HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Alexandre d'Aphrodisias, Du destin (traité complet)

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ'. τούτου δ' οὕτως ἔχοντος ἀκόλουθον ἂν εἴη περὶ τῶν ποιητικῶν αἰτίων ποιήσασθαι τὸν λόγον. Οὕτως γὰρ ἔσται γνώριμον, εἴ τε πάντων τῶν γινομένων χρὴ τὴν εἱμαρμένην αἰτιᾶσθαι, εἴ τε δεῖ καὶ ἄλλοις τισὶν παρὰ τήνδε συγχωρεῖν ὡς οὖσιν ποιητικοῖς τινων αἰτίοις. Ἁπάντων δὴ τῶν γινομένων Ἀριστοτέλης ποιούμενος τὴν διαίρεσιν τὰ μὲν αὐτῶν τινος χάριν γίνεσθαι λέγει σκοπόν τινα καὶ τέλος τῶν γινομένων προκείμενον ἔχοντος τοῦ ποιοῦντος αὐτά, τὰ δὲ οὐδενός. Ὅσα γὰρ οὐ κατὰ πρόθεσίν τινα ὑπὸ τοῦ ποιοῦντος γίνεται οὐδ' ἐπὶ τέλος ὡρισμένον ἔχει τὴν ἀναφοράν, τοιαῦτα (ὁποῖά ἐστι καρφῶν τέ τινων διακρατήσεις καὶ περιστροφαὶ καὶ τριχῶν ἐπαφαί τε καὶ ἐκτάσεις καὶ ὅσα τούτοις ὁμοίως γίνεται), {} ὅτι μὲν γίνεται καὶ αὐτὰ γνώριμον, οὐ μὴν ἔχει τὴν κατὰ τὸ τέλος καὶ τίνος χάριν αἰτίαν. Τὰ μὲν οὖν οὕτως γινόμενα ἀσκόπως τε καὶ ἁπλῶς γινόμενα οὐδεμίαν εὔλογον ἔχει διαίρεσιν, τῶν δὲ ἐπί τι τὴν ἀναφορὰν ἐχόντων καί τινος γινομένων χάριν τὰ μὲν κατὰ τὴν φύσιν, τὰ δὲ κατὰ τὸν λόγον γίνεται. Τά τε γὰρ φύσιν αἰτίαν ἔχοντα τῆς γενέσεως κατά τινας ἀριθμοὺς καὶ τάξιν ὡρισμένην πρόεισιν εἴς τι τέλος, ἐν γενόμενα τοῦ γίνεσθαι παύεται, εἰ μή τι αὐτοῖς ἐνστὰν ἐμποδὼν γένοιτο τῇ κατὰ φύσιν αὐτῶν ἐπὶ τὸ προκείμενον τέλος ὁδῷ, ἀλλὰ καὶ τὰ κατὰ λόγον γινόμενα ἔχει τι τέλος. Οὐδὲν γὰρ ὡς ἔτυχεν τῶν κατὰ λόγον γινομένων γίνεται, ἀλλ' ἐπί τινα σκοπὸν ἀναφορὰ πᾶσιν αὐτοῖς. Ἔστι δὲ κατὰ λόγον γινόμενα, ὅσα ὑπὸ τῶν ποιούντων αὐτὰ γίνεται λογιζομένων τε περὶ αὐτῶν καὶ συντιθέντων καθ' ὃν ἂν τρόπον γένοιντο. Οὕτως γίνεται τά τε κατὰ τὰς τέχνας γινόμενα πάντα καὶ κατὰ προαίρεσιν, διαφέρει τῶν γινομένων φύσει τῷ τὰ μὲν φύσει γινόμενα ἐν αὐτοῖς ἔχειν τὴν ἀρχήν τε καὶ αἰτίαν τῆς τοιαύτης γενέσεως (τοιοῦτον γὰρ φύσις· καὶ γίνεται μὲν κατὰ τάξιν τινά, οὐ μὴν τῆς ποιούσης αὐτὰ φύσεως ὁμοίως ταῖς τέχναις λογισμῷ περὶ αὐτῶν χρωμένης), τὰ δὲ γινόμενα κατὰ τέχνην τε καὶ προαίρεσιν ἔξωθεν ἔχει τὴν ἀρχὴν τῆς κινήσεως καὶ τὴν αἰτίαν τὴν ποιοῦσαν, ἀλλ' οὐκ ἐν αὐτοῖς καὶ τῆς γενέσεως αὐτῶν τοῦ ποιοῦντος γίνεται περὶ αὐτῶν λογισμός. Τρίτον δέ ἐστιν ἐν τοῖς ἕνεκά του γινομένοις καὶ τὰ ἀπὸ τύχης τε καὶ ταὐτομάτου γίνεσθαι πεπιστευμένα ταύτῃ τῶν προηγουμένως ἕνεκά του γινομένων διαφέροντα, ἐπ' ἐκείνων μὲν πᾶν τὸ πρὸ τοῦ τέλους γινόμενον τοῦ τέλους χάριν γίνεται, ἐπὶ δὲ τούτων τὰ μὲν γινόμενα πρὸ τοῦ τέλους ἄλλου χάριν γίνεται, ἀπαντᾷ δ' αὐτοῖς ἄλλου χάριν γινομένοις ὡς τέλος τὸ αὐτομάτως τε καὶ ἀπὸ τύχης γίνεσθαι λεγόμενον. [4] CHAPITRE IV. Cela posé, il nous faut conséquemment parler des causes efficientes. Nous reconnaîtrons en effet de la sorte si l’on doit rapporter au destin comme à l’unique cause tout ce qui arrive, ou accorder qu’il y a d’autres influences que le destin, qui sont, de leur côté, causes efficientes. Aristote, faisant le départ de toutes les choses qui arrivent, observe