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[1,7] II. 7. Ῥωμαῖοι τὴν Ἰταλίαν πολέμῳ κατὰ μέρη χειρούμενοι γῆς μέρος
ἐλάμβανον καὶ πόλεις ἐνῴκιζον ἢ ἐς τὰς πρότερον οὔσας κληρούχους
ἀπὸ σφῶν κατέλεγον. Καὶ τάδε μὲν ἀντὶ φρουρίων ἐπενόουν, τῆς δὲ γῆς
τῆς δορικτήτου σφίσιν ἑκάστοτε γιγνομένης τὴν μὲν ἐξειργασμένην
αὐτίκα τοῖς οἰκιζομένοις ἐπιδιῄρουν ἢ ἐπίπρασκον ἢ ἐξεμίσθουν, τὴν δ'
ἀργὸν ἐκ τοῦ πολέμου τότε οὖσαν, ἣ δὴ καὶ μάλιστα ἐπλήθυεν, οὐκ
ἄγοντές πω σχολὴν διαλαχεῖν ἐπεκήρυττον ἐν τοσῷδε τοῖς ἐθέλουσιν
ἐκπονεῖν ἐπὶ τέλει τῶν ἐτησίων καρπῶν, δεκάτῃ μὲν τῶν σπειρομένων,
πέμπτῃ δὲ τῶν φυτευομένων. Ὥριστο δὲ καὶ τοῖς προβατεύουσι τέλη
μειζόνων τε καὶ ἐλαττόνων ζῴων. Καὶ τάδε ἔπραττον ἐς πολυανδρίαν
τοῦ Ἰταλικοῦ γένους, φερεπονωτάτου σφίσιν ὀφθέντος, ἵνα συμμάχους
οἰκείους ἔχοιεν. Ἐς δὲ τοὐναντίον αὐτοῖς περιῄει. Οἱ γὰρ πλούσιοι τῆσδε
τῆς ἀνεμήτου γῆς τὴν πολλὴν καταλαβόντες καὶ χρόνῳ θαρροῦντες οὔ
τινα σφᾶς ἔτι ἀφαιρήσεσθαι τά τε ἀγχοῦ σφίσιν ὅσα τε ἦν ἄλλα βραχέα
πενήτων, τὰ μὲν ὠνούμενοι πειθοῖ, τὰ δὲ βίᾳ λαμβάνοντες, πεδία μακρὰ
ἀντὶ χωρίων ἐγεώργουν, ὠνητοῖς ἐς αὐτὰ γεωργοῖς καὶ ποιμέσι
χρώμενοι τοῦ μὴ τοὺς ἐλευθέρους ἐς τὰς στρατείας ἀπὸ τῆς γεωργίας
περισπᾶν, φερούσης ἅμα καὶ τῆσδε τῆς κτήσεως αὐτοῖς πολὺ κέρδος ἐκ
πολυπαιδίας θεραπόντων ἀκινδύνως αὐξομένων διὰ τὰς ἀστρατείας.
Ἀπὸ δὲ τούτων οἱ μὲν δυνατοὶ πάμπαν ἐπλούτουν, καὶ τὸ τῶν
θεραπόντων γένος ἀνὰ τὴν χώραν ἐπλήθυε, τοὺς δ' Ἰταλιώτας ὀλιγότης
καὶ δυσανδρία κατελάμβανε, τρυχομένους πενίᾳ τε καὶ ἐσφοραῖς καὶ
στρατείαις. Εἰ δὲ καὶ σχολάσειαν ἀπὸ τούτων, ἐπὶ ἀργίας διετίθεντο, τῆς
γῆς ὑπὸ τῶν πλουσίων ἐχομένης καὶ γεωργοῖς χρωμένων θεράπουσιν
ἀντὶ ἐλευθέρων.
| [1,7] 7. En s'emparant progressivement de l'Italie par les armes, les
Romains avaient l'habitude de confisquer une partie du territoire du
peuple vaincu pour y bâtir une ville, ou de fonder, dans les villes déjà
existantes, une colonie composée de citoyens romains. Ils imaginèrent
de substituer cette méthode à celle des garnisons. La partie de
territoire dont ils s'étaient rendus propriétaires par conquête, ils la
distribuaient immédiatement, si elle était cultivée, à ceux qui venaient
s'y établir ; sinon ils la vendaient ou la donnaient à ferme : si, au
contraire, elle avait été dévastée par la guerre, ce qui était le plus
souvent le cas, sans attendre le moment de la distribuer par le sort, ils
la mettaient aux enchères telle qu'elle était, et n'importe qui pouvait
l'exploiter, moyennant une redevance annuelle en fruits : à savoir un
dixième pour des terres susceptibles d'être ensemencées, un
cinquième pour les terres à plantations. Celles qui ne pouvaient servir
qu'au pâturage, il demandaient comme impôt une partie du gros et du
petit bétail. Leur idée était de multiplier la population des peuples de
l'Italie, qui leur paraissait la plus apte à supporter les travaux pénibles,
afin d'avoir des auxiliaires pour leurs armées.
