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[1,37] 37. Οὕτω μὲν δὴ καὶ Δροῦσος ἀνῄρητο δημαρχῶν. Καὶ οἱ ἱππεῖς
ἐπίβασιν ἐς συκοφαντίαν τῶν ἐχθρῶν τὸ πολίτευμα αὐτοῦ τιθέμενοι,
Κόιντον Οὐράιον δήμαρχον ἔπεισαν εἰσηγήσασθαι κρίσεις εἶναι κατὰ
τῶν τοῖς Ἰταλιώταις ἐπὶ τὰ κοινὰ φανερῶς ἢ κρύφα βοηθούντων,
ἐλπίσαντες τοὺς δυνατοὺς ἅπαντας αὐτίκα εἰς ἔγκλημα ἐπίφθονον
ὑπάξεσθαι καὶ δικάσειν μὲν αὐτοί, γενομένων δ' ἐκείνων ἐκποδὼν
δυνατώτερον ἔτι τῆς πόλεως ἐπάρξειν. Τὸν μὲν δὴ νόμον
ἀπαγορευόντων τῶν ἑτέρων δημάρχων μὴ τίθεσθαι, περιστάντες οἱ
ἱππεῖς σὺν ξιφιδίοις γυμνοῖς ἐκύρωσαν· ὡς δ' ἐκεκύρωτο, αὐτίκα τοῖς
ἐπιφανεστάτοις τῶν βουλευτῶν ἐπεγράφοντο κατήγοροι. Καὶ Βηστίας
μὲν οὐδ' ὑπακούσας ἑκὼν ἔφευγεν ὡς οὐκ ἐκδώσων ἑαυτὸν εἰς χεῖρας
ἐχθρῶν, καὶ Κόττας ἐπ' ἐκείνῳ παρῆλθε μὲν ἐς τὸ δικαστήριον,
σεμνολογήσας δὲ ὑπὲρ ὧν ἐπεπολίτευτο, καὶ λοιδορησάμενος τοῖς
ἱππεῦσι φανερῶς, ἐξῄει τῆς πόλεως καὶ ὅδε πρὸ τῆς ψήφου· Μούμμιος
δ', ὁ τὴν Ἑλλάδα ἑλών, αἰσχρῶς ἐνεδρευθεὶς ὑπὸ τῶν ἱππέων
ὑποσχομένων αὐτὸν ἀπολύσειν κατεκρίθη φεύγειν καὶ ἐν Δήλῳ διεβίωσεν.
| [1,37] 37. Les chevaliers ne laissèrent pas de tirer parti de son projet de loi,
pour traduire leurs propres ennemis en jugement. Ils persuadèrent au
tribun Quintus Varius de présenter une loi pour qu'on fit le procès à
ceux qui favorisaient, soit manifestement, soit clandestinement,
l'ambition qu'avaient les alliés d'obtenir les droits de cité. Ils se
flattaient de soumettre aussitôt à une accusation odieuse tous les
personnages les plus considérables, de les juger eux-mêmes, et après
s'en être débarrassés, de donner un plus grand essor à leur autorité.
Les autres tribuns s'opposèrent à cette loi ; mais les chevaliers qui
étaient présents aux comices, armés de glaives nus, la firent passer.
Incontinent, les accusateurs se jetèrent avec impétuosité sur les plus
illustres des sénateurs. Bestia, pour ne pas comparaître et se livrer lui-
même à ses ennemis, se condamna à un exil volontaire. Cotta, après
lui, se présenta devant le tribunal, parla avec éloge de ce qu'il avait fait
dans les fonctions publiques qu'il avait remplies, se livra ouvertement à
l'invective contre les chevaliers ; et, cela fait, à son tour il s'exila lui-même,
avant que ses juges eussent prononcé. Memmius, le
conquérant de la Grèce, ignominieusement joué par les chevaliers qui
lui avaient promis de l'absoudre, fut condamné à l'exil, et il finit ses
jours à Délos.
| [1,38] 38. Ἐπιπολάζοντος δ' ἐς πολὺ τοῦ κακοῦ κατὰ τῶν ἀρίστων, ὅ τε δῆμος
ἤχθετο τοιῶνδε καὶ τοσάδε εἰργασμένων ἀνδρῶν ἀθρόως
ἀφαιρούμενος, καὶ οἱ Ἰταλοὶ τοῦ τε Δρούσου πάθους πυνθανόμενοι καὶ
τῆς ἐς τὴν φυγὴν τούτων προφάσεως, οὐκ ἀνασχετὸν σφίσιν ἔτι
ἡγούμενοι τοὺς ὑπὲρ σφῶν πολιτεύοντας τοιάδε πάσχειν οὐδ' ἄλλην
τινὰ μηχανὴν ἐλπίδος ἐς τὴν πολιτείαν ἔτι ὁρῶντες, ἔγνωσαν ἀποστῆναι
Ῥωμαίων ἄντικρυς καὶ πολεμεῖν αὐτοῖς κατὰ κράτος. Κρύφα τε
διεπρεσβεύοντο συντιθέμενοι περὶ τῶνδε καὶ ὅμηρα διέπεμπον ἐς
πίστιν ἀλλήλοις.
