HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Alexandre d'Aphrodisias, Du destin (traité complet)

Chapitre 13

  Chapitre 13

[13] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓ'. Τοιούτου δ' ὄντος αὐτοῦ, τὸ μὲν δεικνύναι τοῦτο σωζόμενον κατὰ τοὺς πάντα λέγοντας γίνεσθαι καθ' εἱμαρμένην οὐδὲ ἐπιχειροῦσιν τὴν ἀρχήν (ἴσασιν γὰρ ἐγχειρήσαντες ἀδυνάτοις), ὡς δὲ ἐπὶ τῆς τύχης ἄλλο τι σημαινόμενον ὑποθέντες τῷ τῆς τύχης ὀνόματι παράγειν πειρῶνται τοὺς ἀκούοντας αὐτῶν ὡς σώζοντες καὶ αὐτοὶ τὸ ἀπὸ τύχης γίνεσθαί τινα, οὕτως δὲ καὶ ἐπὶ τοῦ ἐφ' ἡμῖν ποιοῦσιν. Ἀναιροῦντες γὰρ τὸ ἐξουσίαν ἔχειν τὸν ἄνθρωπον τῆς αἱρέσεώς τε καὶ πράξεως τῶν ἀντικειμένων λέγουσιν ἐφ' ἡμῖν εἶναι τὸ γινόμενον καὶ δι' ἡμῶν. Ἐπεὶ γάρ, φασίν, τῶν ὄντων τε καὶ γινομένων αἱ φύσεις ἕτεραί τε καὶ διάφοροι (οὐ γὰρ αἱ αὐταὶ τῶν ἐμψύχων τε καὶ τῶν ἀψύχων, ἀλλ' οὐδὲ τῶν ἐμψύχων ἁπάντων αἱ αὐταὶ πάλιν· αἱ γὰρ κατ' εἶδος τῶν ὄντων διαφοραὶ τὰς τῶν φύσεων αὐτῶν διαφορὰς δεικνύουσιν), γίνεται δὲ τὰ ὑφ' ἑκάστου γινόμενα κατὰ τὴν οἰκείαν φύσιν, τὰ μὲν ὑπὸ λίθου κατὰ τὴν λίθου, τὰ δ' ὑπὸ πυρὸς κατὰ τὴν πυρὸς καὶ τὰ ὑπὸ ζῴου κατὰ τὴν {ὑπὸ} ζῴου, οὐδὲν μὲν τῶν κατὰ τὴν οἰκείαν φύσιν ὑφ' ἑκάστου γινομένων δύνασθαί φασιν ἄλλως ἔχειν, ἀλλ' ἕκαστον τῶν γινομένων ὑπ' αὐτῶν γίνεσθαι κατηναγκασμένως, κατ' ἀνάγκην οὐ τὴν ἐκ βίας, ἀλλ' ἐκ τοῦ μὴ δύνασθαι τὸ μὴ πεφυκὸς οὕτως (ὄντων τῶν περιεστώτων τοιούτων ὡς ἀδύνατον αὐτῷ μὴ περιεστάναι) τότε ἄλλως πως καὶ μὴ οὕτως κινηθῆναι. Μήτε γὰρ τὸν λίθον, εἰ ἀπὸ ὕψους ἀφεθείη τινός, δύνασθαι μὴ φέρεσθαι κάτω μηδενὸς ἐμποδίζοντος - τῷ βαρύτητα μὲν ἔχειν αὐτὸν ἐν αὑτῷ, ταύτην δ' εἶναι τὴν τῆς τοιαύτης κινήσεως κατὰ φύσιν αἰτίαν, ὅταν καὶ τὰ ἔξωθεν αἴτια τὰ πρὸς τὴν κατὰ φύσιν κίνησιν τῷ λίθῳ συντελοῦντα παρῇ, ἐξ ἀνάγκης τὸν λίθον ὡς πέφυκεν φέρεσθαι· πάντως δ' αὐτῷ καὶ ἐξ ἀνάγκης παρεῖναι ταῦτα τὰ αἴτια, δι' κινεῖται τότε, - οὐ μόνον μὴ δυνάμενον μὴ κινεῖσθαι τούτων μὴ παρόντων, ἀλλὰ καὶ ἐξ ἀνάγκης κινεῖσθαι τότε, καὶ γίνεσθαι τὴν τοιαύτην κίνησιν ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης διὰ τοῦ λίθου· δ' αὐτὸς καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων λόγος. Ὡς δὲ ἐπὶ τῶν ἀψύχων ἔχει, οὕτως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ζῴων ἔχειν φασίν. Εἶναι γάρ τινα καὶ τοῖς ζῴοις κίνησιν κατὰ φύσιν, ταύτην δ' εἶναι τὴν καθ' ὁρμήν· πᾶν γὰρ ζῷον ὡς ζῷον κινούμενον κινεῖσθαι τὴν καθ' ὁρμὴν κίνησιν ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης διὰ ζῴου γινομένην. Οὕτως δὲ τούτων ἐχόντων, καὶ γινομένων ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης κινήσεών τε καὶ ἐνεργειῶν ἐν τῷ κόσμῳ τῶν μὲν διὰ γῆς, ἂν οὕτω τύχῃ, τῶν δὲ δι' ἀέρος, τῶν δὲ διὰ πυρός, τῶν δὲ δι' ἄλλου τινός, γινομένων δέ τινων καὶ διὰ ζῴων (τοιαῦται δὲ αἱ καθ' ὁρμὴν κινήσεις), τὰς διὰ τῶν ζῴων ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης γινομένας ἐπὶ τοῖς ζῴοις εἶναι λέγουσιν, ὁμοίως δὲ ὡς πρὸς τὸ ἀναγκαῖον τοῖς ἄλλοις γινομένας ἅπασιν, τῷ δεῖν καὶ τοῖς ἐξ ἀνάγκης τὰ ἔξωθεν αἴτια παρεῖναι τότε, ὥστε αὐτὰ τὴν ἐξ ἑαυτῶν τε καὶ καθ' ὁρμὴν κίνησιν ἐξ ἀνάγκης οὕτω πως ἐνεργεῖν. Ὅτι δὲ αὗται μὲν δι' ὁρμῆς τε καὶ συγκαταθέσεως, ἐκείνων δὲ αἱ μὲν διὰ βαρύτητα γίνονται, αἱ δὲ διὰ θερμότητα, αἱ δὲ κατ' ἄλλην τινά - - - ταύτην μὲν ἐπὶ τοῖς ζῴοις λέγοντες, οὐκέτι δὲ ἐκείνων ἑκάστην, τὴν μὲν ἐπὶ τῷ λίθῳ, τὴν δὲ ἐπὶ τῷ πυρί. Καὶ τοιαύτη μὲν αὐτῶν περὶ τοῦ ἐφ' ἡμῖν δόξα ὡς δι' ὀλίγων εἰπεῖν. [13] CHAPITRE XIII. Cependant ceux qui professent que toutes choses arrivent fatalement ne cherchent pas tout d’abord à prouver que leur doctrine n’infirme point le libre pouvoir humain; car ils savent que ce serait tenter l’impossible. Mais, de même que pour ce qui est du hasard, en attribuant au mot de hasard une signification détournée, ils essayent de persuader leurs auditeurs qu’ils tiennent eux-mêmes qu’il y a des choses qui arrivent par hasard; ils ont recours, relativement à ce qui est en notre pouvoir, à