HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Albinus (-os) de Smyrne, Épitomé de la philosophie de Platon

Chapitre 30

 Chapitre 30

[30] Λέγονται γὰρ καὶ ἄλλως ἀρεταί, αἱ οἷον εὐφυίαι καὶ προκοπαὶ πρὸς ταύτην, ὁμωνυμοῦσαι ταῖς τελειότησι κατὰ τὴν ὁμοιότητα τὴν πρὸς αὐτάς. Οὕτω γοῦν καὶ στρατιώτας ἀνδρείους τινὰς καλοῦμεν, καί φαμεν ἐνίοτε ἀνδρείους τινὰς ὄντας ἄφρονας ὑπάρχειν, περὶ τῶν οὐ τελείων ἀρετῶν ποιούμενοι τὸν λόγον. Αἱ δὴ τέλειαι ἀρεταὶ δῆλον ὅτι οὔτε ἐπιτείνονται οὔτε ἀνίενται, αἱ μέντοι γε κακίαι καὶ ἐπίτασιν δέχονται καὶ ἄνεσιν· ἄλλος γὰρ ἄλλου ἀφρονέστερος καὶ ἀδικώτερος· ἀλλ´ οὐδὲ συνέπονται αἱ κακίαι ἀλλήλαις· εἰσὶ γάρ τινες ἐναντίαι, αἳ οὐκ ἂν εἶεν περὶ τὸν αὐτόν. Οὕτω γὰρ ἔχει θρασύτης πρὸς δειλίαν, καὶ ἀσωτία πρὸς φιλαργυρίαν, καὶ ἄλλως ἀδυνάτου ὄντος τοῦ ὑφεστάναι τινὰ ἄνθρωπον πάσῃ κακίᾳ συνεχόμενον· οὐδὲ γὰρ σῶμα οἷόν τε εἶναι ἔχον πάσας τὰς τοῦ σώματος κακίας ἐν ἑαυτῷ. Παραδεκτέον δὲ καὶ μεταξύ τινα διάθεσιν μητὲ φαύλην μητὲ σπουδαίαν· οὐδὲ γὰρ πάντας ἀνθρώπους σπουδαίους εἶναι φαύλους. Τοὺς γὰρ ἐφ´ ἱκανὸν προκόπτοντας τοιούτους εἶναι· οὐ γὰρ ῥᾴδιον εὐθέως ἀπὸ κακίας ἐπ´ ἀρετὴν μεταβῆναι· πολλὴν γὰρ εἶναι τὴν διάστασιν πρὸς ἄλληλα τῶν ἄκρων καὶ ἐναντίωσιν. Ἡγητέον δὲ καὶ τῶν ἀρετῶν τὰς μὲν εἶναι προηγουμένας, τὰς δὲ ἑπομένας· ἡγουμένας μὲν τὰς ἐν τῷ λογιστικῷ, ἀφ´ ὧν καὶ αἱ λοιπαὶ τὸ τέλειον λαμβάνουσιν, ἑπομένας δὲ τὰς ἐν τῷ παθητικῷ. Αὗται γὰρ πράττουσι τὰ καλὰ κατὰ λόγον, οὐ τὸν ἐν αὑταῖς· οὐ γὰρ ἔχουσιν· ἀλλὰ κατὰ τὸν ὑπὸ τῆς φρονήσεως ἐνδιδόμενον αὐταῖς, ἐξ ἔθους ἐγγινόμενον καὶ ἀσκήσεως· καὶ ἐπεὶ οὔτε ἐπιστήμη οὔτε τέχνη ἐν ἄλλῳ μέρει τῆς ψυχῆς συνίσταται ἐν μόνῳ τῷ λογιστικῷ, αἱ μὲν περὶ τὸ παθητικὸν ἀρεταὶ οὐχ ὑπάρχουσι διδακταί, ὅτι μήτε τέχναι μήτε ἐπιστῆμαι εἰσίν· οὐδὲ γὰρ ἴδιον θεώρημα ἔχουσιν· μέντοι φρόνησις, ἐπιστήμη ὑπάρχουσα, τὰ οἰκεῖα ἑκάστῃ ἐνδίδωσιν, ὡς καὶ κυβερνήτης τοῖς ναύταις τινὰ ὑπαγορεύει ὑπ´ αὐτῶν μὴ ὁρώμενα, οἱ δὲ πείθονται αὐτῷ· δὲ αὐτὸς λόγος καὶ ἐπὶ στρατιώτου καὶ ἐπὶ στρατηγοῦ. Ἐπιτεινομένων δὲ καὶ ἀνιεμένων τῶν κακιῶν, οὐδὲ τὰ ἁμαρτήματα ἴσα ἂν εἴη. ἀλλὰ τὰ μὲν μείζω, τὰ δὲ ἐλάττω, οἷς ἀκολούθως καὶ παρὰ τῶν νομοθετῶν τὰ μὲν μᾶλλον κολάζονται, τὰ δὲ ἧττον. Καίτοι γε ἀκρότητες αἱ ἀρεταὶ ὑπάρχουσαι διὰ τὸ τέλειαι εἶναι καὶ ἐοικέναι τῷ εὐθεῖ, κατ´ ἄλλον τρόπον μεσότητες ἂν εἶεν, τῷ ὁρᾶσθαι περὶ πάσας τάς γε πλείστας καθ´ ἑκάστην ἑκατέρωθεν δύο κακίας, τὴν μὲν καθ´ ὑπερβολήν, τὴν δὲ κατ´ ἔνδειαν, ὡς ἐπὶ τῆς ἐλευθεριότητος ὁρᾶται ἐπὶ θάτερα μὲν μικρολογία, ἐπὶ θάτερα δὲ ἀσωτία. Γίνεται