶ τὰ μὲν τούτων αὐτίκα ἐδημεύετο καὶ διεπιπράσκετο, τὸν δὲ δῆμον ἐς ἐκκλησίαν συναγαγὼν τήν τε ἀνάγκην τῶν παρόντων ὠλοφύρετο καὶ θαρρεῖν προσέταξεν ὡς αὐτίκα τῶνδε παυσομένων καὶ τῆς πολιτείας ἐς τὸ δέον ἐλευσομένης. Διοικησάμενος δ' ὅσα ἤπειγε καὶ τῇ πόλει τινὰς ἐπιστήσας τῶν ἑαυτοῦ ἐξώρμησεν ἐς Κλούσιον, ἔνθα τοῦ πολέμου τὰ λοιπὰ ἤκμαζεν. Ἐν δὲ τούτῳ τοῖς ὑπάτοις προσεγένοντο ἱππεῖς Κελτίβηρες, ὑπὸ τῶν ἐν Ἰβηρίᾳ στρατηγῶν ἀπεσταλμένοι, καὶ γενομένης παρὰ τὸν Γλάνιν ποταμὸν ἱππομαχίας μὲν Σύλλας ἔκτεινεν ἐς πεντήκοντα τῶν πολεμίων, διακόσιοι δὲ καὶ ἑβδομήκοντα τῶνδε τῶν Κελτιβήρων ηὐτομόλησαν ἐς Σύλλαν· καὶ τοὺς λοιποὺς Κάρβων ἀνεῖλεν, εἴτε χαλεπήνας τῆς τῶν ὁμοεθνῶν αὐτομολίας εἴτε δείσας περὶ ὁμοίου. Τοῦ δ' αὐτοῦ χρόνου περὶ Σατουρνίαν ἑτέρῳ μέρει τοὺς ἐχθροὺς Σύλλας ἐνίκα, καὶ Μέτελλος ἐπὶ Ῥάβενναν περιπλέων τὴν Οὐριτανὴν χώραν, πεδιάδα καὶ πυροφόρον οὖσαν, προκατελάμβανεν. Ἔς τε Νέαν πόλιν ἐκ προδοσίας νυκτὸς ἕτεροι τῶν Συλλείων ἐσελθόντες ἔκτειναν ἅπαντας χωρὶς ὀλίγων διαφυγόντων καὶ τὰς τριήρεις τῆς πόλεως ἔλαβον. Αὐτῷ δὲ Σύλλᾳ καὶ Κάρβωνι περὶ Κλούσιον ἐξ ἠοῦς ἐπὶ ἑσπέραν γίγνεται μάχη καρτερά· καὶ φανέντες ἀλλήλοις ἰσόμαχοι μετὰ σκότους διεκρίθησαν. [1,89] 89. Sylla n'en fut pas plus tôt informé qu'il accourut sur-le-champ. Il fit poster son armée devant les portes de Rome, sur le Champ de Mars ; et tandis qu'il entrait, tous les sectateurs du parti contraire prirent la fuite. Incontinent, il confisqua leurs biens et en fit la vente. Ensuite il convoqua le peuple ; il rejeta sur la nécessité les malheurs du moment ; il invita à prendre courage ; il fit espérer que la guerre allait incessamment se terminer et que la république serait rétablie sur un pied convenable. Après avoir réglé toutes les affaires pressantes et laissé Rome sous les ordres de quelques-uns de ses chefs, il se rendit à Clusium, où la guerre était encore poussée avec vigueur. Ce fut là que les consuls reçurent un renfort de cavalerie celtibérienne, que leur envoyèrent les généraux qui commandaient en Ibérie. Un combat s'étant engagé auprès du fleuve Glanis, Sylla tua autour de cinquante hommes à l'ennemi, et deux cent soixante et dix de ces Celtibériens se tournèrent d'eux-mêmes de son côté. Carbon fit égorger le reste, soit ressentiment de la défection de leurs camarades, soit crainte qu'ils n'imitassent leur exemple. Dans le même temps, Sylla battit l'ennemi d'un autre côté, auprès de Saturnia, et Métellus, rendu par mer à Ravenne, commença par se rendre maître de la campagne uritaine, plaine féconde en froment. Une autre division de l'armée de Sylla entra la nuit par trahison dans Néapolis, y tua tous les ennemis, sauf un petit nombre qui se sauva par la fuite, et s'empara de tous les vaisseaux que cette ville avait dans son port. Sylla en personne et Carbon se donnèrent auprès de Clusium une grande bataille qui dura depuis le point du jour jusqu'au soir, avec un avantage égal des deux côtés, jusqu'au moment où la nuit les sépara.