qu’il y en a qui sont produites en vue de quelque objet, celui qui les fait se proposant un certain but ou une certaine fin; et qu’il y en a qui ne sont produites en vue d’aucun objet. Effectivement toutes les choses qui se produisent sans que celui qui les fait ait aucun dessein, ni ne cherche à atteindre aucune fin particulière, comme, par exemple l’action de saisir et de remuer des fétus, de se toucher et de se tirer les cheveux, et toutes autres actions semblables; toutes ces choses évidemment se produisent, mais n’ont point une cause finale, une cause qui aille à un but. Les choses qui se produisent ainsi sans but et sans marquer aucun dessein ne manifestent aucune différence qui mérite qu’on s’y arrête. Quant à celles qui tendent à un but, et qui sont produites en vue de quelque objet, elles se produisent les unes naturellement, les autres par raison. Ainsi c’est en mesure et suivant une disposition certaine que vont à leur fin les choses qui ont pour cause productrice la nature. Cette fin est-elle atteinte? Aussitôt cesse leur devenir, à moins que quelque obstacle ne se rencontre sur la route par où leur nature les conduit à la fin qui leur est assignée. Pour ce qui est des choses qui se font par raison, elles ont de toute évidence un but; car il n’y a point de hasard dans les choses qui se font par raison, mais toutes elles sont dirigées vers quelque but. Et toutes choses se font par raison, lorsque ceux qui les font délibèrent sur ces choses mêmes et arrêtent de quelle manière elles se feront. C’est ainsi que se font toutes les choses qui sont le produit de la délibération ou de l’art. Aussi diffèrent-elles des choses qui se produisent naturellement. En effet les choses qui se font naturellement ont en elles-mêmes le principe et la cause d’une telle production (tant est grande la puissance de la nature !) et d’une production conforme à un certain plan, sans que la nature qui les a faites se soit, comme les artistes, servie de raisonnement pour les faire. Au contraire, les choses qui se font par art et par choix ont hors d’elles et non point en elles-mêmes le principe de leur mouvement et leur cause efficiente. C’est le raisonnement de celui qui les fait qui préside à leur production. Il y a, en dernier lieu, une troisième espèce de choses qui se font en vue d’une fin: ce sont celles que l’on croit se produire fortuitement et d’elles-mêmes. Elles se distinguent de celles qui se font essentiellement en vue d’une fin, en ce que pour celles-ci tout ce qui se fait avant qu’elles atteignent leur fin se fait en vue de cette fin, tandis que pour celles-là tout ce qui se fait avant qu’elles parviennent à leur fin se fait en vue d’une autre fin. C’est dans ces choses qui se font en vue d’une autre fin que se rencontre comme fin ce qu’on appelle arriver fortuitement et par hasard.


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Dernière mise à jour : 15/02/2007