γὰρ ἐν τοῖς πάθεσιν ἀμετρία κατὰ τὸ ὑπερβάλλειν τὸ προσῆκον ἐλλείπειν· οὔτε γὰρ μηδὲ γονέων ὑβριζομένων ὀργιζομένος εὐπαθὴς ἄν τις εἴη, οὔτε ἐπὶ πᾶσι καὶ τοῖς τυχοῦσι μετριοπαθής, ἀλλὰ πᾶν τοὐναντίον· πάλιν δὲ ὁμοίως γονέων τελευτησάντων μὲν μὴ λυπούμενος ἀπαθής, δ´ ὥστε καὶ καταφθίνειν ὑπὸ τῆς λύπης, ὑπερπαθής τε καὶ ἀμετροπαθής, δὲ λυπούμενος μέν, μετρίως δὲ τοῦτο πάσχων, μετριοπαθής. Καὶ μὴν πάντα φοβούμενος, καὶ πέρα τοῦ μετρίου, δειλός, δὲ μηδὲν φοβούμενος θρασύς, ἀνδρεῖος δὲ μετρίως ἔχων περί τε θάρρη καὶ φόβους· καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων αὐτὸς λόγος. Ἐπεὶ οὖν τὸ μὲν μέτριον ἐν τοῖς πάθεσι τὸ βέλτιστόν ἐστιν, οὐκ ἄλλο δέ ἐστι τὸ μέτριον τὸ μέσον ὑπερβολῆς καὶ ἐλλείψεως, διὰ τοῦτο διὰ μεσότητος αἱ τοιαῦται ἀρεταί, διότι μέσως ἔχοντας ἡμᾶς ἐν τοῖς πάθεσι παρέχονται. [30] ON appelle également vertu l'heureuse disposition à la vertu et les progrès qu'on y fait ; elle prend le nom de la vertu parfaite à cause de la ressemblance qu'elle a avec elle : c'est ainsi que nous donnons à des soldats le titre de braves, et que parfois nous attribuons cette qualité à des gens téméraires et imprudents, en ne considérant la vertu que dans un sens imparfait ; car la vertu parfaite n'est susceptible ni de plus ni de moins, au lieu que les vices reçoivent l'un et l'autre : l'injustice, l'imprudence, ont plusieurs degrés. D'ailleurs les vices ne sont pas une conséquence nécessaire les uns des autres ; il en est d'opposés et qui ne sauraient se trouver ensemble. Il en est ainsi de la témérité et de la timidité, de la prodigalité et de l'avarice; et après tout il est impossible qu'un homme soit abandonné a tous les vices, de même qu'il serait impossible qu'un corps qui renfermerait toutes les mauvaises humeurs pût subsister. Il faut donc admettre une espèce de complexion intermédiaire, ni vertueuse, ni vicieuse, car tous les hommes ne sont pas ou vertueux ou vicieux; ils ne deviennent tels que par gradation. Il n'est pas aisé de passer subitement de la vertu au vice, et du vice à la vertu : il y a une grande distance et une grande opposition entre ces deux extrêmes. Il faut distribuer les vertus en primordiales et secondaires. Les primordiales sont celles qui appartiennent à la raison et par lesquelles toutes les autres se perfectionnent; les secondaires sont celles qui appartiennent aux seps. Elles font le bien selon la raison, non selon cette raison qui est en elles-mêmes, car elles n'en ont pas, mais selon la raison que