[1,90] 90. Ἐν δὲ τῷ πωλητίῳ πεδίῳ Πομπήιος καὶ Κράσσος, ἄμφω Σύλλα στρατηγοί, κτείνουσι τῶν Καρβωνείων εἰς τρισχιλίους καὶ Καρρίναν τὸν ἀντιστρατηγοῦντα σφίσιν ἐπολιόρκουν, ἔστε Κάρβων μὲν ἕτερον τῷ Καρρίνᾳ στρατὸν ἔπεμψεν· δὲ Σύλλας αἰσθόμενος καὶ ἐφεδρεύσας ἔκτεινεν αὐτῶν παροδ υόντων ἐς δισχιλίους, καὶ Καρρίνας δὲ νυκτός, ὕδατός τε ὄντος ἐξ οὐρανοῦ πολλοῦ καὶ σκότους, αἰσθομένων μέν τι τῶν περικαθημένων, διὰ δὲ τὸν ὄμβρον ἀμελούντων, διέφυγε. Καὶ Κάρβων ἐς Πραινεστὸν Μαρίῳ τῷ συνάρχῳ Μάρκιον ἔπεμπεν, ὀκτὼ τέλη στρατιᾶς ἄγοντα, πυνθανόμενος αὐτὸν ὑπὸ λιμοῦ κακοπαθεῖν· οἷς Πομπήιος ἐξ ἐνέδρας ἐν στενῷ προσπεσὼν τρέπεταί τε καὶ πολλοὺς διαφθείρας ἐς λόφον συνέκλεισε τοὺς λοιπούς. Ἐξ οὗ Μάρκιος μὲν οὐ σβέσας τὸ πῦρ ἀπεδίδρασκεν, δὲ στρατὸς αὐτῷ τὴν αἰτίαν τῆς ἐνέδρας προστιθεὶς ἐστασίασε χαλεπῶς, καὶ τέλος μὲν ὑπὸ τοῖς σημείοις ὅλον ἄνευ παραγγέλματος ἐπανῆλθεν ἐς Ἀρίμινον, οἱ λοιποὶ δ' ἐς τὰς πατρίδας κατὰ μέρη διελύθησαν, ὡς ἑπτὰ σπείρας τῷ στρατηγῷ μόνας παραμεῖναι. Καὶ Μάρκιος μὲν ὧδε πράξας κακῶς ἐς Κάρβωνα ἐπανῄει, Μᾶρκον δὲ Λαμπώνιον ἐκ Λευκανίας καὶ Πόντιον Τελεσῖνον ἐκ τῆς Σαυνίτιδος καὶ τὸν Καπυαῖον Γοῦτταν, μεθ' ἑπτὰ μυριάδων ἐπειγομένους Μάριον ἐξελέσθαι τῆς πολιορκίας, Σύλλας ἐν τοῖς στενοῖς, μόνῃ διαβατὸν ἦν, ἀπέκλειε τῆς παρόδου. Καὶ Μάριος, ἀπογινώσκων ἤδη τὰς ἔξωθεν ἐπικουρίας, φρούριον ἐν τῷ μεταιχμίῳ μεγάλῳ ὄντι ἤγειρεν, ἐς καὶ μηχανὰς καὶ στρατιὰν συναγαγὼν ἐπεχείρει βιάσασθαι τὸν Λουκρήτιον. Πολυημέρου δ' αὐτῷ καὶ ποικίλης τῆς πείρας γενομένης, οὐδὲν ἀνύων ἐς Πραινεστὸν αὖθις συνεκλείετο. [1,90] 90. Dans la plaine de Spolète, Pompée et Crassus, tous deux lieutenants de Sylla, tuèrent environ trois mille hommes à Carbon et assiégèrent Carrinas qui commandait les troupes face à eux. Carbon fit marcher un corps de troupes pour le dégager. Mais Sylla, instruit de ce mouvement, vint se jeter sur ce corps à la faveur d'une embuscade, et tua pendant leur marche environ deux mille hommes de ce renfort. Carrinas fut réduit à saisir l'occasion d'une nuit profonde et d'une abondante pluie pour échapper à l'ennemi, qui eut connaissance de son projet mais à qui le mauvais temps ôta l'envie de le contrarier. D'un autre côté, Carbon, instruit que Marius était pressé dans Préneste par la famine, envoya Marcius à son secours, à la tête de huit légions. Pompée, qui s'était mis en embuscade dans un défilé, tomba sur cette armée, la battit, tua beaucoup de monde, et cerna le reste sur une éminence. Mais Marcius s'échappa, en se retirant sans avoir éteint ses feux. Son armée lui imputa les effets de l'embuscade, comme une faute de sa part. La sédition se mit grièvement de la partie, et une légion entière, avec ses enseignes, prit sans son ordre le chemin d'Ariminum. Les autres soldats se retirèrent à la débandade, chacun dans sa patrie ; de manière qu'il ne resta auprès de Marcius que sept cohortes. Après ces mauvais succès, Marcius retourna vers Carbon. Marcius Lamponius, de la Lucanie, Pontius Télésinus, du pays des Samnites, Gutta, de Capoue, s'étaient mis en marche avec soixante et dix mille hommes, pour aller débloquer Préneste, où Marius était enfermé. Mais Sylla, s'étant emparé du seul défilé par où cette armée pouvait s'avancer vers la place, leur coupa le passage. Marius, n'espérant plus qu'il pût lui venir du secours de dehors, construisit une espèce de redoute dans le large espace qui était entre la place et les assiégeants ; il y rassembla ses machines et ses forces, employant toutes ses ressources pour s'ouvrir un passage au travers des lignes de Lucrétius. Mais, après plusieurs jours d'efforts inutiles, il rentra dans la place.


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Dernière mise à jour : 13/04/2006