Mais ce fut le contraire qui se produisit. Les citoyens riches
s'emparèrent de la plus grande partie des terres incultes, et, à la
longue, ils se considérèrent comme des propriétaires immuables. Ils
acquirent par persuasion, ou ils prirent par violence les petites
propriétés des citoyens pauvres qui étaient leurs voisins. De vastes
domaines succédèrent à de minces héritages. Les terres et les
troupeaux furent mis dans les mains d'agriculteurs ou de pasteurs de
condition servile, afin d'éviter les inconvénients que le service militaire
faisait courir sur les hommes libres. Cette ruse des propriétaires
amena une augmentation énorme des esclaves, qui, puisqu'il ne
faisaient pas de service militaire, se multipliaient à leur aise. Le résultat
fut que les riches devinrent plus riches et que les pauvres plus
pauvres, et que la population des esclaves dans les campagnes
augmenta tandis que celle des hommes libres diminua à cause du
malaise, des contributions et du service militaire qui les accablaient ; et
quand bien même ils jouissaient de quelque tranquillité, ils ne
pouvaient que perdre leur temps dans l'oisiveté, parce que, d'un côté,
les terres étaient entièrement dans les mains des riches, et que, de
l'autre, ceux-ci employaient pour les cultiver des esclaves de
préférence à des hommes libres.
| [1,8] 8. Ἐφ' οἷς ὁ δῆμος ἐδυσφόρει μὲν ὡς οὔτε συμμάχων ἐξ Ἰταλίας ἔτι
εὐπορήσων οὔτε τῆς ἡγεμονίας οἱ γενησομένης ἀκινδύνου διὰ πλῆθος
τοσόνδε θεραπόντων· διόρθωσιν δ' οὐκ ἐπινοοῦντες, ὡς οὐδὲ ῥᾴδιον
ὂν οὐδὲ πάντῃ δίκαιον ἄνδρας τοσούσδε ἐκ τοσοῦδε χρόνου κτῆσιν
τοσήνδε ἀφελέσθαι φυτῶν τε ἰδίων καὶ οἰκοδομημάτων καὶ κατασκευῆς,
μόλις ποτὲ τῶν δημάρχων εἰσηγουμένων ἔκριναν μηδένα ἔχειν τῆσδε
τῆς γῆς πλέθρα πεντακοσίων πλείονα μηδὲ προβατεύειν ἑκατὸν πλείω
τὰ μείζονα καὶ πεντακοσίων τὰ ἐλάσσονα. Καὶ ἐς ταῦτα δ' αὐτοῖς
ἀριθμὸν ἐλευθέρων ἔχειν ἐπέταξαν, οἳ τὰ γιγνόμενα φυλάξειν τε καὶ
μηνύσειν ἔμελλον.
Οἱ μὲν δὴ τάδε νόμῳ περιλαβόντες ἐπώμοσαν ἐπὶ τῷ νόμῳ καὶ ζημίαν
ὥρισαν, ἡγούμενοι τὴν λοιπὴν γῆν αὐτίκα τοῖς πένησι κατ' ὀλίγον
διαπεπράσεσθαι· φροντὶς δ' οὐδεμία ἦν οὔτε τῶν νόμων οὔτε τῶν
ὅρκων, ἀλλ' οἵτινες καὶ ἐδόκουν φροντίσαι, τὴν γῆν ἐς τοὺς οἰκείους ἐπὶ
ὑποκρίσει διένεμον, οἱ δὲ πολλοὶ τέλεον κατεφρόνουν,
| [1,8] 8. Cet état de chose excitait le mécontentement du peuple romain. Car
il voyait que les auxiliaires pour le service militaire allaient lui manquer,
et que le maintien de sa puissance serait compromis au milieu d'une si
grande multitude d'esclaves. On n'imaginait pas néanmoins de remède
à ce mal, parce qu'il n'était ni facile, ni absolument juste de dépouiller
de leurs possessions, de leurs propriétés agrandies, améliorées,
enrichies de bâtiments, tant de citoyens qui en jouissaient depuis si
longues années. Les tribuns du peuple avaient en effet anciennement
éprouvé de grandes difficultés pour faire passer une loi, qui portait que
nul citoyen ne pourrait posséder de ces terres au-delà de cinq cents
arpents, ni avoir en troupeaux au-dessus de cent têtes de gros et de
cinquante têtes de menu bétail. La même loi avait enjoint aux
propriétaires de prendre à leur service un nombre déterminé d'hommes
libres, pour être les surveillants et les inspecteurs de leurs propriétés.
Ces dispositions de la loi furent consacrées par la religion du serment.
Une amende fut établie contre ceux qui refuseraient de s'y conformer;
et les portions de terres récupérées en conséquence, l'on devait en
disposer sur-le-champ en faveur des citoyens pauvres et les leur
aliéner à vil prix. Mais ni la loi ni les serments ne furent respectés.
Quelques citoyens, afin de sauver les apparences, firent, par des
transactions frauduleuses, passer leur excédent de propriété sur la tête
de leurs parents; le plus grand nombre bravèrent la loi complètement.
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