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[1,91] 91. Καὶ περὶ τὰς αὐτὰς ἡμέρας ἐν Φαυεντίᾳ Κάρβων καὶ Νωρβανὸς ἐξ
ὁδοῦ βραχὺ πρὸ ἑσπέρας ἐπὶ τὸ Μετέλλου στρατόπεδον ἐλθόντες,
λοιπῆς οὔσης ὥρας μιᾶς καὶ ἀμπέλων πυκνῶν περικειμένων, ἀνοήτως
μάλα ὑπὸ ὀργῆς ἐς μάχην ἐξέταττον, ἐλπίσαντες Μέτελλον τῷ
παραλόγῳ καταπλήξειν. Ἡττώμενοι δὲ ὡς ἐν ἀφυεῖ χωρίῳ τε καὶ ὥρᾳ
καὶ ἐς τὰ φυτὰ ἐμπίπτοντες ἐφθείροντο κατὰ πλῆθος, ὡς ἀπολέσθαι μὲν
ἀμφὶ τοὺς μυρίους, αὐτομολῆσαι δ' ἐς ἑξακισχιλίους καὶ τοὺς λοιποὺς
διαρριφῆναι, μόνων ἐν τάξει χιλίων ἐπανελθόντων ἐς Ἀρίμινον. Τέλος δ'
ἄλλο Λευκανῶν ἀγόμενον ὑπὸ Ἀλβενουανοῦ, τῆς ἥττης πυθόμενον,
μετεχώρει πρὸς Μέτελλον δυσχεραίνοντος Ἀλβενουανοῦ. Ὁ δὲ τότε μὲν
οὐ κατασχὼν τῆς ὁρμῆς αὑτὸν ἐς Νωρβανὸν ἐπανῆλθεν, οὐ πολλαῖς δὲ
ἡμέραις ὕστερον κρύφα τῷ Σύλλᾳ κοινολογησάμενος καὶ λαβὼν ἄδειαν,
εἴ τι πράξειεν ἀξιόλογον, ἐπὶ ἑστίασιν ἐκάλει Νωρβανόν τε καὶ τοὺς
συνόντας αὐτῷ στρατηγούς, Γάιον Ἀντίπατρον καὶ Φλάυιον Φιμβρίαν,
ἀδελφὸν τοῦδε τοῦ περὶ τὴν Ἀσίαν ἑαυτὸν ἀνελόντος, ὅσοι τε ἄλλοι τῶν
Καρβωνείων στρατηγοὶ τότε παρῆσαν. Ὡς δ' ἀφίκοντο χωρίς γε
Νωρβανοῦ ῦμόνος γὰρ οὐκ ἀφίκετὀ, πάντας αὐτοὺς ὁ Ἀλβενουανὸς
ἔκτεινεν ἐπὶ τῆς διαίτης καὶ ἐς τὸν Σύλλαν διέφυγε. Νωρβανὸς δὲ καὶ
Ἀρίμινον ἐπὶ τῇδε τῇ συμφορᾷ καὶ ἄλλα πολλὰ τῶν πλησίον
στρατοπέδων ἐς τὸν Σύλλαν μεταχωρεῖν πυνθανόμενος τῶν τε
παρόντων οἱ φίλων οὐδένα ἔτι πιστὸν οὐδὲ βέβαιον ὡς ἐν συμφοραῖς
τιθέμενος, ἰδιωτικοῦ σκάφους ἐπιβὰς ἐς Ῥόδον διέπλευσεν· ὅθεν
ὕστερον ἐξαιτούμενος ὑπὸ τοῦ Σύλλα, Ῥοδίων ἔτι ἀμφιγνοούντων,
ἑαυτὸν ἐν ἀγορᾷ μέσῃ διέφθειρε.
| [1,91] 91. Dans le même temps, Carbon et Norbanus étant arrivés, après
avoir quitté la route, à une petite distance du camp de Métellus, sur le
déclin du jour, auprès de Faventia, dans un lieu rempli de vignobles, et
alors qu'il ne restait qu'une heure de jour, eurent la haute imprudence,
en ne consultant que leur animosité, de se ranger en bataille, espérant
d'en imposer à Métellus en l'attaquant à l'improviste. Mais ils furent
battus, à cause du désavantage du lieu et de l'heure ; et, ayant été
forcés de se jeter dans les vignes, ils y perdirent beaucoup de monde.
On leur tua environ dix mille hommes ; six mille passèrent à l'ennemi ;
le reste se débanda ; il n'y en eut que mille qui gagnèrent Arrétium en
bon ordre. Une autre légion de Lucaniens, qui était sous les ordres
d'Albinovanus, instruite de cette déconfiture, vint se réunir, malgré son
chef, à l'armée de Métellus. Cette défection, qu'Albinovanus ne put
empêcher, n'altéra point, pour le moment, son attachement à la cause
de Norbanus, et il vint le rejoindre ; mais, peu de jours après, il traita
clandestinement avec Sylla pour son impunité, à condition qu'il ferait
quelque chose de remarquable pour son service. En effet, il invita à un
repas Norbanus et les autres généraux qui étaient auprès de lui, Caius
Antipatros, Flavius Fimbrias, le frère de celui qui s'était suicidé en Asie,
et tous les autres chefs du parti de Carbon qui étaient dans ce
voisinage. Aussitôt qu'ils furent arrivés, à l'exception de Norbanus, car
il fut le seul qui ne s'y rendit pas, Albinovanus prit les mesures
nécessaires pour les faire tous égorger pendant le repas, et il se sauva
auprès de Sylla. Norbanus, informé qu'après cet horrible événement la
ville d'Ariminum et aussi beaucoup de camps des environs avaient
abandonné son parti pour passer à Sylla, sentant d'ailleurs qu'il n'y
avait plus de sûreté pour lui au milieu de ceux de ses amis qui
l'entouraient, comme il arrive en pareil cas, se jeta dans le vaisseau
d'un particulier qui faisait voile pour l'île de Rhodes. Sylla fit par la suite
demander aux Rhodiens que Norbanus lui fût livré ; et, pendant que
ces insulaires délibéraient encore sur son sort, celui-ci se poignarda
lui-même au milieu de leur place publique.
