[28] Οἷς πᾶσιν ἀκόλουθον τέλος ἐξέθετο ὁμοίωσιν
θεῷ κατὰ τὸ δυνατόν· ποικίλως δὲ τοῦτο χειρίζει. Ποτὲ μὲν
γὰρ ὁμοίωσιν θεῷ λέγει τὸ φρόνιμον καὶ δίκαιον καὶ ὅσιον εἶναι,
ὡς ἐν Θεαιτήτῳ· διὸ καὶ πειρᾶσθαι χρῆναι ἐνθένδε ἐκεῖσε
φεύγειν ὅτι τάχιστα· φυγὴ δὲ ὁμοίωσις θεῷ κατὰ τὸ δυνατόν·
ὁμοίωσις δὲ δίκαιον καὶ ὅσιον μετὰ φρονήσεως γενέσθαι· ποτὲ
δὲ τὸ μόνον δίκαιον εἶναι, ὡς ἐν τῷ τελευταίῳ τῆς Πολιτείας·
οὐ γὰρ δὴ ὑπὸ θεῶν ποτὲ ἀμελεῖται, ὃς ἂν προθυμεῖσθαι θέλῃ
δίκαιος γενέσθαι καὶ ἐπιτηδεύων ἀρετὴν εἰς ὅσον δυνατὸν ἀνθρώπῳ
ὁμοιοῦσθαι θεῷ.
Ἐν δὲ τῷ Φαίδωνι ὁμοίωσιν θεῷ λέγει τὸ σώφρονα ἅμα
καὶ δίκαιον γενέσθαι, οὕτω πως· οὐκοῦν εὐδαιμονέστατοι, ἔφη,
καὶ μακάριοί εἰσι καὶ εἰς βέλτιστον τόπον ἰόντες οἱ τὴν δημοτικήν
τε καὶ πολιτικὴν ἀρετὴν ἐπιτετηδευκότες, ἣν δὴ καλοῦσι
σωφροσύνην τε καὶ δικαιοσύνην.
Ποτὲ μὲν δὴ τὸ τέλος ὁμοιωθῆναι θεῷ λέγει, ποτὲ
δ´ ἕπεσθαι, ὡς ὁπόταν εἴπῃ· ὁ μὲν δὴ θεός, ὥσπερ ὁ παλαιὸς
λόγος, ἀρχήν τε καὶ τελευτὴν καὶ τὰ τούτοις ἑξῆς· ποτὲ δὲ
ἀμφότερα, ὡς ὁπόταν φῇ· τὴν δὲ θεῷ ἑπομένην τε καὶ εἰκασμένην
ψυχὴν καὶ τὰ τούτοις ἑξῆς. Καὶ γάρ τοι τῆς ὠφελείας
ἀρχὴ τὸ ἀγαθόν, τοῦτο δὲ ἐκ θεοῦ εἴρηται· ἀκόλουθον οὖν τῇ
ἀρχῇ τὸ τέλος εἴη ἂν τὸ ἐξομοιωθῆναι θεῷ, θεῷ δηλονότι τῷ
ἐπουρανίῳ, μὴ τῷ μὰ Δία ὑπερουρανίῳ, ὃς οὐκ ἀρετὴν ἔχει,
ἀμείνων δ´ ἐστὶ ταύτης· ὅθεν ὀρθῶς ἄν τις φαίη, τὴν μὲν
κακοδαιμονίαν τοῦ δαίμονος εἶναι κάκωσιν, τὴν δὲ εὐδαιμονίαν
τοῦ δαίμονος εὐεξίαν.
