[29] Θείου δὲ χρήματος τῆς ἀρετῆς ὑπαρχούσης,
αὐτὴ μέν ἐστι διάθεσις ψυχῆς τελεία καὶ βελτίστη, εὐσχήμονα
καὶ σύμφωνον καὶ βέβαιον παρέχουσα τὸν ἄνθρωπον ἐν τῷ λέγειν
καὶ πράττειν καθ´ ἑαυτὸν καὶ πρὸς ἄλλους· τὰ δὲ ἐν εἴδει
αὐτῆς· λογικαὶ δὴ καὶ αἱ περὶ τὸ ἄλογον ψυχῆς μέρος συνιστάμεναι,
οἷον ἀνδρία καὶ σωφροσύνη, περὶ μὲν τὸ θυμικὸν τῆς
ἀνδρίας συνισταμένης, περὶ δὲ τὸ ἐπιθυμητικὸν τῆς σωφροσύνης.
Ἑτέρου γὰρ ὄντος τοῦ τε λογιστικοῦ καὶ θυμικοῦ καὶ ἐπιθυμητικοῦ,
διάφορος εἴη ἂν καὶ ἡ ἑκάστου τελειότης· τοῦ μὲν δὴ
λογιστικοῦ μέρους τελειότης ἐστὶν ἡ φρόνησις, τοῦ δὲ θυμικοῦ
ἡ ἀνδρία, τοῦ δὲ ἐπιθυμητικοῦ ἡ σωφροσύνη.
Ἡ μὲν δὴ φρόνησίς ἐστιν ἐπιστήμη ἀγαθῶν καὶ κακῶν
καὶ οὐδετέρων, ἡ δὲ σωφροσύνη τάξις περὶ τὰς ἐπιθυμίας καὶ
τὰς ὀρέξεις καὶ τὴν εὐπείθειαν αὐτῶν πρὸς τὸ ἡγεμονικόν, τοῦτο
δὲ εἴη ἂν τὸ λογιστικόν· ὅταν δὲ φῶμεν τάξιν τινὰ εἶναι καὶ
εὐπείθειαν τὴν σωφροσύνην, τοιοῦτόν τι παρίσταμεν, ὅτι δύναμίς
τίς ἐστι, καθ´ ἣν τεταγμένως καὶ εὐπειθῶς ἔχουσιν αἱ ὀρέξεις
πρὸς τὸ φύσει δεσποτικόν, τουτέστι τὸ λογιστικόν.
Ἡ δὲ ἀνδρία ἐστι δόγματος ἐννόμου σωτηρία περὶ τοῦ
δεινοῦ τε καὶ μὴ δεινοῦ, τουτέστι διασωστικὴ δύναμις δόγματος
ἐννόμου. Ἡ δὲ δικαιοσύνη ἐστὶ συμφωνία τις τούτων πρὸς
ἄλληλα, δύναμις οὖσα, καθ´ ἣν ὁμολογεῖ καὶ συμφωνεῖ πρὸς
ἄλληλα τὰ τρία μέρη τῆς ψυχῆς καὶ ἕκαστον πρὸς τῷ οἰκείῳ
γίνεται καὶ ἐπιβάλλοντι κατ´ ἀξίαν, ὡς ἂν παντέλειά τις οὖσα
τῶν τριῶν ἀρετῶν, φρονήσεως, ἀνδρίας, σωφροσύνης· ἄρχοντος
μὲν τοῦ λογισμοῦ, τῶν δὲ λοιπῶν μερῶν τῆς ψυχῆς κατ´ οἰκείαν
ἰδιότητα κατεσταλμένων ὑπὸ τοῦ λογισμοῦ καὶ πειθηνίων αὐτῷ
γεγενημένων, ὅθεν καὶ ἀντακολουθεῖν ἡγητέον τὰς ἀρετάς.
