HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Albinus (-os) de Smyrne, Épitomé de la philosophie de Platon

Chapitre 27

 Chapitre 27

[27] Ἑξῆς δ´ ἐπὶ κεφαλαίων περὶ τῶν ἠθικῶς τῷ ἀνδρὶ εἰρημένων ῥητέον. Τὸ μὲν δὴ τιμιώτατον καὶ μέγιστον ἀγαθὸν οὔτε εὑρεῖν ᾤετο εἶναι ῥᾴδιον οὔτε εὑρόντας ἀσφαλὲς εἰς πάντας ἐκφέρειν· πάνυ γοῦν ὀλίγοις τῶν γνωρίμων καὶ τοῖς γε προσκριθεῖσι τῆς περὶ τοῦ ἀγαθοῦ ἀκροάσεως μετέδωκε· τὸ μέντοι ἡμέτερον ἀγαθόν, εἴ τις ἀκριβῶς αὐτοῦ τὰ συγγράμματα ἀναλάβοι, ἐτίθετο ἐν τῇ ἐπιστήμῃ καὶ θεωρίᾳ τοῦ πρώτου ἀγαθοῦ, ὅπερ θεόν τε καὶ νοῦν τὸν πρῶτον προσαγορεύσαι ἄν τις. Πάντα γὰρ τὰ ὁπωσοῦν παρ´ ἀνθρώποις ἀγαθὰ νομιζόμενα ταύτης ὑπελάμβανε τυγχάνειν τῆς προσρήσεως τῷ ὁπωσοῦν μετέχειν ἐκείνου τοῦ πρώτου καὶ τιμιωτάτου, ὅνπερ τρόπον καὶ τὰ γλυκέα καὶ τὰ θερμὰ κατὰ μετουσίαν τῶν πρώτων τὴν ἐπωνυμίαν ἔχειν· μόνα δὲ τῶν ἐν ἡμῖν ἐφικνεῖσθαι αὐτοῦ τῆς ὁμοιότητος νοῦν καὶ λόγον, διὸ καὶ τὸ ἡμέτερον ἀγαθὸν καλὸν εἶναι καὶ σεμνὸν καὶ θεῖον καὶ ἐράσμιον καὶ σύμμετρον καὶ δαιμονίως προσκαλούμενον. Τῶν δὲ λεγομένων ὑπὸ τῶν πολλῶν ἀγαθῶν, οἷον ὑγιείας κἄλλους τε καὶ ἰσχύος καὶ πλούτου καὶ τῶν παραπλησίων μηδὲν εἶναι καθάπαξ ἀγαθόν, εἰ μὴ τύχοι τῆς ἀπὸ τῆς ἀρετῆς χρήσεως· χωρισθέντα γὰρ ταύτης ὕλης μόνον ἐπέχειν τάξιν, πρὸς κακοῦ γινόμενα τοῖς φαύλως αὐτοῖς χρωμένοις· ἔσθ´ ὅτε δὲ αὐτὰ καὶ θνητὰ ὠνόμαζεν ἀγαθά. Τὴν δὲ εὐδαιμονίαν οὐκ ἐν τοῖς ἀνθρωπίνοις ἡγεῖτο εἶναι τοῖς ἀγαθοῖς ἀλλ´ ἐν τοῖς θείοις τε καὶ μακαρίοις· ὅθεν δὴ καὶ μεγάλων τε καὶ θαυμασίων τὰς τῷ ὄντι φιλοσόφους ψυχὰς ἔφασκεν ἀναμέστους καὶ μετὰ τὴν τοῦ σώματος διάλυσιν συνεστίους θεοῖς γινομένας καὶ συμπεριπολούσας καὶ τὸ τῆς ἀληθείας πεδίον θεωμένας, ἐπείπερ καὶ ἐν τῷ ζῆν ἐφίεντο τῆς ἐπιστήμης αὐτοῦ καὶ τὴν ἐπιτήδευσιν αὐτοῦ προετίμων, ἀφ´ ἧς ὥσπερ τι ὄμμα ψυχῆς ἐκκαθηραμένους καὶ ἀναζωπυρήσαντας ἀπολλύμενόν τε καὶ ἀποτυφλούμενον κρεῖττον ὂν σώζεσθαι μυρίων ὀμμάτων, δυνατοὺς γίνεσθαι ἐπορέξασθαι τῆς τοῦ λογικοῦ παντὸς φύσεως. Ὡμοιῶσθαι γὰρ τοὺς ἄφρονας τοῖς ὑπὸ γῆν ἀνθρώποις κατῳκισμένοις καὶ φῶς μὲν μηδέποτε λαμπρὸν ἑωρακόσιν, ἀμυδρὰς δέ τινας σκιὰς ὁρῶσι τῶν παρ´ ἡμῖν σωμάτων, οἰομένοις δὲ σαφῶς ἀντιλαμβάνεσθαι τῶν ὄντων. Ὡς γὰρ τούτους, τυχόντας τῆς ἐκ τοῦ ζόφου ἀνόδου καὶ εἰς τὸ καθαρὸν φῶς προελθόντας, εὐλόγως καταγνώσεσθαι τῶν τότε φανέντων καὶ πολὺ πρόσθεν αὐτῶν ὡς ἐξηπατημένων· οὕτω δὴ καὶ τοὺς ἀπὸ τοῦ βιωτικοῦ ζόφου μεταβαίνοντας ἐπὶ τὰ κατ´ ἀλήθειαν θεῖα καὶ καλὰ τῶν μὲν πάλαι θαυμασθέντων αὐτοῖς καταφρονῆσαι, τῆς δὲ τούτων θεωρίας σφοδροτέραν ἕξειν ὄρεξιν· οἷς συνῳδόν ἐστι τὸ λέγειν, αὐτὸ μόνον εἶναι τὸ καλὸν ἀγαθόν, καὶ τὴν ἀρετὴν αὐτάρκη πρὸς εὐδαιμονίαν, καὶ διότι μὲν τὸ ἀγαθὸν ἐν ἐπιστήμῃ τοῦ πρώτου καὶ καλόν ἐστι, δι´ ὅλων συντάξεων δεδήλωται, τὰ δὲ κατὰ μετοχὴν ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Νόμων οὕτω πως· Διττὰ δὲ ἀγαθά ἐστι, τὰ μὲν ἀνθρώπινα, τὰ δὲ θεῖα, καὶ τὰ ἑξῆς τούτοις. Εἰ δέ τι κεχωρισμένον