[5] Τῆς διαλεκτικῆς δὲ στοιχειωδέστατον ἡγεῖται
πρῶτον μὲν τὸ τὴν οὐσίαν ἐπιβλέπειν παντὸς ὁτουοῦν,
ἔπειτα περὶ τῶν συμβεβηκότων· ἐπισκοπεῖ δὲ αὐτὸ μὲν ὅ
ἐστιν ἕκαστον ἢ ἄνωθεν διαιρετικῶς καὶ ὁριστικῶς ἢ κάτωθεν
ἀναλυτικῶς, τὰ δὲ συμβεβηκότα καὶ ὑπάρχοντα ταῖς
οὐσίαις ἢ ἐκ τῶν περιεχομένων δι´ ἐπαγωγῆς ἢ ἐκ τῶν
περιεχόντων διὰ συλλογισμοῦ· ὡς κατὰ λόγον εἶναι τῆς
διαλεκτικῆς τὸ μὲν διαιρετικόν, τὸ δὲ ὁριστικόν, τὸ δὲ ἀναλυτικόν,
καὶ προσέτι ἐπαγωγικόν τε καὶ συλλογιστικόν.
Διαίρεσις μὲν τοίνυν ἐστὶν ἡ μὲν γένους εἰς εἴδη τομή, ἡ
δὲ ὅλου εἰς μέρη· ὡς ἡνίκα τέμνομεν τὴν ψυχὴν εἴς τε τὸ
λογικὸν καὶ εἰς τὸ παθητικόν, καὶ αὖ πάλιν τὸ παθητικὸν εἴς τε
τὸ θυμικὸν καὶ τὸ ἐπιθυμητικόν· ἡ δὲ φωνῆς τομὴ εἰς σημαινόμενα,
ὡς ὅταν ἓν καὶ ταὐτὸν ὄνομα εἰς πλείω πράγματα ἕλκηται·
ἡ δὲ συμβεβηκότων εἰς ὑποκείμενα, ὡς ὅταν φῶμεν τῶν ἀγαθῶν
τὰ μὲν περὶ ψυχήν, τὰ δὲ περὶ σῶμα, τὰ δὲ ἐκτός· ἡ δὲ ὑποκειμένων
εἰς συμβεβηκότα, ὡς ὅταν φῶμεν τῶν ἀνθρώπων τοὺς
μὲν ἀγαθοὺς εἶναι, τοὺς δὲ κακούς, τοὺς δὲ μέσους.
Τῇ τοίνυν τοῦ γένους πρῶτον εἰς εἴδη τομῇ χρῆσθαι δεῖ
ὑπὲρ τοῦ διαγινώσκειν αὐτὸ ἕκαστον ὅ ἐστι κατὰ τὴν οὐσίαν·
τοῦτο δὲ ἄνευ ὅρου οὐκ ἂν γένοιτο, ὁ δὲ ὅρος ἐκ διαιρέσεως
γεννᾶται τοῦτον τὸν τρόπον· τοῦ μέλλοντος ὅρῳ ὑποπίπτειν
πράγματος δεῖ τὸ γένος λαβεῖν, ὡς τοῦ ἀνθρώπου τὸ ζῷον,
ἔπειτα τοῦτο τέμνειν κατὰ τὰς προσεχεῖς διαφορὰς κατιόντας
μέχρι τῶν εἰδῶν, οἷον εἰς λογικὸν καὶ ἄλογον καὶ θνητὸν καὶ
ἀθάνατον, ὥστε εἰ συντεθεῖεν αἱ προσεχεῖς διαφοραὶ τῷ γένει
τῷ ἐξ αὐτῶν, ὅρον ἀνθρώπου γίνεσθαι.
Ἀναλύσεως δὲ εἴδη ἐστὶ τρία· ἡ μὲν γάρ ἐστιν ἀπὸ
τῶν αἰσθητῶν ἐπὶ τὰ πρῶτα νοητὰ ἄνοδος, ἡ δὲ διὰ τῶν
δεικνυμένων καὶ ὑποδεικνυμένων ἄνοδος ἐπὶ τὰς ἀναποδείκτους
καὶ ἀμέσους προτάσεις, ἡ δὲ ἐξ ὑποθέσεως ἀνιοῦσα ἐπὶ τὰς
ἀνυποθέτους ἀρχάς.