Ἡ γὰρ ἀνδρία δόγματος ἐννόμου διασωστικὴ ὑπάρχουσα
λόγου ὀρθοῦ διασωστική ἐστι, τὸ γὰρ ἔννομον δόγμα ὀρθός τίς
ἐστι λόγος· ὁ δὲ ὀρθὸς λόγος ἀπὸ φρονήσεως γίνεται. Καὶ μὴν
καὶ ἡ φρόνησις μετὰ ἀνδρίας ὑφίσταται· ἐπιστήμη γάρ ἐστιν
ἀγαθῶν· οὐδεὶς δὲ δύναται τὸ ἀγαθὸν ὁρᾶν ὑπὸ δειλίας ἐπισκοτούμενος
καὶ τῶν συνακολουθούντων τῇ δειλίᾳ παθῶν, παραπλησίως
οὐδὲ μετὰ ἀκολασίας φρόνιμός τις δύναται εἶναι, καὶ
καθόλου ἐάν τις διὰ τοῦ ἡττᾶσθαι ὑπὸ πάθους ποιῇ τι παρὰ τὸν
ὁρθὸν λόγον, ὑπὸ ἀμαθίας καὶ ἀφροσύνης τοῦτο πάσχειν φησὶν
αὐτὸν ὁ Πλάτων· ὥστε οὐκ ἂν δύναιτό τις φρόνησιν ἔχειν
ἀκόλαστος ὢν καὶ δειλός. Ἀχώριστοι οὖν εἰσὶν αἱ ἀρεταὶ
ἀλλήλων αἱ τέλειαι.
| [29]
LA vertu étant une chose divine, elle constitue l'état de l’âme le plus excellent et le plus parfait : elle rend
l'homme honnête, fidèle, conséquent dans ses discours et dans ses actions, envers lui-même et
envers les autres. Il en est de plusieurs espèces, dont les unes appartiennent à la partie rationnelle,
les autres à la partie destituée de raison. La nature de la partie rationnelle étant différente de celle
de l'appétit irascible, et de celle de l'appétit concupiscible la perfection réciproque doit différer. La
perfection de la raison consiste dans la prudence et la sagesse ; celle de l'appétit irascible est la
force ; celle de l'appétit concupiscible est la tempérance. La prudence est la science des biens', des
maux, et de ce qui n'est ni l'un ni l'autre. La tempérance est l'art de régler les affections et les
désirs, et de les soumettre à l'obéissance de leur chef, c'est-à-dire de la raison. Lors donc que nous
disons que la tempérance est une certaine règle, une obéissance, c'est comme si nous disions qu'il
y a une puissance en vertu de laquelle nos désirs sont réglés et contenus par la partie qui
commande naturellement, c'est-à-dire par la raison. La force est l'observation d'un précepte
légitime, fâcheux ou non, c'est-à-dire la puissance conservatrice d'un précepte légitime. La justice
est la concordance de toutes ces choses entre elles, c'est-à-dire une puissance en vertu de laquelle
les trois parties de l’âme s'accordent, conviennent entre elles, et se portent comme il est
convenable vers ce qui leur est propre et qui leur appartient : de sorte qu'elle est comme la
suprême perfection des trois vertus, la prudence, la force, et la tempérance ; car si la raison
commande, et que les autres parties de l’âme se rangent chacune selon leurs propriétés sous les
ordres de la raison et qu'elles lui obéissent, il est naturel que les vertus s'ensuivent. La force,
consistant à faire respecter les préceptes légitimes, respecte la droite raison; car un précepte
légitime est une sorte de droite raison ; et la droite raison vient de la prudence. D'un autre côté la
prudence tient à la force ; car la prudence est la science du bien, et personne ne peut voir le bien
lorsqu'il est offusqué par la timidité et par les affections dont elle est accompagnée: de même on
ne peut pas être prudent avec de l'intempérance, ni en général lorsqu'on se laisse vaincre par ses
passions. Celui qui fait une action par laquelle il viole la droite raison, Platon prétend qu'il la
commet par ignorance et par défaut de prudence : de manière qu'on ne peut pas être prudent et
être intempérant et lâche en même temps. Les vertus parfaites sont donc inséparables les unes
des autres.
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