| [1,92] 92. Κάρβων δὲ ἕτερα δύο τέλη στρατιωτῶν ἐς Πραινεστὸν ἄγειν ἔπεμπε
Δαμάσιππον, ὑπερεπειγόμενος Μάριον ἐκλῦσαι τῆς πολιορκίας· ἀλλ'
οὐδ' οὗτοι τὰ στενὰ διελθεῖν ἐδύναντο φυλασσόμενα ὑπὸ τοῦ Σύλλα.
Γαλάται τε ὅσοι ἀπὸ Ῥαβέννης ἐπὶ τὰ Ἄλπεια παρήκουσιν, ἀθρόως ἐς
Μέτελλον μετετίθεντο· καὶ Λεύκολλος ἑτέρους τῶν Καρβωνείων ἐνίκα
περὶ Πλακεντίαν. Ὧν ὁ Κάρβων πυνθανόμενος, τρισμυρίους ὅμως ἔτι
ἔχων περὶ τὸ Κλούσιον καὶ δύο τέλη τὰ Δαμασίππου καὶ ἕτερα περὶ
Καρρίναν καὶ Μάρκιον Σαυνιτῶν τε αὐτῷ χειρὶ πολλῇ προθύμως περὶ τὰ
στενὰ κακοπαθούντων, ἀπογνοὺς ἁπάντων ἀσθενῶς ἔφευγε σὺν τοῖς
φίλοις ἐς Λιβύην ἐξ Ἰταλίας ὕπατος ἔτι ὤν, ὡς Λιβύην παραστησόμενος
ἀντὶ τῆς Ἰταλίας. Τῶν δ' ὑπολειφθέντων οἱ μὲν ἀμφὶ τὸ Κλούσιον
Πομπηίῳ συνενεχθέντες ἐς μάχην ἀπέβαλον ἐς δισμυρίους, καὶ ὡς ἐπὶ
συμφορᾷ μεγίστῃ καὶ τὸ λοιπὸν τοῦδε τοῦ στρατοῦ ἐς τὰς πατρίδας
κατὰ μέρη διελύθη· Καρρίνας δὲ καὶ Μάρκιος καὶ Δαμάσιππος οἷς εἶχον
ἅπασιν ἐπὶ τὰ στενὰ ἐχώρουν ὡς ὁμοῦ τοῖς Σαυνίταις βιασόμενοι
πάντως αὐτὰ περᾶσαι. Οὐ δυνηθέντες δὲ οὐδ' ὥς, ἐφέροντο ἐς Ῥώμην
ὡς ἔρημον ἀνδρῶν καὶ τροφῶν ἅμα καταληψόμενοι τὸ ἄστυ καὶ πρὸ
σταδίων ἑκατὸν ἐστρατοπέδευον ἀμφὶ τὴν Ἀλβανῶν γῆν.
| [1,92] 92. Cependant Carbon, singulièrement pressé de débloquer Marius à
Préneste, fit marcher pour cette destination deux nouvelles légions,
sous les ordres de Damasippus. Mais il fut également impossible à ce
dernier de pénétrer par les défilés que les troupes de Sylla gardaient.
En même temps toute la partie de la Gaule qui est entre Ravenne et
les Alpes se tourna à la fois du côté de Métellus, et Lucullus battit
auprès de Plaisance un autre corps de troupes du parti de Carbon.
Celui-ci, informé de ces événements, quoiqu'il eût encore trente mille
hommes aux environs de Clusium, les deux légions qu'il avait confiées
à Damasippus, d'autres corps sous les ordres de Carrinas et de
Marcius, et des Samnites qui faisaient avec courage les plus grands
efforts pour percer les défilés de Préneste, perdit toute espérance, et
se sauva lâchement avec ses amis en Afrique, tout consul qu'il était
encore, ayant le projet de s'imposer en Afrique à défaut de l'Italie.
Parmi les hommes qu'il laissa derrière lui, environ vingt mille périrent
dans le voisinage de Clusium, dans une bataille contre Pompée ; et,
après ce grand échec, le reste de cette armée s'étant débandé, chacun
regagna ses foyers. Carrinas, Marcius et Damasippus réunirent toutes
leurs forces, et vinrent se joindre aux Samnites, pour forcer avec eux
une fois pour toutes les défilés de Préneste et les franchir. Mais
n'ayant pu en venir à bout, malgré tant d'efforts, ils marchèrent sur
Rome, espérant la trouver dépourvue de soldats et de vivres, et, par
conséquent, s'en emparer sans peine. Ils campèrent à une distance de
cent stades, sur le territoire des Albains.
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