καὶ τοῦ πρώτου τῆς οὐσίας ἀμέτοχον ὑπάρχει, καὶ τοῦτο ὑπὸ τῶν ἀνοήτων ἀγαθὸν ὠνόμασται, τοῦτο δέ φησι μεῖζον εἶναι τῷ ἔχοντι κακὸν ἐν Εὐθυδήμῳ. Ὅτι δὲ καὶ τὰς ἀρετὰς ἡγεῖτο εἶναι δι´ αὑτὰς αἱρετάς, ὡς ἀκόλουθόν γε ληπτέον τῷ μόνον αὐτὸν ἡγεῖσθαι τὸ καλὸν ἀγαθόν· καὶ δὴ ἐν πλείστοις τοῦτο αὐτῷ ἐπιδέδεικται καὶ μάλιστα ἐν ὅλῃ τῇ Πολιτείᾳ. Τὸν μὲν γὰρ ἐπιστήμην ἔχοντα τὴν προειρημένην εὐτυχέστατον εἶναι καὶ εὐδαιμονέστατον, οὐχ ἕνεκα τῶν τιμῶν, ὧν τοιοῦτος ὢν λήψεται, οὐδὲ μισθῶν ἕνεκα, ἀλλὰ κἂν πάντας λανθάνῃ ἀνθρώπους κἂν τὰ λεγόμενα κακὰ εἶναι οἷον ἀτιμίαι καὶ φυγαὶ καὶ θάνατοι συμβαίνωσι· τὸν δὲ χωρὶς ταύτης τῆς ἐπιστήμης τὰ νομιζόμενα ἀγαθὰ πάντα κεκτημένον, οἷον πλοῦτον καὶ βασιλείαν μεγάλην καὶ σώματος ὑγείαν καὶ εὐρωστίαν καὶ κάλλος, μηδέν τι μᾶλλον εἶναι εὐδαίμονα. [27] CHAPITRE XXVII. PARLONS à présent en peu de mots des idées de Platon sur la morale. Il pensait qu'il n’était aisé ni de trouver le souverain bien, ni de le répandre avec sûreté sur tout le monde après l'avoir trouvé ; aussi en a-t-il donné le secret à un très petit nombre de ses disciples, à ceux qu'il avait choisis pour leur communiquer ses principes sur cette matière; En lisant ses ouvrages avec exactitude on voit qu'il faisait consister le bien de l'homme dans la science et dans la contemplation du premier bien, qu'on peut appeler Dieu, ou la suprême intelligence : il pensait que toutes les choses quelconques que les hommes regardent comme un bien n'avaient reçu cette dénomination que parce qu'elles participent d'une manière quelconque à la nature de ce bien, le premier et le plus excellent ; c'est ainsi que les choses douces ou chaudes ont tiré leur nom de leur participation aux principes du doux et du chaud. Il pensait que l'entendement et la raison étaient en nous-mêmes les seules choses qui pussent parvenir à lui ressembler ; et c'est pour cela que notre bien lui paraît beau, auguste, divin, aimable symétrique, et qu'en un mot il l'appelle bonheur. Toutes les autres choses auxquelles la multitude donne le nom des biens, comme la santé, la beauté, la force, les richesses, et autres choses semblables, il ne les regardait pas comme des biens, à moins qu'elles ne tirassent leur utilité de la vertu ; sans cet accord il ne les prenait que pour des combinaisons de la matière, qui devenaient des maux pour ceux qui en faisaient un mauvais usage ; quelquefois aussi il les appelait des biens mortels. Il ne pensait pas que le bonheur pût appartenir aux gens de bien d'entre les hommes; il l’attribuait uniquement aux dieux et aux immortels : il disait que les âmes des vrais philosophes étaient remplies de biens admirables et excellents, et qu'après leur séparation d'avec le corps elles entraient dans la société des dieux, qu'elles partageaient leurs occupations, et qu'elles marchaient dans le champ de la vérité parce que pendant la vie, elles