Ὧν ἐς πολὺ μὲν οὐκ ἐπῄσθοντο Ῥωμαῖοι διὰ τὰς ἐν ἄστει κρίσεις τε καὶ
στάσεις· ὡς δ' ἐπύθοντο, περιέπεμπον ἐς τὰς πόλεις ἀπὸ σφῶν τοὺς
ἑκάστοις μάλιστα ἐπιτηδείους, ἀφανῶς τὰ γιγόμενα ἐξετάζειν. Καί τις ἐκ
τούτων μειράκιον ὅμηρον ἰδὼν ἐξ Ἄσκλου πόλεως ἐς ἑτέραν ἀγόμενον
ἐμήνυσε τῷ περὶ τὰ χωρία ἀνθυπάτῳ Σερουιλίῳ. Ἦσαν γάρ, ὡς ἔοικε,
τότε καὶ τῆς Ἰταλίας ἄρχοντες ἀνθύπατοι κατὰ μέρη· ὃ καὶ Ἁδριανὸς ἄρα
μιμούμενος ὕστερον χρόνῳ πολλῷ, τὴν αὐτοκράτορα ἀρχὴν Ῥωμαίοις
ἡγούμενος, ἀνεκαίνισε, καὶ μετ' αὐτὸν ἐπέμεινεν ἐς βραχύ. Ὁ δὲ
Σερουίλιος θερμότερον ἐσδραμὼν ἐς τὸ Ἄσκλον καὶ πανηγυρίζουσι τοῖς
Ἀσκλαίοις χαλεπῶν ἀπειλῶν ἀνῃρέθη ὡς ὑπὸ ἤδη πεφωραμένων.
Ἐπανῃρέθη δ' αὐτῷ καὶ Φοντήιος, ὃς ἐπρέσβευεν αὐτῷ· καλοῦσι δ'
οὕτω τοὺς τοῖς ἡγεμόσι τῶν ἐθνῶν ἐκ τῆς βουλῆς ἑπομένους ἐς
βοήθειαν. Πεσόντων δὲ τῶνδε, οὐδὲ τῶν ἄλλων Ῥωμαίων τις ἦν φειδώ,
ἀλλὰ τοὺς παρὰ σφίσι πάντας οἱ Ἀσκλαῖοι συνεκέντουν ἐπιτρέχοντες
καὶ τὰ ὄντα αὐτοῖς διήρπαζον.
| [1,38] 38. Et ce ressentiment contre l'aristocratie s’accrut de plus en plus. Le
peuple s’en affligeait car il était privé en une fois de tant de grands
hommes qui avaient fourni d’immenses services. Quand les Italiens
apprirent le meurtre de Drusus et les raisons alléguées pour bannir les
autres, ils ne supportèrent plus que ceux qui travaillaient pour leur
avancement politique souffrent de tels outrages. Comme ils voyaient
qu’ils n’avaient aucun autre moyen d'acquérir la citoyenneté, ils
décidèrent de se révolter contre les Romains et de leur faire la guerre
de toutes leurs forces. Ils envoyèrent secrètement des messagers les
uns chez les autres, formèrent une ligue et échangèrent des otages en
guise de bonne foi. Pendant longtemps les Romains restèrent dans
l'ignorance : ils étaient occupé par leurs procès et les guerres civiles
dans la ville. Quand ils s’en aperçurent ils envoyèrent des hommes
dans les villes, cherchant ceux qui étaient le mieux au fait de ce qui se
passait pour recevoir assembler tranquillement l'information. Un de ces
agents vit un jeune homme d’une autre ville qui était comme otage
dans la ville d'Asculum. Il en informa le préteur Servilius qui s’occupait
de cela. (Il s'avère qu'il y avait à ce moment-là des préteurs avec la
puissance consulaire agissant dans les diverses régions de l'Italie ;
l'empereur Hadrien rétablit la coutume longtemps après, mais elle n’a
pas duré longtemps.) Servilius se rendit immédiatement à Asculum et
parla d’une façon très menaçante au peuple, qui célébrait une fête. Les
habitants supposant que le complot était découvert le mirent à mort. Ils
tuèrent également son légat Fonteius - on appelle légats ceux qui font
partie de l'ordre sénatorial et qui accompagnent les gouverneurs des
provinces. Après ce massacre, aucun Romains d’Asculum ne fut
épargné. Les habitants tombèrent sur eux, les abattirent et pillèrent
leurs marchandises.
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