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[1,39] 39. Ἐκραγείσης δὲ τῆς ἀποστάσεως ἅπαντα, ὅσα τοῖς Ἀσκλαίοις ἔθνη
γείτονα ἦν, συνεξέφαινε τὴν παρασκευήν, Μάρσοι τε καὶ Παιλιγνοὶ καὶ
Οὐηστῖνοι καὶ Μαρρουκῖνοι καὶ ἐπὶ τούτοις Πικεντῖνοι καὶ Φρεντανοὶ καὶ
Ἱρπῖνοι καὶ Πομπηιανοὶ καὶ Οὐενούσιοι καὶ Ἰάπυγες, Λευκανοί τε καὶ
Σαυνῖται, χαλεπὰ Ῥωμαίοις καὶ πρὶν ἔθνη γενόμενα, ὅσα τε ἄλλα ἀπὸ
Λίριος ποταμοῦ, ὃν νῦν μοι δοκοῦσι Λίτερνον ἡγεῖσθαι, ἐπὶ τὸν μυχόν
ἐστι τοῦ Ἰονίου κόλπου πεζεύοντι καὶ περιπλέοντι. Πέμψασι δ' αὐτοῖς ἐς
Ῥώμην πρέσβεις αἰτιωμένους, ὅτι πάντα Ῥωμαίοις ἐς τὴν ἀρχὴν
συνεργασάμενοι οὐκ ἀξιοῦνται τῆς τῶν βεβοηθημένων πολιτείας, ἡ
βουλὴ μάλα καρτερῶς ἀπεκρίνατο, εἰ μεταγινώσκουσι τῶν γεγονότων,
πρεσβεύειν ἐς αὐτήν, ἄλλως δὲ μή. Οἱ μὲν δὴ πάντα ἀπογνόντες ἐς
παρασκευὴν καθίσταντο· καὶ αὐτοῖς ἐπὶ τῷ κατὰ πόλιν στρατῷ κοινὸς
ἦν ἱππέων τε καὶ πεζῶν ἕτερος ἐς δέκα μυριάδας. Καὶ Ῥωμαῖοι τὸν ἴσον
αὐτοῖς ἀντεξέπεμπον ἀπό τε σφῶν αὐτῶν καὶ τῶν ἔτι συμμαχούντων
σφίσιν ἐθνῶν τῆς Ἰταλίας.
| [1,39] 39. L'insurrection n'eut pas plus tôt éclaté à Asculum, que tous les
peuples de son voisinage déployèrent en même temps l'étendard : les
Marses, les Pélignes, les Vestins, les Marrucins, et après eux les
Picentins, les Férentins, les Hirpins, les Pompéiens, les Vénusiens, les
Iapyges, les Lucaniens, et les Samnites, peuples qui déjà auparavant
s'étaient montrés hostiles envers les Romains. La révolte embrasa
aussi toutes les autres nations qui occupaient l'Italie, depuis le fleuve
Liris, qu'on croit aujourd'hui être le Literne, jusqu'au fond de la mer
d'Ionie, à la fois à l'intérieur des terres et sur les côtes. Des
ambassadeurs furent envoyés à Rome pour y exposer leurs griefs, qui
étaient que, quoiqu'ils concourussent en toutes choses avec les
Romains pour accroître leur empire, on ne daignait pas les admettre à
partager les droits politiques de ceux dont ils étaient les auxiliaires. Le
sénat répondit très durement qu'on ne devait lui envoyer des
ambassadeurs que pour témoigner du repentir du passé ; qu'autrement
il n'en voulait point admettre. Les alliés, n'ayant donc plus aucune
espérance, se disposèrent à la guerre. En plus de l'armée affectée à la
défense de chaque cité, ils avaient une armée commune d'environ cent
mille hommes composée de cavaliers et de fantassins. Les Romains
en mirent sur pied une autre de pareille force, composée de Romains
et d'auxiliaires fournis par les autres peuples d'Italie qui étaient encore
leurs alliés.