Ἡ μὲν δὴ πρώτη τοιάδε τίς ἐστιν, οἷον ἂν ἀπὸ τοῦ
περὶ τὰ σώματα καλοῦ μετίωμεν ἐπὶ τὸ ἐν ταῖς ψυχαῖς
καλόν, ἀπὸ δὲ τούτου ἐπὶ τὸ ἐν τοῖς ἐπιτηδεύμασιν, εἶτα
ἀπὸ τούτου ἐπὶ τὸ ἐν τοῖς νόμοις, εἶτ´ ἐπὶ τὸ πολὺ πέλαγος τοῦ
καλοῦ, ἵνα οὕτω μετιόντες εὕρωμεν λοιπὸν τὸ αὐτὸ τοῦτο καλόν.
Τὸ δὲ δεύτερον εἶδος τῆς ἀναλύσεως τοιοῦτόν τί ἐστιν· ὑποτίθεσθαι
δεῖ τὸ ζητούμενον, καὶ θεωρεῖν τίνα ἐστὶ πρότερα αὐτοῦ,
καὶ ταῦτα ἀποδεικνύειν ἀπὸ τῶν ὑστέρων ἐπὶ τὰ πρότερα ἀνιόντα,
ἕως ἂν ἔλθωμεν ἐπὶ τὸ πρῶτον καὶ ὁμολογούμενον, ἀπὸ τούτου
δὲ ἀρξάμενοι ἐπὶ τὸ ζητούμενον κατελευσόμεθα συνθετικῷ
τρόπῳ· οἷον ζητῶν εἰ ἀθάνατός ἐστιν ἡ ψυχή, ὑποθέμενος αὐτὸ
τοῦτο, ζητῶ εἰ ἀεικίνητος, καὶ τοῦτο ἀποδείξας ζητῶ εἰ τὸ
ἀεικίνητον αὐτοκίνητον, καὶ πάλιν τοῦτο ἀποδείξας σκοπῶ εἰ τὸ
αὐτοκίνητον ἀρχὴ κινήσεως· εἶτα εἰ ἡ ἀρχὴ ἀγένητος, ὅπερ
τίθενται ὡς ὁμολογούμενον, τοῦ ἀγενήτου καὶ ἀφθάρτου ὄντος·
ἀφ´ οὗ ἀρξάμενος ἐναργοῦς ὄντος συνθήσω τοιαύτην ἀπόδειξιν·
εἰ ἡ ἀρχὴ ἀγένητον, καὶ ἄφθαρτον, ἀρχὴ κινήσεως, τὸ αὐτοκίνητον,
τὸ αὐτοκίνητον δὲ ψυχή, ἄφθαρτος ἄρα καὶ ἀγένητος
καὶ ἀθάνατος ἡ ψυχή.
Ἡ δὲ ἐξ ὑποθέσεως ἀνάλυσίς ἐστι τοιαύτη· ὁ ζητῶν τι
ὑποτίθεται αὐτὸ ἐκεῖνο, εἶτα τῷ ὑποτεθέντι σκοπεῖ τί ἀκολουθεῖ,
καὶ μετὰ τοῦτο εἰ δέοι λόγον ἀποδιδόναι τῆς ὑποθέσεως, ἄλλην
ὑποθέμενος ὑπόθεσιν, ζητεῖ εἰ τὸ πρότερον ὑποτεθὲν πάλιν ἐστὶν
ἀκόλουθον ἄλλῃ ὑποθέσει, καὶ τοῦτο μέχρις οὗ ἂν ἐπί τινα
ἀρχὴν ἀνυπόθετον ἔλθῃ ποιεῖ.
Ἐπαγωγὴ δ´ ἐστὶ πᾶσα ἡ διὰ λόγων μέθοδος ἡ ἀπὸ τοῦ
ὁμοίου ἐπὶ τὸ ὅμοιον μετιοῦσα ἢ ἀπὸ τῶν καθέκαστα ἐπὶ τὰ
καθόλου· χρησιμωτάτη δὲ ἡ ἐπαγωγὴ εἰς τὸ ἀνακινεῖν τὰς
φυσικὰς ἐννοίας.
| [5] CHAPITRE V. .
