[11] Καὶ μὴν καὶ αἱ ποιότητες τοῦτον τὸν τρόπον
δεικνύοιντ´ ἂν ἀσώματοι. Πᾶν σῶμα ὑποκείμενόν ἐστιν, ἡ δὲ
ποιότης οὐχ ὑποκείμενον, ἀλλὰ συμβεβηκός· οὐκ ἄρα σῶμα ἡ
ποιότης. Πᾶσα ποιότης ἐν ὑποκειμένῳ, οὐδὲν δὲ σῶμα ἐν ὑποκειμένῳ,
οὐκ ἄρα σῶμα ἡ ποιότης· ἔτι ποιότης ποιότητι ἐναντίον,
οὐ μὴν καὶ σῶμα σώματι, σῶμά τε σώματος καθόσον σῶμα
οὐδενὶ διαφέρει, ποιότητι δὲ διαφέρει καὶ οὐ μὰ Δία σώματι·
οὐκ ἄρα σώματα αἱ ποιότητες. Εὐλογώτατόν τε, ὡς ἡ ὕλη
ἄποιος, τὴν ποιότητα ἄϋλον εἶναι· εἰ δὲ ἡ ποιότης ἄϋλος,
ἀσώματος ἂν εἴη ἡ ποιότης. Εἴ γε μὴν σώματα καὶ αἱ ποιότητες,
δύο καὶ τρία σώματα ἔσται ἐν τῷ αὐτῷ τόπῳ, ἀτοπωτάτου
τούτου ὑπάρχοντος· εἰ δὲ αἱ ποιότητες ἀσώματοι, καὶ τὸ
δημιουργικὸν τούτων ἀσώματον.
Ἔτι τὰ ποιοῦντα οὐκ ἂν ἄλλα εἴη ἢ τὰ ἀσώματα· παθητὰ
γὰρ τὰ σώματα καὶ ῥευστὰ καὶ οὐκ ἀεὶ κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ
ὡσαύτως ἔχοντα, οὐδὲ μόνιμα καὶ ἔμπεδα, ἅ γε καὶ ἐν οἷς δοκεῖ
τι ποιεῖν πολὺ πρόσθεν εὑρίσκεται πάσχοντα· ὥσπερ οὖν ἔστι
τι παθητικὸν εἰλικρινῶς, οὕτως ἀναγκαῖόν τι εἶναι καὶ ἀτρεκῶς
ποιητικόν· οὐκ ἄλλο δὲ εὕροιμεν ἂν τοῦτο ἢ ἀσώματον.
Ὁ μὲν δὴ περὶ τῶν ἀρχῶν λόγος τοιοῦτος ἄν τις εἴη
θεολογικὸς λεγόμενος· ἐπὶ δὲ τὸν καλούμενον φυσικὸν τόπον
ἑξῆς χωρητέον ἐντεῦθέν ποθεν ἀρξαμένους.
| [11] CHAPITRE XI.
Voici de quelle manière Platon démontre que les qualités sont incorporelles. Tout
corps est un sujet ; au lieu que la qualité n'est pas un sujet, mais un accident. Donc la qualité n'est
pas un corps. Toute qualité est dans le sujet; aucun corps n'est dans le sujet. La qualité n'est donc
pas un corps. De plus, une qualité est contraire à une autre qualité·, au lieu qu'un corps n'est pas
contraire à un autre corps ; car le corps, en tant que corps, ne diffère point d'un autre corps ; mais
il diffère de la qualité, sans différer du corps en aucune manière. Donc les qualités ne sont pas des
corps. Il est de toute raison que la matière étant sans qualité, la qualité soit immatérielle. Or si la
qualité est immatérielle, elle est donc incorporelle. Si les qualités étaient des corps, deux et trois
corps seraient ensemble dans le même lieu ; et c'est la chose du monde la plus absurde. Si les
qualités sont incorporelles, celui qui a fait les qualités doit être aussi incorporel : les causes
efficientes des choses incorporelles doivent être naturellement incorporelles ; car les corps sont
susceptibles d'impression, de dissolution. Ils ne sont pas toujours les mêmes par rapport à eux; ils
ne sont ni durables ni permanents : ceux qui paraissent produire des impressions y sont
réellement bien plutôt soumis. Puis donc qu'il existe quelque chose de purement passif, il est
pareillement nécessaire qu'il existe un agent vraiment actif; or on ne peut point en trouver d'autre
qu'une substance incorporelle. Ce que nous venons de dire touchant les premiers principes peut
être considéré comme appartenant à la théologie. A présent il faut commencer à parler de ce
que nous appelons la physique.
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