| [1,40] 40. Ἡγοῦντο δὲ Ῥωμαίων μὲν ὕπατοι Σέξστος τε Ἰούλιος Καῖσαρ καὶ
Πόπλιος Ῥουτίλιος Λοῦπος· ἄμφω γὰρ ὡς ἐς μέγαν τε καὶ ἐμφύλιον
πόλεμον ἐξῄεσαν, ἐπεὶ καὶ τὰς πύλας οἱ ὑπόλοιποι καὶ τὰ τείχη διὰ
χειρὸς εἶχον ὡς ἐπ' οἰκείῳ καὶ γείτονι μάλιστα ἔργῳ. Τό τε ποικίλον τοῦ
πολέμου καὶ πολυμερὲς ἐνθυμούμενοι ὑποστρατήγους τοῖς ὑπάτοις
συνέπεμψαν τοὺς τότε ἀρίστους, ὑπὸ μὲν Ῥουτιλίῳ Γναῖόν τε Πομπήιον,
τὸν πατέρα Πομπηίου τοῦ Μάγνου παρονομασθέντος, καὶ Κόιντον
Καιπίωνα καὶ Γάιον Περπένναν καὶ Γάιον Μάριον καὶ Οὐαλέριον
Μεσσάλαν, ὑπὸ δὲ Σέξστῳ Καίσαρι Πούπλιον Λέντλον, ἀδελφὸν αὐτοῦ
Καίσαρος, καὶ Τίτον Δίδιον καὶ Λικίνιον Κράσσον καὶ Κορνήλιον Σύλλαν
καὶ Μάρκελλον ἐπὶ τοῖσδε. Τοσοίδε μὲν δὴ τοῖς ὑπάτοις διελόμενοι τὴν
χώραν ὑπεστρατήγουν. Καὶ πάντας ἐπεπορεύοντο οἱ ὕπατοι· καὶ αὐτοῖς
οἱ Ῥωμαῖοι καὶ ἑτέρους ὡς ἐς μέγαν ἀγῶνα ἔπεμπον ἑκάστοτε. Ἰταλοῖς δ'
ἦσαν μὲν στρατηγοὶ καὶ κατὰ πόλεις ἕτεροι, κοινοὶ δ' ἐπὶ τῷ κοινῷ
στρατῷ καὶ τοῦ παντὸς αὐτοκράτορες Τίτος Λαφρήνιος καὶ Γάιος
Ποντίλιος καὶ Μάριος Ἐγνάτιος καὶ Κόιντος Ποπαίδιος καὶ Γάιος Πάπιος
καὶ Μᾶρκος Λαμπώνιος καὶ Γάιος Οὐιδακίλιος καὶ Ἕριος Ἀσίνιος καὶ
Οὐέττιος Σκάτων, οἳ τὸν στρατὸν ὁμοίως μερισάμενοι τοῖς Ῥωμαίων
στρατηγοῖς ἀντεκαθέζοντο καὶ πολλὰ μὲν ἔδρασαν, πολλὰ δ' ἔπαθον.
Ὧν ἑκατέρων, ἐν κεφαλαίῳ φράσαι, τὰ ἀξιολογώτατα ἦν τοιάδε.
| [1,40] 40. Elle fut commandée par les consuls Sextus Julius César, et Publius
Rutilius Lupus. Ils se mirent tous les deux en campagne pour cette
guerre civile importante, tandis que le reste des Romains gardait les
murs et les portes de Rome, comme cela se pratique dans une guerre
intestine et très proche. La diversité d'opérations auxquelles cette
guerre devait donner lieu, et la différence des localités firent penser au
sénat qu'il fallait donner ou associer aux consuls des lieutenants
choisis parmi les plus distingués d'entre les citoyens. Il associa donc à
Rutilius Cnéius Pompée, le père de celui qui fut depuis surnommé le
Grand, Quintus Caepio, Caius Perpenna, Caius Marius, et Valérius
Messala. A Sextus Julius César, il associa Publius Lentulus, son frère,
Titus Didius, Licinius Crassus, Cornélius Sylla, et, en outre, Marcellus.
Tous ces chefs, entre lesquels le pays était distribué, agissaient sous
les ordres des consuls, qui se transportaient tantôt d'un côté, tantôt de
l'autre ; et les Romains jugèrent cette guerre si importante, qu'ils leur
envoyèrent d'autres hommes en toute occasion. Quant aux alliés, les
corps de chaque cité avaient des commandants particuliers ; mais le
commandement en chef de toute l'armée était entre les mains de Titus
Lafrénius, de Caius Pontilius, de Marius Égnatius, de Quintus
Popaedius, de Caius Papius, de Marcus Lamponius, de Caius
Vidacilius, d'Erius Asinius, et de Vétius Scaton. Ils distribuèrent leurs
forces de manière à se trouver, sur tous les points, en mesure contre
les Romains. Beaucoup de succès se mêlèrent à beaucoup de revers.
Voici l'abrégé de ce qui se passa de plus remarquable des deux côtés.
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