avaient passionnément désiré de la connaître, qu'elles avaient préféré son étude à toute autre chose, et que, purifiant et régénérant par son moyen l'œil de l’âme, si l'on peut s'exprimer ainsi, déjà perdu et devenu entièrement aveugle, œil toutefois plus digne d'être conservé que mille autres, elles s'étaient rendues capables de soutenir toute la lumière de la raison. Il comparaît les insensés à des hommes qui habitaient sous terre (à des Troglodytes), et qui n'avaient jamais vu la splendeur de la lumière, mais seulement les légères et vaines ombres des corps terrestres qui nous environnent, qu'ils prenaient avec confiance en les voyant pour des corps réels : de sorte que, lorsqu’il leur arrive de sortir des ténèbres et d'entrer dans la région de la pure lumière, il est dans l'ordre des choses qu'ils méprisent tout ce qu'ils voient, et qu'ils se méprisent surtout eux-mêmes, comme ayant été dans l'erreur. C'est ainsi que ceux qui passent au beau, au divin jour de la vérité, dédaignent ce qu'ils ont admiré jusqu'alors, et désirent avec plus de véhémence de se livrer à la contemplation des nouveaux objets qui frappent leurs yeux. A ce spectacle ils ne peuvent s'empêcher de convenir qu'il n'y a de bien que ce qui est honnête, et que la vertu suffit au bonheur. Platon montre dans tous ses écrits que l'honnête et le beau consistent dans la connaissance de la cause première : dans son premier livre des Lois il s'exprime ainsi touchant les biens susceptibles de participation : « Il y a deux espèces de bien, celui qui est propre à l'homme, et celui qui est propre aux dieux », et la suite. S'il y a quelque chose d'isolé et qui ne tienne point à l'essence, de la cause première, il n'y a que des insensés qui puissent l'appeler un bien. Dans l'Euthydème il soutient que ce prétendu bien est un grand mal pour celui qui le possède. Il regardait ce principe, que la vertu est désirable pour elle-même, comme un corollaire de celui-ci, qu'il n'y a d'honnête que ce qui est bien : il a professé cette doctrine dans tous ses traités, et particulièrement dans celui de la République, que l'homme qui posséderait la science dont nous venons de parler serait le plus heureux et le plus fortuné; non qu'un tel bonheur prît sa source dans les honneurs ou dans les autres récompenses dont serait payé le mérite d'un pareil homme; mais, quand bien même il serait ignoré de tous ses semblables, quand il serait en butte à tout ce que le vulgaire prend pour des maux, comme le désespoir, l'exil, la mort, il n'en serait pas moins heureux : au lieu que celui qui, sans posséder cette science, posséderait d'ailleurs tous les biens prétendus tels, comme les richesses, l'autorité souveraine, la santé, la force, et la beauté du corps, n'en serait pas plus fortuné.


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Dernière mise à jour : 27/05/2010