L'OBJET le plus élémentaire de la dialectique est d'abord d'examiner l'essence de toutes les choses quelconques, et ensuite les accidents. Elle recherche la nature intrinsèque de chaque chose, ou en descendant par voie de division et de définition, ou en remontant par voie d'analyse. Elle juge des accidents et de ce qui est accessoire à l'essence des choses, ou par une induction prise du contenu, ou par un raisonnement déduit du contenant. Les parties de la dialectique sont donc la division, la définition, l'analyse, l'induction, et le raisonnement.
La division consiste à distribuer le genre en espèces, et le tout en parties ;
comme lorsque nous distinguons dans l’âme la faculté raisonnable et la faculté pathétique, et
que nous distinguons encore cette seconde faculté en appétit irascible et en appétit concupiscible.
La parole se divise selon les choses signifiées, lorsque nous donnons un seul et même nom à
plusieurs choses différentes. Les accidents se divisent selon les sujets, comme lorsqu'en parlant
des biens, nous disons que les uns se rapportent à l'âme, les autres au corps, et que les autres sont
extérieurs. Les sujets se divisent selon les accidents, comme lorsque nous disons des hommes que
les uns sont bons, les autres méchants, et les autres entre deux. Il faut donc commencer par se
servir de la division du genre dans les espèces afin de bien discerner ce que chaque chose est en
soi. Cette division ne peut cependant pas se faire sans définition. Voici de quelle manière la
définition doit être conçue. Pour définir une chose il faut d'abord en prendre le genre; l'homme,
par exemple: il faut d'abord l'envisager comme un être, et ensuite classer ce mot être selon les
différences prochaines et immédiates, en descendant jusques aux espèces, comme en être
raisonnable et en être privé de raison, en être mortel et en être immortel; de sorte qu'en ajoutant les
différences prochaines au genre qui en est formé, il en résulte la définition de l'homme. Il y a trois
espèces d'analyse; la première, qui procède en montant des objets sensibles aux choses
intelligibles du premier ordre ; la seconde, qui part de ce qui est clair et démontré pour démontrer
des propositions qui ne le sont pas, et qui n'admettent point de milieu; la troisième, qui emploie
l'hypothèse pour arriver à des principes certains. La première espèce d'analyse est celle-ci ; lorsque
de ce qui est beau ; relativement au corps nous passons à ce qui est beau relativement à l’âme; de
ce qui est beau relativement à l’âme à ce qui est beau relativement à nos institutions ;· de ce qui
est beau dans nos institutions à ce qui l'est dans nos lois ; et ainsi successivement à tous les
genres de beau, et que, nous avançant ainsi par degrés,, nous arrivons au beau, lui-même. La
seconde espèce d’analyse consiste en ceci : il faut déterminer ce qu'on cherche, considérer ce qui
est ayant l'objet cherché, aller, par voie de démonstration de ce qui est en arrière à ce qui est en
avant, jusqu'à ce que l'on soit arrivé sans contradiction au point où l'on tend ; et, en parlant de ce
point, on revient par la méthode synthétique à l’objet cherché, par exemple je veux chercher si
l’âme est immortelle : la question posée, je cherche si l’âme est dans un mouvement continuel.
Après avoir démontré ce point, j'examine si ce qui est dans un mouvement continuel a en soi le
principe de son mouvement. Après la démonstration de cette seconde idée je cherche si ce qui a
en soi la cause de son mouvement est le principe de ce mouvement, et ensuite si ce principe est
incréé ; car c'est un axiome, que ce qui est incréé est incorruptible. Je pars de cette vérité certaine,
et je compose ainsi la démonstration : si ce qui est principe incréé est incorruptible, si ce qui se
meut de lui-même est principe de mouvement, et si l’âme a effectivement en soi la cause de son
mouvement, il s'ensuit que l’âme est incorruptible, incréée, et par conséquent immortelle. Voici la
troisième espèce d'analyse. En cherchant une chose on commence à la supposer telle qu'on la
cherche: on examine ensuite ce qui résulte de la supposition. Après cela, s'il faut rendre raison
de la supposition, on pose une autre hypothèse, et on regarde si la première s'accorde avec la
seconde. L'on procède ainsi jusqu'à ce que l'on soit arrivé à un principe vrai par lui-même et non
hypothétique. L'induction consiste dans une série méthodique de raisonnements par laquelle on
passe d'une chose à une autre qui lui est semblable, ou bien des objets particuliers aux généralités
: elle est très utile dans le développement des sciences naturelles.
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