la prudence leur a donnée et qu'elles ont acquise par l'expérience et l'habitude. Puisque ni science ni art n'existent dans aucune partie de l’âme que dans la raison ; les vertus qui tiennent aux sens ne sont pas susceptibles d'être enseignées, parce qu'elles ne sont ni un art ni une science, et qu'elles n'ont aucun objet d'étude particulier. Mais la prudence étant une science, elle enseigne à chacun ce qui lui est propre, ainsi que le pilote montre à ses nautoniers certaines choses qu'ils ignorent et que ceux-ci exécutent avec docilité: il en est de même d'un général par rapport à son armée. Puisque les vices sont susceptibles de plus ou de moins, les fautes ne doivent point être égales, mais les unes plus grandes, et les autres plus petites : c'est en conséquence de ce principe que les législateurs eux-mêmes ont établi de plus fortes peines contre certains délits que contre d'autres. Les vertus, considérées comme parfaites et comme semblables à ce qui est droit, sont quelque chose de suprême : dans un autre sens elles sont quelque chose de modéré et d'intermédiaire, si l'on fait attention que l'on les voit chaque jour toutes, ou pour le moins le plus grand nombre, placées entre deux vices, et pencher tantôt vers l'excès, et tantôt vers le défaut. Telle est, par exemple, la générosité, qui est entre l'avarice d'un côté, et la prodigalité de l'autre. L'immodération de nos affections vient de ce qu'elles ont trop ou trop peu : celui qui sans s'émouvoir verrait insulter ses parents, celui qui s'emporterait sur le plus léger prétexte, n'auraient pas une sensibilité modérée, mais tout le contraire. De même celui qui peut sans douleur voir mourir ceux qui lui sont attachés par les liens du sang est insensible ; et celui qui, en pareil cas, se laisse consumer par l'affliction, donne dans l'excès opposé. Celui qui s'afflige, mais qui le fait avec modération, celui-là est dans le milieu convenable : de même celui qui craint tout est timide outre mesure ; et celui qui ne craint rien est téméraire. L'homme courageux est celui qui tient le milieu entre la timidité et la crainte ; et ainsi du reste. Puis donc que la modération est ce qu'il y a de mieux dans les affections, et que la modération n'est autre chose qu'un juste milieu entre l'excès et le défaut, il s'ensuit que ces vertus s'appellent vertus modérées, parce qu'elles noue rendent modérés dans nos affections.


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Dernière mise à jour : 27/05/2010