Ἐφικοίμεθα δ´ ἂν τοῦ γενέσθαι ὅμοιοι θεῷ φύσει τε χρησάμενοι
τῇ προσηκούσῃ, ἔθεσί τε καὶ ἀγωγῇ καὶ ἀσκήσει τῇ
κατὰ νόμον, καὶ τὸ κυριώτατον λόγῳ καὶ διδασκαλίᾳ καὶ θεωρημάτων
παραδόσει ὥστε ἐξίστασθαι μὲν τὰ πολλὰ τῶν ἀνθρωπίνων
πραγμάτων, ἀεὶ δὲ εἶναι πρὸς τοῖς νοητοῖς· προτέλεια δὲ καὶ
προκαθάρσια τοῦ ἐν ἡμῖν δαίμονος, εἰ μέλλει τὰ μείζονα μυεῖσθαι
μαθήματα, εἴη ἂν τὰ διὰ μουσικῆς· καὶ ἀριθμητικῆς τε καὶ
ἀστρονομίας· καὶ γεωμετρίας, συνεπιμελουμένων ἡμῶν καὶ τοῦ
σωμάτος· διὰ γυμναστικῆς, ἥτις καὶ πρὸς πόλεμον καὶ πρὸς
.εἰρήνην εὔθετα τὰ σώματα παρασκευάσει.
| [28] D'où il tire cette
conséquence, qu'il faut, autant qu'on le peut, se rendre semblable à Dieu. Cette idée il la tourne en
plusieurs sens : quelquefois, comme dans son Théétète, il entend par se rendre semblable à
Dieu, être tempérant, saint, et juste. De sorte qu'il faut passer des vices opposés avec toute la
célérité possible à ces vertus : ce passage est une ressemblance avec Dieu, autant que la chose le
comporte. La justice et la sainteté, en se joignant à la sagesse, opèrent aussi cette ressemblance.
D'autres fois il la fait consister seulement dans la justice, comme on le voit dans son dernier livre
de la République. Selon lui, l'on n'est jamais abandonné de Dieu dans les efforts qu'on fait pour
être juste, et on s'approche autant qu'il est possible de la ressemblance avec Dieu en cultivant la
vertu. Dans le Phédon, il fait consister en quelque manière la ressemblance avec Dieu dans la
justice et la tempérance. « Les hommes », dit-il, les plus heureux, les plus fortunés, et qui tendent
au but le plus excellent, sont ceux qui « se sont consacrés aux vertus domestiques et civiles, qu'on
appelle la justice et la tempérance ». Ailleurs, il dit que la fin de l'homme est de ressembler à Dieu,
tantôt qu'elle consiste à le suivre, comme lorsqu'il dit: « Dieu qui, selon l'ancienne tradition, est le
commencement et la fin, et la suite. Tantôt il prétend qu'elle consiste dans tous les deux,
comme lorsqu'il dit : « l’âme, qui suit Dieu et qui se forme à sa ressemblance », et la suite. Car le
bien est le principe de l'utilité ; et cela se dit de Dieu. C'est donc faire accorder la fin avec le
principe que de ressembler à Dieu, savoir à ce Dieu qui est dans le ciel, ou, pour mieux dire, qui
est au-dessus du ciel, en qui il n'y a point de vertu, parce qu'il est plus excellent qu'elle. De sorte
que l'on peut dire avec raison que la misère des dieux subalternes est dans leur méchanceté, et
que leur félicité est dans leurs bonnes mœurs. Nous parviendrons à nous fendre semblables à
Dieu si nous employons pour cela les dispositions convenables, par nos mœurs, notre éducation,
nos sensations bien ordonnées, et surtout par la raison, par la communication de notre doctrine,
de notre savoir : de manière qu'éloignés la plupart du temps du soin des affaires humaines, nous
soyons toujours livrés à l'étude des choses intelligibles. L'initiation et la purification du démon qui
est en nous s'opérera, si nous nous dévouons, à la culture des sciences les plus importantes, telles
que la musique, l'arithmétique, la géométrie, et l'astronomie, et que nous ayons en même temps le
soin de fortifier le corps par la gymnastique, qui le rend propre aux travaux de la paix et aux
fatigues de la guerre.
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