un artifice analogue. C’est ainsi que, tout en mettant à néant le pouvoir qu’a l’homme de choisir et de faire les contraires, ils prétendent néanmoins qu’il y a quelque chose qui est en notre pouvoir, à savoir ce qui arrive avec notre concours. Effectivement, qu’on remarque, disent-ils, que les natures des êtres et des faits diffèrent entre elles et sont diverses. Par exemple, les natures des êtres animés et des êtres inanimés ne sont pas les mêmes, non plus que les natures de tous les êtres animés. Car les différences de formes chez les êtres marquent aussi les différences de leurs natures. Or, ce que produit tout être répond à la nature propre de cet être; ce que produit la pierre, à la nature de la pierre; ce que produit le feu, à la nature du feu; ce que produit l’animal, à la nature de l’animal. Nos adversaires ajoutent que rien de ce que produit un être conformément à sa nature propre ne peut être autrement, mais que tout ce qu’il produit arrive forcément et de toute nécessité. Non pas que cette nécessité soit violence. Mais du moins cette nécessité exige que ce qui n’est pas naturel ne puisse pas être, le concours des circonstances étant tel qu’il devient impossible qu’un être n’en subisse pas l’influence; impossible, par suite, qu’un être soit mû différemment et non pas précisément comme il est mû. Ainsi, qu’on lance une pierre d’une hauteur, elle ne pourra pas ne pas être portée en bas, si rien ne s’y oppose. Elle a en elle en effet la pesanteur qui détermine ce mouvement d’une manière naturelle. A ce compte, alors même que des causes extérieures concourent au mouvement naturel de la pierre, ce n’en est pas moins nécessairement que la pierre est emportée suivant sa nature; de même que c’est nécessairement qu’agissent sur la pierre ces causes par lesquelles elle est mue, non seulement sans qu’elle puisse ne pas se mouvoir sous l’influence de ces causes, mais encore en se mouvant nécessairement. C’est là un mouvement fatal qui s’accomplit par la pierre. Or il en est de même des autres êtres. Et ce qui a lieu chez les êtres inanimés peut également se dire des animaux. Effectivement pour les animaux aussi il y a un mouvement naturel, et c’est celui qu’ils accomplissent sous l’impulsion de l’appétit; car tout animal qui se meut en tant qu’animal se meut en raison de son appétit. Mais cela même est un mouvement fatal qui s’accomplit par l’animal. Dès lors, comme des mouvements se produisent et que des opérations s’accomplissent fatalement dans le monde, les unes dans la terre, si tant est que cela soit; les autres dans l’air, d’autres dans le feu, d’autres enfin dans quelque autre objet, et que de tels mouvements se produisent aussi dans les animaux (ce sont les mouvements qu’exécutent les animaux sous l’influence de l’appétit), nos adversaires concluent que les mouvements qui s’accomplissent fatalement dans les animaux sont au pouvoir des animaux. D’autre part, c’est de la même manière qu’ils entendent la nécessité relative à tous ces mouvements des animaux. Puisqu’il faut, en effet, que dans ces mouvements interviennent nécessairement des causes extérieures, nos adversaires en prennent occasion d’affirmer que c’est de la sorte nécessairement que les animaux accomplissent les mouvements qui procèdent et d’eux-mêmes et de l’appétit. Attendu d’ailleurs que, parmi les mouvements, les uns résultent de l’appétit et aussi de l’assentiment; que les autres se produisent, ceux-ci par la pesanteur, ceux-là par la chaleur, ceux-là enfin par quelque autre cause, nos adversaires affirment que chez les animaux le mouvement est en leur pouvoir, tandis qu’il n’est pas au pouvoir des êtres inanimés, de la pierre, par exemple, ou du feu. Telle est, pour le faire court, la doctrine qu’ils professent touchant ce qui est en notre pouvoir.


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Dernière mise à jour : 15/02/2007